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16 août 2013 5 16 /08 /août /2013 05:16

 

La nécessité d’un vrai dialogue entre les civilisations

 

Le 15 avril 2013, la Fondation Res Publica (pour faire connaissance, voir Présentation de la Fondation Res Publica, par Jean-Pierre Chevènement) organisait un colloque sur le thème  

 

 

La Charia: qu'est-ce à dire?


 

Les actes de ce colloque ont été publiés le 5 juin 2013. En voici les titres.

Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

Introduction de Sami Nair, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica

Intervention de Baudouin Dupret, directeur du centre Jacques Berque (Rabat), directeur de recherche au CNRS

Intervention de Naïla Silini, islamologue et professeur de civilisation islamique, Université de Sousse (Tunisie)

Intervention de Franck Frégosi, chargé de recherche au Centre National de Recherche Scientifique

Difficile d’aller plus à fond sur cette question particulièrement délicate. Avec des intervenants de très haut niveau. Parmi eux, une femme, Naïla Silini, qui fait partie d’un groupe de Tunisiens, auteurs d’une « Etude critique du Coran » en langue arabe. « Nous avons terminé cet ouvrage, qui comprend environ 3500 pages, à la veille de la révolte tunisienne. Avec la montée de l’islamisme, il n’est plus possible d’éditer cette encyclopédie en Tunisie ni en Orient ».

 

Chevènement Le Mans 280111 002 TVoici les propos de conclusion de Jean-Pierre Chevènement (extraits).

 

Jean-Pierre Chevènement


(… ) Mais je constate que le courant fondamentaliste s’est développé et semble l’avoir emporté, en Iran en 1979 et, sous une forme très aseptisée, en Turquie par la voie des élections. Ce qu’on a appelé les « révolutions arabes » met aujourd’hui au premier plan la question de l’islamisme. L’Afrique noire n’est pas épargnée, comme en témoigne l’affaire du Mali. Une chaîne de télévision francophone d’Al-Jazeera va être lancée à Dakar très prochainement.

Nous assistons à des mouvements, des mutations, dont nous ne sommes pas vraiment maîtres et qui nous interpellent. Un ancien directeur général de la sécurité extérieure, M. Brochand, nous a livré son interprétation : selon lui, l’islamisme est l’une des formes de réaction des sociétés musulmanes, plus particulièrement porteuses de la tradition. Il y a d’autres traditions, chrétienne, juive, orthodoxe… mais l’islam réagit en tant que porteur de la tradition de sociétés souvent antérieures à l’islam lui-même, tradition patriarcale, tradition de l’hétéronomie totale, reposant sur des interdits sexuels extrêmement forts. Cette réaction se manifeste sous différentes formes : l’islamisation des mœurs, en sourdine, l’islamisme politique qui veut conquérir le pouvoir politique par la voie des élections, les différentes formes de salafisme, piétiste ou violent, et puis le djihadisme armé qui s’en prend naturellement aux intérêts de la France, des États-Unis, d’autres puissances européennes ou occidentales, et même – en priorité – à des régimes considérés comme impies (kufr), comme on l’a vu avec l’attentat de Tiguentourine. L’Algérie a payé un lourd tribut au terrorisme.

Il me semble qu’il faut avoir une lecture politique de tout cela et savoir où on fait passer le trait. En effet, l’islam est une puissante réalité : 1 200 millions d’hommes très divers. Il n’y a pas beaucoup de rapports entre l’islam d’Afrique noire et ce qui se passe en Indonésie, en Malaisie, en Asie centrale, dans l’islam turc, l’islam perse et l’islam du monde arabe. Même dans ce monde arabe, cœur du monde musulman, le Maghreb et le Machrek, les pays du Golfe… sont assez différents.

La question que je pose est celle de la coexistence pacifique des hommes, au sens générique, bien entendu. C’est une question difficile. Nous avons eu l’idée de ce colloque pour essayer de mieux comprendre ce qui se cache derrière le mot « charia ». Il va falloir faire avec le monde musulman tel qu’il est, avec ses tensions, ses contradictions. J’ai déjà exprimé l’idée que nous ne pouvions pas être indifférents à ce qui s’y passe et à ce que comporte l’islamisme du point de vue politique :

Celui-ci crée-t-il politiquement des situations irréversibles ? Ouvre-t-il, ou plutôt ferme-t-il, la possibilité d’alternances politiques ? Le problème du statut personnel et particulièrement du statut de la femme – que vous avez traité tout à l’heure, Madame – est au cœur du débat. Ces questions sont devant nous. Ce sont des problèmes qui sont, hélas, à mon sens, loin d’être résolus.

 

(…) Pour conclure, en présence de M. Baudouin Dupret (qui dirige le Centre Jacques Berque de Rabat), je voudrais rappeler la pensée de celui-ci : Chaque peuple doit prendre appui sur ses propres motivations pour trouver le chemin des valeurs universelles, dans le respect de ce qu’il est, de son « authenticité ». Dans les rapports qu’un pays comme la France peut entretenir avec des nations majoritairement ou entièrement musulmanes, nous n’avons pas à « exporter » la démocratie, que ce soit sur le mode « bushien » ou sur un autre mode, mais nous devons nous tenir fermes sur les valeurs de la République et nous appuyer sur la capacité des peuples, et notamment du peuple tunisien, je le dis en présence de Madame Silini, professeur à l’université de Sousse. Il faut faire confiance et, naturellement, appuyer de notre sympathie ceux qui se battent pour une société ouverte qui ne rompe pas le fil de sa tradition, car chaque pays a la responsabilité de faire sa propre Histoire.

J’ai entendu ce qui s’est dit tout à l’heure sur les différents niveaux de croyance. Il est vrai que demander aux imams d’enseigner un islam totalement déconnecté des textes « sacrés » n’a pas de sens. Moi-même qui suis, bien que vieux laïque, catholique romain « sociologiquement parlant » (comme aurait dit Jacques Berque), je perçois que la foi de mon Haut-Doubs natal n’a pas grand-chose à voir avec la pensée des théologiens.

Je reste fidèle à l’idée que, dans les relations internationales, il faut éviter ce qui ressemble à de l’ingérence, il faut respecter la volonté des peuples, ce qui n’empêche pas, au niveau des sociétés civiles, que s’établissent des liens tendant à encourager ceux qui se battent pour les valeurs de liberté et d’égalité.

 

Hassan Fodha
Merci, Monsieur le Président, d’avoir organisé cette réunion très intéressante, très utile, très instructive.
J’ai beaucoup aimé la qualification de la charia, par M. Dupret, de « slogan politique », ce qu’elle est, en effet. En terre d’islam, si vous demandez à un musulman s’il croit en la charia, il répond que la charia, qui est le fait des hommes, est critiquable. En revanche, il croit en l’islam car, pour lui, le Coran n’est pas critiquable. Cette nuance, en terre d’islam, permet de mettre la charia en seconde position par rapport au Coran. C’est bien un slogan politique, la preuve en est que, dans les pays qui ont subi la révolution (Tunisie, Égypte et Libye), on demande aujourd’hui l’inscription de la charia dans les constitutions, non pas au nom de la religion mais au nom de « l’identité ». Par ce mot, la religion est associée au patriotisme. Aujourd’hui, les médias tunisiens et égyptiens sont pleins de chants patriotiques et d’appels à l’identité nationale pour justifier la demande des partis religieux d’inscrire la référence à la charia dans la constitution. Donc la charia n’a pas de définition, surtout juridique, dans le monde arabe et dans le monde musulman. En tout cas, c’est mon point de vue.

L’utilisation de la charia comme slogan politique dans les pays où il y a eu la révolution, est une manière de rejeter les valeurs « occidentales ». Pour la même raison, en Égypte et en Tunisie, on refuse d’inscrire dans la constitution la référence aux valeurs universelles reconnues. En même temps, en Occident, on fait l’amalgame entre charia et Coran, entre charia et islam, pour démontrer que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs républicaines. Deux discours s’opposent : d’un côté on dit que l’islam n’est pas compatible avec les valeurs républicaines, de l’autre on essaie de faire passer le message qu’en terre d’islam on ne reconnaît pas les valeurs universelles. Si nous n’arrivons pas à sortir de ce malentendu, nous allons vers la guerre des civilisations. C’est très grave.

Jean-Pierre Chevènement

 

Je crois que vous avez très bien situé les choses : deux fondamentalismes s’opposeraient. C’est une vision que nous devons combattre. Si ce débat, qui a fait naturellement apparaître des opinions diverses, contribue à nous convaincre de la nécessité d’un vrai dialogue entre les civilisations, les cultures, et les nations, il aura eu son utilité.
Je veux remercier les intervenants, en particulier Mme Silini, venue tout exprès de la Tunisie chère au cœur des Français. Merci de votre concours

Cet article est le 24ème paru sur ce blog dans la catégorie Laïcité et communautarismes.


Fondation Res Publica : les Actes du colloque sur le thème de la Charia

 

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11 août 2013 7 11 /08 /août /2013 16:25

 

 

http://www.setal.net/Pape-Francois-aux-musulmans-Il-faut-eviter-toujours-et-partout-la-critique-injustifiee-ou-diffamatoire_a17338.html

Pape François aux musulmans" Il faut éviter toujours et partout la critique injustifiée ou diffamatoire"

 

Le pape François salue de nouveau les Musulmans, exhorte à l'amour

 

 

Cité du Vatican — Le pape François a une nouvelle fois adressé un salut chaleureux aux musulmans dimanche lors de l'Angelus, Place Saint-Pierre, pour la fin du ramadan, en appelant en parallèle les chrétiens à donner la priorité à l'amour.

"Je voudrais adresser un salut aux musulmans du monde entier, nos frères, qui ont il y a peu de temps fêté la conclusion du mois de Ramadan", a lancé le pape devant plusieurs milliers de personnes.

Il a rappelé avoir déjà transmis un message début août à l'attention des communautés musulmanes. "J'ai souhaité que chrétiens et musulmans s'engagent pour promouvoir le respect réciproque, en particulier à travers l'éducation des nouvelles générations", a-t-il dit juste après la prière de l'Angélus.

Le 2 août il avait envoyé un texte qu'il avait voulu signer de sa main "comme expression d'estime et d'amitié envers tous les musulmans, spécialement envers leurs chefs religieux". Dans son texte, François avait appelé aussi à "éviter la critique injustifiée ou diffamatoire" à l'égard des deux religions.

 

AFP, lire l'article de l'AFP ici =

 

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5js9VtVB6tD1lBWG1s1c_9iIpIuHQ?docId=af61d35f-ce80-4bfe-a65d-9ff6bc85b409

 

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17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 23:03

 

 

lundi 17 décembre 2012

Islam des lumières

 « Ce que j’ai voulu montrer, dit André Miquel, c’est l’ouverture d’un Islam trop oublié aujourd’hui. »

Plus loin, il poursuit : « J’ai toujours ressenti une estime particulière pour Ma’Mûn, ce fils du fameux Haroun al-Rachid. Au IXe siècle, alors que l’Occident chrétien peine à sortir d’une époque de troubles, ce calife de Bagdad encourage la traduction en arabe des oeuvres grecques, fonde un institut des sciences et invite ses frères à discuter des rapports entre religion et raison, débat aujourd’hui encore d’une étonnante actualité. J’ai donc voulu le faire revivre en renouant avec un genre très en honneur dans la littérature arabe classique : les maqâmât, des entretiens autour d’un sujet convenu ou sans programme préétabli. »

 

Michel Peyret

16 décembre 2012

 


André Miquel : "J’ai toujours ressenti une estime particulière pour Ma’Mûn, ce fils du fameux Haroun al-Rachid."

André Miquel, Entretiens de Bagdad (Bayard, 2012)

arton1826

 

Depuis plus d’un demi-siècle, André Miquel traduit inlassablement les plus beaux textes du patrimoine arabe, des vers de Qays, le fou d’amour de Leyla, aux Mille et une nuits, en passant par les grands géographes. Né en 1929, ce poète-écrivain-traducteur nous a permis de pénétrer des textes rares, parfois difficiles, avec toujours la même passion de transmettre.

Mais quelle place tient cet Islam raffiné qu’il aime tant dans le monde d’aujourd’hui ? Est-ce pour conjurer les démons de la violence et de l’ignorance qui accompagnent souvent le développement de la deuxième religion du monde que cet ancien professeur au Collège de France consacre à un étonnant calife du IXe siècle ses Entretiens de Bagdad (Bayard, 2012) ?

Cette ode à la sagesse et à la tolérance est-elle un rêve de poète ou le message d’un sage ? L’Islam d’André Miquel n’est-il pas trop beau pour être vrai ? Entretien autour d’une civilisation mythique, l’Islam des Lumières.

Dans votre dernier livre, vous mettez en scène le calife abbasside Ma’mûn et des sages musulmans discutant de Dieu, de l’amour et du pouvoir avec des chrétiens et des juifs. Un joli conte ?
André Miquel : Ce livre exprime ce que pour moi l’Islam pourrait être. C’est mon testament d’arabisant, après cinquante-cinq ans de carrière. J’ai toujours ressenti une estime particulière pour Ma’Mûn, ce fils du fameux Haroun al-Rachid. Au IXe siècle, alors que l’Occident chrétien peine à sortir d’une époque de troubles, ce calife de Bagdad encourage la traduction en arabe des oeuvres grecques, fonde un institut des sciences et invite ses frères à discuter des rapports entre religion et raison, débat aujourd’hui encore d’une étonnante actualité. J’ai donc voulu le faire revivre en renouant avec un genre très en honneur dans la littérature arabe classique : les maqâmât, des entretiens autour d’un sujet convenu ou sans programme préétabli.

Ma’mûn est aussi le calife qui favorisa les mu’tazilites, ces penseurs musulmans qui défendaient au nom de la raison la liberté de l’homme face à Dieu, mais qui se montrèrent d’une rare intolérance...
C’est vrai que, comme d’autres, ces penseurs ont été tentés d’imposer leur vue. Mais ils ont posé le problème essentiel : les rapports de la foi avec la raison.

Cette période est souvent désignée aujourd’hui comme l’Islam des Lumières. Mais n’est-ce pas un mythe ?
Les Lumières sont certes un phénomène occidental, directement lié à l’évolution des sciences et du christianisme. Mais ce mouvement a pu dans certains pays être orchestré ou favorisé par un pouvoir "éclairé" : Louis XV, par le relais de Madame de Pompadour, ou Frédéric II de Prusse ont fait au XVIIIe siècle ce que Ma’mûn a tenté au IXe, favoriser les sciences et les arts.
Certes, ce calife n’a pas tout inventé : les traductions des oeuvres grecques avaient commencé avant lui et le mouvement s’est amplifié du fait de l’ouverture du monde musulman à l’Iran et à l’Inde. J’ai d’ailleurs pris un peu de liberté avec la chronologie, pour les besoins de la cause, notamment quand Ma’mûn évoque l’envoi d’ambassadeurs vers la Russie, la Chine et l’Inde, qui est en fait postérieur. Ce que j’ai voulu montrer, c’est l’ouverture d’un Islam trop oublié aujourd’hui.

Vous décrivez des chrétiens et des juifs débattant librement avec le calife. Quel était leur statut dans cet Islam du IXe siècle ?
En contrepartie d’un impôt, ils restaient libres de pratiquer leur foi, avec l’assurance de la protection du pouvoir. Bien des non-chrétiens auraient sans doute souhaité bénéficier d’un statut aussi favorable dans l’Europe du temps. Est-ce que je m’en contenterais aujourd’hui ? Non. Les temps ont changé. La tolérance sous Ma’mûn demeurait effectivement un statut octroyé, et notre époque doit rêver d’autre chose, qui a pour nom fraternité. Mais il faut juger ce calife dans son contexte.

Mais vous qui êtes chrétien, n’avez-vous jamais été rejeté par les musulmans ?
Jamais. Le problème ne s’est posé ni avec mes amis, ni avec mes collègues, ni avec mes étudiants musulmans. Je savais qui ils étaient, ils savaient qui j’étais et nous nous respections. En tant que croyant chrétien, je ne peux que comprendre et respecter l’islam, cette religion qui répète inlassablement le mystère de l’unité de Dieu : Dieu est un. Mais ce que je demande, c’est qu’on me laisse imaginer cette unité à travers le mystère de la Trinité.

Dans les années cinquante, qu’est-ce qui peut intéresser un fils d’instituteurs de l’Hérault à s’intéresser à la culture islamique ?
C’est une longue histoire. Quand je suis entré à Normale Sup, j’étais désigné pour faire carrière dans les langues classiques, mais je rêvais de désert, de palmiers, de minarets. J’ai appris l’arabe par pur plaisir, puis suis parti à Damas comme boursier. Entre-temps, mon maître Régis Blachère m’a confié la traduction d’un livre de fables, Kalîla wa Dimna, d’Ibn-al-Muqaffa. Ce fut extraordinaire. Je voulais poursuivre dans cette voie, mais, parce que je n’avais pas l’agrégation d’arabe, je n’ai pas pu aller à l’institut français du Caire ou de Damas. Alors, dépité, j’ai participé à des fouilles en Éthiopie, j’ai été professeur de lycée à Clermont-Ferrand, puis j’ai travaillé à la direction des affaires culturelles du Quai d’Orsay pour l’Afrique et l’Asie.

Et comment vous retrouvez-vous en 1961 en prison au Caire ?
J’avais cru avoir vocation à être diplomate et j’ai accepté un poste de chargé de mission culturelle, en République arabe unie, celle de Nasser. Ce fut une réussite : deux mois après mon arrivée au Caire, j’étais, avec mes collègues, accusé d’espionnage, de complot contre la sûreté d’État et de tentative d’assassinat du président Nasser. Un procès monté de toutes pièces, à un moment où la guerre d’Algérie n’en finissait pas de finir... J’ai été libéré en avril 62, après que les Français ont libéré Ben Bella, le leader algérien.

Cinq mois de réflexion...
Oui, et au secret absolu, comme je l’ai raconté en 1964 dans mon livre Le repas du soir (Flammarion). Cela m’a donné le temps de conclure qu’il n’y avait pas de plus beau métier que la recherche et l’écriture. À partir de là, ma voie a été tracée : être chercheur, écrire si possible des livres compris par un public honnêtement cultivé, mais aussi me donner le temps de l’écriture libre, celle des romans, des nouvelles et de la poésie. C’est ainsi qu’après avoir été maître assistant à Aix-en-Provence en langue et civilisation arabes, je suis entré à l’École pratique des hautes études, puis j’ai enseigné à Paris VIII-Vincennes, à Paris-III, et enfin au Collège de France.

Vous avez écrit sur la littérature et la civilisation arabes, mais jamais sur la religion musulmane. Pourquoi ?
Je ne suis pas un islamologue. Ce qui m’intéresse, ce sont les hommes et la société que cette religion a modelés. J’ai voulu savoir si la poésie, et en particulier la poésie classique, participait des mêmes joies, des mêmes bonheurs et angoisses que les nôtres. Comment elle parlait de l’amour, de la mort, de l’au-delà.

Cette recherche de l’Autre dans ce qu’il a de plus intime vous a-t-elle permis de devenir "arabe" ?
Non. Il y a dans chaque culture un jardin clos absolument irréductible. Pour moi, c’est la musique. Bien sûr, je peux prendre plaisir à écouter un morceau de musique "orientale", mais elle ne me procure pas la même émotion que la mienne. J’explore donc un autre jardin, immense, ouvert sur le monde, la littérature. Les chefs-d’oeuvre, évidemment, comme Kalila, et les Mille et une nuits, que j’ai traduites avec Jamel Eddine Bencheikh pour la Pléiade.
Mais aussi la littérature qui échappe aux doctes, aux savants, celle des géographes arabes ou les Mémoires d’Oussama ibn Mounqidh, un chevalier syrien en contact avec les Templiers, qui, fait rare en son temps, a laissé une autobiographie. Lisez son portrait des Francs : c’était déjà une leçon d’ouverture aux autres.

Mais peut-on vraiment traduire dans sa véracité la poésie arabe ? On vous a accusé de transformer les oeuvres...
Il y a une sacrée différence entre le poème arabe à rime unique et le poème français. Un jour, l’idée m’est venue que cette poésie pouvait être lue comme une poésie classique française, avec son jeu de rimes et ses rythmes, de manière que le lecteur français soit dans le même contexte d’accueil qu’un Arabe le lisant dans sa langue d’origine. Évidemment, on m’a accusé de ne pas être assez fidèle au texte original. Mais je ne fais que mettre en évidence les correspondances. Quand Qays, le fou de Leyla, s’imagine avec la femme aimée, il décrit ainsi deux poissons qu’agite l’abîme de la mer. "Deux poissons dans les flots : je rêve et crois nous voir/Lorsque la vaste mer nous berce avec le soir/Je rêve, je nous vois : ma vie, ta vie, ensemble !/Je vois, je rêve, et la mort même nous rassemble." Pour traduire cela, j’ai tourné autour du pot pendant des jours et des jours, et je me suis finalement souvenu des Fleurs du mal de Baudelaire : "La mer, la vaste mer, console nos labeurs." Et j’ai traduit le "ballotter" de l’original par "bercer". Je crois avoir été dans le ton, même si je n’ai pas respecté la littéralité stricte. Je préfère une autre littéralité qui est la fidélité minimale au sens, et maximale au contexte.

Vous évoquez la beauté, la tolérance de la culture arabe. Mais cette pensée n’est-elle pas surtout une réflexion sur le déclin ?
Il y a sa part. Les Arabes ont été les maîtres du monde seulement pendant un siècle et demi, du VIIe siècle au milieu du VIIIe siècle. Ensuite, ils se sont politiquement effacés derrière les Iraniens, les Turcs, les Mongols, etc. Ces gens ont vécu dans la peur latente des invasions. Ibn Khaldoun et aussi Ibn Battûta vivent le problème de la naissance et de la mort des civilisations, même s’ils veulent croire que l’Islam, lui, ne mourra pas. Quant à l’Égyptien Suyyuti, il a écrit plus de 500 ouvrages en trente ans, tous consacrés à transmettre le patrimoine arabe. Pourquoi ? La peur obscure que cela ne se perde ? La volonté, en tout cas, de retrouver la grandeur du passé, portée par la puissance de la littérature.

Et qui peut expliquer la violence de l’Islam aujourd’hui ?
Dans le cas français, le problème est surtout celui de l’échec scolaire. Pour être un homme dans la cité, il faut d’abord avoir les moyens de réussir sa scolarité. Dans mon Hérault natal, mes parents enseignaient à des enfants dont les parents étaient parfois des immigrés espagnols. Quand ces enfants étaient bons élèves, leurs parents comme mes parents étaient fiers. C’est cela qui manque trop souvent aujourd’hui, cette fierté de part et d’autre.

La France a connu de très grands orientalistes : Henry Corbin, Louis Massignon, Jacques Berque, etc. Pourtant, l’Islam est très mal connu en France. Pourquoi, selon vous ?
Par manque d’intérêt. C’est aussi cela, notre échec. La civilisation musulmane n’est pas toujours connue des Français, ni même des musulmans. Pourtant, connaître l’héritage arabe n’empêche pas d’être français à part entière. Mais les médias ont leur part de responsabilité, non ? Les orientalistes sont trop souvent sollicités dans deux situations : pour qu’ils confortent les clichés qu’a l’Occident de l’Islam, ou pour tenter d’expliquer la situation en temps de crise. N’est-ce pas dommage ?

(vendredi 14 décembre 2012, par Assawra (Mouvement Démocratique Arabe) - Propos recueillis par Catherine Golliau)

Posté par Alaindependant à 22:29 - - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 23:40

 

Mgr Teissier :
«Notre Église est solidaire
du peuple musulman»

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Par Agnès Noël Henri Teissier devant Notre-Dame d’Afrique, à Alger. Copyright : Hocine Zaourar/AFP ENTRETIEN - Henri Teissier, archevêque émérite d’Alger vit en Algérie depuis les années 1950. Jeune prêtre, il a choisi, en 1962, de rester en Algérie malgré le départ des Français. Il a fait partie de la vingtaine de prêtres à avoir obtenu la nationalité algérienne trois ans plus tard. Il revient sur 50 ans d'indépendance

http://www.temoignagechretien.fr/ARTICLES/International/Mgr%C2%A0Teissier -%C2%AB Notre-eglise-est-solidaire-du-peuple-musulman %C2%BB-/Default-36-3970.xhtml

 

Algérie

TC n° 3500 5 juillet 2012

 

 

 

Un chantre du dialogue islamo-chrétien

 

J'ai appris avec beaucoup d'intérêt, je pense que c'est extrêmement important que cela existe, extrêmement important de le faire savoir.

J'invite mes lecteurs à faire comme moi.

Michel Peyret


 

Martine de Sauto
Henri Teissier, un évêque en Algérie. De l'Algérie française à la crise islamiste,
Ed. Bayard, Paris 2006



Dans cette biographie de Mgr Henri Teissier, Archevêque Émérite d'Algérie depuis 2008, l'auteur, journaliste à La Croix, nous donne à lire les entretiens tenus à la suite de ses fréquents séjours en Algérie et durant lesquels elle a recueilli le témoignage fidèle, pesé, limpide de sincérité d'un homme d'église qui s'est choisi une patrie et un peuple d'adoption et a émergé en chantre du dialogue islamo-chrétien et fin analyste de la présence de l'Église contemporaine en maison d'Islam.

A travers un récit chronologique, l'auteur nous amène à comprendre comment le parcours personnel religieux et spirituel de Mgr Teissier est intrinsèquement lié à l'évolution historique, politique de l'Algérie, pays auquel il porte un tel attachement qu'il en acquiert la nationalité dans les toutes premières années de l'indépendance et choisit d'en partager le destin.

En filigrane se dessine le parcours existentiel d'une communauté religieuse : l'Église d'Algérie. 

La vie et l'œuvre de Mgr Teissier pourraient se résumer en binômes : l'Évangile et l'Algérie en vocations, l'amitié et la fidélité en apostolat, une saine curiosité mêlée de respect pour L'Autre en principes inébranlables.

Malgré la réserve et la discrétion de Mgr Teissier, on décèle, à travers une analyse lucide, claire, et sans concessions de l'histoire de l'Algérie, un attachement sans autre pareil, sincère, inconditionnel à son pays d'adoption, une passion, entre autres, reçue en héritage de son prédécesseur le Card. Duval.

L'ouvrage se décline en trois actes.

Séminariste à ses premières armes, il découvre un pays nommé Algérie et s'y éprend. Alors qu'il est ordonné prêtre pour le diocèse d'Alger en 1955, éclate la guerre d'Algérie, premier acte d'une tragédie à venir qui se scellera certes par l'indépendance et la naissance de la toute jeune république algérienne, mais il n'en demeure pas moins un conflit sanglant avec son lot de drames personnels et collectifs: les victimes civiles, le départ forcé des français d'Algérie et l'Église locale assistant impuissante à l'hémorragie de sa communauté et la perte de son autorité officielle.

Le deuxième acte s'ouvre alors que la toute jeune république algérienne commence à prendre ses marques: politiques de développement, industrialisation massive et orientation panarabe sont les premiers soubresauts d'une nation qui se cherche encore.

Dès lors et devant la réduction drastique du nombre de ses fidèles, l'Église d'Algérie  se voit contrainte de repenser sa mission, revoir ses priorités dans le nouveau contexte social et politique et redéfinir sa vocation dans un pays en marche vers la redécouverte de ses traditions arabo-musulmanes.

Fraîchement nommé Évêque pour le diocèse d'Oran, fonction qu'il remplira de 1972 à 1981, Mgr Teissier fait le choix de l'Algérie et d'une l'Église au service du peuple algérien à travers l'engagement inlassable, passionné et discret mais combien efficace et concret se traduisant par les nombreuses œuvres sociales soulageant ainsi le peuple algérien dans ses difficultés quotidiennes. 

Mgr Teissier vit ses premières années algériennes en témoin de premier plan du travail douloureux d'un pays en mutation depuis les premières heures de l'indépendance, des turbulences internes, des intrigues politico-militaires qui pousseront un peuple désenchanté, désœuvré et désespéré à s'accrocher aux chimères qui le pousseront dans les griffes du monstre intégriste.

C'est la sombre décennie des années 90, troisième acte de la tragédie algérienne, qui restera l'épreuve la plus dramatique pour Mgr Teissier.

A peine nommé Archevêque d'Alger, il est le témoin effaré des troubles d'octobre 1988 qui, hélas il le pressent, ne sont que les prémices d'une tragédie à venir.  Alors que l'Algérie bascule dans la violence intégriste et sombre dans la guerre civile, Mgr Teissier, malgré les menaces et les risques,  refuse de quitter le pays aux heures les plus sanglantes. Solidaire du peuple algérien dont il n'a jamais douté de l'amitié et la sincérité, il réitère sa conviction qu'en Algérie, dans la tragédie quotidienne le sang des chrétiens et des musulmans n'en font qu'un : pour preuve le martyre commun et le destin tragique partagé entre Mgr Claverie et son chauffeur Mohamed.

Il clame sans ambiguïté sa compassion pour les civils algériens et fait écho au Card. Duval dans sa certitude que "l'Église d'Algérie est celle de la rencontre, témoin caché de la présence de Dieu". Se refusant de tomber dans l'amalgame facile et tentateur consistant à confondre le peuple algérien dans sa totalité avec les hordes extrémistes qui sèment la terreur et dont les premières victimes sont les civils algériens eux-mêmes, il plaide pour la réconciliation du peuple algérien et exhorte les différents partis à essayer la voie de la paix .

Alors que la guerre fratricide se joue à huis-clos, la mission de Mgr Teissier et à travers lui de l'Église d'Algérie est claire, sans équivoque: accompagner le peuple algérien dans ce moment dramatique de son histoire, résolue à poursuivre sa mission faite de vie, de témoignage et d'amour par fidélité à la vocation de l'Église Universelle.

A la racine de cette vocation, une certitude: le peuple algérien est à même , à l'heure de l'épreuve, "de reconnaître, chez les chrétiens, cette humanité commune" qui fait que tous les hommes soient frères. D'où l'absolue nécessité de vivre la présence évangélique durant la crise et non après, dans la tourmente et non après.


Le peuple algérien reconnaîtra les siens. Car en définitive « l'Église n'a pas choisi d'être étrangère, mais algérienne» et vivre l'Algérie dans ses heures les plus tragiques n'est autre qu'une " certaine manière de mettre en relation" chaque bout de vie quotidienne aux épisodes de l'Évangile, "qui fait ressortir le sens spirituel de ce qui est vécu et transforme les situations en Parole et en appel de Dieu". 

Il n'a de cesse de traduire sa fidélité en liant sa vie à celle de l'Algérie en communion avec le peuple algérien mis à l'épreuve et meurtri dans sa chair et celle de ses enfants, un peuple, dont, en contrepartie, le soutien et la solidarité n'ont jamais fait défaut et notamment dans les moments les plus dramatiques. Un peuple authentique, qui à travers la douleur, a su apprendre la nécessité de  « respecter la vie et la prière de l'autre pour construire une humanité solidaire». 

Un livre à lire pour comprendre comment, à travers la rencontre et par la présence, même discrète, même fragilisée, mais toujours passionnée, engagée, curieuse de l'altérité, riche d'amitié et mue par la préoccupation sincère pour le destin de l'Autre, l'Église porte témoignage et inspire respect et reconnaissance

 

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2012/08/03/24826425.html

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 00:05

http://www.decitre.fr/gi/26/9782356310026FS.gif

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Un texte toujours actuel:

4 novembre 2010

La Fédération Protestante de France vient d’inciter les Églises à réfléchir sur leur relation au judaïsme et pourquoi pas aussi inciter les Églises à réfléchir sur leur relation à l’islam ?

 

Réflexion Église - islam

 

invitation à signer

 

La Fédération Protestante de France
vient d’inciter les Églises à réfléchir
sur leur relation au judaïsme

et pourquoi pas aussi inciter les Églises
à réfléchir
sur leur relation à l’islam ?

 

Roger Parmentier

 

4 novembre 2010

Si les juifs sont nos « Pères », les musulmans ne sont-ils pas nos « Fils » ? Ne devons-nous pas honorer les uns, les respecter et leur manifester notre reconnaissance émue pour avoir traversé de si grandes épreuves et pour le patrimoine qu’ils nous ont transmis, de valeur inégale, et quelles que soient les erreurs et les fautes qu’ils ont pu commettre (qui n’en commet pas ?) et dont les conséquences apparaissent au cours des ans, nous souvenant qu’on ne choisit pas ses parents ?

Et si les Musulmans sont nos « Fils », ne devons-nous pas honorer pareillement ces autres, les respecter et leur manifester notre compréhension émue et notre solidarité pour s’être efforcés, malgré nos erreurs et nos fautes, d’accueillir et de tenter de faire fructifier ce qu’ils estimaient le meilleur de nos patrimoines, mais hélas aussi d’avoir subi l’influence de nos folies et de nos crimes ?

Les deux « réflexions » sont à mener conjointement. D’autant qu’elles pourraient s’éclairer mutuellement d’autant qu’il s’agit d’une Histoire commune.

La réflexion sur notre relation à l’Islam et aux musulmans est d’autant plus nécessaire et urgente que nous héritons d’une situation gravement déséquilibrée dans nos Églises : autant le judaïsme est pris en considération dans nos Églises (parfois même au détriment de l’Évangile de Jésus) autant l’islam est ignoré, suspecté, dévalorisé...

Les textes fondateurs du judaïsme ont été joints au Nouveau Testament pour former notre une Bible (le concept de la « Parole de Dieu » ayant permis de les traiter sur un pied d’égalité avec les Évangiles), l’enseignement de l’hébreu et du judaïsme ancien, l’hypertrophie de la place de l’Ancien Testament dans les prédications et les études bibliques paroissiales, surtout dans les Églises de tradition calviniste (consciemment ou non), notre piété juive, car formatée par le chant des Psaumes longtemps en situation de monopole, et bien d’autres éléments semblables, tout cela pèse d’un poids considérable en faveur du judaïsme, tout cela renforcé par les abominations du nazisme, conduisant aussi généralement, au moins pour un temps, à un philo-sionisme protestant.

Par contre le Coran et l’islam ne sont guère étudiés dans les facultés de théologie et dans les paroisses, ni l’histoire des musulmans depuis l’origine, les mauvais traitements qui leur ont été infligés par nos christianismes provoquent un retour des actions analogues, tout cela aggravé, en des temps récents, dans les luttes des décolonisations et pour l’indépendance des peuples musulmans, et l’indignation grandissante des musulmans (et spécialement des « islamistes ») devant l’injustice commise envers les Palestiniens et la ville de Jérusalem en particulier...

Tout cela n’a pas favorisé une approche respectueuse et apaisée de l’islam, une ouverture de cœur et d’esprit à l’égard des musulmans. L’urgence de la situation internationale dans ce domaine devrait décider la Fédération Protestante de France à encourager une réflexion de nos Églises sur leur relation (inexistante) à l’islam et au monde arabo-musulman ? Il se pourrait aussi que l’étude respectueuse et critique de l’islam et de l’histoire des musulmans puisse contribuer à notre réflexion théologique, à l’étude respectueuse et critique de nos christianismes et des judaïsmes d’autrefois et d’aujourd’hui.
Ces études pourraient contribuer à la recherche de compréhension et d’entente, d’accord spirituel, même avec ceux qui se croient (ou que l’on croit) adversaires, comme Jésus nous l’a demandé (Évangile selon Matthieu 5.25-26).

Nous pourrions nous demander :
- Pourquoi a-t-il fallu que naisse l’islam ?
- Qu'est-ce qui a poussé les musulmans, bien qu’ayant accueilli une grande part de nos héritages juifs et chrétiens, à en refuser une partie avec indignation et à inventer une voie partiellement nouvelle ?
- Si nos christianismes avaient été de meilleure qualité, plus authentiques, l’islam serait-il né ?
- Le dialogue respectueux avec nos frères-fils musulmans peut-il et doit-il d’urgence être entrepris, pas seulement dans un premier temps en évitant les « sujets qui fâchent », mais en arriver à nous entretenir des « sujets qui fâchent » sans se fâcher.

P.S. Il faut le répéter : il y a urgence. La douleur et l’indignation d’un grand nombre de musulmans est telle que la planète est à feu et à sang, que le pire nous attend vraisemblablement, et que nous devons agir et penser conformément à l’Évangile de Jésus.

 

http://protestantsdanslaville.org/roger-parmentier-articles/R39.htm

 

Envoyer les signatures au pasteur Roger Parmentier

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 01:07

IslamophobieLes participants au séminaire national sur "Le phénomène de l’islamophobie dans la réalité politique mondiale", clôturé lundi à l’université de Guelma, ont appelé à la poursuite des efforts pour un dialogue interculturel et interconfessionnel.


Les intervenants, venus de dix universités du pays, ont également préconisé, au terme de deux jours de travaux, la création d’un organisme islamique qui prendrait en charge la production et la diffusion sur les chaînes satellitaires et le réseau Internet, de programmes et de documentaires présentant la véritable image de l’islam aux autres peuples.

Ils ont invité les médias occidentaux à adhérer au code déontologique international fondé sur le respect du droit et des chartes internationales, avant d’appeler les intellectuels et les journalistes musulmans résidant dans les pays occidentaux à intégrer la vie publique de leur pays d’accueil et à participer aux débats qui y sont engagés pour défendre l’image de l’islam.

Ils ont également invité les conseillers médiatiques et culturels des ambassades musulmanes à jouer un rôle plus efficace afin de corriger les clichés véhiculés en Occident contre l’islam et les musulmans.

Les recommandations ont appelé les acteurs de la société civile des pays musulmans à ouvrir des canaux de dialogue avec les intellectuels et les faiseurs d’opinion dans les pays occidentaux.

Les communications de la seconde journée du séminaire ont plaidé pour un dialogue "constructif", à même de dissiper l’image négative de l’islam aux yeux de l’opinion publique occidentale, comme en attestent, selon les intervenants, les sondages d’opinion réalisées en Europe.

Intitulant son intervention "dialectique de l’islamophobie et du dialogue des civilisations", M. Mechri Morsi, de l’université de Chlef, a fustigé l’attitude de certaines parties, dans les pays occidentaux, consistant, sous prétexte de comportements égarés et isolés de certains musulmans, à mener des campagnes médiatiques dénaturant le véritable message de la religion musulmane.

Il a présenté une lecture du développement des relations internationales après la guerre froide et les évènements du 11 septembre 2001 qui, selon lui, ont ouvert "une nouvelle ère pour le libre flux des idées et des marchandises menaçant la diversité culturelle dans le monde".

Le séminaire organisé par le département des sciences politiques, marqué par la présentation d’une vingtaine de communications, a réuni des intervenants des universités d’Alger, de Boumerdès, de Tlemcen, de Chlef, de Constantine, de Batna, de Annaba, de Skikda et de Jijel

 

http://www.radioalgerie.dz/fr/index.php?option=com_content&view=article&id=3397:appel-a-guelma-pour-la-promotion-du-dialogue-interculturel-et-interconfessionnel&catid=85:actualite-culturelle&Itemid=201

 

 

_________________________________________________________________

 

 

 

http://www.radioalgerie.dz/fr/images/stories/Islamophobie.jpg

http://www.radioalgerie.dz/fr

 

Pourquoi l'Islamophobie aujourd'hui ?

 

J'accuse les Médias d'être à l'origine de

la chasse aux sorcières musulmanes.

 

Voici pourquoi l'islamophobie

est notre ennemie.

 

Par eva R-sistons

 

 

 

 

 

Le débat sur la laïcité, quoiqu'on en dise, n'a qu'un but: Fustiger l'Islam, les Musulmans, les Arabes; Calvi-Krettly, qui se sert du journalisme pour en réalité défendre son clocher sioniste (avec tout ce que cela implique d'esprit partisan et de rejet des Musulmans), ne manque pas une occasion d'attaquer d'une façon ou d'une autre l'Islam ou les Arabes.

 

Il  ne s'agit pas de stigmatiser les Musulmans, jure Coppé (promoteur des débats sur la laïcité), mais chacun sait qu'au final, les projecteurs seront toujours braqués sur la même cible. Pour être justes, il faudrait dénoncer TOUS les intégrismes: Chrétien,  juif, musulman. Il n'en est rien. Un seul adversaire, car ce que l'Occcident judéo-chrétien prépare, c'est le choc des civilisations qui culminera avec une guerre planétaire contre l'Islam, ennemi juré des Anglo-Saxons et des Israéliens parce qu'éthique, lui, refusant de se prosterner devant le Veau d'Or, rejetant le matérialisme, et partisan d'une finance morale ne cédant pas aux sirènes de la spéculation et du profit à tous prix, même humains. 

 

Sur sa route de domination planétaire, le Nouvel Ordre Mondial anglo-saxon a plusieurs adversaires : D'abord des pays non-alignés comme la Chine, la Russie ou le Vénézuela, que dans un premier temps il encercle pour le moment venu, plus tard, mieux les attaquer.  Ensuite, un Système, une idéologie, une religion: L'Islam. Pour le détruire, il faut éliminer ses fidèles, ou les soumettre, de gré (conversion, les missionnaires américains implantés partout, même au Maghreb, s'y emploient avec un zèle hautement suspect) ou de force.

 

Cet Ordre inique, le NOM, a terrassé le Système communiste, désormais il s'en prend aux tenants de l'Islam. Voici deux ans environ, j'avais osé écrire sur mon blog R-sistons.actu, un article intitulé : "Après l'étoile jaune, voici l'étoile verte". Je sentais monter l'Islamophobie. Aujourd'hui, elle fait la Une, mais alors que les citoyens juifs ont un mot - l'antisémitisme - pour dénoncer le racisme à leur égard, les Médias occupés par les amis du CRIF répugnent à utiliser celui qui convient pour les Musulmans, l'Islamophobie. N'y aurait-il donc qu'un seul racisme,  qu'une stigmatisation ? Les autres seraient-ils tolérables ? 

 

Disons les choses comme elles se passent réellement : Pour détourner la colère sociale des citoyens spoliés par le Capitalisme devenu financier et mondialisé, on a alternativement brandi le Mac Carthysme envers les communistes, et l'antisémitisme qui a dérivé vers les progroms anti-Juifs. L'essentiel, c'est de trouver des boucs-émissaires, des exutoires pour les âmes perdues et déboussolées.  Cela a très bien fonctionné, avec au final la chute du communisme (en particulier via un Vatican plus préoccupé du temporel que du spirituel), et la mise en place des camps de la mort afin d' exterminer les Juifs, les Tsiganes, les handicapés mentaux, les homosexuels, etc, bref tous ceux qui dérangeaient. Et soi-dit en passant pour, aussi, susciter l'élan d'une partie de l'ONU en faveur d'une terre où se retrouveraient les rescapés juifs. Là, on faisait d'une pierre deux coups: On désignait à la vindicte publique les citoyens Juifs, afin que les victimes de la crise, et du capitalisme, s'en prennent à eux plutôt qu'aux vrais auteurs de leurs malheurs, tout en Haut (les Rockefeller, les Rothschild, les Bush etc). Et on instaurait un foyer juif en terre musulmane riche en pétrole. Du beau travail ! Car ce foyer-là devait ensuite servir de relais aux ambitions planétaires de domination des Anglo-Saxons. De tête de pont pour contrôler toute la région...

 

En attendant d'attaquer les pays non-alignés, les architectes du Nouvel Ordre Mondial doivent se défaire de leur ennemi "idéologique", éthique, lui, insensible, du fait de sa religion et de sa Loi (la Charia), aux sirènes de l'Argent-Roi et du matérialisme. Je parle de l'opinion arabe, évidemment pas de ses dirigeants corrompus par le pétrole et par l'Occident.

 

Le meilleur allié de l'Occident, c'est la Presse. Fidèle relais de ses diktats, fidèle relais du Nouvel Ordre Mondial. Du beau boulot, là aussi: Conditionnement quotidien contre les Musulmans. Feutré, insidieux, subliminal même, et ravageur. Après avoir été flouées par Zorro-Sarkozy, des victimes du capitalisme se sont trouvées un Sauveur, ou plutôt une "sauveuse", Marine Le Pen. Le FN recrute. Nouveau mirage ! Ceux qui y ont cru se sont cassés la figure dans les villes conquises par lui: Vite rendues aux partis traditionnels ! Quoiqu'il en soit, Marine le Pen a trouvé une cause pour attirer à elle tous les déçus de l'Union pour la Majorité (anti)Populaire, et les victimes du capitalisme financier assassin : l'Islam ! Quand on s'est en réalité spécialisé dans l'anti-social, et qu'on ne peut le dire à tous ceux qui cherchent la justice sociale, on brandit une menace rassembleuse : L'Etranger, un étranger qui aujourd'hui n'est plus Juif (Marine Le Pen veut le pouvoir, elle, et ses ambitions impliquent qu'elle doive ménager les sympathisants du CRIF qui occupent aujourd'hui la France), mais Musulman. Qu'importe la ficelle, du moment qu'elle fonctionne. Et grâce aux Médias, la ficelle est énorme !

 

La preuve ? La LCP annonce pour le 5 avril un "Pourquoi l'Islam provoque-t-il autant de crispation ?", un sujet qui devrait plaire à tous les  Elkabbach soucieux de fustiger encore et toujours cette Religion, et un sujet qui cristallisera toutes les peurs, les angoisses, les fantasmes des déboussolés en tous genres.  Bien dans l'air du temps, en tous cas, et qui montre que le débat sur la laïcité est, par avance, réduit au débat sur l'Islam.

 

Et que dire de FR2, chaîne quotidiennement servie par les amis du CRIF, non plus seulement de désinformation et de propagande, mais maintenant principal vecteur, avec Calvi-Krettly, de la stigmatisation des Musulmans, de l'Islam, des Arabes. J'accuse cette Chaîne d'inciter au racisme et à la haine (et donc aux futurs chocs de civilisations), sans cesse, en toutes occasions, sous les prétextes les plus divers, et sinon franchement, au moins indirectement, sournoisement... et hypocritement ! Par exemple, ce 2 avril Delahousse, au 13 h 15, ne manque pas l'occasion de braquer le projecteur de son Journal sur un Pasteur évangélique extrémiste qui provoque les Musulmans en brûlant un Coran, ceci afin de marteler dans la tête des Français que l'Islam  est "dangereux et violent". Deux mots prononcés volontairement pour qu'en définitive ce qui aurait dû être une dénonciation de ce pasteur fou, tourne à l'attaque de l'Islam ! Car ce que les télespectateurs vont retenir de l'information, c'est que l'Islam est "dangereux et violent". Et voilà comment on fabrique des électeurs du FN, des Identitaires si amoureux de la France qu'ils en oublient ses valeurs fondamentales, républicaines (Liberté, Egalité, Fraternité), et puis des racistes, de futurs chasseurs de Musulmans ou des soldats pour les croisades guerrières  juteuses pour les Marchands d'armes, les Multinationales du Pétrole ou de la Reconstruction, et surtout pour les tenants du Nouvel Ordre Mondial qui, eux, sont les VRAIS adversaires des citoyens. 

 

Autant dire que les racistes en tous genres se trompent d'adversaires : Au lieu de cibler leurs vrais ennemis, tout en Haut, ils s'en prennent à de nouveaux boucs-émissaires, ceux-là mêmes qui, justement, sont des fidèles d'une religion éthique, solidaire, tolérante, de paix. Et cela je le sais parce que j'ai eu la curiosité et l'honnêteté intellectuelle que peu ont, de découvrir ce qu'on présentait comme "violent, dangereux" : Le Coran. Dans ce livre, j'ai trouvé la tolérance (l'Islam est la seule religion qui reconnaisse les Prophètes juifs ou chrétiens), le sens de la solidarité (envers les pauvres notamment), l'amour de la paix, l'éthique: Le Djihad est contre ses mauvais penchants, et la guerre doit être défensive, pas de conquête comme celle de la Torah. Quant à la Finance islamique, tous ceux qui ont le souci de l'éthique, de la rigueur, du bien commun  et de l'efficacité, la choisissent, elle est la plus sûre aujourd'hui.  Cela, les personnes avisées l'ont compris, mais aussi  hélas les financiers de la City ou de Wall-Street, uniquement appâtés par le profit maximum, à n'importe quel prix, quelles qu'en soient ses  conséquences. Ils savent que la Finance islamique est un rival gênant, pouvant en effet faire obstacle à leur désir de prédation totale.

 

Cet adversaire-là, le Nouvel Ordre Mondial a décidé de l'anéantir. Comment ? En conditionnant les âmes faibles, malléables, contre les Musulmans, et en les préparant jour après jour, via les Médias, le FN, ou des Sarkozy, à accepter ensuite le choc de civilisations puis les guerres impériales qui, elles, achèveront de détruire leur vie : Non seulement en les appauvrissant et en les asservissant, mais même en les sacrifiant dans des guerres nucléaires effroyables.

 

Citoyens, réveillez-vous. Vos VRAIS ennemis ne sont pas là où le Nouvel Ordre Mondial criminel vous le fait croire, via ses relais, les Médias.

 

Al Quaïda est la créature de la CIA, les terroristes islamistes (selon un spécialiste français de la lutte anti-terroriste) sont deux mille dans le monde, pas de quoi vous effrayer, les Arabes ne vous prennent pas votre pain (ils acceptent les tâches les plus ingrates dont vous ne voulez plus), et leur religion, l'Islam, est belle, poétique, simple, tolérante, et de paix. Tout le reste est propagande du Nouvel Ordre Mondial anglo-saxon, ennemi de vos vies, lui.

 

Et si les Musulmans invoquent Dieu dans la rue, c'est qu'ils n'ont pas de lieu où le faire, contrairement aux Chrétiens et aux Juifs qui eux, ont Eglises et Synagogues.  D'ailleurs, entre nous, quel mal y-a-t-il à adorer son Dieu cinq fois par jour ? Cette fidélité, cette constance, cette foi, méritent le respect. N'était-ce pas Malraux qui disait : "Le 20 e siècle sera spirituel, ou il ne sera pas" ?

 

Il se pourrait bien que le 21 e siècle signe la fin de l'humanité. Parce qu'au lieu de mener une vie simple, solidaire, fraternelle, et de respecter leur Créateur, les citoyens, aujourd'hui, se tournent vers les fausses idoles modernes, et surtout l'Argent. Alors, lorsque les Musulmans se prosternent devant Dieu cinq fois par jour au lieu de s'aplatir devant le Veau d'or,  n'y puisez pas une source d'irritation. Mais de respect.

 

Le respect, la communion fraternelle, la coopération, le Bien commun, mènent plus sûrement au Bonheur que tous les chocs de civilisation orchestrés pour l'établissement  du Nouvel Ordre Mondial anglo-saxon ennemi des peuples, vraiment ennemi, lui.

 

Comme je l'ai si souvent dit sur ce blog de combat pour un monde plus juste, plus fraternel, nous ne pourrons vaincre le Nouvel Ordre Mondial totalitaire et génocidaire qu'en étant tous unis. Païens, Chrétiens, Juifs, Musulmans, etc. Et c'est parce que cette union, réellement dangereuse pour eux, sera notre seule chance de salut, que les tenants du Nouvel Ordre Mondial cherchent par tous les moyens à nous diviser. Ne faisons pas leur jeu !

 

Lorsqu'on l'aura compris, on aura fait la moitié du chemin vers la victoire contre le Nouvel Ordre Mondial qui veut nous anéantir parce que, par notre nombre, nous le gênons : Trop de pollution, pas assez de ressources, trop d'habitants sur terre. Et des habitants de plus en plus conscients de leurs vrais intérêts. 

 

Seule la fraternité universelle viendra à bout des politiques les plus inhumaines. Pas l'Islamophobie, n'en déplaise aux racistes !

 

eva R-sistons à l'Islamophobie au service des intérêts militaro-financiers du Nouvel Ordre Mondial.  

 

http://r-sistons.over-blog.com


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TAGS : Islamophobie, Nouvel Ordre Mondial, Juifs, Chrétiens, Musulmans, Arabes, FR2, Calvi, Dessous des Cartes, J.L. Victor, LCP, Païens, guerres, chocs de civilisations, FN, UMP, Sarkozy, Marne Le Pen

 

 

Islamophobie en France: Pourquoi ? - Elle est notre ennemie (eva R-sistons)

 

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 00:29
Astérios Argyriou - Juifs, Chrétiens, Musulmans en dialogue

http://www.decitre.fr/livres/Juifs-Chretiens-Musulmans-en-dialogue.aspx/9782746823181

 

Le journaliste Stéphane Amar

 

Nous allons poursuivre dimanche prochain l'entretien que nous avions commencé avec Stéphane Amar lors de la précédente émission.

 

Nous parlerons donc à nouveau de son ouvrage intitulé "Les meilleurs ennemis du monde" (Editions Denoël), et comme je l'ai déjà dit ce livre est vraiment une bouffée d'oxygène pour ceux qui désespèrent d'une paix entre Israéliens et Palestiniens. La dernière fois, nous avons surtout parlé des relations entre Juifs et Arabes en Israël, entre Israéliens et Palestiniens, hier à Gaza, aujourd'hui à Jérusalem ou en Cisjordanie ;  et nous allons élargir la réflexion en parlant aussi des relations entre Juifs et Musulmans en dehors de la Terre Sainte, et en voyant des exemples de dialogues absolument surprenants, qu'ils soient menés sur un plan religieux ou autre.

 

Parmi les questions que je poserai à Stéphane Amar :- Israël vient de vivre des moments tragiques avec le terrible incendie sur le mont Carmel qui a révélé aussi, hélas, la terrible impréparation du pays face à de tels évènements. Or en examinant les réactions d'amis israéliens, j'ai été frappé d'entendre deux types de discours très différents : d'une part, certains ont souligné que plusieurs pays musulmans voisins, avaient envoyé de l'aide pour combattre l'incendie ; par contre, beaucoup d'autres ont tout de suite montré du doigt les Arabes du pays en disant que c'était un méga-attentat, et le fait est qu'il y a eu des départs de feu criminels aux environs de Jérusalem, même s'ils ont été rapidement traités : quelle est l'opinion dominante suite à ce drame ?

 

- Un des chapitres les plus surprenant du livre est celui consacré au Rabbin Frouman : ce Rabbin est assez incroyable, ce n'est pas un libéral gauchisant venu d'un pays Occidental, il est même tout à fait orthodoxe et en plus, il vit à Tekoa dans une implantation de Judée : et pourtant, il a eu plusieurs rencontres avec des dirigeants du Hamas, il a même rencontré le Cheikh Yassine à Gaza en 1997, alors qu'il venait d'être libéré par Israël : dans quelles circonstances ont eu lieu ces contacts ? Et que signifient ces échanges, alors que les dirigeants islamistes de Gaza rappellent sans arrêt leur souhait de détruire Israël, tandis que Frouman lui-même présente les implantations non pas comme un obstacle à la Paix, mais plutôt comme un atout, et n'est pas du tout en faveur d'un état palestinien ?-

 

Qui, au niveau du Rabbinat, soutient le dialogue interreligieux en Israël et dans le Monde ? En France ou aux Etats-Unis, on a l'impression que ce sont plutôt les Libéraux qui sont en pointe dans cette démarche, et les Orthodoxes plutôt contre. Comment se prononcent à ce sujet les partis politiques religieux, on a l'impression que les Sionistes partisans "du Grand Israël" ou les Séfarades du Shass ou les Ashkénazes sont tout à fait hostiles ?

 

- Le livre consacre un long chapitre au Cheikh Abd Ul Hadi Palazzi, qui dirige l'Institut Islamique de Rome. Alors c'est un personnage tout à fait étonnant, car il s'est fait le porte-parole d'un "sionisme musulman", ce qui semble tout à fait loufoque alors même que le Coran est quotidiennement invoqué dans le "Jihad" contre Israël, et cela dans les propagandes du Hezbollah libanais, du Hamas palestinien, d'Al-Qaïda et même de tous les partis politiques arabes de tendance salafiste. Qui est-il d'abord ? Quelle est son audience réelle, j'avais l'impression qu' il n'était pas du tout représentatif ? Mais surtout sur quoi repose son argumentation ?

 

- Votre ouvrage livre évoque aussi de personnages historiques, comme Haïm Weizmann grande figure du mouvement sioniste au moment de la déclaration  Balfour, et Fayçal Ibn Hussein le chef du Mouvement national arabe, qui devait chasser les Ottomans de la région et devenir le premier Roi de Transjordanie : ils ont signé un accord incroyable en 1919, prévoyant le partage de la Palestine de l'époque en deux états, juif et arabe ... et pourtant, presque un siècle après, rien n'est encore réglé. Alors pourquoi ? Pourquoi si vite, dans les années 20 et 30, le nationalisme arabe va-t-il s'opposer si violemment au Sionisme - même s' il y a eu des intellectuels palestiniens, syriens, libanais favorables à un accord ?


J'espère que vous serez nombreux à suivre la deuxième partie de cet entretien passionnant !

 

http://www.juif.org/blogs/31444,juifs-et-musulmans-des-pistes-pour-le-dialogue-stephane-amar-sera.php

Juifs et Musulmans : des pistes pour le dialogue. Stéphane Amar sera mon invité le 30 janvier

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 06:54

Le dialogue des cultures, quel sort après Gaza

Le dialogue des cultures bat de l’aile. Le bombardement de Gaza et la mort de centaines d’enfants et de civils palestiniens font peser le doute sur ses vertus. Après tout, un tel dialogue n’est pas censé opérer uniquement dans des congrès aseptisés, loin des lieux des conflits. Sa vocation est de substituer le respect de l’autre et son écoute aux armes brandies sur les champs de bataille. Les bonnes volontés n’auront pas eu raison cependant de celles-ci qui obéissent à d’autres motivations.

Il n’est pas question ici de remettre radicalement en cause un tel dialogue, ce serait jeter l’enfant avec l’eau du bain. Il n’en demeure pas moins urgent de le repenser en vue d’en faire un instrument de paix et du moins d’en faire usage avec lucidité.  La décolonisation avait imposé le politique et l’économique comme objets de négociation. De nos jours c’est le culturel qui est mis en avant comme objet de dialogue, l’économique relevant d’un registre qui semble plus technique. Un tel déplacement n’est pas aussi innocent qu’il paraît.
 
Le dialogue des cultures produit en effet une impression réconfortante d’égalité entre des nations dont chacune aurait sa personnalité culturelle bien à elle. On n’a plus affaire, dans un tel schéma, à des économies inégalement développées, et encore moins dépendantes au sein d’une économie mondiale hiérarchisée, mais à des cultures et civilisations en pleine possession de leur destin et responsables de leurs actes. Privilégier l’aspect culturel dans le dialogue et in fine l’identitaire, revient à mettre en avant la spécificité des nations les unes par rapport aux autres et à souligner leur différence de nature. La dynamique de la division internationale du travail se retrouve dès lors gommée. Tout acte rebelle envers les grandes puissances « démocratiques », est traité comme produit d’une culture donnée, sans que les liens de celle-ci avec l’environnement international soient pris en considération. Autrement dit, on confine un pays et une culture dans une prétendue spécificité dont ils auront à répondre.
 
 
On réussit, par un tour de passe-passe, à produire une image inversée de l’ordre réel existant. C’est l’aire du tiers-monde économiquement handicapée qui devient impérialiste en raison de sa culture belliqueuse. Le barbare moderne est du même coup inventé et met en danger la modernité démocratique de l’occident pacifique ! Nous sommes loin de la problématique de l’échange inégal, David s’est métamorphosé par magie en Goliath.
 
On décrète ainsi une différence fondamentale pour mieux faire l’éloge de l’occident. On passe sous silence le fait que ces sociétés « culturellement visibles », sont le produit de l’occident, qu’elles sont le produit de sa rationalité et les victimes de sa cupidité. On oublie qu’elles ont perdu depuis longtemps leur virginité, leurs spécificités qui en faisaient des modèles réellement différents de l’occidental. On les déclare victimes de leurs propres cultures pensées comme rétrogrades et conservatrices. L’histoire s’en retrouve reniée.
 
 
L’occident des droits de l’homme se donne bonne conscience. Les images de la faim et de la mort n’ont rien à voir avec sa civilisation. Les enfants tombés sous les bombes à Gaza relèvent d’un fait culturel nommé Hamas, qui est l’expression d’une religion violente et hermétique à la démocratie. L’islam est pointé du doigt comme religion du voile et du terrorisme. Nulle part les questions de fond sur les intérêts économiques en présence, sur la place des multinationales, sur le complexe militaro-industriel américain, sur le capitalisme tout court, ne sont soulevées à ce sujet. Dans le meilleur des cas, on discute des bons musulmans ouverts à la modernité, et des autres dignes de tous les châtiments. Le capitalisme fait bon usage de son libéralisme et de sa démocratie.
 
 
D’où l’urgence pour les militants du dialogue des cultures de le recadrer, de le repenser, de le ramener à son contexte. Le dialogue des religions est certes une excellente initiative pour mieux se connaître, mais peut-il résoudre autre chose en dehors de lui-même. Il ne peut en tout cas remplacer la négociation sur le plan économique et la prise en compte des dégâts que la suprématie capitaliste a causés.
 
On infantilise des sociétés, on les éconduit en dehors de la modernité en interpellant en elles le religieux quand elles attendent qu’on leur parle des problèmes réels, liés à l’émigration et au développement. Le dialogue des cultures dont l’objectif déclaré est de démentir la thèse du choc des civilisations, finit en quelque sorte par en être l’otage en campant dans le champ culturel. Sa mission est certes de communiquer autour des valeurs que les cultures ont en partage, mais il se doit de mettre le doigt sur la source des problèmes qui est l’inégalité entre les nations. Il se doit de dénoncer les abus et non pas de caresser dans le sens du poil les puissants en vue d’éviter des ruptures. Celles-ci sont là qui menacent d’éclater au grand jour si le statu quo actuel n’est pas remis en question.
 
Le dialogue des cultures qui doit se nourrir d’humanisme et de réalisme, n’a d’intérêt qu’en militant en faveur d’une négociation réelle et fructueuse dans l’intérêt des sociétés en voie de développement. Son contenu doit être politique et économique.
 
Mohammed Ennaji
http://www.yawatani.com/politique-internationale/le-dialogue-des-cultures-quel-sort-apres-gaza.html
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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 02:48
ASSOCIATED PRESS

 

 

 

Les responsables religieux juifs et musulmans d'Europe ont inauguré lundi le premier rassemblement européen des deux communautés.

 

Ils se sont rencontrés à Bruxelles afin de discuter d'une meilleure coopération entre eux.

 

 

http://www.juif.org/societe-israel/142012,premier-rassemblement-europeen-intercommunautaire.php

 

Premier rassemblement européen intercommunautaire

 

 

ASSOCIATED PRESS


Les responsables religieux juifs et musulmans d'Europe ont inauguré lundi le premier rassemblement européen des deux communautés. Ils se sont rencontrés à Bruxelles afin de discuter d'une meilleure coopération entre eux.


Plus de cinquante représentants des communautés juives et musulmanes d'Europe se sont rencontrés lundi à Bruxelles.  La réunion a été organisée à l'initiative de la Fondation pour la compréhension éthique (Fundation For Ethnic Understanding, FFEU) , basée à New York, le Congrès Juif mondial et le Congrès Juif Européen. Une délégation a par ailleurs rencontré le président de l'Europe, Herman Van Rompuy, qui soutien l'initiative.

Les représentants ont également discuté d'une déclaration commune appellant à une coopération plus étroite entre les communautés. Dans celle ci ils affirmaient que les "deux communautés sont à même de pratiquer leur foi respective pleinement et sans entrave intrusive, discriminatoire ou injuste par les gouvernements."

Au cours du rassemblement, ils ont exhorté les projets de coopération visant à secourir les pauvres et les sans-abris de tous horizons afin de protéger les nouveaux immigrants qui sont menacés par la haine, la xénophobie. Cette coopération a également pour but de réunir de jeunes juifs et de jeunes musulmans dans des programmes particuliers pour une meilleure compréhension de chacun . Le communiqué dénonce aussi toute forme de violence ou de discrimination faite au nom d'une religion ou d'une idéologie.

Le rassemblement s'est conclu par "diner diplomatique" auquel ont assistés les ambassadeurs en poste à Bruxelles.  Selon le président de la FFEU et vice président du Congrès Juif Mondial, le rabbin Marc Shneier, c'est "un début prometteur".

"Nous avons commencé aujourd'hui un mouvement, qui je l'espère, se propagera dans toute l'Europe. La recette est simple: nos deux communautés doivent se concentrer davantage sur ce qui les unit et pas ce qui les sépare. Nous devons aussi retenir les radicaux au sein de nos propres rangs et s'assurer qu'ils ne prennent pas le dessus" a déclaré Marc Shneier.

Le président du Congrès Juif Européen, Moshé Kantor, a pour sa part ajouté "Je pense qu'il est très important que les juifs et les musulmans commencent à parler davantage entre eux, et non pas les uns sur les autres. Pointer l'autre du doigt et l'accuser de tout le malheur du monde peut être commode, mais ce n'est pas la bonne façon de faire - et contre productif.  Comment les nations européennes peuvent-elles coexister alors que leurs citoyens ne peuvent pas partager un même quartier? Nous devons commencer au plus petit niveau pour réussir à grande échelle. Il faut que nous prêtions attention à tous les niveaux de l'intolérance, de la xénophobie et de la haine."

En marge de ce rassemblement, M. Kantor a rencontré personnellement le président européen. Il a discuté avec M. Van Rompuy des nombreux sujets le préoccupant, particulièrement de la situation des juifs dans certaines villes. Rappelons qu'à Malmo, les juifs sont chassés du village. En réaction aux propos antisémites récemment tenus par des responsables européens, M. Kantor a souligné la nécessité de créer des lois au niveau européen afin de sanctionner les propos racistes ou antisémites.

Les représentants sont venus de Grande Bretagne, de France, d'Autriche, d'Allemagne, de Belgique, d'Italie, des Pays Bas, de Suisse et des Etats Unis. La rencontre a duré une journée.

G.I.N avec Agences
http://www.guysen.com/article_Premier-rassemblement-europeen-intercommunautaire_14690.html

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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 19:03

dimanche 21 novembre 2010

Eduquer au dialogue des civilisations

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L'homme, ce sont les autres
(Proverbe africain)

 

Cité par Joseph Ki-Zerbo et Lucien Morin. Congrès mondial des sciences de l'éducation en juillet 1981 sur le thème "L'école et ses valeurs". Dans le cadre de ce Congrès fut organisé un Forum international sur le thème "Pour un dialogue des civilisations". A ce forum ont participé: Roger Garaudy, directeur de l'Institut pour le dialogue des civilisations à Paris; Mohammed Bedjaoui, ambassadeur permanent de l'Algérie aux Nations-Unies; Helder camara, Archevêque de Récife; Joseph Di-Zerbo, historien de Haute-Volta, conseiller auprès de l'UNESCO; Aurelio Peccei, président-fondateur du Club de Rome; Han Suyin, écrivain de Chine. Leurs interventions au forum sont reproduites dans un livre, "Eduquer au dialogue des civilisations", paru en 1983 aux Editions du Sphinx au Québec (ISBN 2-920123-04-1).

 

Le livre comporte une introduction au débat de Lucien Morin, professeur à l'Universite du Québec à Trois Rivières

 


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Présentation

  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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