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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 23:15





Au deuxième jour de sa visite en
Israël, Benoît XVI a apporté mardi son message de paix sur l'Esplanade des Mosquées et au Mur des Lamentations, site le plus symbolique du conflit israélo-palestinien. Mais le pape a également été rattrapé par la controverse, de nombreuses voix critiques en Israël lui reprochant de ne pas avoir exprimé de manière suffisamment claire ses remords pour la Shoah. Lire la suite l'article

Benoît XVI s'est rendu sur l'Esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem, où il a visité la mosquée du Dôme du Rocher, troisième lieu saint de l'islam. En signe de respect, il a retiré ses souliers rouges pour pénétrer dans l'édifice, également appelé Mosquée d'Omar. Selon la tradition musulmane, le prophète Mahomet est monté au paradis depuis ce site au cours d'un voyage mystique nocturne narré dans le Coran.

"Cette place sacrée nourrit notre inspiration et met au défi les hommes et les femmes de bonne volonté de travailler à vaincre les incompréhensions et les conflits du passé et à tracer la voie d'un dialogue sincère pour construire un monde de justice et de paix", a dit le pape lors d'une rencontre avec le grand mufti de Jérusalem, Mohammed Hussein.

La colline de l'Esplanade des Mosquées, surnommée par les juifs le Mont du temple, est également le site du Mur des Lamentations, ou Mur occidental, dernier vestige du second des deux temples bibliques et plus haut lieu saint du judaïsme.

Le site, revendiqué à la fois par les musulmans et les juifs, est la source de tensions entre les deux religions qui ont conduit à des violences par le passé. Profitant de sa venue en ce lieu hautement symbolique, Benoît XVI a appelé Israéliens et Palestiniens à engager "un dialogue sincère pour construire un monde de justice et de paix".

Après avoir été accueilli par des dignitaires juifs, qui lui ont offert une sculpture et un livre intitulé "Toucher les pierres de notre héritage", le pape s'est rendu au Mur des lamentations. Là, il s'est longuement recueilli avant de sacrifier à la tradition en glissant un message dans l'un des interstices du monument: "Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, entendez le cri des affligés, des apeurés, des dépouillés; envoyez votre paix sur cette Terre sainte, sur le Moyen-Orient, sur l'ensemble de la famille humaine". Le pape a déposé sa bénédiction écrite en présence du rabbin gardien des lieux et de deux ecclésiastiques catholiques.

Malgré ces gestes de paix, le discours prononcé lundi par Benoît XVI au mémorial de la Shoah de Yad Vashem a suscité de nombreuses critiques en Israël, où il a été jugé insuffisant pour dissiper le malaise liée à l'"affaire" Pie XII, voire au propre passé de Benoît XVI dans les jeunesses hitlériennes et l'armée allemande.

"Le pape a parlé comme un historien, comme quelqu'un observant de l'extérieur", a déploré le président de la Knesset Reuven Rivlin. Deux responsables de Yad Vashem ont également critiqué le fait que Benoît XVI n'ait pas prononcé les mots "nazis" ou "meurtre" durant son discours.

La presse israélienne se montrait également très critique mardi. "On aurait pu attendre des cardinaux du Vatican qu'ils préparent un texte plus intelligent pour leur chef", écrivait le chroniqueur Tom Segev.

Face à ces multiples attaques, le Vatican est monté au créneau mardi pour défendre Benoît XVI. Le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, a souligné que le pape avait déjà mentionné auparavant son passé allemand, notamment lors de sa visite d'une synagogue à Cologne, en 2005 et au camp de la mort d'Auschwitz l'année suivante. "Il ne peut pas tout mentionner à chaque fois qu'il parle", a expliqué le père Lombardi devant la presse à Jérusalem.

Reste que la Shoah est un sujet extrêmement sensible en Israël alors que les juifs accusent le pape Pie XII d'avoir gardé le silence sur l'extermination des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, ce que l'Eglise dément.

L'histoire personnelle de Benoît XVI est également de nature à susciter le trouble en Israël, même s'il a expliqué avoir été contraint de rejoindre les jeunesses hitlériennes et avoir plus tard déserté alors qu'il était dans l'armée. Pour ne rien arranger, il a récemment levé l'excommunication de l'évêque intégriste Richard Williamson, connu pour ses vues négationnistes.

Malgré les controverses, le pape a été accueilli chaleureusement par les dignitaires israéliens, les religieux musulmans et les fidèles catholiques à chaque étape de son voyage, entamé vendredi en Jordanie. Mardi soir, il a célébré une messe devant plusieurs milliers de fidèles dans la vallée de Kidron, l'un des lieux les plus sacrés de Jérusalem, non loin de la Vieille Ville.

Benoît XVI poursuivra son pèlerinage en Terre sainte mercredi en célébrant une messe sur la place de la Crèche devant la basilique de la Nativité à Bethléem. Il visitera également le camp de réfugiés palestiniens d'Aïda et rencontrera le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20090512/twl-israel-pape-terre-sainte-951b410.html

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 07:55

 

L'antisionisme
contre le choc de civilisations


Je voudrais aborder ce sujet parce qu'il me semble essentiel, et je dirais même fondamental, dans la construction du monde de demain. Je suis désolé que ce débat philosophique ne soit pas en discussion au sein du parti socialiste car il est au cœur des futures relations que nous aurons avec le monde.

Je commence d'abord par dire et répéter que l'
antisionisme n'est pas antijuif pour être clair. L'antisionisme c'est un esprit humaniste progressiste qui s'exprime par ce biais. Je dirais que le sionisme est une vision occidentaliste, voire anglo-saxonne, de domination du monde. Il s'agit de promouvoir et de servir, par la force s'il le faut, les intérêts occidentaux partout dans le monde. Le sionisme s'appuie sur une vision occidentaliste libérale pour prospérer en déclenchant des conflits partout où cela lui est indispensable pour récupérer les matières premières et les endroits géostratégiques nécessaires à son épanouissement et sa domination sur le monde. Le sionisme profite donc de sa supériorité militaire pour mettre la main sur les richesses du monde. En clair. Et cela sous couvert de la diffusion de la démocratie ou des valeurs humanistes internationales. Foutaises!

Le sionisme construit sa légitimité sur la puissance américaine et plus largement anglo-saxonne du monde. Il domine les instances internationales comme l'ONU, le FMI, l'OCDE et l'OTAN. Il construit ainsi des leviers internationaux pour son usage exclusif.
Lorsqu'il est décomplexe le sionisme apparait à visage découvert et cela prend la forme du Bushisme qui impose SA démocratie par la force. Faisant fi ainsi des autres cultures et autres civilisations du monde. C'est une vision néo-conservatrice du monde comme l'on dit qui prospère par la permanence de guerres et de conflits mondiaux lui permettant d'être présents et actif militairement dans toutes les zones sensibles du monde. Le sionisme propose au monde un vrai choc de civilisations en imposant SON point de vue sur le développement de l'humanité en niant celle des autres.
Enfin le sionisme est partagé par toutes les puissances occidentales du monde et dernièrement par la France qui , grâce à Sarkozy, a rejoint l'OTAN, c'est-à-dire l'outil militaire destiné à imposer la vision occidentaliste du monde.

Le sionisme est dangereux pour l'humanité car il ne recherche pas la paix dans le monde, ni le développement de l'humanité, il cherche à imposer sa vision occidentaliste par la guerre. Autrement dit nous n'aurons jamais la paix si nous le suivons aveuglément. C'est ce que nous propose Sarkozy, c'est ce que nous propose même la sociale-démocratie européenne qui accepte l'idée d'un grand marché libéral US-UE dès 2015 et c'est ce que veulent les
USA qui conservent ainsi leur leadership et font valoir la prééminence de leur puissance pour dominer le monde. Vous voyez bien que cela n'a rien à voir avec une quelconque guerre de religion, même si le conflit au proche-orient est exploité médiatiquement pour cela. On fait croire aux peuples que c'est un conflit juifs- musulmans alors qu'il est bien au-delà comme on l'a vu. Les musulmans savent qu'ils font partie des opprimés face à la vision occidentale du monde. D'où l'émergence d'un radicalisme religieux en réaction face à cette domination arrogante de l'homme blanc, chrétien, et capitaliste.

Il me semble donc que c'est une question fondamentale pour nous socialistes et notre vision future du monde. Devons-nous faire comme si ce débat était insignifiant? Je crois que ce serait une grave erreur et nous couperait d'une base populaire croissante car l'antisionisme est vu comme un moyen de lutte contre l'esclavagisme établi par les puissants de ce monde. Contre toutes les formes d'esclavagisme qu'elles soient économiques, sociales ou humaines. Il va devenir incontournable dans nos sociétés car ce combat est fondamental à mener si nous voulons faire émerger d'autres rapports humains dans la société.
La question qui nous est posée, à nous socialistes, en définitive est: cautionnons-nous cette vision anglo-saxonne du monde? Avons-nous d'autres valeurs républicaines à faire valoir en France et en
Europe?

C'est pourquoi je n'apprécie pas voir Vincent Peillon, notamment, cautionner l'idée d'interdiction par Guéant des listes européennes de ce parti monté par Dieudonné. Car il nous invite à un débat de fond pour définir clairement, enfin, quelle est notre vision d'avenir des futurs rapports internationaux.

http://www.juif.org/go-news-96484.php



Très beau commentaire :

Merci d'avoir publié cet article, qui, bien que succinct, rappelle des vérités incontournables pour les temps modernes. Encore une fois, disons-le: le sionisme n'est pas juif, c'est une idéologie impérialiste et matérialiste. Les juifs sont victimes d'un endoctrinement au sionisme, cultivé par tous les médias officiels. Cultivé par des références falsifiées à leur Livres Sacrés, et cultivé par la façon sadique dont ils leur remuent le couteau dans la plaie au sujet de la shoah -paix à ses victimes- depuis 3 générations.
Finissons-en une bonne fois pour toute, et veillons sur les racistes de tous bords, qu'ils ne salissent pas la cause de la justice pour les tous les peuples. Vive les juifs, à bas le sionisme!
Commentaire n° 1 posté par Salam Abdal-Haqq al-Faranjî l





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2 mai 2009 6 02 /05 /mai /2009 16:11
Samedi 2 mai 2009

Au milieu du 20 ème siècle, la cause de l'émancipation du Tiers-Monde et de la lutte contre les lobbys militaristes était une cause marquée à gauche, même si toute une partie de la gauche officielle était très loin d'y souscrire pleinement (voir par exemple le rôle de la SFIO dans la répression du FLN en Algérie).

Le thème de "l'ingérence humanitaire" il y a 20 ans a commencé à "faire bouger les lignes", quand quelqu'un comme Alain Touraine (socialiste bon teint, solidaire des mouvements de gauche en Amérique latine) appelait à une intervention militaire en Roumanie pour favoriser le renversement de Ceaucescu. La guerre de Yougoslavie fut le théatre d'un ralliement massif de la gauche (y compris du PCF, même s'il y mit des nuances et des réserves) à l'idée d'une intervention militaire de l'OTAN contre les Serbes. A l'opposé, de vieux conservateurs gaullistes en France, reaganiens aux Etats-Unis, voire des réactionnaires tendance FN, exprimaient leur opposition à l'aventurisme militaire dans les Balkans et à ses prolongements à l'encontre de la Russie.

L'extrémisme des néo-conservateurs étatsuniens à partir de 2001 a redynamisé l'anti-impérialisme de la gauche (à l'intérieur du mouvement altermondialiste), mais aussi favorisé diverses nouvelles formes d'anti-impérialisme, "ni de droite ni de gauche", aussi bien dans la mouvance d'un Alain de Benoist, que dans des réseaux communautaires d'inspiration musulmane (le Parti anti-sioniste, proche de l'Iran, dont Dieudonné semble avoir rejoint la ligne, me paraît illustrer cette nouvelle tendance).

Une autre nouveauté me semble être cette année l'adhésion de membres (et même d'élus) de partis modérés, du centre-droit et du centre-gauche, à des thèses ouvertement anti-impérialistes qui, naguère, révulsaient profondément leur famille politique.

A propos de Cuba un ami me racontait ceci ce matin :

"Patrick Tréminge (ex membre du PCF aujourd'hui UMP) ex-député RPR du 13 ème est conseiller municipal de Paris et Conseiller régional Ile de France. Sa proposition d'aider matériellement Cuba et Haïti suite au cyclone a été votée au Conseil de Paris. En revanche la proposition que le Conseil régional d'Ile de France débloque une somme pour Cuba été rejetée en sous-commission par les élus PS et PCF au prétexte (faux si l'on compare) que cela n'avait jamais été fait par le Conseil régional. Elle n'a donc jamais pu même être soumise au vote. (...) Le Parti communiste cubain a décidé qu'il pourrait désormais entretenir des rapports avec tout parti français qui le souhaiterait, et il n'est pas impossible que le PC cubain établisse des contacts parti/parti avec l'UMP puisque en France, selon les Cubains, la "gauche" n'est pas plus à "gauche" que la "droite" (surtout vu que les articles de l'Huma sur Cuba sont signés Janette Habel qui est une militante LCR / NPA, très anti castriste)."

Cette nouvelle attitude du PC cubain montre que pour La Havane l'anti-impérialisme français n'est plus exclusivement dans le camp des partis de gauche. Je le constate aussi moi-même quand je vois que mon livre sur la Transnistrie est cité par Radio France internatonale, et boycotté par l'Humanité Dimanche.

Mais la question de Cuba, révélatrice d'une ambiance générale, n'est pas la seule. Voilà un an j'ai découvert que des électrices du Modem étaient très enthousiastes pour l'Atlas alternatif. Et, le mois dernier, j'ai même rencontré une élue de ce Parti qui est une admiratrice de Chomsky et qui voudrait convaincre François Bayrou d'aller plus loin dans la voie de l'anti-impérialisme.


Je me demande si l'anti-impérialisme, en étant de plus en plus déconnecté d'un projet de refonte de la société, n'est pas en train de devenir une cause parmi d'autres, comme la défense des pandas ou de la forêt amazonienne.
 
Peut-être bientôt  tous les partis politiques inviteront-ils les auteurs de l'Atlas alternatif et s''inspireront-ils de leurs écrits. Dans chaque parti il y aura des anti-impérialistes (qui défendront le monde multipolaire), et des partisans de la croisade droit-de-l'hommiste, et les candidats aux élections dans chaque parti feront le grand écart entre ces deux tendances en faisant des discours en demi-teinte "vive la supériorité universelle de l'Occident, MAIS dans un esprit de dialogue et de respect des souverainetés".
 
Cette dissémination de la pensée anti-impérialiste dans tout le panel de la représentation politique nationale (et européenne) serait-elle une trahison de sa "pureté originelle" ou au contraire sa meilleure consécration possible, la possibilité de lui donner au fond le plus grand impact face aux logiques de "choc des civilisations" ?


http://delorca.over-blog.com/article-30931001.html

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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 22:38

Professeur Chauprade sur la contestation à la version officielle du 11 septembre 2001

Professeur Chauprade sur la contestation à la version officielle du 11 septembre 2001
Du côté de nos élites, un nouvel allié est venu rejoindre la part majoritaire, interloquée et indignée de l’humanité : le professeur de géopolitique au Collège Interarmées de Défense – sis à l’Ecole Militaire – Aymeric Chauprade, souverainiste opposé à tous les impérialismes, et auteur de Chronique du choc des civilisations (imprimé en décembre 2008 et sorti il y a trois jours) un ouvrage abondamment illustré avec 10 pages qui traitent de « la version officielle contestée » du 11 septembre 2001 (pp.14-24).
 
Il était déjà l’invité d’ Eric Laurent et de Thierry Garcin en 2007 pour un précédent maître ouvrage :
 
Je recopie donc quelques passages de ce résumé aux termes soigneusement pesés (l’auteur est en effet chargé d’instruire notre élite militaire, et l’éditeur est réputé pour son sérieux). Parmi les références citées, quelques titres de journaux et de documentaires et quelques noms d’enquêteurs dans le corps du texte, et, à la fin, une courte liste de sites comprenant Complete911timeline (« donne une chronologie critique du 11 septembre et propose des milliers d’articles et de reportages « enterrés» par les grands médias » ), 911Truth.org, Scholarsfor9/11Truth (« rassemble plus de 200 experts et scientifiques »), Reopen911.info (« présente de nombreux articles et répertorie des vidéos, essentiellement américaines » ), et les récents ouvrages de Meyssan (L’effroyable imposture + Le Pentagate,  2007), Griffin (Le nouveau Pearl Harbor, 2006) et Tarpley (La Terreur fabriquée, 2006).
 
Encarts sur Ben Laden :
 
« (…) En 1996, Ben Laden déclare ouvertement la guerre aux Etats-Unis. Le Soudan, qui essaie de redorer son blason auprès de l’Occident, après avoir livré le terroriste Carlos aux Français, propose aux Américains de leur livrer Ben Laden. Etrangement, et probablement sous l’influence de la CIA, dont les connexions avec l’islamisme radical restent ambiguës et qui n’entend sans doute pas voir la justice américaine s’y intéresser de trop près, Washington décline deux fois de suite l’offre soudanaise ». 
 
« La puissance financière de Ben Laden, des liens secrets probablement conservés avec quelques membres de sa nombreuse et riche famille et les liens importants de cette dernière avec le complexe pétrolier texan (dont la famille Bush ), ont contribué à alimenter la thèse d’une conjuration islamo-américaine, voire islamo-américano-sioniste après le 11 septembre 2001, thèse fondée sur l’idée de la convergence d’intérêts entre des djihadistes soucieux d’accélérer le réveil du monde islamique, des Américains intéressés par le pétrole irakien, et des Israéliens décidés à bouleverser les frontières du Moyen-Orient » 
 
Sur le 11-9, plus précisément.
 
« Pourquoi les attaques du 11 septembre 2001 ont-elles constitué une accélération foudroyante du choc des civilisations ? Parce que le monde s’est divisé entre ceux qui pensent qu’un formidable attentat islamiste a déclenché une guerre contre l’Occident libéral et démocratiqe, et ceux qui pensent qu’un machiavélique complot américano-israélien a été le point de départ d’une guerre américaine contre le reste du monde. Une hypothèse qui ne manque pas d’arguments, à défaut de forcément convaincre »
 
« D’abord, les associations des familles de victime qualifient le texte officiel [rapport final de la commission nationale] de « rapport final de l’omission » ».
 
« Les théories qui remettent en cause la version officielle s’articulent autour de trois sujets distincts : les attentats contre le World Trade Center, l’attentat contre le Pentagone, l’ambiguïté du renseignement israélien ».
 
WTC : des tours minées ?
 
« L’incendie (…) ne peut être responsable de l’effondrement de bâtiments aux structures d’acier. Alors que le Meridian Plazza de Philadelphie, en 1991, a brûlé dix-neuf heures sans s’effondrer, les tours Sud et Nord se seraient respectivement écroulées au bout d’une heure et deux heures d’incendie, ceci quand le Scientific American (octobre 2001) affirme que rien n’a jamais été construit d’aussi solide que le WTC. L’incendie n’a pas été si violent que le prétend la Commission d’enquête, puisque, selon la FEMA (…) le kérosène s’est volatilisé dans l’explosion (…) Le test dit de Cardington atteste qu’un immeuble d’acier résiste à des températures très supérieures à celle de la combustion du kérosène. Le Fire Engineering Magazine, référence dans la science du feu, soutient qu’aucun bâtiment d’acier n’a jamais été détruit par le feu et que l’enquête sur le WTC ne fut qu’une « farce grossière » ».
 
« Plus troublant encore est le mystère du bâtiment 7 (…) brutalement désintégré à 17h30. Le « FEMA’s Report on the collapse » reconnaît prudemment que « les détails sur les incendies du bâtiment 7 et la façon dont ils ont provoqué l’effondrement sont inconnus ». Mystère qui débouche sur l’étrange M. Larry Silverstein, propriétaire du WTC seulement depuis le 24 juillet 2001 et qui s’était employé à remplacer le personnel d’entretien et de sécurité (…) il avait demandé aux pompiers de « tirer » le bâtiment 7 (terme qui désigne une démolition contrôlée) Or, comment les pompiers de New York, lesquels ne disposaient pas des personnels qualifiés dans le domaine de la démolition contrôlée, auraient-ils pu placer en moins de sept heures les explosifs aux bons endroits dans un bâtiment qui, selon la version officielle, brûlait, quand on sait qu’une implosion préparée demande au minimum deux semaines. Le bâtiment 7 n’était-il pas le centre de contrôle qui aurait servi à la démolition de l’ensemble ? Quelques mois plus tôt, le 23e étage avait été rénové dans le but d’en faire un centre de commande des situations d’urgence pour la mairie de New York. Cet étage (…) pouvait résister à des situations exceptionnelles (…) (et) offrait une vue idéale sur l’ensemble des bâtiments du WTC. Dans Painful Questions, Eric Hufschmid note que la trajectoire des deux avions semblait viser le bâtiment 7, comme si celui-ci émettait un signal d’autoguidage ».
 
« La thèse des explosifs est illustrée par un autre fait : une carte thermique des gravats du WTC fournie par la NASA montre que, cinq jours après les attentats, la température à l’intérieur des sous-sols du bâtiment 7 et de la tour Sud (où la chaleur est restée piégée) était encore supérieure à la température de fusion de l’acier. Seuls des explosifs comme le C4, qui porte la température à plus de 1600 °C peuvent expliquer la fusion des structures des sous-sols des tours ».
 
« Quant à l’école de pilotage de Venice (Floride), elle est pointée du doigt pour ses liens historiques avec la CIA ».
 
« Le matin du 11 septembre, plusieurs simulations militaires pouvant servir de couverture aux attaques eurent lieu (sous le contrôle du NORAD, de l’US Air Force et de la CIA) : il s’agissait de Northern Vigilance, exercice annuel de l’Air Force simulant une attaque russe, qui amena à déplacer les chasseurs patrouillant habituellement dans le Nord-Est vers le Canada et l’Alaska, les exercices Vigilant Warrior et Vigilant Guardian, simulant des détournements d’avions et l’injection de faux signaux d’avions sur les radars, et l’opération Northern Guardian, qui aurait affaibli la capacité de réponse de la base aérienne de Langley ».
 
LE PENTAGONE
 
« Les terroristes, qui provoquèrent la mort de plus de 2500 personnes dans le WTC, auraient-ils été assez stupides pour frapper la seule partie vide d’un bâtiment, le Pentagone, où travaillent habituellement 20 000 personnes ? L’aile touchée était en rénovation ; elle devait voir ses murs et fenêtres renforcés face à une attaque d’un missile de croisière ou d’un drone… Pour frapper cette aile en venant de la direction opposée, l’avion (si c’est le vol 11 77) a dû opérer un virage de 270° »
 
« Lorsque la navette Columbia a explosé à 65 km au-dessus du Texas en 2003, à la vitesse de 19 000 km/h, avec ses sept astronautes, on a retrouvé des lambeaux humains et des débris de l’appareil sur des centaines de kilomètres. Comment expliquer l’absence de débris significatifs et de morceaux de corps dans le cas d vol AA 77 ? (…) Où sont les 60 tonnes des moteurs, du fuselage, des sièges, des bagages et bien sûr des passagers ?. Le drone Global Hawk ressemble à un petit Boeing. Il est silencieux, vole à 18 000 m. d’altitude sans se faire repérer par les radars (les aiguilleurs ne le verraient donc pas venir ; or ils n’ont justement pas vu venir le vol AA 77) et son explosion laisserait, du fait qu’il est composé pour moitié de fibres de carbone et de résine, seulement 2 tonnes de débris. Avec lui, la pelouse du Pentagone ne serait jonchée que de quelques morceaux d’aluminium peu épais, et de fragments de moteur, à l’image de celui que l’on retrouve sur une photo et qui est bien trop petit pour appartenir à un 757.Officiellement, en décembre 2002, l’armée américaine déplorait la perte de deux Global Hawk en opérations, sans que l’on en connaisse la cause  (source : Christopher Bolen, reporter)».
 
LE RENSEIGNEMENT ISRAELIEN
 
Le troisième volet de la « théorie du complot  s’articule autour des arrestations de citoyens israéliens par le FBI juste après le 11 septembre. Le très officiel mémorandum de la Commission nationale sur les attaques terroristes du 11 septembre (rapport de la Commission du renseignement du Sénat américain), intitulé « La Surveillance israélienne des futurs pirates de l’air et des suspects du FBI dans les attaques du 11 septembre et son échec à donner aux Etats-Unis les avertissements nécessaires : le besoin d’une enquête publique » (publié le 15 septembre 2004), rapporte de nombreux faits qui ne peuvent qu’alimenter la polémique.
 
Que dit ce rapport du Sénat ? Des groupes israéliens (plus de 125 personnes), sous couvert d’espionnage dans le cadre de la DEA américaine (Drug Enforcement Agency), suivaient sur le sol américain les activités des islamistes. Ces « Israeli DEA Groups » se divisaient en cellules (New Jersey, Hollywood en Floride, etc.), toutes basées à proximité des cellules islamistes. Leurs moyens lourds d’écoute (notamment des communications de mobiles) font croire aux auteurs du rapport qu’ils disposaient très certainement des détails précis de l’opération terroriste en préparation. Le principal groupe israélien jouxtait à Hollywood le centre de commande des opérations terroristes (…) Le matin du 11 septembre, juste après le premier impact sur les tours jumelles, plusieurs membres de la cellule israélienne du New Jersey, écoutés par le FBI, se seraient réjouis au téléphone du succès de l’opération
 
Le rapport souligne le décalage entre les avertissements vagues donnés par les Israéliens aux Américains dans la deuxième moitié d’août 2001 et la précision des informations dont disposaient certainement les groupes qui évoluaient sur le territoire américain et « tenaient à la culotte » les groupes islamistes ; il s’interroge sur le rôle de la CIA qui semblait protéger ces groupes israéliens et sur l’ambiguïté de la coopération du « renseignement extérieur » avec le FBI, lequel n’hésita pas à placer plusieurs de ces citoyens israéliens incriminés sur la liste des suspects du 11 septembre, au même titre que les islamistes. Mais ces Israéliens ne resteront pas longtemps aux Etats-Unis. Sans doute du fait des pressions de la CIA et de ses relations avec le Mossad, ils seront expulsés libres, vers Israël et l’on ne parlera plus de l’affaire des espions israéliens du 11 septembre, encore moins en France d’ailleurs qu’aux Etats-Unis (…) A cela s’ajoute l’ensemble des spéculations financières étranges, remarquées par la Commission des opérations de Bourse de New York (…) ».
 
OPERATION SOUS FAUX DRAPEAU ?
 
« Si l’on fait la synthèse de ces trois volets, chacun ébranlant fortement la thèse officielle, on voit alors s’esquisser une sorte de complot – pas nécessairement à un niveau gouvernemental ou présidentiel, mais associant obligatoirement des composantes du renseignement américain et (ou) israélien – se superposer au complot islamiste. Une conspiration chargée de réussir un attentat sous « faux drapeau » de façon à justifier des choix politiques américains forts. Al-Qaïda, dont la responsabilité dans le 11 septembre proprement dit n’a jamais vraiment été établie, ne serait dès lors que le réseau exécutant et le responsable visible de cette conspiration. Des avions pilotés à distance auraient été téléguidés sur des tours qui devaient s’effondrer sous l’effet de destructions contrôlées à l’explosif, orchestrées à partir du centre de contrôle du bâtiment 7. Le vol AA 77 aurait atterri sur une base militaire de l’Ohio où il aurait disparu avec ses passagers et il aurait été remplacé par un drone Global Hawk envoyé sur l’aile en réfection du Pentagone (…) »
 
« Les événements tragiques du 11 septembre auraient alors constitué le premier acte d’une sorte de coup d’Etat invisible limitant les libertés civiles (Patriot Act), et donnant des marges de manœuvre géopolitiques considérables tant à l’Amérique (Asie centrale, Irak, Iran, etc.) qu’à Israël (libéré des contraintes internationales sur la Palestine grâce au spectre du terrorisme international), ainsi que des perspectives économiques nouvelles au complexe militaro-industriel et à l’industrie pétrolière des Etats-Unis ».
 
« Dans une Amérique hantée par le souvenir de l’assassinat de Kennedy et par les ambiguïtés de l’attaque japonaise de Pearl Harbor, profondément marquée par la culture du complot (ses thrillers multiplient les scénarios de coup d’Etat invisible contre les vieilles libertés américaines), et où la CIA a de lourds antécédents en matière d’opérations sous « faux drapeau », la thèse du complot intérieur est-elle vraiment plus étonnante que la thèse officielle selon laquelle des gens peu expérimentés et non rompus aux techniques du renseignement auraient réussi une opération aussi extraordinaire ? Reste toutefois, pour les tenants de la thèse officielle, l’argument le plus fort : comment une telle conspiration n’a-t-elle pas pu être démasquée dans un pays où tant de contre-pouvoirs peuvent jouer et où tant d’hommes farouchement attachés à leurs libertés sont prêts à se dresser pour « tuer Liberty Valance », pour paraphraser le titre de l’un des plus célèbres westerns de John Ford ? ».              

Aymeric CHAUPRADE
( n. 1969 )


Aymeric CHAUPRADE --- Cliquer pour agrandir
Naissance le 13 janvier 1969

Aymeric Chauprade est un politologue renommé, mais de formation de base en Mathématiques. Il est docteur en Sciences politiques, Professeur au Collège Interarmées de Défense et Chercheur à l'Université René Descartes (Paris V). Il est directeur de collections aux Éditions Ellipses et auteur de plusieurs articles spécialisés et livres, dont "Introduction à l'analyse géopolitiques", "Dictionnaire de géopolitique" (en collaboration avec François Thural), etc.

Thèse soutenue en 2001 à la Faculté de droit de Paris V : La géopolitique : genèse d’une science politique , déterminants et modèles explicatifs . Dir. M. Jouve.


Mercredi 28 Janvier 2009
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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 22:02


Commentaire reçu sur l'article Durban,
je le mets en valeur.
Il vient de Rita Pitton,
enseignante, écrivain,
théologienne.
(Voir en présentation de ce blog,
qui est Rita, une lectrice)



Bonjour à tous ,

Merci Chère Eva pour ton texte du jour.

Durban II ? eh oui le texte consensuel du forum Onusien a évité un fiasco mais je pense que trois points importants ont quand même été perfidement évités : le racisme d'Israël ,la diffamation des religions ,l'esclavage .

Durban II a mis à l'honneur la religion comme valeur intrinsèque des êtres humains 'qui peut aider à promouvoir la dignité et à éliminer le racisme ". Bravo Durban II qui enfin sort l'humanité des seules valeurs politiques et économiques généralement reconnues par les puissants .

Mais ....

Mais le débat sur la diffamation des religions a été moins concluant : un dialogue de sourds .

L'ONU devrait prohiber toute attaque contre les prophètes des grandes religions reconnues .Critiquer les religions imparfaites oui mais pas les Prophètes auxquels on doit du respect et de la reconnaissance .La liberté d'expression a des limites et l'ONU devrait rappeler l'UNIVERSEL qui rassemble l'humanité à travers l'évolution de ces religions limitées et imparfaites actuelles .

La Résolution du 1=er novembre intitulée "Mémoire de l'Holocauste "a été votée à l'ONU en 2005, Résolution qui proclame tous les ans le 27 janvier journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste .Très bien
.
Et quand l'ONU dédiera -t -il une date à la mémoire des souffrances des Peuples ,des martyres de l'esclavage ?????

NE pensez vous pas que cela est impératif , que les juifs n'ont pas seuls droit à la mémoire ????

QUE JUSTICE SOIT ! AMEN . R.I.T.A


___________________________________________________________________________


Commentaire intéressant reçu,
je le joins ici :



Il y a de nombreux peuples qui ont été victimes de politiques d'extermination ethnique; en Mauritanie, au Soudan, en Bosnie, au Rwanda...
Seuls le génocide juif, de tous les génocides atroces aux victimes indénombrables a trouvé assez d'écho à l'ONU pour une commémoration.
Ceci est d'avantage un outil judicieux de comparaison.
Concernant l'esclavage, il est évident qu'il faut désormais que les pays occidentaux travaillent au devoir de mémoire sur ce point, afin d'en déraciner tout aussi fortement les causes que celles du génocide juif. Désolé, je refuse que l'on parle d'holocauste, car c'est un mot du langage sacrificiel, et la shoah n'a eu une telle interprétation que dans la perspective intellectuelle du sionisme. Il s'agissait d'un génocide, un atroce crime contre l'humanité, non d'un sacrifice expiatoire destiné au retour des juifs en Palestine. Ceci est une vision politique des choses, mais ce ne sont pas les faits. Les faits, ce sont les morts, les traumatisés, les séquelles dans la mémoire collective d'un peuple... j'en passe.
Cet abus de langage m'est insupportable, c'est comme considérer le sionisme comme une donnée sacrée des Nations Unies.
L'esclavage et sa mémoire doit être l'objet d'un forum onusien, mais il n'est pas vraiment une question du racisme, bien qu'il y soit directement lié. De la même manière que l'islamophobie. Je la subis alors que je suis occidental de générations immémoriales.
La question de la critique des religions dans la liberté d'opinion et d'expression avec la question du blasphème (nécessairement liées) doit être traitée dans un forum des religions.
NE REDUISONS PAS TOUT AU RACISME, C'EST LA POLITIQUE DES AMALGAMES!!!

Que la paix soit sur vous, ainsi que la grâce et la miséricorde.

Commentaire n° 1 posté par Salam il y a 3 jours à 23h44
Commentaire n° 1 posté par ritapitton aujourd'hui à 11h03
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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 01:36




Abd Raouf Chouikha

http://www.courrierinternational.com/illustrations/article/2009/03/i95815durban.jpg

Alors que le sommet des nations unies sur le racisme prévu du 20 au 24 avril prochain à Genève s'annonçait mal et semblait vouer à l'échec, un nouveau texte plus consensuel pourrait permettre d'éviter un fiasco. Les représentants des pays occidentaux et des pays musulmans et africains auraient enfin trouvé un terrain d'entente. Le nouveau texte ne mentionne plus ni Israël et le Proche-Orient, ni la diffamation des religions, ni la question des réparations pour esclavage, trois sujets considérés comme des "lignes rouges" par les Occidentaux.

Certains médias et intellectuels irréductibles continuent hélas de minimiser cet effort accompli, de stigmatiser cette conférence et d'appeler encore à son boycot.

"Il y a des concertations européennes pour avoir une position commune. Nous souhaitons maintenir cette dynamique européenne pour peser sur ces négociations afin d’obtenir l’élaboration d’un texte utile à la lutte contre le racisme, non stigmatisant", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Eric Chevallier au court d’un point presse vendredi 20 mars.

Ce revirement arrive donc à point pour sauver in extremis cette conférence du marasme et du désistement annoncé par certains pays occidentaux, après celui des Etats-Unis et de l’Italie. Cette nouvelle est pratiquement passée inaperçue, alors que les médias et les intellectuels ont été tous prompts à dénoncer les dérives de Durban I. On continue à discréditer les travaux de cette conférence. Signe préoccupant, le silence pesant des médias institutionnels sur les travaux préparatoires de cette assemblée de l’ONU qui devait redéfinir les critères et les normes en matière de racisme. C'est dire que les efforts en vue d'un rapprochement des points de vue ont dû être âpres et pénibles. Les artisans de ce consensus dont il faut saluer la prouesse sont le russe Youri Boychenko, l'égyptien Ahmed Ihab Gamaleldin et la miltante anti-apartheid Navi Pillay parmi d'autres.

Essayons de faire une petite rétrospective pour mieux comprendre le contexte.


L’essentiel à savoir
sur Durban 1


Elle s’est déroulée à Durban, ville cosmopolite d’Afrique du sud en août 2001. Cette conférence s'inscrivait dans le cadre des conférences mondiales contre le racisme initiées par l'UNESCO. Il y eut deux forums, l’un gouvernemental et le deuxième regroupant les ONG admises à participer. Les ONG ainsi que les gouvernements devaient produire un document avec des recommandations finales.
A Durban 1, certains témoins ont fait part des violences ainsi que des slogans antisémites exprimés sans retenue dans le Forum des ONG de la conférence mondiale contre le racisme. Le forum des ONG a donné lieu hélas à des comportements inadmissibles, la réunion gouvernementale a été quant à elle plus constructive. Lors de ces deux rencontres, on a assisté à une focalisation sur la question du Proche-Orient et on a voulu l’utiliser dans la plateforme d’action (DPA) contre le racisme. Mais, les termes jugés excessifs comme “purification ethnique”, « apartheid», « génocide » et « crimes racistes » pour qualifier l’attitude israélienne dans le conflit palestinien n’ont pas été admis par nombre de pays occidentaux.
Finalement, l’UE et le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU ont accepté que la Déclaration finale (DPA) soit adoptée par consensus par l’ensemble de la communauté internationale. Mais certains états ont émis des réserves lors de l’adoption du texte.
Notons que la DPA gouvernementale comporte certains paragraphes encourageant pour le mouvement antiraciste, notamment en ce qui concerne les Roms, les Gitans, les Sintis ainsi que les minorités et les peuples autochtones. En revanche, cela n’a pas été possible d’évoquer les
discriminations de caste et la situation des Dalit (Intouchables) en Inde, ou celles commises contres les minorités en Chine, en particulier contre le peuple tibétain. De même le problème des minorités et de la liberté religieuse n’a pu être débattu.
La traite négrière transatlantique et l'esclavage ont été condamnés sans hésitation et ont été considérées comme crime contre l’humanité. En revanche, certains pays voulaient qu’on les mette sur le même plan que l’esclavage contemporain, avec la traite transsaharienne ou dans l’Océan Indien.
Malheureusement, la prise en main du forum des ONG par certains groupes exaltés ou dits « anti-démocratiques », n’a pas permis d’examiner bon nombre de situations discriminatoires dans le monde. Ainsi, en raison du « langage de haine », la Haute Commissaire aux droits de l’homme, Mary Robinson s’est vue obligée de refuser de transmettre le document final des ONG aux représentants des gouvernements.

Mais certains médias ont tord de ne pas insister sur l’accord important entre l’UE et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) afin que soit évoquée la tragédie de l’holocauste. Cet accord permit que la résolution 60/7de l'ONU soit adoptée sans vote. Cette résolution intitulée « Mémoire de l'Holocauste » a été admise le 1er novembre 2005 par l'Assemblée générale de l'ONU qui avait aussi décidé - malgré des réserves de l'Egypte qui voulait aussi associer "la souffrance de tous les Peuples" - que les Nations Unies proclameraient tous les ans le 27 janvier journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

 


Le contexte idéologique 
de Durban 2



Le programme d’action de Durban met à l’honneur la religion comme « valeur intrinsèque des êtres humains » qui « peut aider à promouvoir la dignité » et à « éliminer le racisme ». Pour la première fois, le terme d’« islamophobie » a été introduit dans un texte international.

http://www.swissinfo.org/xobix_media/images/sri/2007/sriimg20070322_7645910_2.jpg

Pour Doudou Diène, rapporteur général des Nations unies, le terme islamophobie se  réfère à une hostilité non fondée et à la peur envers l’islam, et en conséquence la peur et l’aversion envers tous les musulmans ou la majorité d’entre eux. Il se réfère également aux conséquences pratiques de cette hostilité en termes de discrimination, préjugés et traitement inégal dont sont victimes les musulmans (individus et communautés) et leur exclusion des sphères politiques et sociales importantes. Ce terme a été introduit pour répondre à une nouvelle réalité: la discrimination croissante contre les musulmans qui s’est développée ces dernières années. Mais cela n’a pas été sans poser de problèmes; certains intellectuels y ont vu une menace contre la liberté d’expression et la liberté de conscience, récusant la terminologie qui fait référence à une religion. D’autres personnalités telles Alain Gresh ou Jean Baubérot dénoncent l'islamophobie, qu'ils conçoivent comme un amalgame entre croyants et intégristes, fondée sur une interprétation belliciste du Coran, et qui sous prétexte de protection de la liberté d'expression, dégénère souvent en xénophobie. Mais le débat est loin d’être clos hélas. À Alger le 3 décembre 2007, le président français Nicolas Sarkozy fait un parallèle entre l'islamophobie et l'antisémitisme : «  En France comme en Algérie, nous devons combattre avec une détermination sans faille toute forme de racisme, toute forme d'islamophobie, toute forme d'antisémitisme. Il n'y a rien de plus semblable à un antisémite qu'un islamophobe. Tous deux ont le même visage : celui de la bêtise et de la haine. (…) Le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme ne s'expliquent pas. Ils se combattent. Ce qui vaut pour la France vaut partout ailleurs dans le monde. »

On peut espérer que ces paroles de raison amèneront certains à réaliser que le racisme quel qu’il soit est abject et dangereux, comme il est dangereux de hiérarchiser ses victimes.


D’autres mécanismes idéologiques apparaissent dans les réunions préparatoires, notamment sur les descendants d’Africains, le droit des femmes et des minorités diverses.
En ce qui concerne le droit des femmes, les approches divergent, d’un côté celles qui placent les traditions, les cultures et les religions au même titre que les droits universels et, de l’autre celles mettant en avant l’émancipation.
Bienheureusement certains thèmes comme la représentation politique des femmes, les mutilations sexuelles, la traite et la prostitution ont été admises, valorisant ainsi la place traditionnelle des femmes dans l’espace de la famille.

Par contre le débat sur la diffamation des religions a été moins concluant. A la limite même d'un
dialogue de sourd. D'un côté on parle de la responsabilité des médias dans la diffusion de textes insultants ou de dessins diffamatoires, dérapant souvent vers une forme de discrimination raciale ou religieuse –comme on l'a observé avec l'affaire des "caricatures"-. On dénonce d'un autre côté la censure et la menace sur la liberté d'expression. Elle menace surtout la laicité nous dit-on et porte atteinte à la conscience anti-religieuse et aux sentiments athés ou agnostiques. Comme si pour défendre la liberté d’expression il fallait protéger la laïcité et véhiculer nécessairement un stéréotype négatif des religions incitant ainsi à la haine religieuse.


Dialogue
des civilisations


Afin de prévenir les conflits futurs et de parvenir à une
paix durable entre les peuples, le dialogue inter-religieux est promu.
Lors de la conférence du Mouvement des non alignés à Durban en 1998, le président de la République islamique d’Iran Mohamed Khatami avait proposé que l’Assemblée Générale consacre l’année 2001 année du dialogue des civilisations , réfutant l'idéologie du « choc des civilisations » chère à l’universitaire américain, Samuel Huntington. Après les attentats à Madrid en 2005, une nouvelle structure va naître au sein de l’ONU, « L’Alliance des Civilisations » sous l’égide des gouvernements espagnols et turcs.


Cette « Alliance des Civilisations » propose un rapprochement des différentes communautés de cultures et d’ethnies. Ces communautés seraient chacune représentées par deux personnes. Ainsi l’Europe de l’Ouest est représentée par Hubert Védrine et Karen Armstrong. Khatami représenterait un Moyen-Orient avec la qatarie Mozah Bint Nasser Al Missned . Arthur Schneier se voyait confier la représentation de l’Amérique du Nord avec John Esposito.

En réalité, l’alliance ou le dialogue de civilisations présentent une autre vision du monde qui met en avant un consensus universaliste enrichi de ses différentes composantes culturelles locales, et confère bien sûr aux religions une place politique de premier plan.


L'Assemblée générale de l'ONU a voté une résolution le 20 octobre 2005 en faveur du
Dialogue entre les civilisations dont il est intéressant de rappeler ces quelques lignes : « Nous réaffirmons la Déclaration et le Programme d'action en faveur d'une culture de paix, ainsi que le Programme mondial pour le dialogue entre les civilisations et son plan d'action, adoptés par l'Assemblée générale, et la valeur des différentes initiatives en faveur d'un dialogue des cultures et des civilisations, notamment le dialogue sur la coopération interconfessionnelle. Nous nous engageons à prendre des mesures propres à promouvoir une culture de paix et un dialogue aux niveaux local, national, régional et international, et nous prions le Secrétaire général de réfléchir aux moyens de renforcer les mécanismes d'application et de donner suite à ces mesures. ».


Hubert Védrine dans son discours du 10 novembre à l’Assemblée Générale, rappelle les grands objectifs qui doivent « permettre à toutes les langues, cultures et civilisations, de vivre et de dialoguer ».


Il est important de noter que c'est la première fois depuis sa création, l’ONU envisage une approche des problèmes et des rapports entre les hommes, vus sous un autre angle que celui politique ou économique.


Retournement de situation
ou rebondissement


Les Européens restent prudents, ils tiennent à avoir une position commune. «Il faut rester ensemble afin de voir jusqu’où nous pouvons peser», explique l’Elysée. Les Italiens, qui avaient annoncé le boycott, vont agir à l’unisson de l’UE. Mais les divergences restent vivent et aucune décision n’a encore été prise, même si la pression s’accentue. «Nous allons envoyer maintenant les suggestions de l’UE pour les documents préparatoires», a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères, Karel Schwartzenberg, soulignant que «si la conférence est en conformité avec ces suggestions, nous resterons, et sinon, il y a des appels très fermes pour nous retirer». L’Allemagne avait très clairement rappelé «les risques d’un détournement de la conférence, avec des prises de positions partiales sur le Proche-Orient». Enfin, Bernard Kouchner insiste notamment sur son refus de «toute stigmatisation d’Israël» et de toute référence «à la notion de diffamation des religions, concept incompatible avec la liberté d’expression et de conscience».

Le document, qui est passé d'une soixantaine de pages à 17 pages, ne parle plus du concept de diffamation des religions que les Occidentaux voyaient comme une manière de réduire la liberté d'expression de façon inacceptable. Il ne fait pas non plus mention d'Israël et ne contient plus de propos jugés antisémites par certaines délégations. Enfin, la notion de réparations relatives au colonialisme a disparu du texte présenté hier aux différents groupes régionaux. Eléments considérés comme «une ligne rouge» par les pays occidentaux


Le contenu
du nouveau document


Le document disponible sur le site internet du
Haut Commissariat aux droits de l'homme, a été soumis aux diplomates par le président du comité de rédaction le Russe Youri Boychenko. Le texte est nettement plus court que les précédents, conformément au souhait émis par plusieurs délégations, notamment occidentales. Le texte exprime, de manière plus neutre, sa «profonde préocupation» à l'égard des «stéréotypes négatifs visant des religions» et «l'augmentation globale du nombre d'incidents d'intolérance et de violence raciale et religieuse, dont l'islamophobie, l'antisémitisme, la christanophobie et l'anti-arabisme». Le nouveau document tient compte des propositions avancées par les pays occidentaux. Il rappelle ainsi que l'Holocauste ne doit jamais être oublié. Il réaffirme le droit à la liberté d'opinion et d'expression. Le document ne parle plus de compensations financières pour l'esclavage et demande seulement aux Etats de prendre les mesures appropriées, sans préciser, pour contribuer à restaurer la dignité des victimes de l'esclavage.


Les artisans
de Durban II


http://www.lafree.ch/content//visual.php?id=102&idelement=890&nomchamps=filinkimage&subimg=large*

Le Russe Youri Boychenko, qui dirige le groupe de travail chargé d'élaborer un projet de déclaration finale de Durban II, a réussi, avec l'aide de l'Egypte, de la Belgique et de la Norvège, à présenter un nouveau texte qui met en veilleuse les thèmes de controverse entre Occidentaux, monde arabo-musulman et pays africains. Tout le monde apprécie ce travail et salue les vertus diplomatiques de Youri Boychenko.

http://www.iisd.ca/isdr/wcdr1/pix/2russianfed033-s.jpg

Ambassadeur du Pakistan auprès des Nations unies à Genève et coordinateur pour l'Organisation de la conférence islamique en matière de droits de l'homme, Zamir Akram le souligne : "Le nouveau document est le résultat d'un consensus et de négociations. Pour l'obtenir, il fallait accepter de ne pas défendre des positions maximalistes." Zamir Akram n'était lui-même pas satisfait du premier projet de déclaration finale, "un fourre-tout incohérent". D'où son regard critique sur le bras de fer engagé par les Occidentaux: "C'est une tempête dans un verre d'eau." Dans le processus de préparation de Durban II, l'ambassadeur pakistanais approuve le fait que la diffamation des religions ne soit pas érigée en principe. La notion d'incitation à la haine raciale et religieuse, contenue dans l'article 20 du Pacte relatif aux droits civils et politiques, lui paraît suffisante.

Le diplomate n'a toutefois pas apprécié qu'il y ait de la part des Occidentaux des préconditions à une négociation multilatérale.
http://www.nepalnews.com/archive/2005/mar/pic/Zamir_Akram.jpg


Vice-représentant de l'Egypte auprès de l'ONU et ministre plénipotentiaire, Ahmed Ihab Gamaleldin espère que la Conférence sur le racisme de Genève sera un succès et que tous les Etats y participeront. "Le texte raccourci reflète l'une des plus grandes priorités du groupe africain, le racisme. J'espère que tous les Etats vont s'approprier ce texte de consensus." Son pays a joué un rôle majeur de modérateur qui n'est pas passé inaperçu.
http://www.iisd.ca/2002/pc1/pix/12egypt_s.jpg
En dépit des commentaires plutôt positifs, le nouveau projet de déclaration n'est toutefois pas un aboutissement. «C'est une bonne base de discussion», estime un diplomate occidental. Ahmed Ihab Gamaleldin partage cet avis, mais reconnaît que "de part et d'autre, il faudra faire preuve de bonne foi et de bonne volonté pour que chaque état se sente prêt à s'approprier le texte. Car l'absence de consensus serait dangereuse. Tout état se verrait légitimé à faire toute sorte de demande dans les instances multilatérales". Le comité préparatoire de la conférence se réunira début avril pour finaliser un document soumis à l'approbation de tous les états. Une inconnue suscite toutefois une inquiétude: quelle va être l'attitude des états vis à vis d'Israël ?


Le défi
de Navi Pillay


La nouvelle Haut-commissaire aux droits de l’homme doit sauver du fiasco la prochaine conférence contre le racisme organisée à Genève en avril prochain. La Sud-Africaine Navanethem Pillay militante de l'ANC, qui a succédé en juin à la Canadienne Louise Arbour, a demandé la semaine dernière à tous les Etats de participer et de surmonter les divergences.

http://www.tdg.ch/files/imagecache/468x312/story/Pillay+Navi+AFP.png

S’adressant pour la première fois au Conseil des droits de l’homme, réuni à Genève pour une session de trois semaines, la Haut Commissaire s’est engagée à tout faire pour amener toutes les parties autour de la table et donner un nouvel élan à la lutte contre la discrimination, la xénophobie, l’intolérance et le racisme. Espoirs anéantis
«Si les divergences devenaient le prétexte à l’inaction, les espoirs et les aspirations de beaucoup de victimes seraient anéantis peut-être de manière irréparable», a averti la militante anti-apartheid.
Le Canada, les Etats-Unis et Israël boycottent les travaux préparatoires de la conférence de Genève, ou Durban II, alors que d’autres pays européens, comme la France, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne menacent de les suivre si la conférence se transforme en plate-forme anti-israélienne.
«J’appelle les gouvernements qui ont exprimé l’intention de ne pas participer à la conférence à reconsidérer leur position», a demandé solonellement la Haut Commissaire.
Elle ne crois pas qu’une approche du tout ou rien soit la bonne. «Sans la participation de tous, le débat et la lutte contre le racisme seront affaiblis», a souligné l’ex-juge à la Cour pénale internationale (CPI), qui a également appelé à renforcer la lutte pour prévenir le génocide.

«Navi Pillay tire dans la mauvaise direction», a réagi l’ONG «UN Watch». Et de se demander pourquoi la Haut Commissaire ne critique pas plutôt l’attitude du Soudan, de l’Iran et de la Libye «qui ont commencé à détourner la conférence» de ses buts.
Le directeur d’UN Watch Hillel Neuer regrette que Navi Pillay ait qualifié de «productive» la réunion préparatoire d’Abuja (24 au 26 août), alors qu’elle a omis de mentionner dans sa déclaration finale les atrocités commises au Darfour.
La nouvelle Haut Commissaire a également affirmé sa volonté de «tolérance zéro» à l’égard de la politique deux poids deux mesures et son souci d’impartialité. Elle devra lutter pour maintenir son indépendance. Le Pakistan et Cuba notamment ont réitéré leur demande d’un contrôle des activités du Haut Commissariat par le Conseil des droits de l’homme.

Les éternels opposants à Durban II et à l'Alliance des Civilisations

Malgré tous ces progrès notoires, il est à noter qu'en France, les prises de position en faveur du retrait de la délégation française de cette conférence continuent hélas à se faire entendre. On trouve dans cette direction des intellectuels tels que Fodé Sylla dans son intervention le 1er mars au colloque organisé par Africa International et l'IFIE. Bernard Henri Levy dans "Le Point" dénonce "la mascarade de Durban II". Pascal Bruckner demande "le boycott pur et simple. Peut-être faudrait-il dissoudre le Conseil des droits de l’homme ou n’y admettre que les pays qui sont d’authentiques démocraties. Faute de quoi il deviendrait pour la dignité humaine l’équivalent des paradis fiscaux pour l’économie : un centre de blanchiment des crapules". Des personnalités politiques telles que Bertrand Delanoé qui soutient "Notre pays compromettrait ses valeurs et sa devise en participant à cette mascarade",ou Claude Goasguen qui appelle "les députés à se mobiliser pour obtenir une décision claire et publique du gouvernement français, en rejoignant l'appel parlementaire pour le retrait de la France des travaux de Durban II". Sans oublier des organisations telles que la Ligue du droit international des femmes, le Grand Orient et la LICRA.


Pour appeler au boycot de la conférence sur la racisme, ces intellectuels ou ces politiques invoquent toujours la réthorique récurrente de stigmatisation et d'anathème basée sur des arguments caricaturaux ou peu convaincants
à savoir :

- a) d’imposer, au nom de la prétendue liberté religieuse, la supériorité d’une religion - l’Islam - sur toutes les autres religions….

- b) d’institutionnaliser l’antisémitisme au sein de la Conférence de l’ONU en mettant ouvertement et systématiquement en accusation l’Etat d’Israël.

- c) de promouvoir des thèses sexistes, hostiles aux droits des femmes et contestant en particulier leur droit à l’émancipation.

- d) de rejeter l’universalité des droits de l’homme au profit d’un communautarisme exacerbé qui devrait tenir compte des « spécificités culturelles »….

Quant à la sociologue Malka Marcovitch, elle se cantonne dans une attitude de rejet systématique " le mauvais compromis de Durban 2 me fait penser à Munich" dit-elle en précisant "Le texte présenté hier victorieusement par le facilitateur russe Youri Boychenko a un petit goût nauséabond de déjà vu et sent le souffre. "Durban 2 est sauvé !" clament certains commentateurs comme Chamberlain hurlait à la paix à son retour de Munich en septembre 1938."

Pourquoi tant acharnement ? Malka Marcovitch qui était un acteur potentiel à Durban I avait observé et dénoncé à juste titre les dérives. On aurait pensé qu'elle apporterait un soutien même modeste à ce nouveau texte. Bref, ces paroles insensées et cette comparaison malsaine avec Munich ont bien sûr permis à Tsipi Livni, ministre des Affaires étrangères israélienne de surenchérir :

« Durban II est une conférence cynique entièrement antisémite et anti-israélienne qui se cache sous le combat contre le racisme. La décision du gouvernement américain est une authentique et courageuse expression de ses valeurs de leader du monde libre, et cette décision doit montrer la voie pour tous ces autres pays qui partagent les mêmes valeurs » .


Madame Livni pourra-t-elle encore se prévaloir de ces mêmes "valeurs du monde libre" pour justifier les massacres et les crimes de guerre perpétrés par son pays contre les civils du guetto de Gaza ?


Plus pragmatique,
Caroline Fourest dans « La tentation obscurantiste » avait dénoncé des "Etats qui persécutent chez eux les minorités religieuses prétendaient nous donner des leçons de tolérance – envers l'Islam." Et avait alors appelé au boycot de la conférence de Génève.

Mais dans le Monde du 13 mars dernier dans un article intitulé "Il ne faut pas déserter Durban II" elle salue l'avancée de la plate-forme d'action qui a éradiqué une partie des dégats de Durban I. Elle a bien pris conscience que les "lignes rouges bien établies" n'ont pas été franchies. Elle conclue de manière lucide "Mépriser cette négociation ne permettrait pas d’expliquer au monde la position de l’Union européenne. Il ne s’agit pas de déserter la lutte contre le racisme, mais de résister à son instrumentalisation. Le risque serait surtout d’affaiblir un peu plus le multilatéralisme, dont nous avons tant besoin pour préserver l’universalisme et renégocier un jour cette plate-forme."


La balle est dans le camp
des occidentaux


Malgré les avancées spectaculaires, rien n'est encore acquis. Les Européens vont-ils se contenter de ce texte? Ahmed Ihab Gamaleldin met en garde: «Nous n’avons jamais eu aussi peu de temps pour élaborer un texte dans une conférence multilatérale de l’ONU. La première lecture a eu lieu à la fin de février.».

Le comité préparatoire de la conférence se réunira le 6 avril pour finaliser le document qui devra encore être approuvé par tous les Etats.

Durban sur le racisme: le retournement qui peut sauver le sommetDirectrice du bureau de Human Rights Watch à Genève, Juliette Rivero se félicite de ce pas en avant. Mais elle met les Européens devant leur responsabilité: «La balle est dans leur camp. Il faut qu’ils adoptent désormais un agenda plus constructif.».

Selon le journaliste suisse Stephane Hussard "En brandissant la menace de ne pas participer au sommet de Genève, les Européens ont adopté une stratégie de négociation maximaliste dangereuse, car elle révèle ce qu'ils fustigent dans les enceintes multilatérales : l'intransigeance des Etats arabes susceptible de donner corps à la thèse du choc des civilisations.... Le consensus est possible. Le tournant est tel que rien dans le texte ne peut empêcher le retour des Américains"


A suivre donc

http://www.lepost.fr/article/2009/03/31/1477502_il-faut-sauver-durban-ii.html

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 16:55
Dimanche 12 avril 2009

Recteur de la Grande Mosquée de Paris :

Lorsque juifs et arabes s’unissent,
ils font un travail merveilleux :

 

 

 

­Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris (2ème à droite) au côté de Joël Mergui (Président du Consistoire Central) lors de la manifestation du 14 décembre 2008 suite à la profanation d’une centaine de tombes. (Photo : © Alain Azria)

Dalil Boubakeur est une grande personnalité de la communauté musulmane en France. Il est l'actuel recteur de la Grande Mosquée de Paris et fut le Premier président du Conseil Français du Culte Musulman. Homme remarquable par son intelligence, sa culture et son ouverture d’esprit, il a bien voulu répondre aux questions de notre Guide-Magazine israélien.

 
– SVP-Israël : Vous étiez présent à la Synagogue de la Victoire, lors de l’intronisation récente de Gilles Bernheim, nouveau Grand Rabbin de France. Que ressentez-vous lorsque vous assistez à un tel évènement intéressant la communauté juive?
– Dalil Boubakeur : J’ai éprouvé du bonheur, car j’étais entouré d’amis très chers dont Gilles Bernheim que j’admire pour sa grandeur d’esprit, sa sensibilité et sa vision d’avenir. Je suis également très admiratif par la formidable énergie déployée par Joël Mergui, le Président du Consistoire Central, J’ai toujours aimé cette grande sensibilité qui est la qualité première des juifs. Une sensibilité souvent empreinte de souffrance et même d’inquiétude qui m’émeuvent. J’espère ainsi apporter par ma présence, cette fraternité réconfortante et nécessaire, car j’ai toujours pensé que nous sommes faits pour nous entendre et partager les mêmes valeurs.
 
– Personnellement et par rapport à votre fonction, quels liens entretenez-vous avec la communauté juive de France?
– J’ai toujours tenu à préserver ma liberté de dire les choses telles que je les pense, les ressens et les voie. J’ai ainsi éprouvé, envers ma chère communauté juive, une affection extraordinaire que je souhaite communiquer aux autres. C’est une expérience exceptionnelle que j’ai vécue tant au niveau de la compréhension et des échanges qu’au contact de l’Intelligence. Ce qui m’a d’ailleurs valu pas mal d’hostilité de la part de mes propres amis, notamment lorsque je reçus l’ancien ambassadeur d’Israël en France, pour évoquer le rôle éminent de la Mosquée de Paris pour sauver de nombreux juifs durant la seconde guerre mondiale.
Que voulez-vous ? J’ai toujours admiré et rencontré de très nombreuses personnalités juives et israéliennes de très haut niveau, car leurs vies furent un exemple. Plus généralement, je suis convaincu que l’amitié judéo-musulmane en France peut être un exemple pour le monde entier et même pour nos frères du Moyen-Orient. C’est après tout notre sagesse sémitique commune qui a laissé émerger l’idée de D. pour le monde entier. Qu’attendons-nous pour faire ressurgir cette spécificité et cet héritage ?
 
– Cette perception et ce sentiment sont-ils partagés par la communauté musulmane de France?
– Il y a, venant des musulmans, un grand mouvement en marche qui tend à leur faire comprendre et respecter ce peuple inscrit dans le Coran et qui a reçu la parole de D. Cette attirance, lorsqu’elle s’affirmera, ravivera l’amitié judéo-musulmane et servira l’intérêt de la paix que D. a voulue. Quand on comprend et respecte, on est compris et respecté par l’autre. La communauté juive est ainsi faite qu’elle rend heureux ceux qui fraternisent et communient avec elle.
– Pour se limiter au contexte français, il faut regretter le manque de passerelles entre les deux communautés… Comment concevoir ce dialogue, cette connaissance de l’autre et les actions à mener en commun qui restent à construire?
– J’ai toujours déploré la pauvreté du dialogue judéo-musulman en France, qui est la conséquence directe du conflit au Proche-Orient. Ceci est d’autant plus regrettable que lorsque Juifs et Arabes s’unissent, ils font un travail merveilleux.  
Concernant les derniers évènements à Gaza, je crois personnellement que lorsque des organisations comme le Hamas bombardent pendant des années le territoire d’Israël, elles suscitent forcément des réactions d’Israël et exposent les populations palestiniennes à des représailles. Ce qui est irresponsables et très dangereux.
Pour répondre à votre question portant sur les actions à mener ensemble, il suffit de reprendre nos sources pour voir à quel point le Coran est apparu comme un jalon et dans le droit fil du message biblique d’Abraham ou de Moïse. C’est pourquoi, je souhaiterais aller très loin dans notre identité commune judéo-arabe. D’ailleurs, dans le Coran, il est écrit que le peuple juif est le peuple que D. a choisi.
 
– Originaire d’Algérie, quel enseignement tirez-vous de la coexistence entre les deux communautés dans ce pays?
– J’ai grandi en Algérie. Je me rappelle que nous disions alors - lorsque des juifs s’installaient dans un village - que la richesse venait avec eux et que s’ils partaient, la misère revenait. Il faut savoir que l’antisémitisme n’est pas une invention arabe mais typiquement européenne. Car être antisémite pour un arabe n’a aucun sens, car ce serait pour un sémite être contre soi-même. Juifs et arabes sont donc amenés, par la nature des choses, à se tenir la main.
 
– Quelle image avez-vous d’Israël ?
– J’ai souvent été invité en Israël et j’ai promis d’y aller. J’estime pourtant - étant donné ma fonction - que je dois auparavant convaincre ma communauté de l’intérêt de ce voyage. Concernant Israël, je le voie et l’admire comme un pays en pleine expansion et qui a d’énormes ­possibilités grâce à l’intelligence de sa population, surtout quand on voit comment le pays a mis en valeur ses terres, en comparaison aux terres de ses pays voisins… Israël est l’expression même de l’homme livré à la nature. D’où l’importance à mes yeux, de la connaissance et de l’intelligence humaine.

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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 04:53
 

Le médecin palestinien Izzeldin Abueleish a perdu trois filles dans un bombardement lors de l'intervention israélienne à Gaza en décembre 2008 et janvier 2009. Mais il continue à prêcher la paix. Le quotidien belge Le Soir l'a rencontré.

 





Izzeldin Abueleish
DR



Il est là, bien à l'heure, dans les locaux du secrétaire d'Etat à la Lutte contre la pauvreté, Jean-Marc Delizée (PS), qui l'a invité en Belgique avec la petite commune namuroise de Viroinval. Franche poignée de main. Sourires. D'Izzeldin Abueleish il émane une sorte de charme naturel. Quelque chose nous dit que cette interview n'aura rien de banal… Sa célébrité, le médecin gynécologue palestinien s'en serait bien passé. Il l'a payée à un prix exorbitant, inouï, atroce. Trois de ses filles sont mortes, presque en direct à la télévision israélienne à la veille du cessez-le-feu en janvier, quand des chars israéliens ont bombardé son appartement dans le camp de réfugiés de Jabalya.

Malgré la douleur, Izzeldin Abueleish n'élude pas le récit de cette soirée. "Je n'oublierai jamais ce 16 janvier. Notre famille était réunie, coincée dans l'appartement familial. J'étais avec sept de mes huit enfants et deux nièces. Une famille normale, avec ses rêves, heureuse d'être ensemble en dépit de l'absence d'électricité, d'eau, de gaz, en dépit de la symphonie cacophonique qui nous enveloppait, celle de bombardements israéliens incessants. J'étais fier de cajoler mes enfants adorées, moi qui suis souvent absent, en Israël pour le travail. Ce bonheur irréel ne plaisait pas à quelqu'un. Quelqu'un n'aimait pas ces soldats de la paix seulement armés d'espoir et de rêve que nous étions."

Il y eut alors deux obus de tank. "Je venais de quitter la chambre où deux de mes filles, Bisan, 21 ans, et Mayar, 15 ans, étaient attablées avec leur cousine Nour, 17 ans. Un premier obus a frappé la pièce. Je me suis précipité : je n'ai trouvé que des corps démantelés, l'un sans jambes, des traces de cervelle sur le mur." Les yeux de notre interlocuteur s'embuent, des larmes coulent. Il prend un mouchoir.

"Le premier tir ne suffisait pas. Un deuxième a frappé une autre pièce. Aya, ma troisième fille, a été tuée sur le coup. Elle avait 13 ans. Ma fille Shada, 17 ans, et sa cousine Gaïda, 12 ans, furent blessées, la seconde à l'œil. Je devais recevoir un coup de téléphone en direct de mon ami israélien journaliste sur la chaîne 10, Shlomo Eldar, ce que je faisais depuis quelques jours pour expliquer aux Israéliens l'enfer de Gaza. J'ai téléphoné moi-même, en direct pendant le journal, il m'a promis de tout faire pour que les blessées soient emmenées en Israël. Je suis sorti pour chercher du secours, j'ai dû marcher trois kilomètres pour trouver un véhicule. Grâce au ciel, les blessées ont pu être transférées en Israël. Elles vont beaucoup mieux."

Izzeldin Abueleish reprend son souffle. Il n'attend pas nos questions. "Bisan venait de décrocher son diplôme en "Business & Administration", la première à Gaza à finir ce cycle en trois ans. Depuis le décès de ma femme Nadia (emportée par une leucémie, NDLR) en septembre, elle avait pris les choses en main dans la famille. Tout le monde l'adorait. Mayar, elle, était mon seul enfant qui voulait devenir docteur ! À l'école, elle était très forte en maths, elle aidait tous ses camarades. Et puis il y a Aya. Elle voulait devenir journaliste." Izzeldin s'arrête de parler un moment. Sort de son veston une feuille de papier froissé, quelques lignes écrites en arabe. "Sa petite sœur lui a écrit ceci, après sa mort : "Où es-tu partie ? Tu éclairais notre maison. Où est cette belle fille ? Pourquoi ?" On l'aimait tant. Le jour de sa mort, elle venait d'avoir ses premières règles, elle était fière, heureuse !" De nouvelles larmes coulent.

L'armée israélienne ne s'est pas excusée. "Après un mois, ils ont dit la vérité, que c'était bien eux qui avaient bombardé l'immeuble. Deux tirs de tank, comme je l'avais dit le premier jour. Je suis sûr qu'il n'y avait aucune raison de bombarder, pas de tireur sur l'immeuble. Et puis même, un tireur se serait glissé au sommet, au sixième étage, facile à tuer, moi j'habite au second. Ils connaissaient bien la maison. Mes nombreux amis israéliens ont été choqués de l'absence d'excuses officielles. Les médias israéliens aussi."

Un tel malheur n'a pourtant pas fait basculer Izzeldin Abueleish dans la haine. "Je n'ai jamais haï personne. Je regarde vers l'avenir. Je consacre mon énergie à des domaines où je puis faire avancer les choses, c'est pourquoi je suis médecin. J'ai perdu quatre être chers, cela hantera ma mémoire toute ma vie. Mais j'ai refusé le choix des ténèbres, la haine, la dépression, l'anxiété, qui auraient affecté ma santé et nui à mes enfants. C'est comme si j'avais subi une très lourde opération chirurgicale, à cœur ouvert, qui laisserait des cicatrices énormes pour la vie. Mais je cherche plutôt à transformer cette tragédie en énergie positive : en gardant la mémoire de mes filles, tenter de faire accomplir leurs rêves par d'autres jeunes filles."

Un ange passe. Et la guerre ? "Mon histoire personnelle a ému les Israéliens. Grâce à elle, le public a pu ouvrir les yeux sur ce qui se passait à Gaza".  

 

 http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=96380



http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-30073708.html

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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 05:14

Voici quelques textes extraits du site juif.org :


Le R
astafari, philosophie née en Jamaïque, s’inspire de la Bible. Ces adeptes se disent « enfants d’Israël », ils arborent étoiles de David, parlent de Sion, des douze tribus d’Israël et de l’Exode, symboles de liberté.

En novembre 2005, au Zénith à Paris, devant cinq mille personnes, le célèbre reggaeman Alpha Blondy interprétait son tube Jérusalem. « Baroukh ata Adonaï. Baroukh aba Yerushalaïm. Jérusalem, je t’aime… » Curieux endroit qu’un concert de reggae pour célébrer la Ville sainte. Et pourtant…

Alpha Blondy trouve son inspiration dans les principes du rastafari et dans la Bible. Il porte fièrement une étoile de David au poignet et transmet depuis vingt-cinq ans le message universel de la philosophie rasta tout droit venue de Jamaïque. « Les connexions entre le reggae, le rastafari et le judaïsme sont nombreuses et profondes. Bob Marley disait : “Les rastas sont une des douze tribus d’Israël éparpillées à travers le monde.” J’aime bien cette vision spirituelle », confie-t-il. Alpha Blondy, frère spirituel de Bob Marley, est le père du reggae africain. En 1985 sa quête de Dieu le mène en Terre sainte : « Jérusalem est un livre vivant. Elle a changé ma vision spirituelle. Voilà pourquoi j’ai souvent été taxé de “sioniste” alors que la politique ne m’intéresse pas. » Ses albums Jérusalem et Elohim symbolisent le mariage des cultures. Alpha Blondy chante l’amour dans le monde et en Israël où il rêve de donner un concert pour la paix. Dans son disque, Yitzhak Rabin, sorti en 1998, il pleure l’homme de l’entente perdue et chante la Ville éternelle : « Si Jérusalem se vidait de toute violence, elle serait encore plus sainte. La paix est un impératif. » Alpha Blondy prône une forme d’oecuménisme, dont la Torah, la Bible et le Coran ne seraient qu’un seul livre. « Dieu n’a pas de religion, chacun l’adore comme il veut. Il est un grand démocrate. » À l’image du rastafari, Alpha Blondy se veut universel et défend la solidarité entre Noirs et Juifs. « Pour avoir été frappés avec les même bâtons, des liens se sont créés. Le peuple juif est notre allié. Lui aussi a connu la morsure de l’injustice et de l’humiliation. » Le reggae, vecteur de la philosophie rasta, est fortement impregné des textes de la Torah et des Psaumes. Idéologi syncrétique née dans les années 1930, le rastafari s’est inventé sa propre identité en puisant à la fois dans ses racines africaines et dans la Bible. Ses adeptes se nomment eux-mêmes les enfants d’Israël. Il compte cinquante mille pratiquants en Jamaïque et plusieurs millions dans lemonde..


La révélation

Au début du XIXe siècle, Blancs et Noirs vivent séparés en Jamaïque et, malgré l’abolition de l’esclavage en 1834, la population noire vit dans des conditions déplorables. Le rastafari et la musique reggae vont s’enraciner dans ce terreau de pauvreté et de violence. Colonisés par les Anglais, privés d’histoire, acculturés et méprisés par l’Église catholique, les Noirs de Jamaïque sont peu à peu admis par l’Église baptiste, défenseur de la liberté religieuse. Après des siècles d’aliénation, les Noirs jamaïcains ont soudainement droit à une forme de culture et chantent le gospel. Hélène Lee, auteur du livre Le Premier Rasta (Flammarion), explique que « les Noirs sont frappés par la Bible où l’on raconte l’histoire d’un peuple esclave en Égypte, affranchi grâce à l’intervention divine. Pour eux, c’est une révélation ». Peuple d’anciens esclaves, les futurs rastas se reconnaissent naturellement dans le peuple d’Israël. Pour Abdoulaye Barro, fondateur de l’association JUAF (Juifs et Africains) et directeur de la revue Aleph Beth, « le peule juif est un modèle pour le peuple noir auquel il s’identifie. Les Noirs ont aussi pris une revanche. Les missionnaires évangélistes voulaient coloniser et asservir les esprits des Jamaïcains par la religion, mais les Noirs l’ont utilisée pour s’affranchir et inventer leur propre pensée. Le rastafari est juste un mouvement inspiré de la Bible, dont la portée est universelle et libératrice. »


La Bible de l’homme noir

À tous ceux qui rejettent l’« hypocrisie » des religions, le rastafari propose une alternative. Il remet en question la Bible occidentale et donne une interprétation radicalement différente de celle que leur imposaient les Blancs. Parmi les textes qui fondent la théologie rasta, la Holy Piby, publiée en 1924 aux États-Unis par le révérend Rogers. Cette « Bible de l’homme noir », inspirée de l’Ancien Testament, du Talmud et du Coran, rend aux Africains leur place dans l’Histoire. Cette vision afrocentriste réfute l’idée du Messie blanc imposée par les colons chrétiens. Les rastas s’inventent donc une théologie noire avec un Dieu à leur image.

Le reggae, crée par B. Marley, est le vecteur de la phillosophie Rastafi. Pour eux, « Samson était un dreadlocks / Le roi David était un dreadlocks / Moïse était un dreadlocks / Moïse a mené les autres dreadlocks hors d’Égypte / À une époque où le seul chauve était Pharaon », chante le reggaeman Dillinger. L’historien Cheikh Anta Diop publiera dans les années 1950 des recherches essentielles pour l’afrocentrisme. Selon lui, les pharaons étaient noirs, tout comme Moïse, marié à une princesse noire, et les Juifs. Focalisé sur un hypothétique retour en Afrique, le rastafari va se structurer autour de la prophétie de Marcus Mosiah Garvey. En 1929, ce jamaïcain militant prédit l’avènement sur le trône d’Éthiopie du jeune Ras Tafari Makonnen, connu sous le nom e Hailé Sélassié. « Il est bien le Messie noir annoncé, porteur de bonnes nouvelles pour la diaspora africaine. Il est leur rédempteur, celui qui les sauvera et les ramènera en Afrique », précise Abdoulaye Barro. Par le biais du rastafari, ce roi soude le peuple jamaïcain et les rastas deviennent une communauté à part entière. Pour eux, il est le descendant de Ménélik I, fruit des amours légendaires du roi Salomon et de la reine de Saba. « Jérusalem a une grande dimension spirituelle pour les rastas. C’est un symbole, confirme Alpha Blondy. Même s’ils n’ont jamais vu Israël, c’est gravé dans leur subconscient. » En plein éveil du rastafari, précise Hélène Lee, « on découvre en Éthiopie l’existence de Noirs qui pratiquent le judaïsme. L’histoire des Falashas accentue le mythe rasta et fascine ses adeptes ». Certains rastas vont même jusqu’à revendiquer leur judéité, bien qu’ Israël ne les reconnaît pas. Ils épousent le mythe des tribus perdues qui se seraient égarées dans des îles des Caraïbes, en passant par l’Éthiopie. Les rastas ont par ailleurs des rites proches des religions sémitiques : le porc et les crustacés sont interdits, les femmes se couvrent les cheveux, sont impures pendant leurs règles, et les hommes portent les dreadlocks, « une version afro des papillotes juives orthodoxes », selon une expression du journaliste Paul Moreira. Une coiffure souvent comparée à la crinière du lion sacré de Judas.


Proches du mouvement sioniste

Les rastas éprouvent aussi à cette époque une grande sympathie pour les sionistes. Nationalistes, ils se sentent proches de leur combat, « centré lui aussi sur une identité religieuse », explique Bruno Blum, auteur de Bob Marley, le reggae et les rastas (Hors collection). Mais les rastas situent leur Terre promise en Éthiopie, le berceau de l’humanité ; dans les Saintes Écritures, une terre de liberté qui n’a jamais été colonisée. Elle est symbole de résistance à Babylone, l’Angleterre coloniale, fille de l’impérialisme occidental. Babylone, cité biblique de toutes les perversions, symbolise l’ordre social oppressant pour lequel les rastas éprouvent une profonde aversion. Le « retour » en Éthiopie devient une obsession. À l’image des premiers habitants d’Eretz, ils veulent quitter Babylone pour rentrer dans le pays de Jah (un des noms hébreux de Dieu). C’est pourquoi, dés les années 1930, Marcus Mosiah Garvey va fonder une compagnie maritime, la Black Starline, pour rapatrier ses frères vers l’Afrique. Un rêve resté en suspens faute d’argent.« Cette démarche ressemble beaucoup à celle des sionistes avec l’odyssée de l’Exodus », poursuit Bruno Blum.


Proximité culturelle

Le rastafari, qui se veut universel, a su sortir des ghettos de Kingston grâce au reggae. En retour, il a fait de cette musique un véritable langage de paix, dans lequel chacun peut chanter Dieu, quelle que soit sa foi. Le chanteur américain Matisyahu, originaire de Brooklyn, à New York, a réussi un mariage inédit entre les cultures juive et rasta. Vêtu d’un costume hassidique traditionnel, Matthew Miller, de son vrai nom, chante la venue du Messie et la grâce divine à la manière de Bob Marley. C’est en étudiant dans une yéshiva en Israël que Matisyahu comprend les liens entre rastafari et judaïsme. « Il y a de nombreuses connexions culturelles. Les rastas descendent de Salomon et de la reine de Saba, c’est une tribu perdue, ils suivent les mêmes rites que nous, fondés sur l’Ancien Testament. Le reggae, c’est la musique des esclaves. » La culture rasta et le reggae l’ont aidé, dit-il, à redécouvrir ses racines juives et à renouer avec sa foi. « Ma musique sert à porter la parole de Dieu à travers le monde. » À New York, les religieux ont décidé de le soutenir malgré une vive polémique. Mais, là où le rastafari croit en Hailé Sélassié, Matisyahu célèbre Dieu et la reconstruction du troisième Temple. La plupart de ses textes sont en anglais, ponctués d’hébreu. Dans King without a Crown (Roi sans couronne), il implore avec force la venue du Messie. Le message de Dieu sur fond de musique reggae, comme un nouvel épisode dans la relation entre pensée juive et rasta. Entre inspiration réciproque et foi partagée.

Rebecca Assoun


Reggae phobie

Sexisme, racisme anti-Blancs et appels au meurtre des homosexuels… Aujourd’hui, certains chanteurs de reggae comme Capleton, Tony Rebel ou Sizzla prônent sans détour la violence dans leurs textes. Résultat ? Des concerts annulés l’été 2005 et un coup dur porté au message de paix chanté par Bob Marley. « On est loin du reggae tranquille, cool, lent, libérateur, hypnotique, raffiné et psychédélique des années 1970 », déplore Bruno Blum. Comment une musique de tolérance et de respect comme le reggae, inspirée par le rastafari, peut-elle servir de tremplin à la haine ? En Jamaïque, de nombreux artistes reggae s’inspirent des Bobo Ashanti, une communauté rasta rurale et marginale fondée en 1958. « Ces fondamentalistes prônent une vie rigoriste, vivent dans la nature et lisent la Bible tous les jours où ce violent délire homophobe prend racine », poursuit le spécialiste. Mais en Jamaïque « les rastas n’ont pas l’exclusivité des travers homophobes, machistes, bigots et parfois racistes. La population, très pieuse, est ignorante. Les gens vivent dans la misère et se réfugient dans la religion sans doute d’une mauvais manière ». L’homosexualité est passible de prison allant jusqu’à dix ans. En 2004, au moins trente homosexuels ont été assassinés. Toutefois, rappelle Bruno Blum, face à un message rasta dévoyé, « beaucoup de rastas, moins enfermés sur leur communauté et ses dogmes, souvent européens, dénoncent ces dérives qui risquent, à court terme, de discréditer toute la musique jamaïcaine et le rastafari 


http://www.juif.org/go-blogs-14535.php
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29 mars 2009 7 29 /03 /mars /2009 05:00



Humour israélien : c'est quoi Israël


Texte à la mémoire d’Ephraim Kishon,
le plus grand humoriste israélien.


Israël :

C'est le seul pays où les chômeurs font la grève.

C'est le seul pays qui a deux ministres du Trésor et pas un rond.

C'est le seul pays où chaque mère a le numéro de portable du sergent de son fils à l'armée.

C'est le seul pays qui importe de l'eau par bateaux citernes au moment où le pays est inondé par les pluies.

C'est le seul pays qui a envoyé un satellite de communications dans l'espace, où on ne vous laisse jamais terminer une phrase.

C'est le seul pays où sont déjà tombées des fusées de l'Irak, des katyouchas du Liban, des Qassam de Gaza et où un appartement trois pièces coûte plus cher qu'à Paris.

C'est le seul pays où un repas Israélien est composé d'une salade arabe, d'une pita irakienne, d'un kebab roumain et d'une crème bavaroise.

C'est le seul pays où le gars avec la chemise pleine de taches est le ministre et le gars au complet gris, son chauffeur.

C'est le seul pays où des musulmans vendent des articles religieux aux chrétiens en échange de billets portant l'effigie du Rambam (Maïmonide).

C'est le seul pays où les jeunes quittent la maison à l'âge de 18 ans pour revenir y habiter à l'âge de 24.

C'est le seul pays où aucune femme n'est en bons termes avec sa mère mais où elles se parlent néanmoins trois fois par jour - généralement pour parler - de vous.

C'est le seul pays où on vous montre des photos des enfants alors qu'ils sont présents.

C'est le seul pays où on peut connaître la situation sécuritaire selon les chansons à la radio.

C'est le seul pays où les riches sont à gauche, les pauvres sont à droite et la classe moyenne paie tout.

C'est le seul pays où on peut obtenir en dix minutes un logiciel pour diriger des véhicules spatiaux, où il faut attendre un mois pour réparer la machine à laver.

C'est le seul pays où si l’on demande à une fille dans quelle unité elle a servi à l'armée, on découvre qu'elle était officier parachutiste alors que vous n'aviez été que caporal à la cantine militaire.

C'est le seul pays où le décalage entre le jour le plus heureux et le jour le plus triste n'est souvent que soixante secondes.

C'est le seul pays où lorsque vous détestez les hommes politiques, les fonctionnaires, les taxes, la qualité du service et la situation en général, vous prouvez que vous aimez le pays et qu'en fin de compte c'est le seul pays dans lequel vous pouvez vivre.

Traduction française de Hesi Carmel, journaliste à l'Express et écrivain.

http://www.juif.org/le-mag/127,humour-israelien-c-est-quoi-israel.php
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  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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