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Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.

Alerte ! Un pape, Benoît XVI, POUR le choc de civilisations !


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Benoît XVI
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Benoît XVI
Nos ergo debemus sublevare huiusmodi, ut cooperatores simus veritatis (3Jo 1:8




 
Nous vivons un mélange des genres entre religion et politique très significatif avec la visite de Benoît XVI.

La débauche ostentatoire des moyens officiels mis à disposition, l'occupation agressive de l'espace public, le harcèlement médiatique télévisuel, tout fait sens. Ici, le moyen, c'est le but.

Le pape et le président ont en commun une stratégie de « reconfessionnalisation » institutionnelle de la société française.
 
13 septembre 2008

Les deux hommes s'inscrivent à ce sujet dans la théorie du choc des civilisations de Samuel Huntington, bréviaire de la diplomatie des Etats-Unis. Ils tirent de la religion la légitimité à agir pour la domination d'un prétendu "Occident".

Dans cette perspective, la République laïque fait obstacle.

Un changement de cap est nécessaire. Le discours de Latran de Nicolas Sarkozy l'a proclamé sous le nom d'une "laïcité positive".

Cela devrait se traduire par une pseudo "modernisation" de la loi de 1905. Dès lors, juste avant la visite du pape, son Premier ministre, le cardinal Bertone, s'est réjoui : « Certains éléments font espérer une évolution de cette laïcité rigide qui fit de la France de la IIIe République un modèle de comportements antireligieux. »

Qu'est-ce que cette "laïcité positive" ?

Une reformulation par Benoît XVI de la revendication de l'Eglise romaine à être reconnue comme acteur officiel de l'espace public ! Voici le postulat du cardinal Ratzinger : « La foi n'est pas une chose purement privée et subjective. Elle est une grande force spirituelle qui doit toucher et illuminer la vie publique. »

Nicolas Sarkozy l'a officialisé : "J'appelle de mes vœux l'avènement d'une laïcité positive, c'est-à-dire une laïcité (...) qui ne considère pas que les religions sont un danger mais plutôt un atout. "

C'est ce que demandait le pape : "Un Etat sainement laïque devra logiquement reconnaître un espace dans sa législation à cette dimension fondamentale de l'esprit humain. Il s'agit en réalité d'une "laïcité positive" qui garantit à tout citoyen le droit de vivre sa foi religieuse avec une liberté authentique, y compris dans le domaine public. "

Le domaine public, voilà l'enjeu pour le pape : "L'hostilité à toute forme d'importance politique et culturelle accordée à la religion, et à la présence, en particulier, de tout symbole religieux dans les institutions publiques, n'est certainement pas une expression de la laïcité, mais de sa dégénérescence en laïcisme.

Joseph Ratzinger avait prévenu : "Une telle séparation, que je qualifierais de "profanité'' absolue, serait certainement un danger pour la physionomie spirituelle, morale et humaine de l'Europe. " *

Car, pour le pape, "l'Europe est un continent culturel et non pas géographique. C'est sa culture qui lui donne une identité commune. Les racines qui ont formé et permis la formation de ce continent sont celles du christianisme. "

La vision est plus large encore. C'est l'Occident qui est en cause. "L'Occident est menacé depuis longtemps par le rejet des questions fondamentales de la raison et ne peut en cela que courir un grand danger", déclare le pape.

Nicolas Sarkozy partage ce credo. Le "premier risque" dans le monde, a-t-il déclaré trois mois après son élection, c'est celui d'une "confrontation entre l'islam et l'Occident". Foin de la réalité étatique de l'ordre international, et tant pis pour cinq millions de musulmans français. Bien sûr, cette thèse ne proclame une identité que pour mieux désigner des adversaires.

L'islam d'abord.

Cette lecture d'un Occident menacé par l'islam, Benoît XVI l'a aussi exprimée de manière particulièrement provocante dans son discours de Ratisbonne en 2006. Au prétexte d'une réflexion sur la foi et la raison, le pape utilise un dialogue entre l'empereur byzantin Manuel II Paléologue et un savant perse sur "le christianisme et l'islam, et leur vérité respective". Il citait ainsi l'empereur chrétien : "Montre-moi donc ce que Mohammed (le Prophète) a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras sans doute rien que de mauvais et d'inhumain, par exemple le fait qu'il a prescrit que la foi qu'il prêchait, il fallût la répandre par le glaive. "

Cette référence très douteuse prononcée au lendemain de l'anniversaire des attentats du 11 Septembre est un programme politique. Et une mystification. Elle fait en effet l'impasse sur les siècles de violence impulsée par l'Eglise, des croisades à l'Inquisition en passant par les dragonnades, la chouannerie et la résistance à la loi de 1905.

Face au tollé soulevé par ce discours, Benoît XVI en avait minimisé la portée, prétextant une réflexion anodine.
 
Pourtant, son secrétaire particulier, l'abbé Gaenswein, en confirmait un an plus tard la portée très politique : "Je tiens le discours de Ratisbonne, tel qu'il a été prononcé, comme prophétique. On ne peut pas éluder les tentatives d'islamisation de l'Occident. Et le danger pour l'identité de l'Europe, qui y est lié, ne doit pas être ignoré. " Tel est l'arrière-plan de la croisade du pape dans la France de Nicolas Sarkozy.

Le pape est bien un chef politique autant qu'un chef religieux. Toute l'Amérique latine progressiste en fait l'expérience amère dans sa lutte pour le droit au divorce ou à l'avortement et par la mise au ban de la théologie de la libération. L'Italie, l'Espagne et la Pologne le paient d'intrusions permanentes dans leurs élections.

La France ne sera pas épargnée si l'hébétude du spectacle clérical éteint la vigilance laïque. La laïcité prétendument positive est une tromperie. Elle rétablirait les privilèges de préconisation publique et de pressions privées de l'Eglise. C'est d'une laïcité étendue à de nouveaux domaines de l'espace public (hôpitaux, services publics, etc.) que la France a besoin.

Plus que jamais : l'Etat chez lui, l'Eglise chez elle !


www.jean-luc-melenchon.fr


http://www.michelcollon.info/articles.php?dateaccess=2008-09-13%2017:16:52&log=invites



Précédent texte, extraits :

Le Pape est l’homme de la « laïcité positive ». C’est-à-dire du droit pour la religion d’entrer dans la sphère publique et d’y être reconnue comme partie prenante. C’est donc le contraire de la laïcité définie en France depuis la troisième république notamment par la loi de 1905. A l’occasion de sa visite au Vatican et de son discours au Latran lors de son intronisation comme chanoine de cette paroisse, Nicolas Sarkozy a donné son accord à cette nouvelle définition de la laïcité. C’est à un projet de reconfessionalisation de la société française qu’il a souscrit. Je le montre dans le livre que j’ai publié à ce sujet. Le pape et le président ont une étroite connivence intellectuelle sur le sujet. Et les deux inscrivent leur approche dans les mots et la logique de la théorie du "choc des civilisations". J’y reviendrai de manière plus approfondie dans une prochaine note. C’est dans ce contexte que s’effectue la visite du pape

http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=617#respond




Chef politique :


Le pape est un chef poliEn cliquant sur l'image, téléchargez le bon de commande du livre de Jean-Luc Mélenchon.tique, n’en déplaise aux naïfs et aux malins qui voudraient en faire une pure figure de la contemplation métaphysique.


Le pape est un chef politique. En attestent encore récemment par exemple ses prises de positions et interventions publiques dans la campagne électorale espagnole.



C’est le cas encore au quotidien en Amérique latine où les églises catholiques mènent des campagnes acharnées contre le droit à l’avortement et le divorce sans hésiter à entrer très directement dans l’arène électorale. Naturellement je mets de côté les cas extrême où les prélats participent à des coups d’Etat comme au Venezuela ou menacent de mort des ministres comme en Argentine. Mais je crois utile de ne pas les oublier au moment où sont montrés du doigt comme sectaires et passéistes tous ceux qui osent rappeler la face obscure de l’église.





Plutôt que d’intervenir dans des édifices du culte, ou même sur leurs parvis, le pape a tenu à occuper  en grand l’espace public. Il fera plusieurs déplacements en "papamobile" dans le cœur de Paris, conduira une procession nocturne, appelée « chemin de lumière » sur les quais de la Seine et célèbrera le lendemain une messe géante sur l’esplanade des Invalides. Non seulement tout cela conduit à privatiser des lieux publics au bénéfice d’un culte particulier, mais cela entraîne une débauche sans précédent de moyens publics. Et sans aucune comparaison avec la visite des quarante chefs d’Etat pour l’Union pour la Méditerranée, par exemple. Le ministère de l’intérieur a annoncé que 6 000 policiers seraient spécialement mobilisés pour l’occasion, dont 3 500 rien que pour sécuriser les trajets du pape en "papamobile" dans Paris. Et comme Sarkozy n’est pas à une faveur près, les deux «papamobiles» blindées, pesant quatre tonnes chacune, arriveront à Paris par un avion Hercules C-130 affrété par l’armée de l’air française !. Et ce n’est pas tout : « Le Figaro » rapporte que pour sécuriser la suite de la visite du Pape à Lourdes, un avion radar Awacs survolera l’espace aérien et que des chasseurs et rampes antimissile seront déployés autour de l’aéroport de Tarbes pour créer une bulle virtuelle de vingt kilomètres autour de Lourdes. Rien de moins. La liste des moyens publics civils qui seront aussi mobilisés pour l’occasion  semble d’ailleurs illimitée. Ainsi la RATP s’est docilement pliée aux exigences de l’évêché et de la nonciature apostolique: elle augmentera la fréquence et l’amplitude horaire des lignes convergeant vers la procession nocturne du vendredi et la messe en plein air du samedi. La télévision n’est pas en reste : TF1 et France 2 vont rivaliser d’émissions spéciales en retransmettant notamment la messe du samedi matin. France 2 va même plus loin et diffusera une émission spéciale dès le vendredi pour retransmettre l’arrivée du pape à Paris et sa réception à l’Elysée par Sarkozy. Car c’est là une autre faveurs/ que lui a accordé Sarkozy qui lui présentera à cette occasion les principaux membres du gouvernement. Le mépris de la laïcité de l’Etat sera enfin aggravé par la participation annoncée des autorités de l’Etat à la messe du samedi matin.


Tout ce que fait le pape, la débauche de moyens et d’occupations d’espace public à laquelle sa présence donne lieu d’une façon extraordinairement ostentatoire converge pour marquer les esprits et banaliser la présence publique de l’église.  Ici le moyen c’est le but. La cible du Pape est politique et pas seulement religieuse.



(..) «  l’Eglise est par essence une société inégale » et que «  la multitude n’a pas d’autre devoir que celui de se laisser conduire et, troupeau docile, de suivre ses pasteurs » Pour lui « la religion est la règle suprême et la souveraine maîtresse quand il s’agit des droits de l’homme et de ses devoirs ». Cela fera dire à Aristide Briand qu’il y avait « une incompatibilité radicale entre l’Eglise traditionaliste et l’Etat démocratique » et qu’il fallait engager « une libération totale et définitive ». L’église était donc loin d’être une victime de la République comme le Pape ou Nicolas Sarkozy se plaisent aujourd’hui à la présenter.
Et nous allons devoir supporter pendant quatre jours l’insupportable revanche que le cléricalisme ultramontain n’a jamais cessé de vouloir prendre sur la patrie de la liberté de conscience.



http://www.jean-luc-melenchon.fr/

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