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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 21:12



http://interfaith-encounter.org

Religions,
au lieu d'être la cause des problèmes,
elles peuvent être la solution

Promouvoir la paix

Rencontre Juifs-Musulmans



Adama Interfaith Encounter 
  Heart and Soul Broadcast on BBC
  

CLICK HERE TO LISTEN to the BBC World Service program and learn how the process of IEA groups transforms the attitudes of its participants.

Please note:  This program is the property of Heart and Soul at the BBC World Service and is re-broadcast on this website for personal use only. 


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
 

Click below to watch our short documentary about a real-time interfaith encounter between a Jewish and Muslim neighboring community:
Galilee Jewish community of Karmiel and Muslim community of Majd el-Krum

CLICK HERE
 

Our Vision
The Interfaith Encounter Association is dedicated to promoting peace in the Middle East through interfaith dialogue and cross-cultural study.  We believe that, rather than being a cause of the problem, religion can and should be a source of the solution for conflicts that exist in the region and beyond.

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 19:57

 









Pour un dialogue
des civilisations

 

Par Roger Garaudy

Ethiopiques numéro spécial
revue socialiste de culture négro-africaine
70ème anniversaire du Président L. S. Senghor
novembre 1976

Différentes rencontres de civilisations se sont produites au cours de l’Histoire. Réfléchir sur elles nous permettra de mieux définir les conditions de possibilité d’une nouvelle rencontre, les moyens de la favoriser et l’enrichissement humain qu’on peut en attendre.

 

Les rencontres anciennes

 

Les deltas limoneux des grands fleuves, favorisant l’agriculture et la vie sédentaire, ont rapidement fourni de brillants foyers de civilisation qui se fécondèrent mutuellement par leur conjonction.
Ce fut le cas notamment pour les deltas du Nil, de l’Euphrate et du Tigre, puis pour ceux de l’Indus et du Gange et, enfin, pour le delta du Fleuve Jaune. Ces quatre berceaux de civilisation se lièrent rapidement entre eux.
On trouve sur les rives de la Méditerranée, entre le fleuve Oronte et les plateaux d’Anatolie, des affluents du Tigre et de l’Euphrate. Ainsi se dessina le « Fertile Croissant » où, très vite, se nouèrent des liens entre les civilisations de la Mésopotamie et celles du Nil.
La mer permit d’autre part, que s’établissent des rapports entre les civilisations de Mésopotamie et celles de la vallée de l’Indus.
De grands cheminements terrestres se dessinèrent il y a des millénaires : ce qui deviendra plus tard la route de la soie, le grand couloir des steppes, partant de la vallée de l’Ordos, passant au nord de l’Himalaya pour aboutir en Turquie, puis le long de la Méditerranée.
De grands cheminements maritimes jouèrent le même rôle : la route des moussons véhicula la civilisation chinoise à travers tout le Sud-Est asiatique. La forme d’un tambour de bronze datant de civilisations chinoises primitives se retrouve au Vietnam, à la période de Dong Son, et l’on peut suivre le même thème dans les Iles d’Indonésie. Témoignage de la continuité de ce rayonnement. Il existe encore une autre voie de diffusion des cultures de l’Asie : le détroit de Behring qui a permis à des peuples venus d’Asie, de Mongolie notamment, d’essaimer dans toute l’Amérique. Le passage commença sans doute il y a 20.000 ans, et il fallut à ces migrants 10.000 années pour atteindre la Terre de Feu.
Les travaux de Leakey, en Afrique, prouvent que l’homme existe depuis deux ou même trois millions d’années. Cet homme primitif possédait déjà des outils et bâtissait des tombeaux. Quel a été son cheminement ? Nous l’ignorons. Un « trou » de plusieurs millions d’années sépare cette époque de l’avènement de la civilisation égyptienne.
Retenons un premier fait : il n’y a pas de civilisation insulaire. La civilisation a, dès ses premiers pas, constitué un réseau de propagation universel.
Le temps des « grandes découvertes » de la « Renaissance », (toutes relatives, l’Amérique, on le sait, ayant été atteinte, bien avant Colomb, par les Vikings, sous Eric le Rouge, au XIIe siècle, et l’Asie étant explorée depuis longtemps par les Arabes) va marquer le commencement du colonialisme. Elles éclairciront néanmoins l’horizon de l’Europe. Désormais l’idée d’un « autre monde » va hanter l’esprit de ce qu’on commencera à appeler « l’ancien continent ».
Cette évocation, même très superficielle, des grandes rencontres de civilisations, permet déjà de situer l’histoire de l’Occident dans la perspective des millénaires : l’histoire de l’Occident, dont la trajectoire est en général tenue pour exemplaire et comme formant l’armature de toute l’histoire humaine, apparaît alors comme un bref intermède et se trouve relativisée.
Cette conception du passé et de son histoire (de l’histoire faite et de l’histoire écrite), pouvait difficilement émerger tant que chaque civilisation non-occidentale était étalonnée et située en fonction de la seule ligne du développement des sociétés occidentales, comme si aucune autre forme de relations avec la nature, avec les autres hommes, avec l’avenir, n’était possible en dehors de la démarche conceptuelle et techniciste de l’Europe, surtout depuis la Renaissance, c’est-à-dire depuis la naissance simultanée du capitalisme et du colonialisme, qui ont nié (quand ils ne les ont pas détruites) les autres cultures : celles de l’Asie, de l’Islam, de l’Afrique, de l’Amérique pré-hispanique.
Pour aider à cette prise de conscience de l’Unité de l’homme toujours en naissance et toujours en croissance dans son passé comme dans son avenir, un véritable « dialogue des civilisations » aiderait sans doute à vérifier les hypothèses de travail suivantes :
Toute explosion culturelle est précédée d’une implosion, c’est-à-dire d’une convergence, en un point privilégié, de multiples apports culturels. C’est ainsi que peuvent être démystifiés le « miracle grec » qui puise aux sources de l’Egypte, de l’Inde, de la Perse, et de tout le bassin méditerranéen ; ou la Renaissance européenne qui serait in intelligible sans les apports de l’expansion arabe, des invasions mongoles véhiculant des apports chinois, sans la redécouverte non seulement de la Grèce et de Rome mais de la Perse, et, plus tard, des civilisations amérindiennes.

 

La contingence des hégémonies

 

L’un des grands malheurs de l’histoire écrite, c’est d’avoir été écrite par les vainqueurs qui ont toujours voulu prouver que leur hégémonie était une nécessité historique, c’est-à-dire qu’elle découlait nécessairement de la supériorité de leur culture et de leur civilisation. Il en fut parfois ainsi, mais, le plus souvent, la supériorité technique et militaire n’impliquait pas nécessairement la supériorité de la culture et du projet humain porté par les vainqueurs. Les prodigieuses chevauchées et les victoires des empires des steppes furent des victoires du cavalier sur le fantassin ou de l’épée de fer sur l’épée de bronze. Le triomphe des Romains sur la Grèce fut une victoire de l’organisation militaire et de l’organisation tout court. La conquête des Portugais et des Espagnols détruisant les civilisations antérieures de l’Amérique est le fruit de leur seule brutalité et de leurs armes à feu. Les grandes invasions européennes de l’Afrique et de l’Asie ne furent pas moins destructrices de hautes valeurs humaines.
Une histoire totale ne peut être qu’une histoire des possibles humains, la recherche et la reconquête des dimensions perdues de l’homme à travers les occasions perdues de l’histoire. De ce point de vue, qui est celui de l’importance du projet humain conçu ou vécu à telle ou telle époque et du rôle qu’il continue à jouer dans notre propre vie actuelle, « l’Hymne ou soleil » d’Akhenaton, est infiniment plus précieux que toutes les batailles de Ramsès. La réforme d’Akhénaton est le type de l’un de ces possibles humains avortés dans les recherches de l’unité de l’homme. L’important est donc dé souligner qu’à chaque époque de l’histoire plusieurs possibilités étaient ouvertes et qu’une seule s’est réalisée. En un mot nous ne pouvons défataliser l’avenir que si nous défatalisons l’histoire.
Chaque grande œuvre de l’homme, du simple outil au code moral, du plan d’urbanisme à l’œuvre d’art ou au credo religieux, n’est jamais le simple reflet d’une réalité mais le modèle ou le projet d’un monde à transformer ou à créer, d’un ordre qui n’existe pas encore, une anticipation du futur. Lire l’histoire d’une manière qui ne soit pas positiviste (c’est-à-dire une histoire d’où l’homme serait absent), c’est déchiffrer ce projet humain cristallisé dans une œuvré d’homme. Cela nous conduit à poser ce quatrième principe :
Un projet de civilisation avorté peut avoir laissé sa trace dans une secte religieuse, dans une utopie, dans une révolte, dans une œuvre d’art sans postérité immédiate, et cristallisant pourtant en elle un projet de civilisation.
Savoir lire l’histoire, non comme une série de faits unidimensionnels liés par la fatalité d’un destin, mais au contraire comme une infinité de possibles fourmillants et bourgeonnants, et toujours témoins de l’émergence poétique de l’homme, de ses efforts prophétiques de création, c’est se poser des questions de ce genre : qu’aurait été une civilisation, inspirée dans tous ses, aspects (économiques, politiques, religieux, etc...) par l’esprit qui s’est cristallisé seulement dans une œuvre d’art ou dans une utopie qui n’ont pas eu d’avenir immédiat ?
Il s’agit de découvrir en chaque œuvre ce centre, le plus profond de l’homme, où science et poésie ne font qu’un, ne sont qu’un seul acte : l’acte de la création continuée de l’homme par l’homme, résolument orienté vers l’invention du futur.
Un véritable dialogue des civilisations n’est possible que si je considère l’autre homme et l’autre culture comme une partie de moi-même qui m’habite et me révèle ce qui me manque. Grâce à lui des dimensions perdues renaissent en moi, des émotions que l’on croyait englouties, des beautés et des émerveillements que nous croyions oubliés.
Par lui je découvre d’un même mouvement ce qui me manque et ce que je dois recevoir de l’autre, de toutes les autres cultures et civilisations, pour devenir un homme total.
Depuis des siècles, la civilisation dite occidentale, en plaçant au premier plan l’efficacité scientifique et technique et, en détruisant systématiquement les autres valeurs, a réussi à imposer sa suprématie au monde entier.
Aujourd’hui, cette conception unilatérale du développement suscite l’angoisse pour l’avenir même du monde, non seulement en raison des possibilités nucléaires de destruction de la planète qui risque de mettre fin à l’épopée humaine commencée il y a trois millions d’années, mais aussi en raison des risques de destruction de l’environnement, de pollution et d’épuisement des ressources naturelles, de manipulation et de conditionnement de l’homme, de désintégration du tissu social.
Autre motif de cette inquiétude : l’écart croissant entre les niveaux de vie des pays dits « développés » et des pays du Tiers-monde. Cet écart découle d’une conception unilatérale du développement : la croissance pour la croissance, sans finalité humaine.
Ainsi, les problèmes posés mettent en péril l’avenir même de la planète. A cet égard, le dialogue des civilisations est essentiellement la prise de conscience que les finalités, les valeurs et le sens de notre commune histoire, ne peuvent pas être définis à partir du seul « humanisme occidental ». Nous devons, répétons-le, perdre l’illusion que l’Occident a été et sera le seul centre d’initiatives historiques et de créations de valeur.
Nous ne résoudrons les problèmes dont nous portons la responsabilité que par une nouvelle rencontre et un dialogue avec les sagesses et les révoltes d’Asie, d’Afrique, d’Islam et d’Amérique latine. Ainsi seulement nous parviendrons à concevoir et à vivre des rapports nouveaux et plus riches entre l’homme et la nature, des rapports autres que techniques ou conquérants.
Nous pourrons alors établir entre les hommes des rapports qui ne soient ni individualistes, ni totalitaires mais communautaires, tout comme il importe qu’une communication s’établisse avec l’avenir et avec le divin sans qu’il s’agisse pour autant d’une simple extrapolation de la réalité actuelle, à la manière des futurologues positivistes américains du genre d’Herman Kahn. Dans cette voie positiviste, il n’y a que guerre préventive contre l’avenir et colonisation de l’avenir par le passé et le présent, alors que l’avenir est émergence poétique du nouveau et ouverture vers « l’Autre » et le « Tout Autre ».

 

Comment favoriser
la nouvelle rencontre ?

 

Aujourd’hui, l’essentiel est peut-être d’inverser les perspectives, de mettre fin à l’hégémonie de la culture occidentale et de tendre à réaliser une unité symphonique.
Nous avons évoqué les méthodes successives employées par l’Occident pour se développer en sous-développant le reste du monde. Le colonialisme n est pas mort.
Au delà d’échanges inégaux - de plus en plus difficiles à maintenir depuis la crise du pétrole et de l’ensemble des matières premières, qui ont provoqué une véritable révolte du Tiers-Monde -, si nous souhaitons connaître un développement constructif et non convulsif, il nous faut d’abord modifier un certain nombre de nos comportements économiques, politiques et culturels. Sur ce dernier point, des initiatives sont particulièrement nécessaires.
Ce que nous appelons pompeusement la science devrait s’appeler plus modestement la science « occidentale ». Un changement radical de perspectives est à opérer. Pas seulement une « réforme de l’enseignement », qui ne serait qu’une meilleure adaptation de l’enseignement pour atteindre les mêmes fins, mais une véritable « révolution culturelle », qui ne consiste pas à modifier les moyens, les méthodes, les structures, mais les finalités de l’éducation.
Pour opérer cette révolution culturelle, il faut que :
1) L’étude des civilisations non occidentales occupe dans les études une place au moins aussi importante que celle de la culture occidentale.
Je prends mon exemple personnel. Agrégé de philosophie, j’ai passé mes examens sans connaître un seul mot des philosophes de l’Inde, de la Chine et de l’Islam. La philosophie est comprise en Occident dans un sens profondément restrictif. On la considère comme une recherche purement intellectuelle et non comme une manière de vivre.
La remarque vaut aussi pour la littérature. L’homme « cultivé » ne peut se procurer, en France, une traduction complète du Ramayana qu’à la Bibliothèque Nationale et on ne dispose que depuis quelques mois d’une petite traduction du Gilgamesh, etc... En dehors des spécialistes, nous sommes d’une ignorance insondable pour tout ce qui se rapporte à la culture non occidentale.
2) Que l’esthétique occupe une place au moins aussi importante que l’enseignement des sciences et des techniques.
Une œuvre d’art doit être considérée non comme le reflet d’une réalité déjà existant mais comme le projet d’un monde à construire.
J’entends par enseignement esthétique non pas une théorie, une métaphysique du beau, totalement inutile, comme, d’ailleurs, toute métaphysique, mais, à la fois une pratique des arts et une réflexion sur l’acte créateur : peinture danse, architecture, sculpture musique, théâtre...
Cela implique une inversion radicale de nos conceptions occidentales scientistes et technocratiques.
3°) Que la prospective - l’art d’imaginer le futur - et la réflexion sur les fins ait au moins autant d’importance que l’histoire.
Telles sont, à mon sens, les trois mutations essentielles qu’un véritable dialogue des civilisations peut apporter à notre système d’éducation. Cet enseignement nouveau ne doit pas seulement s’adresser aux enfants, mais, sous forme d’éducation permanente, aux masses dans leur ensemble. Pour atteindre cet objectif, diverses initiatives sont nécessaires.
Lorsque a lieu, par exemple, une exposition, l’art occidental, tient toujours un rôle primordial sinon unique, même à titre de référence - ceci, à l’échelle mondiale.
Lors des Olympiades de Munich fut organisée une exposition d’art mondial, d’où l’on ressortait avec l’impression que le Japon n’existait que depuis l’époque des impressionnistes et l’Afrique depuis l’expressionnisme allemand et le cubisme français. Tout était jugé avec une optique occidentale.
A l’exposition « universelle » d’Osaka, au Japon, on a juxtaposé des œuvres orientales et occidentales sans chercher à montrer l’interpénétration des unes par les autres. Nous pourrions multiplier les exemples.

Or, il est possible de remplacer ces expositions très coûteuses - les frais d’assurance pour le transport de chefs d’œuvre sont considérables - par des expositions de reproductions de haute qualité des œuvres primordiales de la culture mondiale. Une exposition groupant cent œuvres maîtresses présentant cent visages des hommes et des dieux ne devrait pas en comprendre plus de vingt d’origine occidentale, pour respecter la perspective de trois millénaires d’histoire.
On rétablirait ainsi le contact entre les peuples et leur propre culture dont ils se trouvent séparés.
Nous avons déjà rappelé combien les trésors d’art de l’Afrique ont été livrés au pillage. Et cela est vrai de l’Océanie, littéralement écumée, de la Chine et du Japon. La technique nous permet, aujourd’hui, d’universaliser la culture, en reproduisant avec précision des œuvres de toutes sortes, au moyen de matériaux très légers, robustes et peu coûteux.
Des reproductions en résines synthétiques permettent, en outre, de lutter contre la spéculation sur les œuvres d’art qui encombrent actuellement les coffres des banques, les soustrayant ainsi à la contemplation en créant une confusion permanente entre valeur marchande et valeur esthétique.
La sculpture nous permet de mieux relativiser l’importance de l’apport occidental. Mais, la peinture ne doit pas être négligée. Je pense, en particulier, aux œuvres Song, aux estampés japonaises et aux grandes fresques indiennes que la technique de la reproduction nous permettrait de situer à leur vraie place : l’une des premières du monde.
Ainsi pénétreraient partout les chefs d’œuvre du génie de tous les peuples. Rien n’empêcherait que de telles expositions soient organisées dans la plus modeste Université ou dans une petite ville de province.
Il ne suffirait pas de juxtaposer les œuvres exposées. L’on devrait situer chacun d’elles dans son contexte historique en précisant ce qu’étaient les techniques de l’époque, la vie sociale, politique religieuse, les autres formes d’arts tels que le théâtre, la musique...Ce qui permettrait de déchiffrer en chaque œuvre un moment de la création de l’homme par l’homme.
Pour éliminer l’idée de réalisations ponctuelles, il importerait d’expliquer ce qui marque, dans chaque œuvre, à la fois un point de convergence des influences reçues et un point de rayonnement des influences exercées par elle.
La même démarche doit être tentée pour les grandes œuvres musicales ou poétiques de l’humanité, pour l’histoire aussi des peuples, en une sorte d’Encyclopédie sonore du monde sur mini-cassettes. Les chefs-d’œuvre de l’humanité seraient ainsi à la portée de tous. Qui connaît en Europe, en dehors des spécialistes, le Gamelan de Bali, les musiques de l’Inde et celles de la Chine ?
Les grands poèmes comme le Ramayana, les épopées comme celle du Gilgamesh ou du Popol Vuh, les hymnes védiques, la poésie d’amour mystique des Soufis persans et arabes, présentés sous forme populaire ne seraient plus seulement accessibles à quelques spécialistes. Il suffirait d’adapter à nos sociétés modernes la fonction qu’exercèrent autrefois les conteurs populaires qui racontaient l’Histoire de cette création de l’homme.
Dans le même esprit, peut-être brossée la « fresque filmée de l’épopée humaine ». On utiliserait aussi bien des films de très court métrage, flashes destinés à être projetés dans les expositions pour situer une œuvre dans son ensemble, que des séries de films, présentés sous une forme populaire et dramatique, constituant autant de synthèses scientifiques de qualité, mais aussi un immense « reportage » couvrant dix mille ans d’histoire, passionnant comme un roman - celui de l’aventure humaine.
Ainsi pourrait se réaliser, dans un délai assez court, la grande inversion de perspectives de la culture mondiale, non pour nier ou rejeter la culture occidentale mais pour la relativiser et pour prouver qu’on ne parviendra pas à résoudre, en partant seulement d’elle, les problèmes redoutables qu’elle continue de poser.

 

Que pouvons-nous attendre
de cette nouvelle rencontre ?

 

On peut espérer obtenir trois résultats de cette conception symphonique de la culture.

- Relativiser notre conception occidentale.

Nous devons absolument prendre nos distances par rapport à notre culture et à notre système de développement, par rapport aussi à notre projet de civilisation - ou plutôt notre absence de projet.
Notre postulat implicite : « Tout ce que la technique permet doit être accompli », ne peut conduire l’Occident et le monde qu’à la faillite.
Un nouveau dialogue des civilisations permettra de défataliser l’avenir, d’apprendre à concevoir et à réaliser d’autres possibles, de retrouver un équilibre avec la nature.
Relativiser signifie également réviser nos rapports avec les autres hommes, ne pas imaginer que nous devons imposer nos projets d’une manière contraignante. Cette dernière attitude, la plus conservatrice qui soit, émane de milieu traditionnellement conservateurs mais aussi, malheureusement, de certains partis révolutionnaires qui ont la prétention d’apporter « du dehors » la conscience révolutionnaire aux masses.
Le plus important est de créer les conditions qui permettront à chacun de concevoir et de vivre d’autres possibles et de favoriser l’autodétermination des fins. Ce qui exige nombre de transformations sociales afin que l’étau qui enserre l’homme dans des besognes quotidiennes soit relâché.
Les loisirs connaissent, eux aussi, la pollution. Au delà d’une certaine cadence de travail, il n’y a de place que pour des loisirs passifs, par exemple : ouvrir la télévision et subir les âneries infantiles de ces directeurs de conscience inconscients que sont en général « les animateurs » du petit écran. Une statistique de l’UNESCO révèle que, pour l’ensemble des programmes d’un bon nombre de pays - dont ceux des Etats-Unis, du Japon, et de la France le niveau mental des émissions ne dépasse pas celui d’un enfant de onze ans.
Il est indispensable de donner à chacun le temps de la contemplation qui permet de prendre ses distances par rapport à soi-même et de participer.
Décentrer notre vision du monde par rapport à notre « petit moi ».
Les civilisations non occidentales nous apprennent essentiellement que l’individu n’est pas le centre de toutes choses. Leur plus grand mérite consiste à nous faire découvrir l’Autre et le Tout-Autre, sans arrière-pensée de concurrence et de domination.
Nous ne concevons les rapports entre les hommes que sous forme de délégation de pouvoirs. C’est ce que Rousseau appelait déjà, dans le Contrat Social une aliénation.
La conception statistique de l’homme, qui forme l’ossature des démocraties parlementaires dites représentatives, est particulièrement appauvrissante pour l’individu.
Il importe essentiellement que nous apprenions d’autres civilisations le vrai sens d’un rapport humain associatif dans lequel chaque activité se trouve prise en charge par une communauté responsable. Il s’agit de passer d’une démocratie représentative à une démocratie participative, fondée non pas sur une délégation de pouvoirs mais sur des associations à tous les niveaux.
Finaliser notre action.
Notre civilisation a commis une erreur fondamentale. Elle a transformé le grand rationalisme cartésien, spinoziste et hégélien, en un petit rationalisme étroit : celui du positivisme. Simple description, la science n’a pas conscience de sa relativité.
Auguste Comte prétendait très dogmatiquement isoler certains faits pour les relier ensuite par un rapport de cause à effet.
Les éléments d’analyse scientifique, lorsqu’on les considère séparément, conduisent à un racornissement de la science elle-même.
Dans le Hasard et la nécessité de M. Jacques Monod, l’on éprouve une sorte de plaisir esthétique à découvrir la manière dont il explique la naissance de la vie, sans être persuadé que ce soit l’explication dernière. Mais quand, partant de là, il extrapole et parle de problèmes qu’il ignore complètement, comme par exemple le Marxisme, et plus généralement ce qu’est l’homme au delà de son existence biologique, on a l’impression que Jacques Monod partage une illusion qui fut celle de Lamétrie au XVIIIe siècle dans son ouvrage sur « l’homme-machine » : la mécanique étant la Science la plus avancée de son époque, elle fonctionnerait parfaitement dans d’autres domaines. Lamétrie a pensé qu’on pouvait l’appliquer à la biologie, et pas seulement à la biologie des animaux, comme le croyaient Descartes et Malebranche, mais aussi à l’homme.
Monsieur Jacques Monod se comporte de la même manière aujourd’hui, non plus avec la mécanique mais avec la cybernétique, donnant ainsi une valeur absolue à un simple moment de la science.
Quand se souviendra-t-on donc que tout ce que je dis de l’homme, c’est un homme qui le dit ? C’est une conception toujours révisable. On ne combattra jamais assez ce genre de dogmatisme, le plus dangereux de tous, en insistant sur les autres aspects, esthétiques ou spirituels, de la vie, sur le contact immédiat avec « l’autre » homme et avec la nature.
Cet état d’esprit permet une ouverture sur l’avenir en privilégiant l’émergence poétique de l’homme. L’avenir n’a de sens que dans la mesure où il est création véritable.

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 19:44






Suite de Conmment construire
l'unité humaine -
par Roger Garaudy




2) -- Par une mutation
politique



Comment créer un ordre politique à visage humain

Toute démocratie fondée sur la seule défense de l'individu abstrait sans tenir compte de son pouvoir réel (ex: ceux du possédant ou du chômeur) ne peut conduire qu'à l'élection d'une majorité statistique, où, chacun poursuivant ses intérêts propres, et concurrent de tous les autres sur le marché (marché du travail ou marché du commerce) la résultante -- comme disait déjà Marx -- est quelque chose que personne n'a voulu.

Pour établir une comparaison: lorsqu'on parle de produit national brut par tête d'habitant, le chiffre global ne signifie rien: il est une moyenne entre les revenus du milliardaire et celui du chômeur. Cette moyenne ne correspond à aucune réalité concrète.

La coalition des intérêts (corporatifs, ou de classes), ou d'objectifs communs aux membres d'un groupe particulier n'apporte pas davantage la réalité d'un projet commun (Rousseau disait: "une volonté générale" ) à la société globale.

Enfin, et surtout de nos jours, la manipulation des opinions publiques par les médias possédés par quelques grands monopoles ou quelques grandes puissance (qu'il s'agisse de Bill Gates ou de Murdoch, de la CNN ou des télévisions, dites nationales servant les intérêts du gouvernement en place, ou des lobbies les mieux structurés et financés), crée une pensée unique du politiquement correct.

Les coalitions de droite ou de gauche pratiquent dès lors la même politique et le désintérêt de la population (en France comme aux Etats-Unis) s'exprime par une abstention électorale de plus en plus massive.

Tels sont les éléments majeurs de l'imposture de la démocratie occidentale, qui ne constitue d'ailleurs pas un obstacle aux dictatures sur lesquels elles débouchent finalement, soit de façon directe, comme ce fut le cas pour Hitler qui arriva au pouvoir par le jeu régulier de ce genre de démocratie, c'est-à-dire en recueillant une majorité absolue au Parlement, soit sous forme indirecte lorsqu'un Etat démocratique plus puissant amène au pouvoir des dictatures pour protéger ses propres intérêts. Les Etats-Unis, sont le modèle du camouflage du parti unique, avec, pour le public, ses deux variantes officielles: démocrates ou républicains, constituant en fait le parti unique de l'argent, avec des équipes différentes se partageant les dépouilles (c'est à dire les postes dirigeants ou les prébendes) lorsqu'ils remportent la victoire. Ils appuient, avec la même force, les dictatures de l'autre Amérique, et votent avec la même unanimité les crédits pour Israël, ou les mêmes veto à toute sanction contre ses violations des décisions de l'O.N.U., ou les mêmes agressions contre quiconque prétend s'opposer à leur domination mondiale, ou défier leurs embargos.

Qu'est- ce qu'une démocratie?

Etymologiquement démocratie signifie: gouvernement par le peuple et pour le peuple. Or, le principal théoricien de la démocratie, celui dont se réclamait la Révolution française, Jean Jacques Rousseau, dans son Contrat social, dit clairement, déchirant tous les mensonges des prétendues "démocraties occidentales": "A prendre le terme dans la rigueur de l'acception, il n'a jamais existé de démocratie véritable." Et ceci pour deux raisons.

1/ -- l'inégalité des fortunes, qui rend impossible la formation d'une volonté générale, opposant au contraire ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.
2/ -- l'absence d'une foi en des valeurs absolues qui fassent à chacun aimer ses devoirs au lieu de laisser régner la jungle d'un individualisme, où, chacun se croyant le centre et la mesure des choses, est le concurrent et le rival de tous les autres. (Contrat social, Ed. Pléiade, p. 468).

Il n'avait alors qu'un exemple historique d'une prétendue démocratie: celui de la Grèce antique. L'on enseigne, aujourd'hui encore, à nos écoliers, qu'elle est la mère des démocraties, en ne rappelant pas que dans cette démocratie athénienne à son apogée (au temps de Périclès au Ve siècle) il y avait vingt mille citoyens libres, constituant le peuple et possédant le droit de vote, et cent dix mille esclaves n'ayant aucun droit. Le vrai nom de cette démocratie serait: une oligarchie esclavagiste.

Or, cet usage menteur du mot démocratie n'a cessé de régner en Occident.

-- La Déclaration de l'Indépendance américaine, proclamée le 4 juillet 1776 (l'année de la mort de J.J. Rousseau), "considère comme des vérités évidentes par elles mêmes que les hommes naissent égaux; que leur Créateur les a doués de certains droits inaliénables: la vie, la liberté...". Or la constitution née de cette déclaration solennelle maintient l'esclavage pendant plus d'un siècle.

Démocratie pour les blancs, pas pour les noirs.

-- La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de la Révolution française de 1789, affirme que "tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits". En ses articles 14 et 15, elle précise même que "tous les citoyens ont le droit de participer à l'élaboration de la loi". Or, la Constitution dont cette Déclaration constitue le préambule, n'accorde le droit de suffrage qu'aux possédants*: les autres, c'est-à-dire trois millions de Français sont déclarés citoyens passifs, les citoyens actifs (électeurs) selon l'expression de Sieyes, père de cette Constitution, sont "les vrais actionnaires de la grande entreprise sociale.". Avant lui, le plus grand philosophe français du siècle, Diderot, écrivait dans son Encyclopédie (article: Représentant: "le propriétaire seul est citoyen. "

Démocratie pour les propriétaires, pas pour le peuple.

En 1848 est instauré le suffrage universel, mais seulement pour les hommes.

La moitié de la nation (les femmes) en est exclue.

Démocratie pour les hommes, pas pour les femmes.

L'on pourrait multiplier les exemples.

Celui d'Israël est typique. Il nous est présenté comme le modèle de la démocratie. Or, dans son livre significativement intitulé: Le Caractère juif de l'Etat d'Israël, le Professeur Claude Klein, directeur de l'Institut de droit comparé à l'université hébraïque de Jérusalem, nous apprend (à la page 47 de son livre), que la loi adoptée par la Knesset en 1970, en son article 4, donne cette définition du juif (qui confère le droit au retour et à la citoyenneté): "est considéré comme juif celui qui est né de mère juive ou qui s'est converti au judaïsme, et qui n'appartient pas à une autre religion." Critère racial et critère confessionnel nous ramènent ainsi au temps de l'Inquisition espagnole exigeant la pureté du sang et la conversion au catholicisme.

Démocratie pour les juifs, pas pour les autres.

Mais l'exemple le plus révélateur de cette imposture de la démocratie à l'occidentale, et le plus actuel, car sur lui se fondent toutes les formes d'un prétendu droit d'ingérence au nom de la défense des droits de l'homme, c'est la "Déclaration universelle des droits de l'homme " proclamée par les Nations Unies en 1948.

Pour nous en tenir à quelques exemples, elle proclame:

-- Article 1. " Tous les êtres humains sont libres et égaux en dignité et en droit ... "
avec les précisions suivantes:
-- Article 23, 1. " Chacun a droit au travail.... " alors qu'il y a 35 millions de chômeurs dans le monde dit riche et des centaines de millions de sans emploi et d'exclus dans le Tiers Monde.
-- Article 25, 1. " Chacun a droit à un niveau de vie lui assurant la santé et le bien être... " alors qu'aux Etats-Unis même, 33 millions d'êtres humains vivent en dessous du seuil de pauvreté, et qu'il en est de même, dans le Sud, pour les trois cinquièmes de l'humanité.
-- Article 25, 2. " Les mères et les enfants ont droit à une assistance et des soins particuliers ", alors que le bulletin de l'UNICEF de 1994 nous apprend que treize millions et demi d'enfants meurent chaque année de faim, de malnutrition ou de maladies aisément guérissables, et qu'aux Etats-Unis même, un enfant sur huit ne mange pas à sa faim. (15)

Deux questions fondamentales se posent ici:

1/- Quand on parle de l'homme, de quel homme s'agit-il?: le blanc? le propriétaire? l'Occidental?

2/ -- Que signifie un droit pour un homme qui n'a pas les moyens de l'exercer?

Que signifie, par exemple, le droit au travail pour des millions de chômeurs? Le droit à la vie pour des millions d'êtres humains qui, dans le monde non occidental, meurent, pour qu'en Occident les privilégiés puissent poursuivre librement leurs gaspillages?

En outre, qui dispose du pouvoir d'ingérence? Existe-t-il un peuple africain disposant de ce droit pour mettre fin aux discriminations raciales des Etats-Unis? Pour sanctionner par exemple les crimes de Los Angeles? Les interventions militaires pour la défense des frontières s'appliquent de façon sauvage lorsqu'il s'agit de défendre les pétroles américains du Koweït, mais aucune sanction n'intervient, malgré un vote unanime des Nations Unies, lorsqu'Israël annexe Jérusalem.

Nous pourrions multiplier les exemples de cette jungle où règne la loi du plus fort sous prétexte de défense de la démocratie: le soutien de Pinochet et de toutes les dictatures dans le monde lorsqu'elles servent les intérêts américains, et leur écrasement lorsqu'elles cessent de les servir, du général Noriega au Panama, recevant de Bush, directeur de la C.I.A., tant qu'il est un agent fidèle, le même traitement qu'un président des Etats-Unis, et subissant une invasion de son pays lorsqu'il revendique ses droits légitimes sur le Canal, à Saddam Hussein que l'on appelait en France, dans un livre: Le de Gaulle irakien lorsqu'il recevait argent et armes pour combattre l'Iran, et qui devient brusquement le nouvel Hitler lorsqu'il tente de résister à l'intervention coloniale des Etats-Unis et de leurs laquais.

Le mensonge fondamental, justifiant tous les crimes au nom de la démocratie (comme le maintien de l'embargo contre l'Irak qui tue des milliers d'enfants au nom de la défense des droits de l'homme), est fondé sur une identification hypocrite de la liberté du marché avec la liberté de l'homme.

Une authentique démocratie ne peut donc être fondée sur une toujours faussée et menteuse Déclaration universelle des droits de l'homme mais sur une Déclaration universelle des devoirs de l'homme, dont les principes inspirateurs pourraient être les suivants:

Une déclaration universelle des devoirs de l'homme.

Préambule

L'Humanité, dans la diversité de ses composantes, est un tout indivisible.

Le devoir primordial des communautés et de leurs membres est de servir cette unité et son développement créateur.

Distinguant l'homme de l'animal, ce devoir est le fondement de tous les autres.

Il exclut toutes les tyrannies et garantit tous les droits.

Il exclut toute prétention à l'exclusivité et à la domination d'une croyance, d'une nation, d'un groupe comme d'un individu.

Il garantit la liberté d'expression à tout humanisme (c'est-à-dire à toute doctrine servant les intérêts de l'humanité comme un tout), come la liberté d'expression, de foi ou de pratique à toute religion (c'est-à-dire à toute croyance attribuant une origine divine à cette unité); à toute aspiration nationale apportant la contribution de sa culture spécifique à la symphonie de cette unité mondiale; à l'épanouissement, en tout individu (quel que soit son sexe, son origine, sa vocation) de toutes les possibilités créatrices qu'il porte en lui.

Le monde, aujourd'hui, est un.

Son unité de fait est lourde de menaces.

Son unité à créer est porteuse d'espérance.

* * *

I -- L'unité de fait est lourde de menaces.

Les plus merveilleuses avancées de la science et de la technique, servent plus souvent à la destruction de l'humain qu'à son épanouissement s'ils ne sont orientés par aucun dessein universel, par aucune réflexion sur le sens de la vie.

La science et la technique nous donnent en effet des pouvoirs et des moyens illimités, mais ne peuvent nous désigner nos fins dernières.

Un monde fondé sur une conception quantitative du bonheur qui n'a d'autre but que de produire et de consommer de plus en plus et de plus en plus vite n'importe quoi, au point que les trafics aujourd'hui les plus fructueux sont ceux des armements et de la drogue.

Dans ce monde où les fortunes s'acquièrent par la spéculation financière plus que par le travail producteur de biens et de services, toutes les dérives conduisent à la jungle, sans autre loi que celle du plus fort, celle de la violence et du chaos.

La destruction de l'humain, par le monothéisme du marché et l'idolâtrie de l'argent, suscite des réactions de révolte et d'évasion.

Evasion dans la drogue ou les tranquillisants, dans la déchéance de l'art en divertissement pour oublier le réel et le sens, cultivant la nouveauté pour la nouveauté, fut-elle absurde, ou le spectacle non pour l'éveil mais pour l'hébétude ou la transe.

Révoltes nées de l'éclatement des cadres anciens de la vie sociale: les familles, les églises et les nations.

Déchéance de ce qui fut la foi, dans le foisonnement des intégrismes, des superstitions ou des sectes.

Exaspération des nationalismes archaïques par la mythologie d'entités ethniques conduisant à la désintégration du tissu social en unités de plus en plus petites et non viables.

Cette dégénérescence des nationalismes politiques et des intégrismes religieux universalise la violence dans un désordre international nouveau qui n'a plus de loi ni de droit, et des vies personnelles que ce désordre tend à priver de sens et d'avenir.

II- L'unité a créer est porteuse d'espérance

Que la vie ait un sens ne se démontre pas.

Qu'elle n'en ait aucun ne se démontre pas non plus.

Un pari est donc primordial pour arrêter les dérives vers un suicide planétaire.

Un pari avec ses refus.

Un pari avec ses projets.

Les refus d'un ordre ancien dépassé:

-- La propriété ne peut plus être le droit individuel d'user et d'abuser, qui a conduit à la polarisation de la richesse aux mains de minorités au détriment des multitudes.

-- La nation ne peut plus être une fin en soi dont la volonté de puissance et de croissance conduit à des guerres et à des affrontements sans fin.

-- La religion ne peut plus être la prétention de détenir la vérité absolue, qui implique le droit sinon le devoir de l'imposer aux autres, et qui a justifié les inquisitions et les colonialismes.

Les projets d'un avenir qui n'est pas ce qui sera mais ce que nous ferons.

La mutation radicale, qui seule peut assurer une nouvelle floraison de l'humanité, et même sa simple survie, exige le passage de l'individualisme, où chacun se considère comme le centre et la mesure de toute chose, à la communauté dont chaque membre se sent responsable du destin de tous les autres (la liberté de l'autre n'est pas la limite de ma propre liberté mais sa condition); du positivisme, fondé sur la croyance superstitieuse selon laquelle la science et la technique peuvent résoudre tous les problèmes, y compris celui du sens de notre vie, et devenant une religion des moyens, à la foi, que les uns appellent foi en Dieu et les autres foi en l'homme, mais qui est toujours foi dans le sens de la vie et de l'unité du monde.

Du particularisme, privilégiant les intérêts d'un individu, d'un groupe ou d'une nation contre ceux du tout. Aucune action ne peut être créatrice d'un avenir à visage humain si elle n'est pas fondée sur la considération première du tout et ne s'y ordonne.

La situation du monde, au seuil du troisième millénaire nous impose ce choix:

-- l'inconscience de l'anarchie d'une guerre de tous contre tous, qui, au niveau actuel de nos pouvoirs, conduit à la mort,

ou

-- la conscience de la primauté absolue du tout pour sauver l'espérance, c'est à dire la vie.

 

Projet de déclaration des devoirs de chaque homme et de tout homme

1 -- L'humanité est une seule communauté, mais non par l'unité impériale de domination d'un Etat ou d'une culture. Cette unité est au contraire symphonique, c'est à dire riche de la participation de tous les peuples et de leur culture.

2 -- Tous les devoirs de l'homme et des communautés auxquelles il participe découlent de sa contribution à cette unité: aucun groupement humain, professionnel, national, économique, culturel, religieux, ne peut avoir pour objet la défense d'intérêts ou de privilèges particuliers, mais la promotion de chaque homme et de tout homme, quel que soit son sexe, son origine sociale, ethnique ou religieuse, afin de donner à chacun la possibilité matérielle et spirituelle de déployer tous les pouvoirs créateurs qu'il porte en lui.

3 -- La propriété, publique ou privée, n'a de légitimité que si elle est fondée sur le travail et concourt au développement de tous. Son titulaire n'en est donc que le gérant responsable.

Nul intérêt personnel, national, corporatif ou religieux, ne peut avoir pour fin la concurrence, la domination l'exploitation du travail d'un autre ou la perversion de ses loisirs.

4 -- Le pouvoir, à quelque niveau que ce soit, ne peut être exercé ou retiré que par le mandat de ceux qui s'engagent, par écrit, pour accéder à la citoyenneté, à observer ces devoirs. Les titulaires peuvent en être exclus par leurs pairs s'ils en dérogent.

Il ne comporte aucun privilège mais seulement des devoirs et des exigences.

Poursuivant le même but universel il ne peut s'opposer en rival à aucun autre pouvoir.

5 -- Le savoir ne peut, en aucun domaine, avoir la prétention de détenir la vérité absolue, car cet intégrisme intellectuel engendre nécessairement l'inquisition et le totalitarisme.

La création étant le propre de l'homme elle ne peut être aliénée ou remplacée par aucune machine, si sophistiquée soit elle, sans déchoir en idolâtrie des moyens ( qui exclurait tout fondement du devoir ).

6 -- Le but de toute institution publique ne peut être que la Constitution d'une communauté véritable c'est à dire, à l'inverse de l'individualisme, d'une association en laquelle chaque participant a conscience d'être personnellement responsable du destin de tous les autres.

7 -- La coordination universelle de ses efforts de croissance de l'homme peut seule permettre de résoudre les problèmes de la faim dans le monde et de l'immigration, comme du chômage forcé ou de l'oisiveté parasitaire, et de donner à chaque être humain les moyens d'accomplir ses devoirs et d'exercer les droits que lui confère cette responsabilité.

Elle exclut donc tout privilège de puissance, qu'il s'agisse de Veto, de pressions militaires ou financières ou d'embargos économiques.

Il n'appartient qu'à la communauté mondiale -- sans différenciation numérique -- de veiller à l'observance universelle de ces devoirs.

Une télévision contre la société

Nulle part cette déclarations des devoirs, avec les serments et les sanctions qu'elle implique n'est plus nécessaire que lorsqu'il s'agit de ce qui est aujourd'hui le cancer mortel des démocraties occidentales: la télévision.

Nous en traitons au chapitre de la politique car c'est là qu'elle exerce le plus évidemment son pouvoir et ses ravages: ni la famille, ni l'Eglise, ni l'école n'ont aujourd'hui une influence comparable sur les mentalités et les comportements.

L'on a déjà dit à propos de la démocratie athénienne: tout y dépendait du peuple et le peuple de la parole (de ses sophistes et de ses rhéteurs).

L'opinion publique, censée aujourd'hui s'exprimer dans des élections (de plus en plus désertées par les abstentions tant leur influence sur la vie est si peu réelle) est dans l'étroite dépendance de la télévision, qu'elle soit un organe de l'Etat et du gouvernement, ou des chaînes privées aux mains de grandes entreprises, ou qu'elle s'impose internationalement par le monopole mondial de la désinformation comme la CNN américaine.

Leur caractère commun est d'être soumises aux lois du marché et à ce monothéisme du marché dont l'orthodoxie est rigoureusement contrôlée par les Etats-Unis.

L'information (langage ou image) est une marchandise, soumise comme telle aux exigences de la concurrence et de la compétitivité, où l'argent exerce une censure plus implacable encore que les régimes les plus totalitaires.

Elle dicte les programmes en fonction de l'audimat qui, sous prétexte que le consommateur aime çà, privilégie le sensationnel, la violence, le sexe ou la nouveauté à tout prix (la course au scoop excluant toute analyse, toute réflexion critique, toute culture et toute compréhension du fait pour être le premier à livrer la pâture.)

Le sensationnel est primordial.

Qu'est-ce qu'un fait journalistique? Ce n'est pas ce qui vous aide à prendre conscience des tendances lourdes de la société, à vous situer en elle et à vous suggérer votre responsabilité dans ses inflexions. C'est ce qui fait vendre lorsqu'il s'agit de la presse écrite ou augmente l'audimat de la chaîne télévisée (et par conséquent le volume et le tarif de publicité qui en découlent).

Si vous aimez votre femme, cela n'intéresse personne. Si vous la tuez, c'est déjà un fait divers qui vous vaudra un entrefilet dans le journal ou 27 secondes au journal télévisé. Si vous la coupez en morceaux, cela vaut une colonne ou trois minutes d'émission. Si vous la mangez (comme le fit récemment un Japonais) c'est la gloire.

L'exploitation commerciale de ce sadisme n'a point de bornes: depuis la projection en direct de l'agonie d'une petite fille dans un marécage, jusqu'à la présentation journalistique de l'exécution d'une femme condamnée à mort et achevée quatorze ans après son crime, en y ajoutant l'image de l'hilarité sadique de ceux qui apprennent la nouvelle et la fêtent dans un bistrot à grandes lampées de whisky.

La violence aussi paye bien: le déferlement des thrillers américains en témoigne. Et, comme les MacDonalds, elle fascine tout particulièrement les enfants qui y trouvent même, outre l'agressivité croissante et la délinquance juvénile, des modèles de technique du meurtre dont il arrive de plus en plus souvent, et pour de plus en plus de jeunes, de s'inspirer.

Pour les adultes l'image menteuse ou l'interview truqué ont une conséquence plus meurtrière encore: lorsqu'à Timisoara on tire de la morgue les cadavres d'une mère et d'un enfant (morts à des moments différents) et que le montage est réussi, l'on fait croire à un massacre sauvage qui conditionne l'opinion pour la modeler selon les besoins politiques du moment.

Lorsqu'à la télévision américaine un témoin oculaire raconte comment des soldats irakiens ont tiré des nouveaux-nés de leurs couveuses et les ont fracassés sur le sol, le président Bush invoque ce témoignage pour faire accepter à l'opinion le massacre d'un peuple aussi barbare, et, plusieurs années plus tard, l'assassinat par l'embargo d'un enfant toutes les six minutes.

Et puis, l'oeuvre accomplie, il est révélé que le témoin oculaire était la fille de l'ambassadeur du Koweït qui n'avait pas mis les pieds dans son pays au moment où s'y trouvaient les troupes irakiennes.

C'est là l'un des chefs-d'oeuvre de l'efficacité de l'image, non seulement marchandise mais arme de guerre.

Le dressage et la banalisation de la violence commence tôt. Les statistiques américaines estiment qu'un enfant de six à quinze ans dépense environ quarante heures par semaine à regarder la télé ou à manipuler des jeux vidéos (où l'on peut par exemple se prendre pour un champion sportif en tripotant des boutons sans effort pour réaliser une performance.)

A tous les niveaux, la télévision cultive la passivité et s'oriente vers le nivellement par le bas, sous prétexte que le public veut çà, n'ayant en effet le choix qu'entre les productions de ces directeurs de conscience inconscients, des sous-hommes promus vedettes des spectacles de variétés et des programmateurs de films.

Une anticulture, fabriquée à Hollywood par les élites monétaires du monde, est relayée, de Dakar à Paris ou à Taipeh, par les cinémas, les télévisions, les cassettes vidéo.

La fréquentation des cinémas, l'audience des films, les relevés de prêts des vidéothèques, les taux d'écoute des télévisions l'attestent: l'écrasante majorité des images de la vie diffusées dans le monde tend à banaliser la violence et l'épouvante, et ce sont les thrillers; à exalter le mythe du plus fort et de l'invincible, de Tarzan à James Bond; le racisme, et ce sont les westerns; l'ordre et la loi, et ce sont les polars.

Culte des idoles et idolâtrie de leurs plus fausses vies, avec tous les ersatz de la drogue et du décibel.

Tel est le résultat de l'entrée de la télévision dans la logique du marché et de sa liturgie publicitaire.

M. Hersant, énonçait clairement la loi dominante: "Je dis qu'un film est bon ou qu'un programme est bon lorsqu'il fournit un bon support aux messages publicitaires."

Ainsi s'instaure la dictature de l'audimat, mesurant le nombre de téléspectateurs d'une émission. L'audimat conditionne à la fois les prix de la publicité et les crédits accordés aux programmes. L'un des producteurs d'émissions de variétés à TFI, M. Albert Ensalem, déclare à Télérama: "Plus on est au ras des pâquerettes, plus on fait de l'audience; c'est comme ça. Est-ce qu'on doit faire intelligent contre les téléspectateurs? Eux ils n'ont pas à réfléchir. Alors arrêtons de jouer aux donneurs de leçons."

Il y a là une incitation permanente et décisive au racolage, à la démagogie, à la veulerie courtisane à l'égard d'une opinion publique manipulée par la publicité, les médias, la télévision elle-même qui, ainsi, ne raconte pas l'histoire, elle la fait. Dans le sens de l'abandon, de l'aveuglement du marché et de la désintégration de tout esprit critique et de tout esprit de responsabilité. Depuis les sondages faits non pour refléter l'opinion mais pour la manipuler, la suffocante ineptie des jeux télévisés et des loteries, faisant miroiter les chances de l'argent facile, jusqu'à des informations qui n'en sont pas, où l'on nous soumet à la contemplation hébétée des catastrophes du monde. Tout tend, par opportunisme commercial, à infantiliser l'opinion, sans rien, (sauf à dose homéopathique et après onze heures du soir) qui puisse nous aider à comprendre les événements de cette fin du deuxième millénaire, ou, au moins, nous montrer le spectacle d'une vie proprement humaine.

L'argument selon lequel le public ne veut pas autre chose est une imposture: on ne lui laisse en effet choisir, dans les sondages, qu'entre le détestable et le pire.

Gérard Philippe jouait le Cid devant un public de quinze mille spectateurs enthousiastes, et Jean Vilar faisait salle comble au palais de Chaillot comme dans des théâtres de banlieue en jouant aussi bien des tragiques grecs que des pièces de Bertold Brecht.

Ce n'est donc pas le public qui est coupable, mais ceux qui le décivilisent.

Il y a là une forme de pollution des esprits, plus dangereuse que tout autre atteinte à la santé de l'environnement naturel ou spirituel.

C'est pourquoi, dans l'esprit de la Déclaration des devoirs, le prétendu libéralisme ne doit pas laisser le droit de tuer l'esprit comme les corps, à de prétendus journalistes vedettes qui n'ont même pas conscience des finalités et des responsabilités éducatrices de leur mission.

Il est paradoxal qu'on exige des médecins, après leurs études professionnelles pour soigner les corps, un serment d'Hippocrate, et qu'à ceux qui, chaque jour, devraient avoir pour mission d'apprendre à des millions d'auditeurs ou de lecteurs à se poser des questions sur le train du monde et sur leur responsabilité personnelle, critique, dans la préparation du futur, on ne demande rien de semblable. Recrutés soit à partir d'écoles de journalisme plus enclines à enseigner des techniques d'efficacité que des réflexions sur les finalités, ou, pire encore, à partir de ratés des autres professions: faire un critique d'art ou de musique, de celui qui n'a pu devenir un créateur en peinture ou en musique, et qui n'en possède que des rudiments culturels propres à encenser les modes du jour ou les calculs des marchands, il ne leur est demandé aucune garantie de responsabilité.

Pourquoi pas, comme au terme des études médicales, un serment d'Hippocrate, ne pas exiger, après leur avoir enseigné au moins des rudiments de culture et une interrogation véritable sur les finalités humaines de leur métier, un serment d'Hermès sur la déontologie du porteur de messages?

Cela ne suffirait pas, mais déjà attirerait l'attention sur l'un des problèmes majeurs de notre temps. Ce n'est pas seulement une école qui peut suffire à ce redressement.

Tous les membres de la société civile, doivent être associés au contrôle de la programmation et de la gestion de la télévision telles que des associations d'auditeurs et participants des organes fondamentaux de la société: syndicats ouvriers ou agricoles, universités, groupements culturels d'artistes ou de membres des professions libérales ou artisanales. Il s'agit d'obtenir le contrôle de tout un peuple et non pas de subir les dictatures ou les censures de tel ou tel parti, de telle entreprise de communication à finalité commerciale, de tels groupements de publicité qui financent et télécommandent les programmations.

Là comme ailleurs il ne s'agit pas de réformes mais de mutation car en ce domaine comme en tout autre, de l'économie à la politique et à l'éducation, la pire utopie c'est le statu quo.


3 -- Par une mutation
de l'éducation



Comment créer une éducation à visage humain?

L'homme est l'animal qui crée des outils et des tombes.

Depuis Darwin des savants ont recherché les " chaînons manquants " permettant de passer de l'anatomie des singes à celles des hommes. Peu à peu, du pithécanthrope, découvert à Java par Dubois en 1890, aux découvertes de Leakey en 1959 à Oldoway (en Afrique orientale) et à ses successeurs, ces chaînons se sont multipliés, mais même s'il existe encore des découvertes anatomiques, d'autres paléontologues, pour combler ces lacunes, le problème n'est pas seulement celui de la similitude des structures: l'on est assuré de la naissance de l'homme lorsqu'à proximité de tels ossements préhistoriques l'on trouve des outils et des tombes.

C'est là que se situe la naissance de l'homme.

Marx a marqué la différence fondamentale entre l'évolution biologique et l'histoire humaine: les animaux ont subi l'une en perpétuant les instincts, les hommes ont fait l'autre en transformant l'outillage et l'environnement.

Sans doute le singe peut casser une branche ou ramasser un caillou pour assurer par exemple sa défense, mais il les rejette, le danger passé. L'homme, taillant un bâton ou un silex le conserve comme un moyen pour accomplir une multiplicité ultérieure d'actions. Ce détour est la première abstraction de l'acte de combattre, de tailler ou de construire.

La tombe est un autre témoin: la dépouille d'un homme n'est pas abandonnée dans la nature pour y être dévorée par d'autres espèces animales, ou pourrir. Le fait de creuser la terre et de recouvrir le cadavre, ou d'arranger des pierres pour le protéger, parfois même de l'ensevelir avec ses armes ou même des ustensiles et des aliments, est la première affirmation que la mort n'est pas seulement la fin de la vie biologique, mais plutôt le passage à une autre forme d'existence. Celui qui a organisé cette première célébration d'un au delà de la vie animale a au moins posé une question sur l'avenir, fût-il mystérieux.

Le mythe apportera une réponse à ce dépassement. Il est la naissance du sens au delà du fait. L'ébauche d'une transcendance, d'un franchissement de la réalité simplement perçue et subie, pour en expliquer l'origine ou pour en dessiner les fins.

Tel est l'homme. Déjà trop grand pour se suffire à lui-même, et projetant en des héros qui le dépassent, le chemin de ses futures grandeurs: Prométhée inventant le feu et les arts, ou, pour les chinois, le légendaire empereur Yu le Grand qui maîtrisait les torrents et créait l'ordre dans la répartition des eaux.

Ces mythes ne sont pas des ancêtres mineurs du concept, ils contribuent à le dépasser, ne se contentant pas, comme le concept, de découper le réel, mais anticipant le futur.

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2007/09/30/6373348.html

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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 19:27






30/09/07

Comment construire
l'unité humaine,
par Roger Garaudy

 


1) -- Par une mutation économique


A
Un contre Bretton-Woods

La seule politique qui ait aujourd'hui un avenir est celle qui résoudra les problèmes fondamentaux qui se posent à nous:

Chômage

Immigration

Faim dans le monde, avec toutes les conséquences morales et culturelles qui en découlent.

Ces trois problèmes n'en font qu'un. L'on ne nous offre que de fausses solutions.

Les deux plus illusoires sont:

-- ces problèmes seront résolus par la croissance;
-- ces problèmes seront résolus par l'Europe.

Ce sont là les mensonges les plus meurtriers.

Aucun de nos problèmes vitaux ne sera résolu par la croissance.

Les Etats et les partis politiques des pays occidentaux n'abordent jamais ainsi le problème. Au contraire.

Cette croissance est présentée par les politiques et les médias, comme une panacée pour sortir de la crise et du chômage, alors que, depuis 1975, la croissance, obtenue par un accroissement de la productivité grâce au développement des sciences et des techniques, ne crée plus d'emplois, mais au contraire en détruit en remplaçant de plus en plus le travail de l'homme par celui des machines. En 1980, la Belgique produisait dix millions de tonnes d'acier avec quarante mille ouvriers; en 1990, elle en produit douze millions et demi avec vingt-deux mille ouvriers.

La croissance est impulsée par les gains de productivité obtenus grâce à la science et aux techniques, qui permettent de remplacer une grande partie du travail humain par des machines, et, plus encore aujourd'hui, par le développement de l'informatique, de la robotique, des ordinateurs.

Il serait absurde d'incriminer les sciences et les techniques. Le malheur vient de l'usage qu'on en fait.

Par exemple, depuis 1970, la productivité, grâce à ces découvertes, a augmenté de 89%. C'est une chance pour l'humanité, pour lui épargner les tâches les plus répétitives. Mais c'est un malheur pour elle lorsque, dans la même période, la durée du travail n'a pas diminué et que le chômage a plus que décuplé. Cela signifie que l'accroissement de la productivité n'a pas servi l'ensemble de l'humanité mais seulement les propriétaires des moyens de production.

Alors que ce serait un bienfait pour tous, si la durée de la semaine de travail était indexée sur la productivité.

Ce serait un bienfait si cette augmentation des loisirs n'était pas récupérée par un marché des loisirs qui transforme le temps libre en un temps vide, vidé d'humanité par le genre de divertissements qu'on lui propose et qui ne favorise pas l'épanouissement physique et culturel. Cet espace de vie, au lieu d'aider l'homme à être un homme, c'est-à-dire un créateur, tend, en vertu du système du marché, à en faire un chômeur et, dans le meilleur des cas, un consommateur.

Cela ne signifie pas que nous soyons hostiles à la croissance, et moins encore au progrès des sciences et des techniques lorsqu'il permet de réduire la peine des hommes et des femmes, et ne conduit pas à leur asservissement ou à leur aliénation, comme, pour ne citer qu'un exemple, les autoroutes de l'information pour manipuler l'opinion au service de l'hégémonie américaine.

Mais la croissance et l'accroissement de la productivité, même avec les aménagements tels que l'indexation du temps de travail sur la productivité, ne résoudront pas le problème du chômage: tout au plus, en les assortissant, comme le veulent le patronat et le gouvernement, d'une compression des salaires et des protections sociales, ils peuvent permettre de grignoter quelques parts de marché sur le concurrent européen, américain ou japonais. Mais ils restent des expédients dérisoires.

L'autre mensonge, après la croissance comme panacée, est celui de l'Europe.

Aucun des problèmes vitaux ne peut être résolu dans le cadre de l'Europe.

L'on nous promet, avec l'Europe, un marché de trois cents millions de clients en omettant de dire qu'il s'agit de trois cents millions de concurrents sur le marché du travail. Car les économies européennes ne sont pas, pour l'essentiel, complémentaires, mais rivales. Et plus encore les économies américaines et japonaises.

Est-ce à dire que la seule alternative à l'Europe serait un repli nationaliste sur la France en l'enfermant dans des remparts protectionnistes? Ce serait au contraire l'asphyxie.

La seule solution possible, c'est l'ouverture sur le monde dans sa totalité: tant que, après cinq cents années de colonialisme et cinquante années de FMI et de Banque Mondiale, subsiste ce monde cassé, avec son économie difforme où les deux tiers de la population du monde, dépouillés par l'Occident, ne sont pas solvables, demeureront juxtaposés le monde de la faim et celui du chômage. Même en raisonnant seulement en termes de marché comment espérer donner du travail aux uns, tant que des milliards d'hommes n'ont même pas le minimum nécessaire pour acheter leur nourriture?

La seule solution possible pour répondre à la faim des uns, aux chômages des autres et à l'immigration des affamés dans leur quête illusoire du travail, c'est un changement radical de nos rapports avec le Tiers-Monde, mettant fin à la domination de l'Occident et à la dépendance du Sud, car c'est la dépendance qui engendre le sous-développement.

Nous vivons dans un monde cassé: entre le Nord et le Sud, et, au nord comme au Sud, entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas. Les 20% les plus riches de la planète disposent de 83% du revenu mondial, les 20% les plus pauvres, de 1,4% (14).

Lorsque le colonialisme pendant un demi-millénaire, et le système de Bretton depuis un demi siècle, ont créé de telles inégalités entre les peuples, le libre-échange suffit pour aggraver encore les dominations et les dépendances.

Comment inverser les actuelles dérives?

D'abord en détruisant le mythe baptisant démocratie la liberté du marché: le marché libre est l'assassin de la démocratie, par l'accumulation de la richesse à un pôle des sociétés et de la misère à l'autre.

Ceci implique un certain nombre de décisions politiques tendant toutes à se libérer de la prétendue mondialisation de l'économie, c'est à dire de la volonté américaine de faire de l'Europe, et du reste du monde, une colonie ouvrant des débouchés à sa propre économie dans tous les domaines: de l'agro-alimentaire à l'aéronautique, de l'information au cinéma.

Il devient chaque jour plus clair que Maastricht est une cause majeure des malheurs non seulement des agriculteurs, en exigeant des jachères, mais de tous les travailleurs en encourageant, sous prétexte de compétitivité européenne, le nivellement par le bas (sous le nom de "flexibilité") des conditions de travail, en liquidant toutes nos industries, de l'aviation à l'informatique, et en bafouant notre culture par l'invasion du cinéma américain et de la télévision américaine, en faisant de notre armée les supplétifs des interventions américaines.

Quant à l'économie, l'article 301 de la loi américaine permet de protéger ses propres productions, alors que le GATT, (rebaptisé Organisation Mondiale de Commerce) impose à tous les autres pays un libre -- échange qui laisse la place à toutes les importations américaines.

Les lois Helms-Burton de 1996 et d'Amato-Kennedy, votées par le seul Congrès américain, prétendent s'imposer à toute la communauté internationale, lui interdisant tout commerce avec les pays désignés par elle seule, les dirigeants américains légiférant ainsi pour le monde entier.

Une nouvelle résistance suppose, non seulement de répudier Maastricht, mais aussi de nous retirer du FMI, de la Banque mondiale et de toutes les autres institutions servant d'instrument à cette volonté d'hégémonie mondiale sous prétexte de créer en Europe la monnaie unique de l'Euro. L'Europe et l'Euro (qui abolit le droit régalien de battre monnaie comme attribut premier de la souveraineté) ne peuvent conduire, (par une rivalité sans frein pour augmenter la compétitivité) qu'à un nivellement par le bas des salaires et des prestations sociales afin d'abaisser les prix de revient entre économies concurrentes.

A partir de là, recouvrer la liberté d'établir des rapports radicalement nouveaux avec le tiers-monde, avec l'objectif précis d'encourager d'autres peuples européens à s'engager dans la même voie:

1 -- Annulation totale de la dette qui n'a ni fondement historique ni justification
2 -- Suppression de toute aide financière aux gouvernements du Tiers Monde
Par exemple: quarante milliards de francs au développement, c'est le montant du budget de l'aide publique de la France, dont l'objectif officiel est le soutien accordé aux plus pauvres de la planète. A 95% cette masse d'argent n'est pas de l'aide, et ne fait pas de développement. Au mieux, elle vide les poches des contribuables et remplit celles de quelques bénéficiaires gouvernementaux, (au Nord et au Sud); au pire elle tue.
Derniers exemples de ce à quoi elle a servi:
-- Au Rwanda, à financer le gouvernement des tueurs tant qu'on a pu le maintenir en place, puis à financer l'opération Turquoise pour leur faciliter le passage au Zaïre, pour préparer leur revanche.
3 -- Prêts publics ou privés accordés non pas aux gouvernements, mais directement aux organisations de base. (coopératives, syndicats, groupements de producteurs -- parfois à susciter), et pour des projets précis d'utilité publique, en priorité pour les régions agraires avec, pour objectif, l'autosuffisance alimentaire (équipements agricoles, forage de puits, construction de routes, hôpitaux, écoles, etc...)
4 -- Accepter que le remboursement de ces prêts soit fait, pour l'essentiel, en monnaie du pays (pour encourager le réinvestissement sur place au lieu du rapatriement prédateur des bénéfices) ou en nature.
5 -- Procéder à une indexation honnête des prix des produits vendus par les pays du Sud avec les prix des produits vendus par les pays du Nord.
6 -- Contre le gigantisme d'entreprises visant surtout aux investissements des grandes sociétés, respecter l'histoire, les cultures de chaque peuple et l'utilisation la plus large possible des techniques autochtones souvent plus appropriées et plus efficaces que les transferts de technologie parce qu'adaptées aux besoins locaux. Le développement sera ainsi endogène au lieu d'être un placage, sans rapport avec le pays et ses besoins réels, d'un modèle occidental importé selon les intérêts de grandes entreprises étrangères.
Cette nécessaire reconversion industrielle pour répondre aux besoins réels du Sud, peut induire, à terme, une conversion de nos mentalités en favorisant ce qui répond aussi à nos besoins réels et non aux armements et aux gadgets.

B Pour un nouveau Bandoeng

Pour que le XXIe siècle marque la fin de la préhistoire animale de l'homme, où, dans un monde cassé, la richesse d'une infime minorité implique la dépendance, l'exploitation ou la mort de la plus grande partie de l'humanité;

1 -- La renaissance de l'unité humaine ne peut se faire, comme le fut sa rupture, seulement par la violence et les armes, mais par toutes les forces proprement humaines: de l'économie à la culture et à la foi.

2 -- La faiblesse des actuels peuples opprimés est, pour une large part, due à leur division, par des oppositions et des guerres suscitées et entretenues par les actuels maîtres du monde. La première tâche est donc de mettre fin, par la négociation pacifique, à tous les conflits, qui font le jeu des oppresseurs.

3 -- Refuser collectivement de payer les prétendues dettes au F.M.I. et ceci pour 3 raisons:

a -- Qui est le débiteur?

L'Occident a une terrible dette a l'égard du tiers-monde:

Qui a remboursé aux Indiens d'Amérique le rapt de tout leur continent?

Qui fera réparation à l'Inde ancienne, exportatrice mondiale de textile, pour les millions de tonnes de coton enlevés aux cultivateurs à des prix de racket, et pour la destruction de l'artisanat des tisserands indiens au profit des grandes firmes du Lancashire?

Qui rendra à l'Afrique la vie des millions de ses fils les plus robustes, déportés comme esclaves aux Amériques par les négriers occidentaux pendant trois siècles?

b -- Quelle est la cause de cet endettement?

Les pays anciennement colonisateurs avaient déstructuré les économies autochtones, en particulier en sacrifiant les cultures vivrières au profit des monocultures et des monoproductions qui en faisaient des appendices des économies de la métropole, au profit exclusif de celles-ci. De telles économies ne pouvaient assurer l'indépendance de ces pays, ni l'autosuffisance alimentaire, ni la main d'oeuvre d'industries ne correspondant pas aux besoins du pays. La dépendance a donc continué, et les emprunts devinrent inévitables.

c -- Ces dettes ont été remboursées depuis longtemps par les intérêts usuraires payés aux prêteurs étrangers.

Refuser donc d'être rançonnés et de les payer au F.M.I.

Refuser également les aides dérisoires destinées à masquer cette injustice plusieurs fois centenaire.

Constituer, avec la suppression de la dette et de ses intérêts, un fonds de solidarité qui compensera largement l'aide prétendue.

4 -- S'opposer à tous les embargos imposés arbitrairement, par les provisoires maîtres du monde, aux pays qui refusent leur domination.

N'en tenir désormais aucun compte, et commercer librement avec ceux de nos frères qui en sont frappés.

5 -- D'une manière plus générale multiplier les échanges Sud-Sud entre les pays qui détiennent 80% des ressources naturelles du monde.

Procéder à ces échanges sur la base du troc pour ne point passer par les devises du Nord et notamment du dollar, en veillant à ce que, progressivement, pour mettre fin à la spéculation, il n'ait plus cours mondial.

6 -- Ceci implique un boycott systématique des Etats-Unis et de leurs vassaux notamment d'Israël, mercenaire de l'Occident contre les cultures autochtones et contre la paix.

-- En finir avec les hégémonies économiques comme avec leurs agressions culturelles.
-- Lutter aussi contre l'anticulture des Tyranosaures et des Terminators d'Hollywood, comme de leurs gadgets, et de toutes les manifestations morales ou matérielles de leur décadence.

7 -- Ceci implique, sur le plan politique, le retrait collectif de toutes les institutions à prétention universelle devenues les instruments de la domination d'un seul et servant de couverture à ses agressions militaires, économiques ou culturelles: O.N.U., F.M.I., Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce, et de celles de leurs filiales qui se font, comme elles, complices d'une domination impériale du monde et d'une conception réductrice de l'homme, considéré seulement comme consommateur et producteur, mû par son seul intérêt, et renonçant à donner à l'homme un autre sens à sa vie que de travailler en esclave pour consommer davantage, quand il n'est pas chômeur, colonisé, ou exclu.

8 -- Les menaces ou les agressions contre l'un quelconque des pays membres, seront combattues, par tous les moyens, par l'ensemble de la communauté mondiale.

9 -- Cette communauté mondiale, visant à la création d'un monde à visage humain, ne comporte aucune exclusive, ni religieuse, ni politique, car son objectif est de créer une unité non plus impériale mais symphonique de l'humanité où chaque peuple et chaque communauté apportera les richesses propres de sa terre, de sa culture et de sa foi.

Elle est donc ouverte aussi bien aux Etats officiels, qu'aux minorités opprimées, à la seule condition qu'elles réalisent en chaque pays leur unité sur la base de ces principes.

Le premier Bandoeng avait pour objet, dans un monde bipolaire, de refuser l'alignement sur l'un des deux blocs pour sauvegarder son indépendance. Cet idéal demeure.

Mais les conditions historiques ont changé. Nous vivons dans un monde unipolaire, et nous avons à défendre nos identités, de la culture à l'économie, contre l'intégrisme niveleur des prétendants à la domination mondiale par le seul jeu d'un monothéisme du marché, en faisant du marché, c'est à dire de l'argent, le seul régulateur des relations sociales.

Nous refusons cette vision du monde sans l'homme, d'une vie sans projet humain ni signification, et nous nous unissons pour construire un monde Un, riche de sa diversité et assuré de son avenir par la convergence des peuples et des cultures dans une foi commune, nourrie de l'expérience et de la culture de chacun, et animée par le projet commun de donner à chaque enfant, à chaque femme, à chaque homme, quelle que soit son origine et sa tradition propre, tous les moyens de déployer pleinement toutes les possibilités humaines qu'il porte en lui.

* * *

Enfin il est absolument nécessaire, dans un monde où l'argent gagné par la spéculation (sur les prix des matières premières, sur les valeurs différentes des devises, sur les produits dérivés, etc.) est plus de quarante fois supérieur à celui que l'on pourra gagner -- à plus long terme -- par une économie réelle, productive de biens et de services (par exemple les investissements destinés à développer les infrastructures, des entreprises répondant aux besoins fondamentaux, aux transports pour assurer les échanges) d'instituer un contrôle rigoureux des changes. Cela suppose que chaque peuple recouvre son autonomie pour planifier ses besoins et ses échanges. C'est indispensable pour que les sommes gigantesques, engagées dans les opérations spéculatives stériles cinq milliards d'habitants de la planète, et mettant ainsi fin au chômage de millions d'hommes et de femmes à travers le monde. Car, répétons-le, ils sont réduits au chômage pour deux raisons fondamentales:

1 / -- parce que la cassure du monde rend insolvable plus d'un tiers de la population du globe.
2 / -- parce que les capitaux investis dans la spéculation, sont détournés des investissements dans une économie réelle répondant aux besoins de tous.

(à suivre)

http://alainindependant.canalblog.com/archives/2007/09/30/6373348.html
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14 août 2008 4 14 /08 /août /2008 18:33
L'unité humaine, selon Teilhard

 




 

Selon Teilhard de CHARDIN, le christianisme
est une recherche de l’unité humaine.

 

 

 

Voir   Ces pages représentent un effort pour voir et faire voir, ce que devient et exige l’Homme, si on le place, tout entier et jusqu’au bout, dans le cadre des apparences. Pourquoi chercher à voir ? et pourquoi tourner plus spécialement nos regards vers l’objet humain ?

On pourrait dire que toute la vie est là, -sinon finalement, du moins essentiellement. Être plus, c’est s’unir davantage : tels seront le résumé et la conclusion même de cet ouvrage. Mais, le constaterons-nous encore, l’unité ne grandit que supportée par un accroissement de conscience, c’est-à-dire de vision. Voilà pourquoi, sans doute , l’histoire du monde vivant se ramène à l’élaboration d’yeux toujours plus parfaits au sein d’un Cosmos où il est possible de discerner toujours davantage.

La perfection d’un animal ;la suprématie de l’être pensant ne se mesurent-elles pas à la pénétration et à au pouvoir synthétique de leur regard ? Chercher à voir plus et mieux n’est donc pas une fantaisie , une curiosité , un luxe.

Voir ou périr.


Telle est la situation, imposée par le don mystérieux de l’existence, à tout ce qui est élément de l’Univers. Et telle est par la suite, à un degré supérieur, la condition humaine.Mais s’il est vraiment vital et béatifiant de connaître pourquoi, encore un coup, tourner de préférence notre attention vers l’homme ?

L’Homme n’est-il pas suffisamment décrit,-et ennuyeux ? ET n’est-ce pas justement un des attraits de la Science de détourner et reposer nos yeux sur un objet qui enfin ne soit pas nous-mêmes ?A un double titre, qui le fait deux fois centre du Monde, l’homme s’impose à notre effort pour voir, comme la clef de l’Univers.

Subjectivement, d’abord, nous sommes inévitablement centre de perspective, par rapport à nous-mêmes. Ç’aura été une candeur, probablement nécessaire de la science naissante, de s’imaginer qu’elle pouvait observer les phénomènes en soi, tels qu’ils se dérouleraient à part de nous-mêmes. Instinctivement, physiciens et naturalistes ont d’abord opéré comme si leur regard plongeait de haut sur un Monde que leur conscience pouvait pénétrer sans la subir ni le modifier.

Ils commencent maintenant à se rendre compte que leurs observations les plus objectives sont toutes imprégnées de conventions choisies à l’origine, et aussi des formes ou habitudes de pensée développées au cours du développement historique de la Recherche. Parvenus à l’extrême de leurs analyses, ils ne savent plus trop si la structure qu’ils atteignent est l’essence de la Matière qu’ils étudient, ou bien le reflet de leur propre pensée.

Et simultanément ils s’avisent que, par choc en retour de leurs découvertes, eux-mêmes se trouvent engagés, corps et âme, dans le réseau des relations qu’ils pensaient jeter du dehors sur les choses : pris dans leur propre filet. Métamorphisme et endomorphisme, dirait un géologue.

Objet et sujet s’épousent et se transforment mutuellement dans l’acte de la connaissance. Bon gré, mal gré, dès lors, l’Homme se retrouve et se regarde lui-même dans tout ce qu’il voit.Voilà bien une servitude, mais que compense immédiatement une certaine et unique grandeur.

Il est simplement banal, et même assujettissant, pour un observateur, de transporter avec soi, ou qu’il aille, le centre du paysage qu’il traverse. Mais qu’arrive-t-il au promeneur si les hasards de sa course le portent en un point naturellement avantageux (croisement de routes ou de vallées) à partir duquel non seulement le regard, mais les choses mêmes rayonnent ?

Alors , le point de vue subjectif se trouvant coïncider avec une distribution objective des chose, la perception s’établit dans sa plénitude. Le paysage se déchiffre et s’illumine. On voit.

Tel paraît bien être le privilège de la connaissance humaine. Il n’est pas besoin d’être un homme pour apercevoir les objets et les forces « en rond » autour de soi.

Tous les animaux en sont là aussi bien que nous-mêmes. Mais il est particulier à l’Homme d’occuper une position telle dans la nature que cette convergence des lignes ne soit pas seulement visuelle mais structurelle.

Les pages qui suivent ne feront que vérifier et analyser ce phénomène. En vertu de la qualité et des propriétés biologiques de la Pensée, nous nous trouvons placés en un point singulier, sur un nœud, qui commande la fraction entière du Cosmos actuellement ouvert à notre expérience. Centre de perspective, l’Homme est en même temps centre de construction de l’univers.

Par avantage, autant que par nécessité, c’est donc à lui qu’il faut finalement ramener toute Science. -Si, vraiment, voir c’est être plus, regardons l’Homme et nous vivrons davantage.Et pour cela accommodons correctement nos yeux.

Depuis qu’il existe, l’Homme est offert en spectacle à lui-même. En fait, depuis des dizaines de siècles, il ne regarde que lui. Et pourtant c’est à peine s’il commence à prendre une vue scientifique de sa signification dans la Physique du monde. Ne nous étonnons pas de cette lenteur dans l’éveil.

Rien n’est aussi difficile à apercevoir, souvent, que ce qui devrait « nous crever les yeux ». Ne faut-il pas une éducation à l’enfant pour séparer les images qui assiègent sa rétine nouvellement ouverte ? A l’Homme, pour découvrir l’Homme jusqu’au bout, toute une série de « sens » étaient nécessaires, dont l’acquisition graduelle, nous aurons à le dire, couvre et scande l’histoire même des luttes de l’Esprit.
 
-
Sens de l’immensité spatiale,
dans la grandeur et la petitesse,
désarticulant et espaçant, à l’intérieur d’une sphère de rayon indéfini, les cercles des objets pressés autour de nous.

- Sens de la profondeur,
repoussant laborieusement, le long de séries illimitées,
sur des distances temporelles démesurées, des évènements qu’une sorte de pesanteur tend continuellement à resserrer pour nous dans une mince feuille de Passé.

-
Sens du nombre,
 découvrant et appréciant sans sourciller la multitude affolante d’éléments matériels ou vivants
engagés dans la moindre transformation de l’Univers.

- Sens de la proportion,

réalisant tant bien que mal la différence d ‘échelle physique qui sépare, dans les dimensions et les rythmes, l’atome de la nébuleuse, l’infime de l’immense.

-Sens de la qualité et de la nouveauté,

parvenant, sans briser l’unité physique du Monde, à distinguer dans la Nature des paliers absolus de perfection et de croissance.

-Sens du mouvement,
capable de percevoir les développements irrésistibles cachés dans les très grandes lenteurs,- l’extrême agitation dissimulée sous un voile de repos, le tout nouveau se glissant au cœur de la répétition monotone des mêmes choses.

- Sens de l’organique,

enfin, découvrant les liaisons physiques et l’unité structurelle sous la b juxtaposition superficielle des successions et des collectivités.

Faute de ces qualités dans notre regard, l’Homme restera indéfiniment pour nous, quoiqu’on fasse pour nous faire voir, ce qu’il est encore pour tant d’intelligences : objet erratique dans un Monde disjoint. -Que s’évanouisse par contre, de notre optique, la triple illusion de la petitesse, du plural et de l’immobile, et l’Homme vient prendre sans effort la place centrale que nous annoncions : sommet momentané d’une Anthropologénèse couronnant elle-même une Cosmogenèse.

L’homme ne saurait se voir complètement en dehors de l’Humanité ; ni l’Humanité en dehors de la Vie, ni la Vie en dehors de l’Univers.

D’où le plan essentiel de ce travail : la Prévie, la Vie, la Pensée, -ces trois évènements dessinant dans le passé, et commandant pour l’avenir (la Survie !), une seule et même trajectoire : la courbe du Phénomène humain.

Phénomène humain, dis-je bien.

Ce mot n’est pas pris au hasard. Mais pour trois raisons je l’ai choisi. D’abord pour affirmer que l’Homme dans la Nature est véritablement un fait, relevant (au moins partiellement) des exigences et des méthodes de la Science.

Ensuite, pour fiare entendre que, parmi les faits présentés à notre connaissance, nul n’est plus extraordinaire, ni plus illuminant. Enfin , pour bien insister sur le caractère particulier de l’ essai que je présente.

Mon seul but, et ma vraie force, au cours de ces pages, est simplement, je le répète, de chercher à voir, c’est à dire à développer une perspective homogène et cohérente de notre expérience générale étendue à l’homme. Un ensemble qui se déroule. Qu’on ne cherche pas ici une explication dernière des choses, -une métaphysique. Et qu’on ne se méprenne pas non plus sur le degré de réalité que j’accorde aux différentes parties du film que je présente.

Quand j’essaierai de me figurer le Monde avant les origines de la Vie, ou la Vie au Paléozoïque, je n’oublierai pas qu’il y aurait contradiction cosmique à imaginer un Homme spectateur de ces phases antérieures à l’apparition de toute Pensée sur Terre.

Je ne prétendrai donc pas les décrire comme elles ont été réellement, mais comme nous devons nous les représenter afin que le monde soit vrai en ce moment pour nous : le Passé non en soi, mais tel qu’il apparaît à un observateur placé sur le sommet avancé où nous a placé l’Evolution. Méthode sûre et modeste, mais qui suffit, nous le verrons, pour faire surgir, par symétrie, en avant, de surprenantes visions d’avenir.

Bien entendu, mêmes réduites à ces humbles proportions, les vues que je tâche d’exprimer ici sont largement tentatives et personnelles. Reste que appuyées sur un effort d’investigation considérable et sur une réflexion prolongée, elles donnent une idée, sur un exemple, de la manière dont se pose aujourd’hui en Science le problème humain.

Etudié étroitement en lui-même par les anthropologistes et les juristes, l’Homme est une chose minime, et même rapetissante. Son individualité trop marquée masquant à nos regards la Totalité, notre esprit se trouve incliné, en le considérant, à morceler la Nature, et à oublier de celle-ci les liaisons profondes et les horizons démesurés : tout le mauvais anthropocentrisme. D’où la répugnance, encore sensible chez les savants, à accepter l’Homme autrement que par son corps, comme objet de Science.

Le moment est venu de se rendre compte qu’une interprétation, même positiviste, de l’Univers, doit, pour être satisfaisante, couvrir le dedans, aussi bien que le dehors des choses,-l’Esprit autant que la Matière. La vraie Physique est celle qui parviendra, quelque jour, à intégrer l’Homme total dans une représentation cohérente du monde.

Puissé-je faire sentir ici que cette tentative est possible, et qu’elle dépend, pour qui veut et sait aller au fond des choses, la conservation en nous du courage et de la joie d’agir.

En vérité, je doute qu’il y ait pour l’être pensant de minute plus décisive que celle où , les écailles tombant de ses yeux, il découvre qu’il n’est pas un élément perdu dans les solitudes cosmiques, mais c’est une volonté de vivre universelle qui converge et s’hominise en lui.

L’homme, non pas centre statique du Monde-comme il s’est cru longtemps ; mais axe et flèche de l’Evolution, -ce qui est bien plus beau.

Teilhard de CHARDIN

 

 

Bibliographie :
CUENOT Claude : Teilhard de Chardin, coll.écrivains de toujours, Seuil, 1962.
CHARDIN Teilhard de : Le phénomène humain, Pékin, 1938-1940 ; et Oeuvres, Seuil, Paris,1955.

http://jeanmarcdl.free.fr/

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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 22:09
Daniel Barenboïm
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Daniel Barenboim
Daniel Barenboim

Daniel Barenboim, né le 15 novembre 1942 à Buenos Aires, est un pianiste et chef d'orchestre de nationalité argentine et israélienne. En 2002, il reçoit la nationalité espagnole et depuis janvier 2008, il est également porteur d'un passeport palestinien[1],[2].

Biographie [modifier]

Enfant prodige, il donne son premier concert en tant que pianiste à Buenos Aires à l'âge de sept ans. Son père est alors et restera longtemps son professeur de piano.

En 1952, il s'installe en Israël avec ses parents, juifs d'origine russe (son nom est la graphie yiddish de l'allemand Bachenbaum), .

Très tôt, en Argentine d'abord puis au cours de nombreux voyages, il aura l'occasion de rencontrer Arthur Rubinstein et Adolf Busch, Wilhelm Furtwängler, Edwin Fischer et beaucoup d'autres grands interprètes. Il se perfectionne au piano avec Edwin Fischer et à la direction d'orchestre avec Igor Markevitch puis en 1955 avec Nadia Boulanger, dans la classe de qui, à Paris, il étudie la composition.

Au début des années 1960, il joue avec le vieux maître Otto Klemperer et enregistre avec lui ses premiers disques pour EMI : le 25e concerto de Mozart et l'intégrale des concertos de Beethoven. Puis il devient chef de l'English Chamber Orchestra en 1965 et enregistre, en dirigeant du piano, l'intégrale des concertos de Mozart, une somme que certains critiques considèrent aujourd'hui encore comme la plus belle jamais gravée. À cette période, Barenboïm est un merveilleux mozartien, tant au piano qu'à la baguette, et il mêle à un élan juvénile une profondeur extraordinaire des mouvements lents sans doute en partie acquise à la fréquentation de Klemperer.

C'est la période heureuse, celle de son amour pour la violoncelliste britannique Jacqueline du Pré avec laquelle il se marie en 1967. La période aussi où il pratique assidûment la musique de chambre avec elle et ses amis les violonistes Pinchas Zukerman et Itzhak Perlman et d'autres comme Isaac Stern ou Gervase de Peyer. De nombreux disques sont gravés en particulier de Beethoven. Un DVD garde pour la postérité une interprétation exceptionnelle du quintette « La Truite » de Schubert avec le chef d'origine indienne Zubin Mehta à la contrebasse, un instant de pur bonheur.

Le bonheur sera de courte durée : Jacqueline est atteinte de sclérose en plaques et doit arrêter sa carrière dès 1972. Elle décèdera en 1987.

La carrière de Barenboim semble marquée par une sorte de boulimie inextinguible de concerts, d'enregistrements et de projets. Il est chef de l'Orchestre de Paris de 1975 à 1989 où il crée un Chœur symphonique qu'il confie à Arthur Oldham. Pressenti pour être le responsable artistique du nouvel Opéra Bastille, il entre en conflit avec les autorités de tutelle de l'époque et part finalement aux États-Unis diriger l'Orchestre symphonique de Chicago, poste qu'il occupe jusqu'en 2006[3], tout en menant une carrière de chef à Berlin, à la tête du Staatsoper.

En mai 2006, il est nommé principal chef invité de la Scala de Milan, poste qu'avaient occupé avant lui notamment Arturo Toscanini et Herbert von Karajan.

Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005
Direction de l'orchestre Divan occidental-oriental à Séville en 2005

Il a également créé en collaboration avec Edward Saïd une fondation visant à promouvoir la paix au Proche-Orient au travers de la musique classique, initiative lui ayant attiré de violentes critiques en Israël. Ceci s'est concrétisé en un atelier musical et un orchestre israélo-arabe : l'Orchestre Divan occidental-oriental.

En 2006, il est lauréat du prestigieux Prix Ernst von Siemens, considéré comme le « Nobel de la musique ».

Son répertoire immense s'étend de Bach, dont il a gravé une des plus puissantes versions des Variations Goldberg, à la musique contemporaine dont il est un ardent défenseur. Ainsi a-t-il créé de nombreuses œuvres de Pierre Boulez ou Henri Dutilleux, par exemple. Il est aussi un grand chef d'opéra, notamment à Bayreuth où il dirigera pendant les vingt dernières années du XXe siècle, mais aussi à Édimbourg et dans de nombreux autres festivals.

Excellent accompagnateur de lieder,il a donné des concerts et enregistré de nombreux disques avec Janet Baker notamment, mais surtout avec Dietrich Fischer-Dieskau, avec qui il a gravé en particulier des lieder de Mozart (chez EMI) et des intégrales de Brahms, de Liszt et d'Hugo Wolf (chez Deutsche Grammophon).

En mars 2007, il est élevé au rang de Commandeur de la Légion d'honneur par Jacques Chirac qui a souligné son engagement pour la paix au Proche-Orient.Image:Daniel Barenboim.jpg


Il essaie de réconcilier Israéliens et Palestiniens sur une même terre; ils ont tout intérêt à vivre ensemble, les guerres n'ont pas leur place, la résolution du conflit est essentielle pour la paix du monde.


Ce 11 août 2008, sur Arte, soirée spéciale :

Concert en Jordanie avec le West Eastern Divan Orchestra

Enrendu (présentatrice) : "Celui qui est à l'écoute des autres s'oublie un instant, et à ce moment-là tout est possible, cela fait reculer la haine."

Au cours de la soirée, projection du documentaire "Nous ne pouvons qu'atténuer la haine".

L'orchestre réunit de jeunes musiciens de pays arabes, de Palestine et d"Israël.





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8 août 2008 5 08 /08 /août /2008 01:55

 
 
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APPEL A L’INITIATION
D’UNE ALLIANCE STRATEGIQUE AMICALE
ENTRE JUDAÏSME ET ISLAM
CONTRE LE SIONISME


 

http://laplote.over-blog.fr/


Ce message s’adresse tant aux Juifs, souvent non sionistes mais conditionnés par le Sionisme, qu’aux Musulmans et autres croyants.


Nos deux foi, nos deux religions ont certes chacune leur spécificité et particularités. Il n’y a aucun intérêt à en faire un amalgame. Mais le Judaïsme et l’Islam ont aussi beaucoup en commun et en parallèle, et dans la situation actuelle c’est bien ce qui mérite d’être souligné. In pluribus unum ! Tout deux, le Judaïsme authentique et l’Islam, prônent et cherchent la proximité du Dieu Un, du Saint Créateur ! 
 

Historiquement, dans les pays à domination islamique, ce pendant des siècles, les communautés Juives ont généralement bénéficié de la protection de l’autorité, et la bonne entente entre Juifs et Musulmans régnait.

C’est le Sionisme, ennemi de la Torah, qui est venu gravement perturber ces relations harmonieuses en s’alliant aux grandes puissances en vue de conquérir la Palestine et de la transformer en entité sioniste, dite « avant-poste du monde libre ».


De nos jours, dans la plupart des pays occidentaux, dominés par l’impérialisme américain, soit alliés à l’impérialisme américain, se déchaîne la diffamation de l’Islam et la discrimination de Musulmans. Cela rappelle dangereusement la judéophobie et la persécution des Juifs entre les deux guerres mondiales.


Rien que ce fait-là devrait appeler les Juifs non seulement à la vigilance (ils pourraient bien être les suivants, que Dieu nous protège), mais surtout l’esprit de DROITURE et de JUSTICE, et de GENEROSITE HUMAINE devrait faire que nous nous solidariserions avec nos frères et sœurs musulmans des pays occidentaux.


A noter que l’Islamophobie n’est pas uniquement un exutoire de l’extrême droite dépositaire du Nazisme. Elle provient plutôt du fascisme à col blanc, de milieux libéraux, « bien pensants » lié au Néoconservatisme américain et aux lobbys sionistes. Elle se manifeste aussi par la subtilité d’opposer un soi-disant « Islam occidental éclairé » à l’ « l’Islam terroriste ». Cette hypocrisie est utilisée par les ennemis de toutes religions, sauf si celles-ci sont l’opium pour le peuple au service de l’impérialisme.


Ensuite, il y a bien sûr la cause palestinienne qui devrait unir le Judaïsme de la Torah et l’Islam.


L’antisionisme de la Torah devrait s’opposer au Sionisme et à son entité, même si pendant la période de notre Exil et de Dispersion, le  Saint Créateur avait installé en Terre Sainte au lieu de Palestiniens musulmans, d’autres peuples tels des Coréens ou Inuits. La Torah interdit formellement tout autant un pouvoir politique religieux, même régi selon les règles de la Torah, que l’actuel pouvoir de Kofrim (renégats), alliance de sionistes antireligieux et falsificateurs religieux.


Malheureusement le Satan a réussi à tromper et à conditionner un très grand nombre de Juifs par la propagande sioniste.


A quoi sont intéressés les Juifs non contaminés par le Sionisme dans la phase actuelle que nous croyons être celle des souffrances, des douleurs qui annoncent l’avènement du Messie?  C’est bien sûr que cesse au plus tôt la domination de la Terre Sainte par les Sionistes ! Car le Sionisme est l’obstacle principal qui empêche la venue du Messie, qui doit venir et qui est attendu, non seulement pour les Juifs, mais pour la rédemption de toute l’humanité.  

A qui doit appartenir la Palestine ? Bien sûr aux Palestiniens qui en grande majorité sont Musulmans. Cela a déjà été reconnu par nos saints Rabbins dans les années ’20 du siècle dernier et a été formulé magistralement par le jeune rabbin allemand Simon SCHWAB en 1934 dans son écrit « Retour au Judaïsme ». Les Rabbins de tous les siècles précédents acceptaient de bon gré la soumission à la domination ottomane en Palestine.

En période d’Exil et de Dispersion, les Juifs n’ont aucun intérêt à dominer la Terre Sainte, et non plus les autres parties du monde.

Notre vocation divine est d’être « un peuple saint et une nation de prêtres », une population pilote, exemplaire, au service de l’humanité.

Nous devons nous rappeler, plus que jamais, que ce n’est que par et pour la Thora transmise à Moïse au mont Sinaï que nous sommes Juifs.


C’est de bon cœur, que nous Juifs devons accepter et promouvoir la souveraineté du peuple palestinien sur l’entièreté de la Palestine historique. Pas une parcelle de la Terre Sainte ne peut rester profanée par les Sionistes.


Vu ainsi, c’est le bon sens même. Il n’y a aucun antagonisme entre le Judaïsme et l’Islam.

Le Sionisme est notre ennemi commun.
 

Le Rabbin Samson Raphael HIRSCH formula la Tradition de la Thora ainsi: « Mensch Jissroél », Humain car Juif et Juif car Humain, avec l’obligation de « Thora im Dérekh Erèts », le savoir-vivre Juif.

 
Fidèles à notre Tradition de Thora, nous avons à nous conduire de façon irréprochable, à sanctifier le Nom Divin dans notre relation avec nos prochains non-Juifs.

Nous appelons nos frères et sœurs Juifs induits en erreurs à se détacher du Sionisme, à se retourner contre l’idolâtrie et la malfaisance sionistes, en premier lieu contre la falsification de la Thora nommée Sionisme religieux. Le retour à la Source, c’est le retour à la Thora non falsifiée !


Nous devons compatir avec les victimes non juives du Sionisme et soutenir la Résistance islamique palestinienne. Ceci contrairement aux gouvernements arabes qui laissent souffrir Gaza et craignent la Révolution Islamique dans leurs pays. La compassion et la bienfaisance sont des traits indélébiles des enfants d’Abraham, de toute âme Juive qui a été présente au Mont Sinaï lors du Don de la Thora. L’Amalek sioniste est le contraire.


Notre proposition d’alliance stratégique amicale entre Judaïsme et Islam contre le Sionisme, resterait incomplète sans faire l’éloge, sans exprimer le soutien à la République Islamique d’Iran, fruit de la Révolution Islamique (1979). Cette Révolution Islamique a fait ses preuves et donne des impulsions spirituelles indispensables, de très haute qualité, aux aspirations des peuples pour leur souveraineté, contre le sionisme, l’impérialisme et toute forme d’injustice.


C’est dans ce sens et dans ce contexte que nous formulons cet Appel à indiquer et à développer l’indispensable alliance stratégique amicale entre Judaïsme et Islam, entre Juifs et Musulmans.


Que le Saint Créateur veuille bénir et protéger ceux qui œuvrent  pour accomplir Sa Volonté pour réaliser la Droiture, la Justice et l’Harmonie fraternelle de l’Humanité entière dans la reconnaissance et l’adoration du Dieu Un.


Shmiel Mordche BORREMAN



Pour le Collectif de l’Association d’Etude Yechouroun Judaïsme contre Sionisme

 



http://candide-exocet.skynetblogs.be/
www.bloggen.be/yechouroun




Sur ce même blog bloggen.be, je trouve :

Les amis nous communiquent:
 

Le Sionisme est la source de
tous les problèmes du monde



 
IRIB- Des dignitaires religieux de différentes convictions ont qualifié le sionisme de facteur de tous les problèmes du monde et notamment du Moyen-Orient. Selon le journaliste de l'IRIB, les religieux musulmans, chrétiens et juifs ainsi que nombre de professeurs de plusieurs universités du monde ont qualifié, hier à Buenos Aires capitale argentine, le sionisme de phénomène antireligieux, artificiel et illégitime. Dans cette réunion d'un seul jour, les participants ont évoqué les complots du sionisme dont l'explosion dans la Mutuelle Israélite Argentine, Amia, en 1994 qui a fait plusieurs morts parmi les juifs avant d'annoncer que vu le passé des attentats à la bombe par les sionistes contre les centres religieux des juifs dont en Irak il est fort possible que les sionistes soient derrière l'explosion d'Amia. Le rabbin américain David Y. Weiss de Neturei Karta a déclaré je cite : "Israël est une tumeur cancéreuse et très dangereuse et j'espère qu'il sera anéanti le plutôt possible et sans effusion de sang:" Tout en faisant allusion aux attaques continues des sionistes contre sa maison, le rabbin britannique Aaron Cohen a déclaré pour sa part : "Tout comme les Palestiniens, nous sommes toujours le cible d'attaques des sionistes et nous leur résistons." Le prêtre argentin Luis Farinello a pour sa part rappelé la nécessité de la révélation de la véritable nature de ceux qui commettent des crimes au nom de Dieu et de la religion


IRIB 08 07 26

Le Sionisme en totale contradiction
avec les croyances du Judaïsme
 
IRIB- Les Chefs juifs anti-sionistes, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, ont fait savoir que le Sionisme était en totale contradiction avec toutes les croyances religieuses, y compris, le Judaïsme. Simultanément à la date anniversaire de l'attentat à la bombe contre l'immeuble abritant le centre "AMIA", à Buenos Aires, David Yisrael  Weiss et Aharon Cohen, deux Chefs juifs anti-sionistes, se sont rendus, en Argentine, où ils ont participé à un point de presse avec les médias argentins et révélé les complots tramés par les Sionistes. "Les Sionistes ont des antécédents de longue date dans les attentats à la bombe, dans les centres juifs, partout, dans le monde, avec l'objectif de terroriser les Juifs et de les faire immigrer dans les territoires occupés.", a indiqué David Yesrael Weiss, ajoutant que Robin Brakha, Président de l'époque de l'Association mutuelle israélite argentine, comptait parmi les accusés du dossier d'"AMIA", qui seraient, bientôt, jugés, selon les responsables judiciaires argentins.

IRIB 08 07 23


http://www.bloggen.be/yechouroun/

 

Et toujours sur le même blog, je trouve : 


27-07-2008
Klik hier om een link te hebben waarmee u dit artikel later terug kunt lezen.Rabbin Ahron Leib COHEN: SIONISME ET CONFLIT SIONISTE-PALESTINIEN

Nous présentons, en quelques séquences, au public francophone l’excellent essai “Zionism and the Zionist Palestinian Conflict” du célèbre savant talmudiste britannique, le Rabbin  Ahron Leib COHEN. Cette publication fut rédigée par l’auteur en 2004 pour faire face aux préjugés de Juifs orthodoxes modernes, malheureusement conditionnés par le Sionisme. Dans la même optique, ce texte, pourvu de quelques brèves notes explicatives est aussi lisible et utile pour les non-Juifs. Le texte original anglais de cet essai rabbinique de haute valeur est accessible dans notre blog www.bloggen.be/jesjoeren .

 

 

SIONISME ET CONFLIT
SIONISTE-PALESTINIEN (1)

 

Par Ahron Leib COHEN שליט"א

 

 

Avant-propos

 

Il y a eu beaucoup de discussions récemment en rapport avec la situation en Erets-Yisroél[1] quant à la pertinence de participer à des événements comme des débats ou des manifestations organisées par des sympathisants des Palestiniens.

Je présente, à cet effet, un bref essai sur le sujet sous forme de questions-réponses.

 

Le but de cet essai est de montrer que les activités en questions sont non seulement correctes mais même bénéfiques au Peuple Juif. J’ai essayé de traiter les points les plus fréquemment soulevés et, par la même occasion, d’examiner de plus près l’approche Juive Orthodoxe du sionisme dans son ensemble.

 

Ce travail nécessiterait des références complètes aux sources, mais le manque de temps m’empêche de les apporter. Quiconque désireux de les obtenir peut sans problème prendre contact personnellement avec moi.

 

Puisse le Tout-Puissant venir à notre aide pour que nous définissions Ses souhaits avec exactitude et que nous réussissions à les accomplir.

 

Ahron Leib Cohen

 

Adar 5764  Salford, Manchester

 

 

QI.  Avant tout autres questions, je voudrais savoir comment des personnes Juives, surtout des Juifs Orthodoxes, peuvent s’unir avec des sympathisants des Palestiniens dans des conférences ou des manifestations contre l’ «Etat d’Isra-l» ? Comment peuvent-ils même envisager de telles activités ? Ne sont-ils pas traîtres aux intérêts de leur propre peuple et n’ignorent-ils pas la violence en fréquentant un peuple perçu comme un ennemi ?

 

        Il y a bien sûr beaucoup d’éléments à clarifier sur ce sujet. Quoiqu’il en soit, il existe, en Erets-Yisroel, un affrontement acharné entre les sionistes et les Palestiniens.

 

        Cet affrontement fut déclenché par les sionistes il y a environ cent ans, lorsqu’ils ont au préalable eu l’idée de créer un Etat pour le Peuple Juif. A cette époque, la grande majorité des Autorités de Thora avaient bien précisé que sionisme et Judaïsme sont diamétralement opposés et totalement incompatibles l’un avec l’autre.

 

        Toutefois, les sionistes poursuivaient leur but et ignoraient le fait qu’un peuple existant occupait le pays. Ils ont en effet entrepris d’ôter aux Palestiniens la possibilité d’autonomie politique dans le pays où ils vivaient. Tandis que leur objectif se réalisait, cela causait en retour la perte d’habitations et sources de revenus d’un grand nombre de Palestiniens. D’âpres affrontements, sources de bien de maux, violences et mort se déclenchaient en général.

 

        De leur point de vue Les Palestiniens, furent traités très injustement, et vu que les sionistes revendiquent le fait de représenter tout le Peuple Juif, leurs activités ont souillé le nom de tous les Juifs, provoquant un Chilloul HaShem[2]. Les revendications sionistes de représenter le peuple Juif a aussi causé la colère des Palestiniens sur tous les Juifs, et de ce fait-là, ce sont les sionistes et leur Etat qui sont à l’origine de l’effusion de sang en Erets Yiroel de nos jours.

 

        D’un point de vue concret, il est évident que la cause première de l’affrontement entre Arabes et sionistes est l’existence même de l’Etat sioniste. Si l’on abandonne l’instinct nationaliste selon lequel on doit avoir un Etat, alors la solution évidente à tout le conflit au Moyen-Orient, et le moyen assuré vers la paix et la sauvegarde des vies est le démantèlement pacifique de l’Etat sioniste. Cela mettrait un terme à la colère des Palestiniens et supprimerait le Chilloul Hashem.

 

        Toutefois, il n’est pas actuellement dans le pouvoir de la minorité des Juifs Orthodoxes de démanteler l’Etat sioniste. Nous sommes cependant capables et obligés, si nous le pouvons, de réduire le problème en expliquant aux Palestiniens  et en démontrant par nos actions que les sionistes ne représentent pas le Peuple Juif, et que le Peuple Juif ne veut pas, n’a en fait pas le droit de posséder son propre Etat.

 

        Nous devons également expliquer que nous comprenons  la souffrance des Palestiniens et compatissons.

 

 (Traduction Sœur Enissa KELIF)  A suivre



[1] Appellation rabbinique de la Terre Sainte, Palestine.

[2] Sacrilège, profanation du Nom Divin.




 

SIONISME ET CONFLIT
SIONISTE-PALESTINIEN (2)

 

Par Ahron Leib COHEN שליט"א

 

 

Q2. Mais qu’accomplissons-nous de positif en coopérant aux activités pro-Palestiniennes ?

 

        Tout d’abord, en manifestant notre sympathie pour la cause Palestinienne, nous contrecarrons le Chillul Hashem[1] causé par l’Etat  sioniste et ainsi nous faisons un Kiddush Hashem (sanctification du Nom de Dieu). L’expérience a prouvé que notre démonstration de sympathie produit un effet extraordinaire et le Kiddush Hashel est spectaculaire.

 

        Toute personne intéressée est la bienvenue pour examiner des exemplaires des centaines de lettres reçues des sympathisants Palestiniens qui ont totalement abandonné toute hostilité à l’égard des Juifs en général après qu’il leur fut clairement expliqué que sionisme et Judaïsme sont différents l’un de l’autre et incompatibles l’un avec l’autre. Un exemplaire saisissant d’une de ces lettres est reproduit à la fin de cet essai.

 

        Deuxièmement, l’animosité et l’affrontement créés par l’Etat sioniste parmi les Palestiniens sont si puissants que cela résulte en violence avec des conséquences tragiques de partout. Notre participation à leurs activités contribue uniquement à réduire et à repousser la tension. Cette suppression de l’affrontement va immanquablement aboutir à une réduction de la violence. Lors de notre participation à leurs activités, nous nous donnons beaucoup de mal  pour constamment souligner notre espoir et  notre prière que cette impasse puisse se résoudre de façon pacifique. Cela apaise la colère des Palestiniens sur l’ensemble du Peuple Juif,  apportant de ce fait Hatzolas Nefoshois.[2]

 

        Troisièmement, nous avons un autre problème, comme nous l’avons mentionné auparavant, les sionistes se sont faits passer pour les représentants des Juifs et les portes paroles de tous les Juifs. Ainsi, du fait de leurs actions de Chillul Hashem, ils suscitent l’animosité contre tous les Juifs. Ceux qui nourissent cette hostilité sont alors accusés d’antisémitisme. Donc un de nos buts en participant a ces activités est justement de réduire l’antisémitisme, en   soulignant clairement que le sionisme n’est pas le Judaïsme.  Les sionistes ne peuvent pas parler au nom des Juifs. L’Opposition au sionisme n’implique pas d’antisémitisme ou de haine des Juifs. Au contraire, le sionisme lui-même et ses agissements constituent la plus grande menace pour les Juifs et la plus grande cause d’antisémitisme.

 

        Nous avons par conséquent deux des plus nobles buts que les Juifs puisse avoir, à savoir LE KIDDUSH HASHEM ET LE PIKUACH NEFESCH[3].

 

        Il est bien connu que pour atteindre ces deux buts susmentionnés, nous devons tout mettre en œuvre qui est nécessaire pour réaliser le résultat désiré.

 

        Ne rien faire impliquerait que nous fermions les yeux sur le conflit funeste (qui est la cause de Shefichas Domim[4]) et le Chillul Hashem perpétré par les sionistes.

 

        Ainsi il devrait maintenant être clair comment nous pouvons envisager et persévérer positivement dans des activités ensemble avec les Palestiniens, et que loin d’être une trahison, ces activités sont bel et bien dans les meilleurs intérêts du Peuple Juif et non seulement ceux des Palestiniens.



[1]  Profanation du Nom Divin, Sacrilège

[2] Sauver des âmes

[3] Sauver des vies humaines

[4] Effusion de sang


http://www.bloggen.be/yechouroun/




 

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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 18:53




















Bonjour mes amis

Me re-voici, et cette fois pour m'entretenir avec vous de religion.

Vous le savez, je suis une femme de paix, de consensus, de dialogue, fraternelle. Pour moi, nous sommes tous frères et soeurs en humanité, citoyens du même monde, enfants du même Dieu, Père d'Amour, Créateur. L'idée même de CHOC de civilisations, d'individus, me fait horreur.  Jeune, j'aimais le titre d'un film : "Si tous les gars du monde" (voulaient se donner la main).  Alors, comme le monde serait beau ! Solidarité, au lieu de compétition, coopération au lieu de conflits d'intérêts, paix au lieu de guerre, complémentarité au lieu de différence, communion au lieu de choc, fraternité au lieu de haine, tolérance au lieu de sectarisme, etc, etc... voilà les valeurs qui rendraient les peuples heureux !

A la suite des événements du 11 septembre 2001, j'avais commencé des recherches afin d' écrire un ouvrage sur les grandes religions monothéistes, pour montrer d'abord tout ce qui les séparait, et ensuite tout ce qui les rapprochait,  le but étant de les amener à se parler, à se découvrir, à s'apprécier mutuellement, et même à collaborer ensemble en vue d'un monde meilleur, par exemple fidèle aux principes de Dieu. Je m'étais rendue, voici quelques années,  au rassemblement, à Bâle, des chrétiens du monde entier pour "la paix, la justice, la sauvegarde de la création", et je pensais alors qu'ensemble les religions pouvaient travailler à l'édification d'un monde meilleur, plus conforme à la volonté du Dieu d'Amour, de Justice, de Paix.

Mais le temps d'effectuer mes recherches (je suis perfectionniste), deux ans plus tard les premiers livres sortaient, expliquant ce que j'avais intuitivement compris et annoncé quelques jours après le 11 septembre : La cause de bien des malheurs de l'humanité était liée au choc des religions, chacune voulant supplanter l'autre et dominer. Je connaissais par expérience le fanatisme des évangélistes, je pressentais celui des Juifs intégristes, et j'entendais constamme
nt parler de l'intolérance de l'islamisme. Pour moi, la signification des événements, alors, était claire. Et mon objectif était précisément de montrer que les religions avaient des bases communes, des préceptes communs, et pouvaient collaborer, unir leurs efforts pour embellir notre monde. En ce sens, la Foi Baha'i est un exemple d'ouverture aux autres, d'appel à la tolérance, au dialogue, et à l'action commune. A la fraternité universelle !

La suite, on la connaît. La Pensée Unique nous amène à croire que le "choc des civilisations" est inévitable et nécessaire, qu'il est le remède aux problèmes, alors qu'il n'est que l'instrument de domination des nantis sur les peuples, le prétexte bien commode pour nous opposer les uns aux autres et pour prendre le contrôle de régions entières, riches de ressources pétrolières.

Dans ce blog, je parlerai de thèmes qui me tiennent à coeur, avec un seul objectif : Nous amener à mieux nous comprendre et à nous aimer les uns les autres.

Eva R-sistons au choc de civilisations 

TAGS : Religions monothé
istes, Rassemblement des chrétiens de Bâle, Juif, Chrétien, Musulman,Foi Baha'i, évangélistes, juifs intégristes, islamistes, 11 septembre, communion, choc, guerres, dialogue, Dieu, Amour, Justice, Paix, sectarisme, fanatisme, fondamentalismes, "Si tous les gars du monde"...




Voyez  mon blog http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/

http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/article-18747126.html

http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/article-18863741.html

 et bien sûr mon blog préféré : http://le-jardin.over-blog.com

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7 août 2008 4 07 /08 /août /2008 16:28
Mon blog préféré, à nouveau à l'honneur :


 


Unité en Abraham

Juifs, Chrétiens et Musulmans sont tous les enfants d’Abraham. Les Juifs et les Chrétiens par Isaac. Les Musulmans par Ismaël. Au tympan de l’église de Conques (Aveyron), Abraham est au centre de la Jérusalem céleste. Il entoure de ses bras deux élus portant le sceptre fleuri. Ces deux enfants évoquent ainsi Ismaël, fils d’Agar sa servante, et Isaac, fils de sa femme Sara.

 

 

Notre unité se fonde sur cet héritage commun de notre père dans la foi. Mais quels sont ces fondements communs que nous lègue notre père Abraham ? : Dieu est unique, il n’y en a pas d’autres que Lui, Il n’a pas d’«associés» (pour reprendre un terme coranique). Nous ne servons que Lui et refusons toutes formes d’idolâtrie. Nous nous soumettons à Dieu, nous offrons tout pour la réalisation de son Projet pour l’humanité, même ce qui est le plus précieux pour nous (sacrifice d’Abraham). Nous sommes appelé à être fidèles à l’Alliance avec Dieu et vivre dans l’amitié de Dieu. Cette amitié est un lien direct avec le Créateur (Abraham ne fonda aucun système religieux, aucune institution religieuse, c’est pourquoi le Coran met en avant le fait qu’Abraham n’était ni Juif, ni Chrétien (3, 67), pour nous inviter à retrouver le sens de cette piété fondamentale, originelle. Sa relation à Dieu était simple, sans intermédiaires, sans clergé –  il fait lui-même les sacrifices qu’il offre à Dieu). Abraham est le prototype du croyant qui accomplit la Parole de Dieu directement et de façon libre.

Nous avançons humblement dans la direction que Dieu nous montre, en totale confiance. Nous recherchons la justice et la bonté, par laquelle seront bénies toutes les familles de la terre - «en toi seront bénies toutes les familles de la terre » avait dit Dieu à Abraham (Genèse 12,4). Cette bénédiction ne peut advenir que si les héritiers d’Abraham retrouvent la voie de la fraternité vécue et de la spiritualité active. Les déchirements entre les enfants d’Abraham contribuent à affaiblir cette bénédiction, à en stériliser les potentialités. Quelle image de la foi monothéiste donnent aujourd’hui les héritiers désunis ? Les querelles, les conflits, les rivalités entre Juifs, Chrétiens et Musulmans sont autant de signes négatifs, effrayants parfois, qui éloignent les hommes du Dieu de la Bible et de Coran. Il est temps de nous retrouver enfin « dans le sein » de notre père – selon l’expression biblique - et de re-devenir porteurs de bénédiction pour toutes les familles de la terre, pour toute la Création !

 

 

Eléments tirés de l’Ecritures bibliques et coraniques :

 

Ce socle commun issu de la Parole révélée est la fondation sur laquelle nous pouvons nous rejoindre, sur laquelle nous pouvons nous appuyer pour avancer ensemble, main dans la main.

La Bible évoque Dieu comme étant le Dieu d’Abraham (Exode 3,6, 6,3 ; Matthieu 22,32…) et le Coran considère que l’Islam était déjà la voie (milla) d’Abraham. La spiritualité que nous héritons de notre père Abraham est une bénédiction de Dieu - Abraham est un guide (imam) pour les hommes (Coran 2,124). Juifs, Chrétiens et Musulmans sont d’accord là-dessus. Sa foi et son caractère sont exemplaires pour nous tous :

Il  était un croyant monothéiste pur (hanif) soumis à Dieu, il n’était pas au nombre des polythéistes. » (Coran 3, 67)
Il était humble (Coran 9, 114)
Il était juste (Coran 19,41)
Il était intelligent et savait utiliser sa raison (épisode de la réflexion sur l’idolâtrie des astres Coran 6,76 à 79)
Il avait un cœur pur (Coran 37,84)
Il avait totalement confiance en Dieu ; Il accepta de tout quitter, de partir dans une direction inconnue sur ordre de Dieu (Genèse 12,1) et garda toute sa vie une dynamique de pèlerin, toujours en marche, toujours à la recherche de Dieu et du bien ; il obéit jusqu’à sacrifier ce qu’il a de plus cher, son propre fils (Coran 37, 102 à 106)
Il était l’ami de Dieu ((Jacques 2,23, Esaie 41,8, Coran 4,125)
Dieu a conclu une alliance avec Abraham (Genèse 15,9 à 18)
Il a mis les idoles en pièces et n’hésitait pas à remettre en question les coutumes et la culture de ses contemporains (Coran 21,58)
Abraham était plein de compassion et essaya de sauver le peuple de Loth (Genèse 18, 24 à 32 et Coran 11,74 à 76)






« Abram étant âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, le Seigneur lui apparut et lui dit : « Je suis le Dieu tout-puissant ; conduis-toi à mon gré, sois irréprochable, et Je maintiendrai mon alliance avec toi, et Je te multiplierai à l’infini. » Abram tomba sur sa face et Dieu lui parla de la sorte : « Moi-même, oui, Je traite avec toi : tu seras le père d’une multitude de nation. Ton nom ne s’énoncera plus désormais Abram : Ton nom sera Abraham, car Je te fais le père d’une multitude de nation. Je te ferai fructifier prodigieusement ; je ferai de toi des peuples et des rois seront tes descendants. Cette alliance, établie entre moi et entre toi et ta postérité dernière, je l’érigerai en alliance perpétuelle, étant pour toi un Dieu comme pour ta postérité après toi. » Genèse 17, 1-8

 

«Qui donc éprouve de l’aversion pour la filiation (milat) d’Abraham sinon celui qui est insensé ?
Nous avons, en vérité, choisi Abraham qui en ce monde et dans l’autre sera au nombre des justes »
Son Seigneur lui dit : « Soumet-toi ! »
Il répondit : « Je me soumets au Seigneur des mondes ! »

Coran 2, 30-131

« Ils ont dit : « Soyez juifs ou soyez chrétiens, vous serez bien dirigés ».
Dis : « Mais  non ! Suivez le chemin d’Abraham, un vrai croyant (hanif) qui n’était pas au nombre des polythéistes (ceux qui associent quelque chose à Dieu) ».
Dites : Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux tribus, à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, à ce qui a été donné aux prophètes de la part de leur Seigneur. Nous n’avons de préférence pour aucun d’entre eux ; nous sommes soumis à Dieu. » Coran 2, 35-136

Voyez  mon blog http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/

http://eva-coups-de-coeur.over-blog.com/article-18747126.html

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 et bien sûr mon blog préféré : http://le-jardin.over-blog.com




Tags : Abraham, Moïse, Jésus, Alliance, unité, Jacob, Isaac, Ismaël, Sara, polythéistes, le jardin.over-blog.net, Coran, Genèse, Musulman, Juif, Chrétien, Agar, Exode, Bible, foi, Aveyron, Jérusalem céleste...

 

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4 août 2008 1 04 /08 /août /2008 18:40


NOTRE MAISON


 


Construire un lieu
où niche la colombe
et grandit l'olivier.
Construire la maison
où le musulman et le chrétien
refont leurs forces
pour que surgissent
la justice et la paix.
    




En 1995 un groupe de chrétiens et de musulmans, soucieux d'agir ensemble, créaient l'Association APPROCHES 92. Ils étaient animés d'une conviction : la parole ne suffit pas ; il faut agir ensemble. Que faire ? Il faudrait ouvrir « La Maison des croyants », disait Saâd. En réalité, ils trouvèrent deux locaux minuscules, à La Caravelle, une cité des Hauts de Seine, où ils accueillaient les enfants après l'école.
Plus tard, les mamans eurent l'occasion de se rencontrer. Marocaines et Françaises, ensemble, apprenaient le tissage. A côté d'Approches 92, une «association soeur» voyait le jour : Mes-Tissages.
Douze ans d'expériences ont fait naître une conviction : une page est à tourner. Il s'agit d'écrire un chapitre nouveau d'une histoire vieille de plus de dix ans ! Resurgit l'idée de Saâd au départ : construire une « maison islamo-chrétienne ».
Certes, si on avait de l'argent, cette maison aurait des murs, des fenêtres et une porte. En attendant, la maison est ouverte aux quatre vents. En en parlant, nous disons notre volonté de rendre les quartiers et la société française réellement habitables. Musulmans et chrétiens s'y reconnaîtraient membres d'une même famille accueillante à tous.





Le Coran et la Bible, sur un meuble de bois
dans notre local

Voir le site http://www.lamaisonislamochretienne.com/

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Présentation

  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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