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27 août 2008 3 27 /08 /août /2008 04:13
Daniel Barenboim : le chef va-t-en paix
  • Daniel Barenboim
    Daniel Barenboim - wikipedia.org

Formé de Palestiniens, d’Israéliens et de musiciens d’origine arabe, le West-Eastern Divan Orchestra était hier à Paris pour l’ultime concert de sa tournée qui se déroule chaque été depuis 1999, année où le chef d’orchestre Daniel Barenboim et son ami l’écrivain Palestinien Edward Saïd (décédé en 2003) ont fondé cette formation unique au monde.


Lundi 25 août, Salle Pleyel, Barenboim et le Divan Orchestra (du nom d’un recueil de poème de Goethe) ont connu un triomphe : un bon quart d’heure d’applaudissement qui saluaient tout autant l’événement que la qualité musicale de l’orchestre dans un programme difficile et symbolique : les « Variations pour orchestre n°31 » de Schönberg et le premier acte de la « Walkyrie » de Wagner où l’énergie, l’engagement et le puissant sens dramatique des musiciens ont fait merveille.


Daniel Barenboim, l’homme aux quatre
passeports (israélien, argentin espagnol et palestinien) a congratulé et embrassé chaque musicien avant de s’adresser au public : «  Nous n’avons pas de ligne politique, mais nous sommes la troisième voie car il n’y a pas de solution militaire à notre conflit. Cet orchestre, c’est un projet contre l’ignorance qui engendre la haine de l’autre. Nous voulons jouer dans tous les pays qui sont représentés par les musiciens de l’orchestre : à Damas, à Beyrouth, au Caire, à Téhéran. Aidez-nous ! »

 http://www.juif.org/go-news-64791.php

_________________________________________________________________________________________



Daniel Barenboim, né le 15 novembre 1942 à Buenos Aires, est un pianiste et chef d'orchestre de nationalité argentine et israélienne. En 2002, il reçoit la nationalité espagnole et depuis janvier 2008, il est également porteur d'un passeport palestinien[1],[2].

Biographie [modifier]

Enfant prodige, il donne son premier concert en tant que pianiste à Buenos Aires à l'âge de sept ans. Son père est alors et restera longtemps son professeur de piano.

En 1952, il s'installe en Israël avec ses parents, juifs d'origine russe (son nom est la graphie yiddish de l'allemand Bachenbaum), .

Très tôt, en Argentine d'abord puis au cours de nombreux voyages, il aura l'occasion de rencontrer Arthur Rubinstein et Adolf Busch, Wilhelm Furtwängler, Edwin Fischer et beaucoup d'autres grands interprètes. Il se perfectionne au piano avec Edwin Fischer et à la direction d'orchestre avec Igor Markevitch puis en 1955 avec Nadia Boulanger, dans la classe de qui, à Paris, il étudie la composition.

Au début des années 1960, il joue avec le vieux maître Otto Klemperer et enregistre avec lui ses premiers disques pour EMI : le 25e concerto de Mozart et l'intégrale des concertos de Beethoven. Puis il devient chef de l'English Chamber Orchestra en 1965 et enregistre, en dirigeant du piano, l'intégrale des concertos de Mozart, une somme que certains critiques considèrent aujourd'hui encore comme la plus belle jamais gravée. À cette période, Barenboïm est un merveilleux mozartien, tant au piano qu'à la baguette, et il mêle à un élan juvénile une profondeur extraordinaire des mouvements lents sans doute en partie acquise à la fréquentation de Klemperer.

C'est la période heureuse, celle de son amour pour la violoncelliste britannique Jacqueline du Pré avec laquelle il se marie en 1967. La période aussi où il pratique assidûment la musique de chambre avec elle et ses amis les violonistes Pinchas Zukerman et Itzhak Perlman et d'autres comme Isaac Stern ou Gervase de Peyer. De nombreux disques sont gravés en particulier de Beethoven. Un DVD garde pour la postérité une interprétation exceptionnelle du quintette « La Truite » de Schubert avec le chef d'origine indienne Zubin Mehta à la contrebasse, un instant de pur bonheur.

Le bonheur sera de courte durée : Jacqueline est atteinte de sclérose en plaques et doit arrêter sa carrière dès 1972. Elle décèdera en 1987.

La carrière de Barenboim semble marquée par une sorte de boulimie inextinguible de concerts, d'enregistrements et de projets. Il est chef de l'Orchestre de Paris de 1975 à 1989 où il crée un Chœur symphonique qu'il confie à Arthur Oldham. Pressenti pour être le responsable artistique du nouvel Opéra Bastille, il entre en conflit avec les autorités de tutelle de l'époque et part finalement aux États-Unis diriger l'Orchestre symphonique de Chicago, poste qu'il occupe jusqu'en 2006[3], tout en menant une carrière de chef à Berlin, à la tête du Staatsoper.

En mai 2006, il est nommé principal chef invité de la Scala de Milan, poste qu'avaient occupé avant lui notamment Arturo Toscanini et Herbert von Karajan.

Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005
Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005

Il a également créé en collaboration avec Edward Saïd une fondation visant à promouvoir la paix au Proche-Orient au travers de la musique classique, initiative lui ayant attiré de violentes critiques en Israël. Ceci s'est concrétisé en un atelier musical et un orchestre israélo-arabe : l'Orchestre Divan occidental-oriental.

En 2006, il est lauréat du prestigieux Prix Ernst von Siemens, considéré comme le « Nobel de la musique ».

Son répertoire immense s'étend de Bach, dont il a gravé une des plus puissantes versions des Variations Goldberg, à la musique contemporaine dont il est un ardent défenseur. Ainsi a-t-il créé de nombreuses œuvres de Pierre Boulez ou Henri Dutilleux, par exemple. Il est aussi un grand chef d'opéra, notamment à Bayreuth où il dirigera pendant les vingt dernières années du XXe siècle, mais aussi à Édimbourg et dans de nombreux autres festivals.

Excellent accompagnateur de lieder,il a donné des concerts et enregistré de nombreux disques avec Janet Baker notamment, mais surtout avec Dietrich Fischer-Dieskau, avec qui il a gravé en particulier des lieder de Mozart (chez EMI) et des intégrales de Brahms, de Liszt et d'Hugo Wolf (chez Deutsche Grammophon).

En mars 2007, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur par Jacques Chirac qui a souligné son engagement pour la paix au Proche-Orient.


  1. (en) Israeli pianist Barenboim takes Palestinian passport. Consulté le 4 février 2008
  2. Article de RFI avec une interview de Barenboïm (document sonore de 3 minutes). Consulté le 11 mars 2008
  3. Il y conserve toutefois le titre de chef honoraire à vie

http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Barenbo%C3%AFm


Le chef israélien Barenboim
accepte un passeport palestinien

Daniel Barenboim en concert à Ramallah (DR)

Le chef d’orchestre et pianiste Daniel Barenboim, de nationalités israélienne et argentine, vient d’accepter le passeport que lui a offert le gouvernement palestinien. Il devient vraisemblablement la première personne à posséder à la fois le passeport de l’Etat d’Israël et celui de l’Etat en devenir de Palestine, même si cet Etat n’existe pas encore formellement. Un pas de plus dans l’engagement du musicien pour la paix au Proche-Orient, qui déclenche une tempête en Israël.

Daniel Barenboim n’en est pas à son premier scandale en Israël, pays où il a grandi -après être né en Argentine en 1942- et où il est "chez lui". Brillant pianiste et chef d’orchestre des plus prestigieuses phalanges -il est aujourd’hui directeur à vie de la Staatskappelle de Berlin-, il aurait pu poursuivre sa carrière de musicien en fermant les yeux sur le reste. Mais ce n’est simplement pas son tempérament. Intellectuel tout en étant un homme d’action pragmatique, il n’hésite pas à peser de tout son poids pour que "le cercle vicieux de la violence cesse".

Jouer Wagner en Israël: le scandale

Sa première action remonte à 1999, quand il crée le West-Eastern Divan Orchestra avec son ami l’écrivain américano-palestinien Edward Saïd. L’idée est simple: faire jouer au sein du même orchestre des Israéliens, des Palestiniens et des musiciens d’origine arabe. Et ça marche! L’orchestre s’installe chaque été en Andalousie, qui, forte de son histoire judéo-arabe, a voulu l’accueillir. Après quelques semaines de travail, les musiciens partent en tournée.

Quelle sera la victoire pour Daniel Barenboim? Le jour où l’orchestre pourra jouer dans tous les pays dont les musiciens sont originaires. Le jour où, par exemple, un jeune hautboïste israélien obtiendra un visa pour la Syrie.

Mais quelle est déjà la victoire? Celle de voir un Israélien et un Palestinien se partager le même pupitre, et celle de voir naître entre eux, pour la première fois, quelque chose qui n’est plus de la haine.

Daniel Barenboim (DR)

Ecoutez-les, dirigés par Barenboim:



Adagio des Variations Enigma d’Elgar. West-Eastern Orchestra dirigé par Barenboim (Warner Classic)

Si cet orchestre n’est pas forcément du goût des autorités israéliennes, il ne provoque cependant pas le tollé qu’a fait naître Daniel Barenboim en dirigeant en bis le Prélude de "Tristan" de Wagner, en 2001, en Israël…

Proscrit dans ce pays, Wagner n’y est jamais joué en concert. Avant de donner cette pièce, Barenboim a discuté pendant trois quarts d’heure avec le public, proposant à ceux qui ne voulaient pas l’entendre de sortir. Une quarantaine de personnes ont quitté la salle, sur les 3000 présentes. Le lendemain, la Knesset a déclaré le chef d’orchestre "persona non grata" en Israël, avant de revenir finalement sur sa décision.

« Le bonheur -ou le malheur- de vivre ensemble »

Aujourd’hui, Barenboim accepte le passeport que lui donne le gouvernement palestinien:

"C’est pour moi un grand honneur, a-t-il déclaré à la suite d’un récital d’œuvres de Beethoven qu’il donnait à Ramallah. J’ai accepté l’offre parce que je crois que les destinées du peuple israélien et du peuple palestinien sont inextricablement liées. Nous avons le bonheur -ou le malheur- de vivre ensemble. Je préfère le premier au second".

 

Difficile aujourd’hui de mesurer précisément la portée de ce geste. Mais difficile aussi d’imaginer que la puissance du symbole -le passeport de l’ennemi!- ne fera pas bouger les lignes. C’est ce que Barenboim voulait. Mission accomplie.

 

En Palestine, à la Fondation Saïd-Barenboim (DR)

 

► Disques du West-Eastern Divan Orchestra dirigé par Daniel Barenboim:

-Live in Berlin: Symphonie n°9 de Beethoven
-The Ramallah Concert: Symphonie Concertante de Mozart, Symphonie n°5 de Beethoven
-Symphonie n°5 de Tchaïkovski, La Valse triste de Sibelius

En DVD: -Knowledge is the beginning: film sur l’orchestre accompagné du concert de Ramallah

► Livre d’entretien entre Daniel Barenboim et Edward Saïd: Parallèles et paradoxes, Le serpent à plumes (2002)

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 05:29
Les accords israélo-arabes
du Divan Orchestra

Valérie Sasportas
22/08/2008 | Mise à jour : 23:09 |
Commentaires 3
.
Le West-Eastern Divan Orchestra, que dirige Daniel Barenboïm, est constitué de 120 jeunes âgés de 11 à 28 ans, venus d'Israël, de Palestine, de Syrie, de Jordanie, du Liban, d'Égypte et même d'Iran.
Le West-Eastern Divan Orchestra, que dirige Daniel Barenboïm, est constitué de 120 jeunes âgés de 11 à 28 ans, venus d'Israël, de Palestine, de Syrie, de Jordanie, du Liban, d'Égypte et même d'Iran. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Sous la direction de Daniel Barenboïm,
cet orchestre singulier, qui rassemble
musiciens palestiniens et israéliens,
achève sa neuvième tournée lundi à Paris.

D'où viens-tu ? C'est la première question qu'on pose aux musiciens. Avant même de savoir de quel instrument ils jouent ou quelle œuvre ils préfèrent interpréter. Parce que la question des origines est l'essence même du West-Eastern Divan Orchestra (orchestre du Divan occidental-oriental). Ses membres, 120 jeunes âgés de 11 à 28 ans, viennent d'Israël, de Palestine, de Syrie, de Jordanie, du Liban, d'Égypte et même d'Iran. Sans compter les nombreux instrumentistes andalous, car l'orchestre a son siège à Séville.

Cela fait neuf ans que cet orchestre singulier, est renouvelé chaque saison de moitié, le temps d'une tournée estivale. Depuis presque un mois de tournée européenne, qui s'achève lundi avec un concert à Paris, ces jeunes partagent la partition, le pupitre, le réfectoire, les chambrées, alors même que leurs pays se déchirent, s'affrontent, se nient, et que la fracture géopoli­tique les blesse au quotidien le reste de l'année. Neuf ans que l'orchestre autorise cette improbable intimité. Parce que «le Divan n'est pas seulement projet musical, c'est aussi un forum pour le dialogue et la réflexion sur le problème israélo-palestinien », souligne le chef d'orchestre, Daniel Barenboïm, qui l'a créé avec l'intellectuel palestinien Edward Saïd. Le Juif et l'Arabe, tout un symbole au nom duquel Mariam Saïd a repris le flambeau de son mari, décédé en 2003.

Néanmoins, «ce n'est pas un orchestre pour la paix», insiste le maestro. Même si le leitmotiv est qu'«il n'y a pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien, nous n'essayons pas de diminuer nos différences. Nous faisons un effort, quelquefois surhumain, pour essayer d'accepter la logique derrière les opinions de l'autre ». Comment comparer, en effet, ce jeune dont le grand-père a été sauvé miraculeusement d'Auschwitz et cet autre, dont le grand-père fut expulsé de Nazareth en 1948 et qui vit dans un camp de réfugiés à Ramallah. «Il n'y a rien de comparable avec l'Holocauste . Seulement, c'est un dialogue très difficile », dit Barenboïm.

En témoignent les instrumentistes. Ramzi Abu Redwan est palestinien, altiste, il participe pour la troisième année au Divan. Pour lui, la notoriété de l'orchestre devrait le conduire à prendre un véritable engagement politique, au-delà de ses prises de position humanistes. «Je vis en Palestine, mon quotidien, ce sont les bar­rages, le mur : on ne peut plus bouger. Je voulais savoir comment cela se passe dans l'orchestre. Mais chacun parle au nom de l'autre. Je trouve dommage qu'il n'y ait pas d'initiative individuelle», regrette ce jeune qui préside une association d'éducation musicale dans les camps de réfugiés en Cisjordanie et bientôt au Liban, al-Kamandjâti («le violoniste» en arabe).

 

«Ma plus belle expérience»

 

Guy Braunstein, lui, est israélien, premier violon solo à l'Orchestre philharmonique de Berlin et humble cinquième pupitre au Divan, qu'il partage cet été avec un gamin palestinien de 11 ans. «Cet orchestre est ma plus belle expérience, s'enthousiasme-t-il. J'étais sceptique quant à une coexistence pacifique de Palestiniens et d'Israéliens. J'ai compris en étant à l'intérieur pourquoi c'était possible.» Barenboïm l'explique en citant Aristote : «Rien n'est plus puissant que les rythmes et les chants de la mu­sique pour imiter aussi réellement que possible la colère, la bonté, le courage, la sagesse même et tous les sentiments opposés à ceux-là.»

Musicalement, le Divan a acquis une maturité qui bluffe le public fidèle de ses débuts. Sans doute parce qu'aux pupitres ont pris place de vrais professionnels, qui délaissent le temps d'un été la Philharmonie de Berlin, de Vienne, de la radio bavaroise. Le courage «sur le plan sonore, se définit par la volonté et la faculté de défier l'attente», affirme Barenboïm.

À Copenhague, au début de la semaine, on a pu entendre avec une maîtrise technique et une justesse dodécaphonique dignes des plus grands les variations op. 31 de Schoenberg, que le public parisien entendra lundi. Les sons ne sont plus poussifs comme dans les premiers enregistrements, l'orchestre chante, avec ordre et liberté, comme un hymne à la résistance. Alors gageons que lundi, en interprétant La Walkyrie, le Divan saura rendre à Wagner ses «mélos», mot du compositeur pour parler de «mélodie».

La musique désamorce la violence. D'autant que les instrumentistes sont mus par «l'urgence». « Si je n'avais pas rencontré la musique à l'âge de 17 ans, j'aurais pu être une bombe suicide », confesse Ramzi. Alors, Guy est optimiste : «Les politiciens n'ont pas d'autre choix que de constater cela. Et si c'est vrai pour la mu­sique, ça l'est forcément pour un autre domaine.»

» INTERVIEW - Barenboïm : «La musique est une école de vie»

Salle Pleyel, 25 août, 20 heures. Au programme : Arnorld Schoenberg, «Variations» op. 31, et Richard Wagner, «La Walkyrie», acte I er , avec la mezzo-soprano Waltraud Meier, le ténor Simon O'Neill et la basse René Pape. Tél. : 01 42 56 13 13



http://www.juif.org/go-news-64531.php
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23 août 2008 6 23 /08 /août /2008 00:55
 
Reçu d'une lectrice ce texte : 
 
Paul Valéry :
 «  La politique c’est l’art
d’empêcher les gens de se
mêler de ce qui les regarde »



PAIX, PAIX, PAIX, PAIX, PAIX,PAIX,

 

LE SCANDALE :

DEPENSE MILITAIRE ANNUELLE 2006: 

                USA : 450 Milliards ¤         France : 32,92   Milliards ¤     Dans le monde  850 Milliards $

                                                                                                    

    Nous  sommes tous choqués des guerres en Irak, Afghanistan, Palestine ou récemment au Liban  provoqués par l’occident et scandalisés par la famine au Darefour  et ailleurs. Nous ne sommes pas choqués qu’il y ait 640 millions d’armes légères dans le monde, fabriquées pour la plupart dans nos pays démocratiques, payées par nos impôts, qui tuent 500 000 adultes et enfants par an. Aucun média en parle ?  Nous ne sommes pas choqués quand nous voyons en Palestine au Liban et ailleurs qu’il n’y a pas d’argent pour aider les civils à se nourrir ou à reconstruire leurs maisons  et les infrastructures de leurs pays. Par contre pour la guerre en Irak, en Afghanistan, au Liban ou dans le  passé en Indochine, Algérie, Vietnam etc et peut-être pour les futurs conflits (Iran, Syrie, Corée … ?), on a le matériel,  la logistique et les moyens financiers. Nous ne sommes pas choqués quand des hommes de pouvoirs ou d’influence médiatique reconnus (par leurs diplômes et statuts de prestige) prônent la haine, la violence, la guerre. Nous sommes choqués quand des hommes de peu d’influence prônent la paix, la désobéissance civile, la réconciliation,  le pardon, le désarmement, la liberté de vivre autrement.  Nous sommes scandalisés, quand les experts de  l’O.N.U affirment, qu’à peine un tiers de la somme des 850 Milliards $  (somme dépensée en armes dans le monde) serait suffisante pour combler tous les besoins humains en nourriture, en eau potable, en habitats, etc…Nous ne sommes pas choqués que la guerre : «  c’est le peuple qui obéit à un chef, c’est le peuple qui la finance, c’est le peuple qui reçoit les bombes, c’est le peuple qui s’appauvrit, ce sont ceux qui prônent la guerre qui s’enrichissent et qui ont le monopole de la parole dans les médias et qui sont reçus partout avec dignité .

 

 
CONSTAT :

     

Les conflits des états n’ont pas d’autre but que d’étendre leur domination en générant ‘ une vengeance sans fin’, de contrôler les actes et la pensée de l’homme. Nous pouvons aussi nous interroger sur l’homme, le fait de manifester contre des tyrans ou des systèmes barbares ne le protège pas d’être un petit barbare ou tyran, combien de fois avons-nous (http://ventsteppes.free.fr) assisté à des manifs pour la paix, et combien  de fois avons-nous entendu de propos aussi barbare que le tyran ou du système en question, on ne change rien ! , c’est une vengeance sans fin !!!! Si l’homme ne change pas son c½ur pour se débarrasser de tout ce qui entraîne le monde vers la déstabilisation (haine, vengeance, mensonge, vol etc)   parce qu’il y a incohérence avec le Fond  d’Humanité, au plan individuel et des peuples. Nous sommes responsables de ce que nous sommes advenus et de l’état des choses, aucun problème ne sera résolu car l’histoire est notre affaire à tous.

            Sergio Yahni dit ceci, objecteur de conscience en Israël : «La conscience est un endroit où l’état ne

          Peut  pénétrer. La conscience (et la volonté libre) n’est ni au dessus ni au dessous  de la loi, elle est à coté de la loi, parce qu’elle touche l’intimité de l’être humain donc c’est un endroit où l’état n’a pas le droit d’intervenir. Il n’a pas à intervenir dans les questions de conscience, et si l’état ne peut s’accommoder ce que pense le citoyen, il a un problème. Donc le système politique a un problème. » 

        

                                         contact : 0661 721 692                      http://ventsteppes.free.fr      

                                                                                                  suite   >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

 

NON A L’ETRE HUMAIN
SPECTACTEUR D’UN
SYSTEME   
BARBARE.
OUI A L’ETRE HUMAIN
ACTEUR DE LA PAIX
  
DANS L’AMOUR DE RAISON.

 

Mobilisons-nous pour la libération de tous les prisonniers politiques et de guerres, de tous les otages dans le monde. Retrait de toutes troupes militaires dans un pays souverain.


Hommes, femmes, enfants qui que vous soyez et qu’importe votre culture, votre origine, votre couleur, votre région, votre pays,votre philosophie  athée ou avec la foi, riche, pauvre, etc. Il n’existe qu’une seule race dans sa diversité qui s’appelle HOMME et un seul pays qui s’appelle TERRE

 

MELONS-NOUS DE CE QUI NOUS REGARDE !

  
Ce titre, est bien sûr inspiré par la fameuse phrase de Paul Valéry : «  La politique c’est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde »



 
VIVONS L’AMOUR  DE RAISON,
POUR UN MONDE SANS NATIONS,
SANS FRONTIERES,
SANS PREJUGES,
SANS HAINE. 

 

 
Nous (vent steppes et leur soutien *, voir bas de page) vous invitons à un dépassement : «   de nos cultures, de nos préjugés, de nos rancunes, à l’histoire proche ou lointaine des conflits, » pour créer une autre histoire de l’humain en nous d’abord pour l’inscrire en grande lettre pour l’avenir.   

Tous ceux et celles qui contribuent à l’évolution, ont une foi d’humanisme en marche. C'est-à-dire qu’ils sont des spirituels (dont le vrai sens est : ce qui rend plus humain avec ou sans la foi) libérateurs de la culture du pouvoir  au dessus de l’homme et pour convier chacun à améliorer la condition humaine, à vivre en harmonie.

        

 Pour cela apprenons à nous connaître et à vivre cette paix  en partageant :

 

               >>>   Toutes les musiques qui nourrissent la joie par divers groupes

               >>>    Nos meilleurs mets autour d’un pique nique : recettes personnelles et autres qui nourrissent le corps

               >>>     Nos meilleures idées et réflexions fraternelles qui nourrissent l’esprit qui pourront s’exprimer dans la marche prévue à cet effet.

 

               Comme l’affirment  les femmes de la place de Mai en Argentine : «  Qu’ils s’en aillent tous…. Les hommes politiques sont pareils » et démontrent que «  ce n’est que par l’Amour que l’on peut créer une organisation qui ait la capacité de représenter tous les membres. Parce que la capacité de réflexion n’est pas l’application d’une technique, d’une méthodologie. On avance que par l’Amour, le dévouement  et la gratuité. »  

 

Nous cherchons d’autres personnes, mouvements, musiciens, orga, asso etc pour construire ce projet


pour tous renseignements voir site http://ventsteppes.free.fr puis cliquez sur charte

            Contact :   ventsteppes@ free.fr ou 0661 721 692 et 0032 49 728 92 32

           Ce tract et l’idée ont été créés par vent dans les steppes http://ventsteppes.free.fr (orga anarcho-agnostique qui s’inspire d’une proclamation de Vie donnée à Arès  qui s’appelle la révélation d’Arès (village français)


http://ventsteppes.free.fr/Proclavie.html
                                  

 

 

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21 août 2008 4 21 /08 /août /2008 23:19

Message à l'adresse des membres situés en France de la communauté des "Gens du Livre" d'Over-Blog:

Alors, ca vous dirait pas de casser la graine ensemble dans la capitale (ou ailleurs) un de ces jours, histoire d'apprendre à mieux se connaitre? Dans l'attente de vos réponses, merci de bien vouloir poster un com sur mon blog, si possible sur cet article !

Que la paix soit sur vous tous!


http://www.lenouvelislamdefrance.com/article-21405947-6.html#anchorComment


Reçu en commentaire :


Chers ami(e)s, chers frères et soeurs en spiritualité,

Mon frère Mourad et moi-même fêtons les 1 an du blog lenouvelislamdefrance.com .

A cette occasion, nous voulions organiser une rencontre avec la communauté de bloggeurs Les Gens du Livre, en vertu du pourquoi de notre action sur over-blog: le rapprochement inter-religieux, le dialogue des cultures dans le respect des convictions de chacun.

Malheureusement, l'affluence des inscriptions à la communauté n'a pas été suffisant pour que nous ayons un nombre conséquent de participants à cette rencontre.

Aussi, et dans un esprit d'amour universel, nous invitons tous les membres des communautés spirituelles que nous avons institué ainsi que des communautés auxquelles nous avons adhéré pour une rencontre autour du thème de la reliance universelle par delà nos différences.

Nous vous invitons donc à un déjeuner sur Seine, Samedi 23 Août à 13h sur le parvis de Notre-Dame de Paris, au kilomètre zéro des routes de France, point de jonction de nos horizons et point de départ (nous l'espérons) d'une longue aventure de pélerinage vers notre révolution spirituelle personnelle, quelque soit la voie empreintée.

Nous invitons chacun à se munir de son pique-nique ainsi que d'une prière universelle conforme à sa tradition spirituelle, explicite pour les autres et qui vous parle intimement.

Merci d'avance de nous contacter par mail pour nous donner votre réponse à ce faire-part.
Adresse: fabienmaisonneuve@orange.fr

Que la Paix soit sur vous, ainsi que la Grâce et la Miséricorde.
Amen.


Salam du blog http://www.lenouvelislamdefrance.com
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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 10:23




Récit de voyage et
pédagogie interculturelle

 

 

Il y a quelques années, j’ai participé à l’élaboration d’un ouvrage didactique sur le récit de voyage. Ce livre est le fruit du travail d'une équipe d'enseignants de quatre pays européens : la Belgique, l'Espagne, la France et le Portugal. Le souhait des auteurs a été de montrer que, dans l'Europe qui se construit aujourd'hui, il est possible d'élaborer en commun des outils de pédagogie interculturelle.

Le récit de voyage est aujourd'hui considéré comme un objet nouveau, soit à l'intérieur du champ de la recherche littéraire1, soit dans le domaine de la didactique des langues et des cultures. Vu sa densité et sa complexité,son introduction dans l'enseignement représente  un enrichissement et une ouverture, mais, d'un autre côté, elle nécessite que l'on adapte ou que l'on crée une méthode d'approche pertinente qui développe toute sa capacité formatrice.

Intérêt pour la formation des jeunes

L'étude des récits de voyage permet à l'élève d'approfondir une compétence (inter)culturelle et un savoir-faire méthodologique :

- connaissance de deux cultures au moins, celle du voyageur écrivain et celle qui est l'objet de la description, ainsi que des interactions entre les deux ;

- sensibilisation à la différence, base sur laquelle on peut construire des voies menant l'élève à des attitudes d'ouverture et de reconnaissance de l'autre : apprendre à rationaliser, à (se) poser des questions, à remettre en question, à repérer et à analyser des manifestations de l'ethnocentrisme passif (clichés, préjugés ou stéréotypes) ;

- perception de la nécessité de construire une méthode d'analyse pluridisciplinaire. Dans beaucoup de pays, le cloisonnement entre les disciplines constitue souvent un obstacle dans la recherche et dans la formation.  Or, étant donné le mouvement qu'il comporte et sa nature hybride (déplacement d'un voyageur, inséré dans une époque et un système de valeurs, et approche de l'autre d'un point de vue intellectuel et affectif), le récit de voyage a "naturellement" besoin d'une méthode d'analyse où convergent sciences humaines et sociales, sciences du langage et théorie littéraire.

Intérêt pour l'enseignant

L'une des sources de gratification de l'enseignant est de trouver des voies qui, tout en favorisant la motivation chez les élèves et la communication avec ceux-ci, lui permettent de découvrir de nouveaux champs et de se découvrir lui-même.  Envisager un objet complexe tel que le récit de voyage dans une perspective de recherche et de formation implique l'ouverture à d'autres disciplines (approche interactionniste et linguistique textuelle en sciences du langage ; ethnologie, histoire, ethnohistoire en sciences humaines et sociales; théorie de la littérature) ainsi que la découverte de leur évolution et de leur dynamisme actuel (cf. le dialogue entre l'histoire et les autres sciences humaines et sociales : Ecole des Annales, Braudel).  Le recours systématique à cet outillage scientifique en interaction et en évolution renforce la rigueur chez l'enseignant.

Corpus et formation

Deux éléments sont à la base de la richesse de ce matériau didactique: le corpus et l'existence d'un matériel critique propre à former les enseignants dans l'analyse de ce corpus.

Même dans des pays comme l'Espagne, où l'engouement pour les récits de voyage n'a pas été une caractéristique socioculturelle, on constate actuellement un phénomène de redécouverte et de diffusion, soit dans le contexte d'une mise en valeur d'un patrimoine culturel, soit dans un contexte de recherche.

Par ailleurs, dans certains pays tels que le Canada (depuis vingt-cinq ans) ou la France (depuis quinze ans), le récit de voyage s'avère être un champ de recherche très riche tant pour les sciences humaines que pour la théorie littéraire.  Il suscite des publications (études critiques, collections), des groupes et des centres de recherche (cf., en France, le Groupe de Recherche sur la littérature des voyages de l'Université de Paris IV, et le Centre d'Etudes stendhaliennes et d'histoire du voyage de l'Université de Grenoble) en même temps que des congrès.

Nos propositions se situent dans les deux domaines, corpus et formation.  Nous proposons au professeur des sources, des pistes de réflexion et d'action, des suggestions susceptibles d'être transférées à d'autres corpus (espace, temps différents) et à des contextes divers. Le récit de voyage étant en lui-même un pont conduisant à d'autres espaces naturels et culturels, nous proposons d'établir parallèlement des ponts avec d'autres disciplines, permettant d'élargir les horizons des élèves et de les aider à améliorer leur compétence culturelle et interculturelle.

A. ATTITUDES FACE A L'ALTERITE

Dans le cadre de cet article, je me livrerai d’abord à une approche de termes importants qui sont autant d’éléments qui empêchent une reconnaissance objective de l’autre : l’ethnocentrisme, l’exotisme, le préjugé, le cliché et le stéréotype. Je soulignerai ensuite la complexité de la description de l’altérité et je terminerai en montrant comment les récits de voyage offrent la possibilité d’étudier, avec des élèves, la communication interculturelle.

Tout en me référant à plusieurs récits de voyage, je m’appuierai surtout sur des récits de grands voyageurs du XVIe (époque dite des Grandes Découvertes) et, particulièrement, sur des extraits de Voyages au Canada de Jacques Cartier (anthologie p.15)

L'ethnocentrisme

Le terme est attesté pour la première fois chez le sociologue Sumner en 1906 et son étymologie provient du grec "ethnos", peuple et du latin "centrum", centre. Dans l'usage habituel, il désigne en psychologie la "tendance à privilégier le groupe social auquel on appartient et à en faire le seul modèle de référence."2

Mais en sociologie, Sumner le définit comme suit :"vision des choses par laquelle le groupe propre est le centre de tout, et par laquelle tous les autres groupes sont mesurés et hiérarchisés par référence à celui-là.". Cette définition laisse la porte ouverte à des interprétations variées puisque la notion de "groupe" n'est pas précisée: s'agit-il du groupe social, du groupe ethnique ou du groupe culturel?

Les sociologues Abercrombie et Horton3, quant à eux, soulignent davantage la tendance à considérer son groupe et sa culture  comme supérieurs aux autres cultures. De plus, pour Horton, l'ethnocentrisme est "une réaction humaine universelle qui se retrouve dans toutes les sociétés connues, dans tous les groupes et pratiquement chez tous les individus."4 Les individus d'un même groupe interagissent entre eux et il en résulte trop souvent la perception que leur groupe est le bon, mais aussi, jusqu'à un certain point, que les autres groupes sont mauvais. Cela entraîne notamment la création de "stéréotypes sur les groupes extérieurs"5.

Une éducation interculturelle permettra aux différents groupes de relativiser leur culture et de prendre conscience de leur ethnocentrisme. Dans l'introduction à son Voyage dans l'Amérique du Sud (1861)6, Ernest Grandidier souligne le caractère formateur du voyage pour combattre les préjugés et se changer au contact d'autres cultures :"Le voyage fait mieux apprécier la patrie, rectifie et agrandit les idées, dissipe les préjugés et donne de l'expérience; mais il faut s'armer de patience et de résignation, et ne reculer ni devant la fatigue ni devant les dangers et les privations de chaque jour.".

Après cette approche définitionnelle du mot (à laquelle l’enseignant dans sa classe n’hésitera pas à réserver quelques moments), il est fondamental de situer la notion même de l'ethnocentrisme dans l'histoire de la pensée européenne. Rappelons ici un instant ce dont il s’agit.

Pour Todorov, l'ethnocentrisme est une des manifestations de l'esprit classique qui tend à universaliser les valeurs propres à une société. C’est seulement par la suite, souligne Todorov, que surgira le courant critique représenté par Rousseau qui, dans son Discours sur l'origine de l'inégalité, n’hésitera pas à critiquer les relations de ces voyageurs européens tout à fait insensibles à la différence de l’autre, sauf en termes d’anomalies ou d’infériorité. C’est dans la ligne de ce courant critique que se situent ceux qui, beaucoup plus nombreux aujourd’hui, pensent qu’il faut d’abord découvrir la spécificité de chaque peuple et ses différences par rapport à nous pour en revenir après à l’idée universelle de l'homme7.

 

Mais, même si de nombreux voyageurs sont passés à côté des cultures particulières des pays qu'ils ont visités et des gens qu'ils ont rencontrés, il en est pourtant aussi quelques-uns qui, comme Max Radiguet, privilégient dans leurs voyages la recherche des particularités et des richesses culturelles des peuples: "J'avoue que je mets l'esprit particulier à chaque peuple au-dessus de tout, même au-dessus de ses progrès humanitaires et industriels .(...)"8.

Aujourd'hui, le développement des moyens de communication et des contacts entre les peuples devrait permettre de relativiser davantage la culture propre au profit de l'ouverture à l'Autre...

L'exotisme


C'est dans le Quart Livre de Rabelais qu'est attesté pour la première fois, en 1548, l'adjectif "exotique" ("diverses tapisseries, divers animaux, poissons, oiseaux et autres marchandises exotiques et pérégrines"). Ce terme tire son étymologie du latin "exoticus" et du grec "exoticos" qui signifie "étrange". A partir de là, les dictionnaires notent:"ce qui n'appartient pas aux civilisations de l'Occident; qui est apporté des pays lointains". Ce n'est que vers 1845 que le nom "exotisme"- dérivé de l'adjectif - commence son histoire. Dans l'usage courant, il est soit le caractère de ce qui est exotique, soit le goût des choses exotiques.

Si le thème de l'exotisme atteint son paroxysme au XIXème siècle chez de grands écrivains tels que Nerval, Chateaubriand et Loti, cette vague de l'exotisme s'apaise ensuite au XXème, comme nous le confirme Roger Mathé9 lorsqu'il qualifie l'exotisme de notre siècle de "triste exotisme". C'est que, selon lui, la modernité, le développement des techniques et des communications ont supprimé les différences entre les peuples; de ce fait, il ne reste aucun espace géographique inexploré, susceptible de suggérer l'exotisme des premiers temps. Mathé ajoute que la mentalité du voyageur a également changé: aujourd'hui, le voyageur préfère s'intéresser au sort des peuples que s'émerveiller devant un paysage fabuleux.

Si l'exotisme des débuts n'est plus possible, que nous reste-t-il? Ne pourrait-on pas considérer comme Victor Segalen que l'exotisme de notre temps n'est plus seulement la découverte des réalités étrangères mais est avant tout une quête de la différence, de "tout ce qui est extérieur au moi observant"? Pour Segalen, l'exotisme s'élargit davantage puisqu'il le définit "comme la loi fondamentale de l'intensité de la sensation, de l'exaltation du sentir, donc de vivre."10

Nous sommes loin du premier sens de l'exotisme des pays lointains. L'exotisme est ici une énergie qui meut l'homme à la recherche du différent, mais aussi (et par un retour obligé) à la recherche de sa propre identité. Nous n'existons que parce que nous sommes différents des autres et, en même temps, nous partons sans cesse à la recherche de ceux-ci.

Jacques Lacarrière suggère très bien la quête de soi et de l'Autre lorsqu'il compare le voyageur au bernard-l'hermite: "Se vider, se dénuder et une fois vide et nu s'emplir de saveurs et de savoirs nouveaux. Se sentir proche des Lointains et consanguins des Différents. Se sentir chez soi dans la coquille des autres. Comme un bernard-l'hermite."11 Francis Affergan, lui aussi, évoque cette double quête  en affirmant qu'on ne peut vraiment aller à la rencontre de l'Autre sans, au préalable, se questionner soi-même et relativiser ses propres "repères identitaires"12.

Le préjugé

Le préjugé est attesté dès 1584 comme une "opinion qu'on se forme au sujet d'un événement futur". Ce n'est qu'au début du XVIIème siècle que, grâce à un glissement de sens, la signification moderne du mot apparaît: "croyance, opinion préconçue souvent imposée par le milieu, l'époque, l'éducation; parti pris" (Petit Robert).

La réflexion et la diversité des interprétations du mot s'avèrent plus fécondes dans les sciences sociales. En effet, on y trouve deux conceptions opposées: les pédagogues définissent le préjugé comme une opinion, une idée préconçue, non fondée; les psychologues et les sociologues voient plutôt en lui une "attitude négative"13 envers un groupe14. La première conception met en relief les idées, les mentalités; la seconde intègre le préjugé au comportement. Le seul élément commun à toutes les définitions reste la connotation du mot: "négative", "a priori", "non fondée".

Dans les récits de voyage, nous pourrons donc analyser le préjugé soit comme une idée préconçue du voyageur par rapport à un pays, à une culture ou à un peuple (le préjugé se lit directement dans le texte: un mot, une phrase...), soit comme une attitude négative du voyageur dans sa rencontre avec l'autre (attitude qui pourra seulement être reconstruite à partir de la lecture du texte).

Le cliché et le stéréotype

Nous proposons de travailler sur ces deux termes simultanément en raison de leur origine commune. En effet, ces deux mots appartiennent d'abord au lexique de la typographie. Ce n'est que par la suite que leur sens figuré (utilisé dans les sciences sociales mais aussi en littérature) les différenciera (quoique, dans la réalité, de nombreux auteurs et usagers les confondent).

A l'origine, le cliché est "une plaque portant en relief la reproduction d'une page de composition d'une image, et permettant le tirage de nombreux exemplaires ». A partir de 1864 et dans un sens figuré et péjoratif, il désigne une idée ou une expression trop souvent utilisée.

Par la suite, le terme est sorti du domaine technique pour entrer dans celui de la littérature et de la stylistique où le cliché est avant tout un fait de style ou une figure de rhétorique usée. C'est une phrase souvent répétée voire banale, tandis que le stéréotype est une "construction de lecture" dont les contenus varient.

Dérivé de l'adjectif "stéréotypé", ce terme n'apparaît qu'au XXème siècle avec un sens figuré: "opinion toute faite, cliché". Dans l'usage, force est de constater la confusion fréquente des deux mots que Ruth Amossy analyse dans son ouvrage intitulé Les Idées reçues. Sémiologie du stéréotype15.

Celle-ci nous donne finalement une définition du stéréotype plus complète que celle du dictionnaire: "schème récurrent et figé en prise sur les modèles culturels et les croyances d'une société donnée, schème qui n'a pas besoin d'être répété littéralement (contrairement au cliché) pour être perçu comme une redite". Ce qui caractérise encore le stéréotype, c'est le fait que celui-ci est créé à partir des modèles culturels d'un groupe, d'une société, d'un pays...

Je terminerai cette approche en situant le terme à partir de 1922 dans le vocabulaire des sciences sociales. Pour Walter Lippman (Public Opinion), il désigne "des images de seconde main" (pictures in our heads) qui médiatisent notre rapport au réel. Pour d'autres sociologues, le flou de la définition permet des interprétations différentes.

Mais, d'une manière générale, le stéréotype véhicule des préjugés sur un groupe. Il se caractérise par son manque de nuance et sa résistance au changement; il est préconstruit et enraciné dans l'imaginaire. On parle d'autostéréotypes (communs aux individus d'un même groupe et grâce auxquels ceux-ci se reconnaissent) et d'hétérostéréotypes (stéréotypes sur un groupe différent).

La reconnaissance de l'Autre

L'ethocentrisme, les préjugés, les stéréotypes et les clichés sont autant d'éléments qui empêchent une reconnaissance objective de l'autre. Comment le voyageur peut-il s'abstraire de sa propre culture afin d'adopter un point de vue neutre pour rencontrer l'Autre?

Si j’ai tenté de définir certaines attitudes subjectives, voire négatives, dans les rapports à l'Autre, c'est pour mieux souligner ici la nécessité de reconnaître celui qui est différent. Il n'est pas rare, par exemple, que les voyageurs signalent au début de leur récit la véracité et l'objectivité de leurs observations des peuples. Malgré tout, il leur est impossible de se détacher totalement de leur culture de départ parce que, pour y arriver, ils devraient d'abord être capables de s'analyser eux-mêmes.

Reconnaître l'Autre consistera avant tout pour le voyageur à tenter de décrire ce qu'il voit très exactement, à proclamer sa bonne foi et son désir d'objectivité à l'adresse du lecteur, et enfin, à reconnaître les limites de son observation, la partialité de sa vision.

Reconnaître l'Autre, c'est avant tout le respecter en tant qu'individu "original". L'Autre vient à ma rencontre armé de sa propre culture, de sa langue, de ses désirs et de ses attentes.

B. LA DESCRIPTION DE L'ALTERITE

Problématique de la description


Le premier trait qu'on observe dans la lecture des récits de voyage, c'est la complexité de la description de l'altérité. Celle-ci est d'abord due aux limites de la perception de l'écrivain voyageur et à la difficulté de la traduction de cet univers naturel et culturel nouveau.

Ainsi, lorsqu’au XVIe siècle, l'explorateur Jacques Cartier décrit la faune et les habitants de la future Nouvelle-France, ce sont les réalités connues dans l'Europe de son époque qui sont sous-jacentes dans les comparaisons auxquelles il a recours : les morses sont "comme de grands boeufs, qui ont deux dents dans la gueule, comme chez l'éléphant"16.

Si les illustrateurs des récits de voyage sont conditionnés par une tradition iconographique et stylistique, chez les écrivains-voyageurs, on décèle l'existence de structures sous-jacentes, des images mentales qui sont le fruit d'une identité, d'une éducation, et qui se cristallisent dans un prisme agissant dans la perception et dans l'expression.

Lutte entre l'expérience et les connaissances

Les récits de voyage contiennent donc non seulement des traces de l'univers mental de l'écrivain-voyageur, de l'"imago mundi" contemporain, mais ils reflètent aussi la lutte entre la puissance de l'expérience de la découverte du nouveau et celle des connaissances préalables.

Ainsi, dans La Création du monde, de Miguel Torga, la réalité brésilienne qui l'entoure devient si forte que les préconceptions s'effacent et que s'imposent les nouvelles sensations correspondant à la nouvelle réalité ainsi que les nouveaux mots de la langue étrangère: "igname, manioc, quiabo, mangue, jacaranda, toucan, araponga (cf. anthologie, p. 16 in "Le deuxième jour", à partir de "En suivant mon oncle...").

La lutte entre l'expérience et les connaissances constitue l'une des composantes qui déterminent la genèse de la description de l'altérité, à savoir les frontières : frontières dans l'accès à la connaissance de l'autre et dans l'acceptation de l'altérité.

Ces frontières sont, en même temps, lignes ou zones de séparation comportant une distance et zones d'échange entre le moi et l'autre. Elles reflètent une dimension identitaire dans les champs géographique et géopolitique. Le voyageur, conscient de la séparation, de la différence, de l'étrangeté de l'espace nouveau, ressent souvent le sentiment d'appartenance à une collectivité fondée sur des intérêts communs, à un territoire doté d'une valeur d'homogénéité symbolique, la patrie. Le « moi » de l'écrivain-voyageur se métamorphose en « nous ».

L'existence de ces frontières détermine la présence de jugements de valeurs, de hiérarchisations, de stéréotypes où érigent en concepts à portée universelle des valeurs propres à la société à laquelle appartient l'écrivain-voyageur.

Du regard aux représentations

La description révèle aussi l'existence d'une autre constante dynamique : le mouvement, le déplacement physique et mental chez l'écrivain-voyageur.

Celui-ci voit, découvre, analyse. Il prend ses distances (cognitives, affectives), sélectionne le champ de vision et focalise une série d'éléments, qu'il va placer au premier plan, net, en laissant les autres dans une sorte de flou, dans un "silence" visuel.

Ainsi, dans les Voyages au Canada, Cartier, situé en face des indigènes, focalise le moment du troc. Ce qui apparaît alors au premier plan, c'est l'absence de valeur matérielle de ce que ces Amérindiens offrent et de ce qu'ils acceptent, avec enthousiasme, des Européens (cf., dans l'anthologie p. 15, J. Cartier, à partir de "Nous leur donnâmes des couteaux...").

Face à un espace naturel et culturel autre et à ses habitants, le voyageur compare l'inconnu au connu, et cette comparaison, qui s'avère en même temps un procédé heuristique et une façon de traduire, fait entrer le nouveau, le différent, dans le moule du familier. Il est confronté à un problème qui, d'après Hartog17, serait un problème de traduction. Dans le processus d'approche de l'autre, le voyageur-écrivain, va, au fur et à mesure qu'il avance dans l'observation, dans l'interprétation, la traduction, sélectionner des traits en vue de définir cet autre, de le délimiter, de le caractériser. C'est ainsi que l'étude des relations de voyage de Français en Nouvelle-France révèle la persistance de certains traits qualifiés de "sauvages" et "barbares" ou la tendance à confondre altérité et infériorité. Mais, diachroniquement, on observe des différences significatives.

 

Avant le XVIIIème siècle, la définition du terme "sauvages" ne retient que ce qui rend les indigènes inférieurs aux Européens (cf. J. Cartier: "ce sont les plus pauvres gens qui puissent être au monde" et le Dictionnaire universel de Furetière - 1690: "hommes errans, qui sont sans habitations réglées, sans Religion, sans Loix et sans Police").

Par contre, dans la France du XVIIIème siècle, le relativisme culturel, la tolérance (cf. Voltaire, article "anthropophages" in Dictionnaire philosophique, 1764), la curiosité et l'esprit critique liés aux Lumières amènent à percevoir chez les Sauvages des éléments positifs qui font défaut à la société européenne ou à considérer que l'absence des traits négatifs qui caractérisent cette même société confère à ceux-ci une certaine supériorité: "leur rusticité et la disette où ils sont presque de toutes choses leur donnent sur nous cet avantage qu'ils ignorent tous ces raffinements du vice qu'ont introduits le luxe et l'abondance."18

Rencontre de l'autre: dialogue? échange?

Le voyageur-écrivain, étant censé traduire et décrire l'altérité, laisse-t-il entendre la voix de l'autre, ou impose-t-il la sienne?

Parfois le récit de voyage laisse entendre la voix de l'autre, ses mots; le moi essaie de les interpréter, de les déchiffrer, de les transcrire (cf.anthologie, J. Cartier p. 15 : "et vinrent jusqu'auprès de notre barque...").

Les gestes deviennent les substituts de la parole. Les voyageurs ont parfois l'illusion de leur transparence, de leur universalité ou ils croient avoir accès à une compétence communicative leur permettant soit de comprendre soit de s'exprimer avec une kinésique spécifique. Ainsi Bougainville (XVIIIe), lors de son arrivée à l'île de Tahiti, fait allusion aux gestes "non équivoques" des autochtones:

"A mesure que nous avions approché la terre, les insulaires avaient environné les navires. (...) Ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre à terre, et leurs gestes non équivoques démontraient la manière dont il fallait faire connaissance avec elle. Je le demande: comment retenir au travail, au milieu d'un spectacle pareil, quatre cents Français, jeunes, marins, et qui depuis six mois n'avaient point vu de femmes?19»

Très souvent il se produit une non-écoute de la voix de l'autre: on ignore la façon dont il a dénommé l'espace où il habite, on tourne en dérision et on nie l'existence d'une cosmogonie ou d'une religion. Le moi du voyageur-écrivain impose une toponymie et une vision du monde si bien que les indigènes apprennent, par exemple, que "leur dieu Cudouagny n'était qu'un sot et qu'il ne savait pas ce qu'il disait" (J. Cartier, op. cit.) et que ce qui avait été le sens et l'interprétation du monde devenait une "erreur" (id.).

Toponymie

Dès qu'ils arrivent aux lieux qu'ils jugent intéressants, les découvreurs-écrivains (cf. Colomb, Cartier) leur assignent un toponyme. Les toponymes reflètent un type d'appropriation de l'espace qui peut passer inaperçu aux autochtones. L'attribution d'un nom à un lieu marque son appartenance à un milieu humain particulier; il fait désormais partie de l'univers culturel du dénommant. Dans l'action toponymique (qui constitue ce que Jacques Derrida appelle la "signature"), on marque l'existence et le sens de l'élément dénommé avec des traits de la culture du dénommant.

Des recherches récentes dans le domaine de la toponymie au Québec (cf. Dorion et Poirier) nous permettent d'analyser la spécificité de l'action toponymique des colonisateurs de la Nouvelle-France par rapport à celle des Inuit et des Amérindiens. En effet, les toponymes des colonisateurs européens sont essentiellement mémoire et ils évoquent moins la nature du référent qu'ils identifient que celle d'une partie du bagage culturel et historique du dénommant.

Ainsi, les toponymes que nous retrouvons dans les voyages de Cartier évoquent:

-des croyances (hagionymes, imposition d'une conception): "Saint-Servan", "rivière Saint-Jacques", "et comme c'était le jour de monseigneur Saint-Jean, nous le nommâmes le cap Saint-Jean";

-des sentiments: "Le cap de ladite terre du sud fut nommé cap d'Espérance à cause de l'espoir que nous avions d'y trouver un passage";

-des hommages: "lequel je pense l'un des bons havres du monde; et celui-ci fut nommé le havre Jacques-Cartier".

Ces exemples montrent comment, dans les récits de voyage des découvreurs écrivains, l'appropriation de l'espace au moyen de la toponymie nie la nature particulière de l'entité dénommée et impose une nouvelle vision du monde, extérieure à la nature. Souvent cette appropriation symbolique est accompagnée d'une appropriation physique chez les découvreurs, qui érigent une croix et installent des écriteaux: "un écriteau en bois (...), où il y avait VIVE LE ROI DE FRANCE" (J. Cartier, op. cit.)

Le rêve, le mirage

Dans certaines occasions, les voyageurs-écrivains tiennent à parvenir à matérialiser un rêve: ils recherchent un espace qui a été recréé dans la littérature ou la peinture ou nourri par un imaginaire relevant d'un patrimoine familial et ils veulent rencontrer un passé inchangé, fixé. Ainsi, au XIXème siècle, des voyageurs canadiens viennent en Europe poussés par la volonté de retrouver leurs racines, de faire la connaissance d'un espace idéalisé.

La description révèle des chocs, les voyageurs se heurtant parfois à des réalités qui ne coïncident pas avec leurs rêves. Le désenchantement bloque le dialogue et un monologue s'installe. Au XIXe siècle, Adolphe-Basile Routhier, accroché à l'idée d'une France monarchique, rejette les traces urbanistiques de la France postrévolutionnaire, qu'il qualifie de "barbare", et impose sa vision idéologique:

« Cette place (de la Concorde) portait avant la Révolution le nom de Louis XV. En contemplant l'obélisque, il m'est  venu à l'idée que ce colossal monolithe, apporté des  bords du Nil, avait peut-être été placé là pour cacher l'ineffaçable tache de sang, que le sol devait garder. Car c'est ici que s'éleva la guillotine en 1793. »20 

Le rêve, l'imagination, la fantaisie s'éveillent pour recréer un espace idéalisé et on peut trouver dans des relations de voyage la coexistence du rêve et de la réalité.

De la description à l'invention de l'autre

Le poids de l'univers mental du voyageur-écrivain, de ses rêves, de ses connaissances influence donc la lecture du paysage naturel et culturel. C'est pourquoi il peut aboutir à l'invention de l'autre.

Lorsque J. Cartier rapporte ce que le chef amérindien Donnacona raconte sur des contrées du Nouveau Monde, il fait apparaître des objets merveilleux et des hommes monstrueux ("Et aussi il - le capitaine - était bien décidé à emmener le seigneur Donnacona en France, pour conter et dire ... rivières que par terre"). Deux questions semblent pertinentes à propos de ce passage. Qu'est-ce qui est à la base de ces inventions, de quels modèles se nourrissent-elles? Pourquoi le voyageur-écrivain se fait-il l'écho de ces constructions fictives, quelle va être l'attitude présumée du lecteur?

Pour répondre à la première question, il faut évoquer l'imaginaire correspondant à l'époque où ces Voyages ont été rédigés et la relation entre cet imaginaire et l'espace que Cartier est en train de découvrir. Dans l'imaginaire médiéval et renaissant, l'Inde apparaissait comme un pays qui réunissait à la fois de fabuleuses richesses, une grande civilisation et des "merveilles" comme ces monstres humains: ainsi, une race dépourvue de bouche, les "Astomes ("stoma" en grec signifie bouche) et des monopodes, êtres fabuleux qui, n'ayant qu'une jambe, arrivent à courir très vite. Comme beaucoup d'autres navigateurs européens des XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles, Cartier est parti avec l'idée de trouver le chemin menant à l'Asie fabuleuse, à Cathay (Chine), à Cipango (Japon), aux Indes.

La présentation de "merveilles" introduit un élément susceptible d'attirer l'attention du lecteur destinataire, mais aussi, étant donné le "double pacte" inhérent au récit de voyage, elle entraîne la justification du voyage envers le pouvoir qui l'a appuyé ou qui est susceptible d'appuyer d'autres initiatives postérieures. Parallèlement, elle est garantie de vérité - ou plutôt de vraisemblance - car le lecteur s'attend à trouver des éléments naturels et humains étranges dans un monde lointain et inconnu préalablement.

Le voyage en Orient que tant d'écrivains français du XIXème siècle ont pratiqué et auquel ils ont consacré un récit relativement apprêté est aussi l'occasion d'investissements fantasmatiques. L'Orient est moins une contrée qu'une invention des voyageurs romantiques. Leurs textes sont autant de variations sur un thème ancien et connu, celui du "mirage oriental". Pour eux, il s'agit donc moins de proposer la découverte d'une réalité que de décrire celle-ci d'une manière originale.

De quoi se compose ce mirage oriental? De quelques images mythiques qui ont pris corps au Moyen Age et de solides clichés parmi lesquels se détache la femme dans ses déguisements et ses voiles. Selon Daniel-Henri Pageaux21, l'exotisme oriental repose sur trois procédés efficaces: la fragmentation pittoresque, la théâtralisation qui change l'autre en spectacle et la sexualisation qui permet de le dominer ou de s'y abandonner.

Cet Orient rêvé se présente aussi comme l'antithèse de l'Occident, confiné dans une irréductible altérité: "non la raison, mais la passion, le merveilleux, la cruauté; non le progrès ou la modernité, mais le temps arrêté, le primitif; non le quotidien proche, mais le lointain enchanteur, jardin perdu ou paradis retrouvé."22

Aujourd'hui encore, un voyageur fait route en emportant dans sa tête l'histoire des voyages. Ainsi, dans Le Voyage d'Italie dans les littératures européennes23, Marie-Madeleine Martinet montre que nous ne sommes pas libre de voir Venise et d'autres villes de la péninsule comme nous l'entendons, tant nous sommes conditionnés par les textes qui en ont parlé, par la symbolisation dont elles ont fait l'objet. Faire le voyage d'Italie, c'est autant revenir aux sources d’un imaginaire de référence qu’explorer une altérité.

Étude de la communication interculturelle

Les récits de voyage offrent la possibilité d'étudier la communication interculturelle, le problème de l'accès à la compétence communicative, la difficulté de transmettre un message lié à une culture spécifique. Dans Voyages au Canada, l'analyse des interactions entre le chef amérindien Donnacona d'une part, Jacques Cartier et son équipage d'autre part, permettra de constater cette complexité: cf. J. Cartier, "Le vingt-quatrième jour dudit mois (...) et puis les rapporterions audit havre".

On conduira donc les élèves à réfléchir à un certain nombre de questions. Pourquoi les Amérindiens interprètent-ils la plantation de la croix et l'attitude des Français comme une menace qui provoque chez eux un éloignement physique? Quel est l'objet et le geste correspondant qui créent un rapprochement? Quel est le type de discours que Cartier introduit étant donné l'échec communicatif et le risque subséquent de ne pas atteindre son objectif colonisateur?

On mettra ainsi en évidence tout d'abord l'appropriation physique de l'espace étranger précédant un discours hermétique (de type cosmogonique), générateur de méfiance; ensuite, le choix d'un objet, une hache, susceptible d'attirer, de réduire la distance physique, et la proposition de troc: geste habituel, connu, familier, donc sécurisant; enfin, un argument de type pragmatique, susceptible d'être compris et bien accueilli: l'invitation à boire et manger.

Ce type d'exercice aide à prendre conscience de la complexité de la communication entre communautés culturelles différentes, de la difficulté de saisir tout le matériel sémiotique concernant la communication, à savoir les éléments verbaux, paraverbaux et non verbaux (cf. proxémique, kinésique), et de la difficulté de comprendre non seulement comportements et attitudes, mais aussi systèmes de valeurs sous-jacents.

Bibliographie :

Iva Cintrat, Luc Collès, Muriel Massau, Carmen Mata Barreiro et Lucia Soares, Le Récit de voyage (vademecum et anthologie), Bruxelles, Didier Hatier, 1997

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2008/08/20/10284939.html

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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 10:18
Mercredi 28 mars 2007

 


L Inter-religieux au fil des jours... | ISLAM : Formation sur à Saint-Gratien | | |

Dans le numéro de mars 2007 du Mag’zine du Conseil Général, trimestriel pour les collégiens du Val d’Oise, le Collectif Inter-Religieux du Val d’Oise a publié un appel solennel à l’adresse des jeunes : « Ensemble nous vivons ».
Le 22 mars 2007 le diocèse catholique de Pontoise, le Conseil Régional du Culte Musulman, l’Eglise Réformée de France, le Conseil des Communautés juives, le Culte Bouddhiste du Val d’Oise ont fait une conférence de presse liée à la publication dans Mag’zine, le trimestriel des collégiens du Val d’Oise édité par le Conseil Général, de l’appel solennel à l’adresse des jeunes du Val d’Oise sur le thème : « Ensemble nous vivons».



Cette conférence de presse a eu lieu en présence du directeur de cabinet de M Christian Leyrit, préfet du Val d’Oise, de M François Scellier, Président du Conseil Général du Val d’Oise, de Simone Christin, Inspectrice d’Académie, directrice des services départementaux de l’Education Nationale du Val d’Oise, et de Mgr Jean-Yves Riocreux, notre évêque, de M Abdelouahab Yagoubi, représentant du CRCM, du Pasteur Luc-Olivier Bosset, de M René Guedj, Grand Rabbin du Val d’Oise, du Vénérable Nitsaybandith Savat du culte bouddhiste. Les représentants des différentes religions et des responsables de jeunes des différentes religions ont pu se rencontrer à cette occasion en présence des autorités civiles. Les représentants des diverses religions ont développé, chacun avec sa richesse propre, cet appel à lutter contre le racisme et à vivre plus de Fraternité. Notre évêque a repris des extraits de la Déclaration de Vatican II sur le dialogue Interreligieux, Nostra Aetate, qui évoque l’estime de l’Eglise pour les religions non-chrétiennes.



Cet appel du Collectif Inter-Religieux adressé aux collégiens précise : « A la suite d’actes violents marqués par l’intolérance et le racisme, nous avons senti la nécessité de nous réunir régulièrement pour essayer de te sensibiliser à la découverte des autres (…). Nos religions sont porteuses d’un élan et d’une espérance de vie. » Ainsi depuis octobre 2006, une vingtaine de jeunes croyants des grandes religions se donnent rendez-vous dans les lieux de cultes des différentes religions présentes dans le département : Synagogue, Temple protestant ou bouddhiste, Eglise ou Mosquée.

Yann Hugonie
http://www.cdec-asso.info/article-6190553.htmlMars 2007

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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 10:10
Mardi 27 mars 2007
Le Crif en action  
 …« A la suite d’actes violents marqués par l’intolérance et le racisme, nous avons senti la nécessité de nous réunir régulièrement pour essayer de te sensibiliser à la découverte des autres » … « Nos religions sont porteuses d’un élan et d’une espérance de vie »… « Cette espérance nous ne pouvons la vivre qu’ensemble »…
 
A l’initiative de Moshe Cohen-Sabban, délégué du CRIF 95 et président du CCJ du Val d’Oise, de l’Evêché du Val d’Oise, du Conseil français du culte musulman, de l’église réformée de France et du culte bouddhiste du Val d’Oise, une conférence de presse liée à la publication d’un appel solennel à l’adresse des jeunes du Val d’ Oise sur le thème « ensemble nous vivons » s’est déroulée le 22 mars au Conseil général à Cergy. David Gamrasni, médiateur interculturel y représentait les instances nationales du CRIF.
 
Face à un public venu nombreux, Moshé Cohen-Sabban en tant que principal initiateur du projet, a salué la participation active des cinq représentants religieux. Il a expliqué qu’après le meurtre d’Ilan Halimi et les trois agressions contre des Juifs à Sarcelles, il y a un an, « un message fort de fraternité devait être lancé à destination des jeunes» soulignant que « la fraternité restait le socle de toute société civilisée ».
 
Jean-Luc Riocreux Evêque du Val d’Oise, Abdeloueheb Yacoubi, représentant du CRCM, Luc-Olivier Bossuet, pasteur, Phraku Savat Vinaythone Nitsaybandith, président du Sangha des moines bouddhistes thérava Lao et Nissim Sultan, rabbin d’Argenteuil ont tour à tour pris la parole pour délivrer un message de fraternité et d’amour de l’autre.
 
Les pouvoirs publics étaient également largement représentés à cette table œcuménique en la présence de François Scellier, président du Conseil général du Val d’Oise, Simone Christin, inspecteur d’académie du Val d’Oise, et Christian Leyrit, Préfet du Val d’Oise, représenté par son Directeur de cabinet, Gérard Gavory. Ces derniers ont tous répondu favorablement à l’appel conjoints des représentants religieux et ont permis que le message « ensemble nous vivons », co-signé par les cinq communautés, soit publié dans le Mag’zine, trimestriel des collégiens du Val d’Oise.
 
François Scellier a pour sa part permis en octobre 2006 que vingt jeunes – quatre de chaque confession – puissent visiter ensemble à Argenteuil, une synagogue, une mosquée, un temple, une église et une pagode. Après ces visites, les vingt jeunes ont été reçus à la Mairie d’Argenteuil pour débattre de leurs impressions. « Ils ont souhaité avoir d’avantage l’occasion de se connaître » a-t-il été rappelé. Un DVD de ces rencontres a par ailleurs été réalisé.
 
Gérard Gavory a déclaré aux représentants des cinq cultes que « les services de l’Etat seront toujours à l’écoute du dialogue interreligieux». Simone Christin a rappelé que « l’éducation nationale est préoccupée par les valeurs du vivre ensemble », c’est pourquoi elle a tenu à soutenir l’initiative.
 
Le public visiblement ému par les propos des orateurs a souhaité unanimement que cette belle initiative se développe et se poursuive avec la participation de représentants « athées ».
 
De nombreux représentants des cinq cultes, des membres d’associations religieuses et des laïcs, dont Sammy Gozlan, étaient présents à cette réunion.


http://www.cdec-asso.info/categorie-707469.html


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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 10:00
Dialogue inter-confessions contre la violence

cdec 


UNE REPRESENTATION EN ACTION : DIALOGUE INTER-CONFESSIONS DANS LE VAL D'OISE

 A la suite de l'agression lâche et barbare d'ILAN HALIMI  ou toute la communauté a été bouleversée,

où certains se sont mobilisés, et d'autres résignés ont déjà oublié.

Nous avons reçu dans le val d'Oise (quand je dis nous je parle au nom du CONSEIL DES COMMUNAUTES JUIVES DU VAL D'OISE-CCJ 95) des personnalités de toutes couleurs politiques, des maires, conseils généraux, préfets et sous préfets, pour n'oublier personne disons de toute la classe politique, des représentations de la vie civile, sociale et judiciaire, les témoignages d'indignation et de soutien.

 

De la part des nombreuses institutions religieuses (catholiques, de l'église reformée de France, des diverses composantes musulmanes, etc ) les mêmes messages.

Or, dans les jours qui ont suivis, pour que cette fois-ci nous ne tombions pas dans la nième consternation générale, la nième condamnation et puis l'oubli.

 

Les représentants des 4 groupes religieux du VAL D'OISE se sont réunis pour une réflexion sur les événements passés (sous l'égide de l'évêque de Pontoise, du président du CCJ 95, des représentations des cultes musulmans, et de l'église réformée), accompagnés de la délégation de la LIGUE DES DROITS DE L'HOMME, a poursuivre une action commune, sur des bases d'information préventive et pédagogique à l'adresse des écoliers et étudiants, en présentant nos différences et en les acceptant dans un cadre citoyen et de respect de la laïcité.

 

Le préfet (Monsieur LEYRIT), puis le Président du Conseil Général du Val d Oise (Monsieur François SELLIER), ont décidé de soutenir, et d?apporter leur contribution et leur patronage à ce projet.

 

Sur la théme :

 « BIEN VIVRE ENSEMBLE »

Lors de la dernière réunion de ce collectif, rejoint par 2 autres institutions (Culte bouddhiste et la représentation de la communauté noire), il a été fait état du premier accord de l'Inspection d'Académie (Madame CHRISTIN), sur son soutien.

 

Le groupe a décidé et apporté son accord sur les bases :

 

du document diffusé sur les supports MAG VAL D'OISE et MAG'ZINE, auprès des jeunes dans les écoles publiques, des administrations et services publics, aux abonnés etc, financé intégralement par le CONSEIL GENERAL DU VAL D'OISE

2) Interviews des jeunes sélectionnés dans chaque groupe communautaire, c'est à dire les 5 principales religions monothéistes,

3) Ces jeunes âgés de 14, 15 et 16 ans (élèves de 4 ou 3éme) seront représentatifs de leur communauté et seront issus d?un milieu scolaire laïque,

4) chaque groupe institutionnel sera représenté par au moins 4 jeunes (2 GARCONS ET 2 FILLES, soit donc au moins 20 jeunes) qui visiteront les lieux des 4 cultes monothéiste, et recevront une présentation de chacune des cultures, avant d'être interviewés pour le document pédagogique devant être diffusé.

5) Le choix de la ville compte tenu des relations existantes entre les différentes communautés, sa densité, la présence même inégale des principales communautés, mais où la bonne entente règne, s'est porté sur :.

ARGENTEUIL

 

Le critère de ce choix a été multiple, mais pour l'essentiel :

  • les événements dit de « banlieues », dont le point de départ était ARGENTEUIL, où aucune agression, aucune action et manifestation à caractère raciste ou antisémite n'a été grâce à dieu constaté,
  • les relations existantes entre nos différentes communautés,
  • l'exemple des rencontres établies depuis plusieurs années entre les jeunes reçus à la mosquées, le temple et la synagogue.

 

Les lieux concernés sont donc et dans l?ordre des visites :

  • l?institut islamique ISHAM,
  • le centre culturel ACIA - BETH KNESSETH ITSHAQ GABRIEL,
  • le centre culturel Jean Marie VIANEY,
  • le groupe paroissial Protestant - rue du Temple

 

Monsieur MOTHRON député-maire d'ARGENTEUIL informé, soutien cette initiative et ce projet et se tient à disposition des différentes communautés

 

Représentations :

 

Culte Musulman :

Mr SEBTI Taoufiq, Mr MAZOUZ Habib, Mr YAGOUBI Abdeloueheb, Mr HADDOU Amar, Mr ACHEBOUCHE Abdelkader, Mr MAZOUZ Habib, Mr RAHMANI

Culte Israélite :

Mr SBERO Raoul, Mr VESTIN Serge

Eglise Catholique :

Père GUIOLLOT Nicolas, Père DELAMARRE Erick (Vicaire Episcopal),

Culte Bouddhiste :

Mme WEINUM Sounah, Mr PELTIER François

Eglise Réformée de France :

Mr le Pasteur Luc Olivier BOSSET, Mme le Pasteur VAN KIRCHBACH Agnés,

Conseil des Communautés Juives du Val d?Oise :

 Mr COHEN-SABBAN Moshé, Mr LESSMAN Richard

Ligue des Droits de l'Homme :

Mr DUFORESTEL René, Mr LE CALVEZ Serge, Mr COUPET Gilles

http://www.cdec-asso.info/categorie-707469.html


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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 01:57




Débats
 | 
Vivre ensemble
ou vivre à part,
il faut choisir


le 19.08.2008

(Réplique par Richard Wagman à Sammy Ghozlan, non publiée par Libération)

Sammy Ghozlan, président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, a signé dans Libération du 17 juillet, sous la rubrique « Rebonds », un article sur les tensions intercommunautaires. Son texte, suite à l’agression du jeune Rudy au mois de juin dans le XIXème arrondissement de Paris, brosse un tableau des relations entre citoyens juifs et non-juifs. En conclusion, M. Ghozlan lance un appel : « Tournons-nous vite, très vite, vers les bâtisseurs du vivre ensemble ». Je ne peux que souscrire à ces propos, bien que le texte de M. Ghozlan laisse à désirer quant aux moyens qu’il propose pour y parvenir.


Étant moi-même habitant du XIXème arrondissement dans le quartier où le jeune Rudy fut agressé, je conteste la description que fait l’auteur de cet article des tensions intercommunautaires. Et ce qui vaut pour le XIXème arrondissement de Paris vaut pour bon nombre de grandes villes françaises dont la population est métissée. Or, en dressant une petite liste de synagogues, de boucheries cachères et d’écoles juives, M. Ghozlan affirme que ce sont ces cibles-là qui sont le plus souvent objet d’agressions et non les mosquées ou les écoles musulmanes.

Mais l’Union juive française pour la paix, comme la plupart des associations antiracistes, peut dresser une contre-liste montrant que, ces dernières années, nos compatriotes musulmans et leurs institutions ont été autant victimes d’agressions racistes que la communauté juive. D’autant plus que les « statistiques » de M. Ghozlan sont basées sur un recensement discutable fait par le Bureau qu’il dirige, répertoriant comme « antisémites » des événements tels qu’une exposition de photos sur la condition des enfants palestiniens ou encore une réunion publique pour la paix au Proche-Orient où la politique israélienne a été critiquée. Contrairement à M. Ghozlan, je n’ai pas envie de monter ainsi les habitants les uns contre les autres dans une dérisoire « concurrence des victimes », ni d’importer le conflit israélo-palestinien en France. En déplorant l’ensemble des incidents violents à caractère racistes, force est de constater que ce genre de phénomène touche, de près ou de loin, toutes les communautés minoritaires de ce pays en cette période de chômage, de précarité sociale et de déréliction. Il s’agit de savoir comment y mettre fin.

Dans son article, M. Ghozlan se risque à une observation contestable qui implique une proposition : « Si on trouve en effet de plus en plus de Juifs dans des écoles juives, c’est bien parce que certaines écoles publiques n’arrivent plus à protéger des agressions des enfants juifs. » Contrairement à ce que ces propos sous-entendent, il faut savoir que la vaste majorité des Juifs français, à l’instar de leurs compatriotes d’autres confessions, inscrivent leurs enfants à l’école publique. Bien qu’il soit du droit le plus stricte pour chaque famille d’inscrire ses enfants à l’école de son choix (publique et laïque ou bien privée et religieuse), nous ne devons pas inciter certains à se tourner vers l’école privée sous prétexte que l’école publique ne saurait pas assurer sa mission. En fait d’appel au « vivre ensemble », cette surenchère mène inéluctablement à séparer les Français les uns des autres : les pauvres à l’école publique, les riches à l’école privée, les Juifs à l’école juive, les catholiques à l’école catholique, etc. La ségrégation serait en bonne voie.

Promouvoir le « vivre ensemble » ce n’est pas encourager les replis communautaristes. La meilleure façon de faire avancer ce « vivre ensemble » est de soutenir la mixité sociale et culturelle. Quant aux pouvoirs publics, leur devoir est d’accorder enfin à l’école laïque républicaine les moyens budgétaires qui lui permettrait d’assumer sa mission d’égalité pour tous.

Richard Wagman
Président d’honneur
Union juive française pour la paix (UJFP)

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20 août 2008 3 20 /08 /août /2008 01:47

Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005
Direction de l'

wikipedia.org


Musique pour la paix

Communiqués de l'UJFP
orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005 | Avis aux Mélomanes pour le 25 août
le 19.08.2008

Notre ami le célèbre chef d’orchestre et musicien israélien Daniel Barenboïm sera à Paris le 25 août, où il donnera un concert avec son West-Eastern Divan Orchestra, accompagné des musiciens Waltraud Meier, René Pape et Simon O’Neill.

Barenboïm réalise un travail admirable pour promouvoir l’entente entre Israéliens et Palestiniens en les faisant jouer ensemble dans cet orchestre, créant l’harmonie dans tous les sens du terme. Il dispense aussi un enseignement musical à de jeunes Palestiniens, les sortant de la désespérance dans lequel l’occupation les enferme. Au mois de février, Daniel Barenboïm a pris une initiative exceptionnelle : il a acquis la nationalité palestinienne.

Musicien et humaniste de renommée internationale, Barenboïm a expliqué : « J’ai souvent eu l’occasion d’affirmer que le destin des peuples palestinien et israélien étaient inextricablement liés et qu’il n’y avait pas de solution militaire à leur conflit. En prenant aujourd’hui la nationalité palestinienne, je peux donner corps à ces convictions. (…) Le conflit israélo-palestinien se caractérise depuis toujours par l’incapacité à entendre la voix de l’autre. Si l’idée juive européenne qui a donné naissance à l’État d’Israël doit encore avoir une résonance dans le futur, elle devra faire chœur avec l’identité palestinienne. (…) Pour ma part, en acceptant la nationalité palestinienne, j’assume pleinement le destin de ce peuple, que, en tant qu’Israélien, je partage de fait. » Le concert parisien aura lieu le lundi 25 août à 20 heures à la Salle Pleyel, 252 rue du Faubourg St-Honoré, 75008 Paris (M° Ternes). Billets à partir de 44,00 €. Vous pouvez les réserver à la salle Pleyel, à la FNAC ou sur le site
www.fnac.com.


http://www.ujfp.org/modules/news/article.php?storyid=412
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Présentation

  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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