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16 octobre 2008 4 16 /10 /octobre /2008 21:57





Pour que Mâmon, le Dieu de l'Argent, ne règne pas en maître,
l'Eglise catholique a édicté une Doctrine, dite "sociale". (Eva)




Retrouver la foi en l'économie



Lors de la campagne présidentielle de 2007, Jacques Cheminade nous a fait partager ou découvrir « l’un des quatre grands courants de l’humanisme engagé de notre pays » : la doctrine sociale de l’église (ou christianisme social). Les trois autres sont : le socialisme républicain (Jean Jaurès et Charles Tillon), le radicalisme de progrès (Jean Zay (1) et Jean Moulin) et le gaullisme patriote. Ces quatre courants s’interconnectent et convergent de manière constante et croissante. Ils sont les vraies racines de la France universelle et ils portent en eux les bases de notre projet contre le fascisme financier ainsi que celles de la renaissance politique à venir.

Dans l’une de ses dernières interventions, Jacques Cheminade a remis de l’avant trois encycliques spécifiques de l’église : Laborem exercens (Le travail humain), Veritatis splendor (La splendeur de la vérité) de Jean-Paul II, ainsi que Populorum progressio (Sur le progrès des peuples) de Paul VI, et a invité ceux qui savent à enseigner à ceux qui ne savent pas. Sans peur de nous tromper, nous pouvons dire qu’une très grande majorité de la jeune génération ne connaît, ni d’Eve ni d’Adam, ce courant fondamental de notre histoire. J’ai donc décidé de vous faire partager ma découverte de ces textes et de leur enseignement profond. Je poursuis ce faisant un double objectif : politiser les chrétiens et christianiser les politiques. C’est pourquoi, pour le plaisir de tous et pour le mien, je vous livre ici un récapitulatif sur ce courant religieux et politique méconnu par nous et en général. J’essaierai de vous montrer en quoi il est important de le faire revivre dans notre société, sans l’utiliser comme un outil politique de séduction des milieux socio-chrétiens comme le font trop souvent nos hommes politiques, ni comme un masque vénitien que l’on se met devant le visage pour cacher nos carences morales et éviter toute introspection. Ce courant est avant tout une discontinuité morale dans l’histoire chrétienne de l’Europe et de la France. C’est une avancée non négligeable de la pensée des institutions catholiques, ainsi que de la pensée humaine dans son ensemble. Malheureusement, le milieu qui l’a vu naître est souvent considéré comme « un autre monde », ritualiste, atemporel, mystique, voire même pour certains apolitique ! Loin de nous l’idée d’analyser ici les défauts ou manques de telle ou telle doctrine, de telle ou telle personne ou d’essayer de retirer le brin de paille dans l’œil de notre voisin, nous voulons plutôt essayer d’en retirer le meilleur, les conceptions les plus universelles, afin de nous libérer de nos propres limites, nos propres déterminismes car seule « la concorde engendre l’ordre et la beauté », et c’est dans le changement même que l’univers et notre esprit s’accordent dans une relation de progrès constant et que l’humanité dans son ensemble accède à des niveaux d’existence supérieurs. Loin de nous également, la prétention de présenter ici l’ensemble de la doctrine sociale de l’église dans toute sa splendeur ou d’en faire une étude exhaustive. Je ferai d’abord un parcours historique des différentes encycliques, depuis Rerum novarum, (du moins celles qui me paraissent les plus importantes), puis j’essaierai de montrer quelques réalisations concrètes issues de ce courant de pensée, leurs congruences avec le moment de l’histoire dans lequel nous vivons et les armes que nous avons à notre disposition pour gagner la bataille qu’ont commencée nos prédécesseurs. Enfin je mettrai une emphase plus importante sur deux des encycliques que Jacques Cheminade a citées dernièrement. Pour terminer, je me permettrai de lancer une polémique sur la prochaine révolution nécessaire et fondamentale que doivent entreprendre les institutions catholiques, à travers l’exemple d’un penseur que j’ai récemment découvert qui se nomme Maurice Zundel.

Nous vivons actuellement une période tragique de l’histoire européenne, et face à cette triple crise : économique, politique et culturelle, le temps est venu de « vomir les tièdes » et de défendre la vérité face à la capitulation immorale de nos élites devant le sort injuste de milliards d’individus sur cette planète. Ce travail se veut avant tout pédagogique et préliminaire à des recherches plus approfondies. Il est destiné à tous ceux qui voudraient avoir en leurs mains et en leurs cœurs l’enseignement de la doctrine sociale de l’église, toujours d’actualité et sans cesse rénovée par les différents papes. J’y ai joint les citations qui m’ont paru les plus révolutionnaires. Vous verrez, l’économie physique, de ce point de vue, c’est aussi une bonne nouvelle ! Léon XIII : le christianisme républicain

Rerum novarum (Des choses nouvelles) a été écrit par le pape Léon XIII en 1891 et s’intéresse spécifiquement à la condition des ouvriers (les 80% des gens les plus pauvres de l’époque comme aujourd’hui). Comme il le dit dès le début : « 432 (…) La richesse a afflué entre les mains d’un petit nombre et la multitude a été laissée dans l’indigence. » L’oligarchie industrielle de l’époque est devenue une oligarchie purement financière mais le problème qui nous est posé aujourd’hui est toujours le même. Pour Léon XIII, la cause en est que « 434 (…) les sentiments religieux du passé ont disparu des lois et des institutions publiques et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vu, avec le temps, livrés à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d’une concurrence effrénée (…) 435 Les socialistes, pour guérir ce mal, poussent à la haine des pauvres contre les riches. » Ainsi, comme nous pouvons le lire dans l’un des derniers écrits de M. LaRouche (2), La fraude du libre-échange : « Donc, une fois encore, comme dans mon texte précédent ‘le débat économique pour la Russie’ notre analyse et nos propositions doivent exposer et rejeter les éléments mythiques et simplistes de la soi-disant légende ‘Marxisme Versus Capitalisme’ » (3). M. LaRouche et M. Cheminade ont toujours mis au centre de leur combat politique le dépassement des dogmes au service de la vérité, et en particulier le dogme des soi-disant théories économiques qui font autorité, dogme qui a toujours consisté à vouloir opposer libéralisme et socialisme, marxisme et capitalisme, intérêt privé et intérêt général, l’homme et l’argent. M. LaRouche résume à sa manière la polémique en démontrant les caractéristiques ontologiques communes de ces doctrines que tout le monde cherche à opposer. « Comme je l’ai déjà dit dans mon écrit précédent, Karl Marx est un dupe avoué du plagiaire et fraudeur Adam Smith. (sic) » (4). Il replace le débat au cœur même de chacun d’entre nous : « Le premier point crucial à considérer sur ces sujets, est qu’il n’y a aucune découverte de principes physiques universels réels, connus, qui n’ait été réalisée autrement que par une percée expérimentalement vérifiable par la puissance de l’esprit d’un individu unique ». Ainsi pour LaRouche, l’individu est à l’économie ce que le soleil est à notre système solaire, sa force motrice, et la créativité humaine est l’origine de l’économie en même temps que sa fin. Dans ce même texte, il nous expose la voie royale à suivre : « l’alternative du système d’économie politique américain comme un système mondial d’association œcuménique d’Etats-Nations souverains républicains ». (5)

C’est cette question de l’œcuménisme qui est au cœur de la doctrine sociale de l’église, non seulement comme base d’un dialogue des cultures et des religions, mais comme un principe moral universel, applicable aux différents membres d’un même corps social.

Mais sur quelles bases philosophiques est fondé ce dialogue interpersonnel ou entre Etats-Nations ?

Dès les premières pages de l’encyclique de Léon XIII, la réponse est sans ambiguïté. Elle devrait résonner en nous chaque fois que nous agissons, non à l’image de Dieu, mais à l’image d’un animal recherchant sans fin la satisfaction de ses plaisirs primitifs : « 437 (...) Il y a en effet, sous ce rapport, une très grande différence entre l’homme et les animaux sans raison. Ceux-ci ne se gouvernent pas eux-mêmes ; ils sont dirigés et gouvernés par la nature, moyennant un double instinct qui, d’une part, tient leur activité constamment en éveil et en développe les forces, de l’autre, provoque tout à la fois et circonscrit chacun de leurs mouvements. Un premier instinct les porte à la conservation et à la défense de leur vie propre, un second à la propagation de l’espèce. Les animaux obtiennent aisément ce double résultat par l’usage des choses présentes, mises à leur portée. Ils seraient d’ailleurs incapables de tendre au-delà, puisqu’ils ne sont mus que par les sens et par chaque objet particulier que les sens perçoivent. Bien autre est la nature humaine. En l’homme d’abord se trouvent en leur perfection les facultés de l’animal. Dès lors, il lui revient, comme à l’animal, de jouir des objets matériels. Mais ces facultés, même possédées dans leur plénitude, bien loin de constituer toute la nature humaine, lui sont bien inférieures et sont faites pour lui obéir et lui être assujetties. Ce qui excelle en nous, qui nous fait hommes et nous distingue essentiellement de la bête, c’est l’esprit ou la raison. » Loin du discours religieux moralisateur, ou de l’idéologie matérialiste, les vrais penseurs de la doctrine sociale de l’église mettent l’homme et sa raison au centre même de l’univers, co-responsable de la création par le travail humain.

La question de la propriété privée au cœur de la condition des ouvriers :

« 460. Qu’on ne pense pas que l’Eglise se laisse tellement absorber par le soin des âmes qu’elle néglige ce qui se rapporte à la vie terrestre et mortelle. »

Le droit à la propriété est l’une des choses fondamentales pour la liberté des individus dans la doctrine sociale de l’église et en particulier dans les écrits de Léon XIII. Ce dernier établit une distinction précise entre le droit de propriété et le droit de servage, trop souvent confondus par les détenteurs du patrimoine ou du capital à son époque. Cette distinction fera polémique dans les milieux capitalistes arriérés, qui à la fin du XIXème siècle voulaient prolonger le système politique du Moyen-âge et refusaient que le droit de progresser soit accessible à l’ensemble de l’humanité. Cette opposition apparente n’est pas présentée en tant que telle par Léon XIII. Utilisant un point de vue supérieur, il redonne toute sa place à l’individu, à son droit de jouir des bénéfices de son travail, de léguer son bien à ses descendants, et donc à être libre par son droit à la propriété. Il reconnaît aux institutions des peuples le droit d’ingérence dans les affaires privées quand celles-ci sont en opposition flagrante avec le respect de la dignité humaine. « 439. Qu’on n’oppose pas non plus à la légitimité de la propriété privée le fait que Dieu a donné la terre au genre humain tout entier pour qu’il l’utilise et en jouisse. Si l’on dit que Dieu l’a donnée en commun aux hommes, cela signifie non pas qu’ils doivent la posséder confusément, mais que Dieu n’a assigné de part à aucun homme en particulier. Il a abandonné la délimitation des propriétés à la sagesse des hommes et aux institutions des peuples. Au reste, quoique divisée en propriétés privées, la terre ne laisse pas de servir à la commune utilité de tous, attendu qu’il n’est personne parmi les mortels qui ne se nourrisse du produit des champs. » Ainsi le droit de « partager la terre » ne revient pas à l’église mais aux gouvernants, aux institutions des peuples et donc à la politique. « 464. Les chefs d’État doivent d’abord apporter un concours d’ordre général par tout l’ensemble des lois et des institutions. Nous voulons dire qu’ils doivent agir en sorte que la constitution et l’administration de la société fassent fleurir naturellement la prospérité, tant publique que privée. … De même donc que, par tous ces moyens, l’Etat peut se rendre utile aux autres classes, de même il peut grandement améliorer le sort de la classe ouvrière. Il le fera dans toute la rigueur de son droit et sans avoir à redouter le reproche d’ingérence ; car en vertu même de son office, l’Etat doit servir l’intérêt commun. » La révolution doctrinale qu’apporte Léon XIII n’est pas seulement un rejet du libéralisme et du socialisme (= marxisme avant Jaurès) considérés comme frauduleux. Il va plus loin encore, ce qui fait scandale à son époque, dans sa prise de position sur le rôle de l’état : « 487. La société privée est celle qui se forme dans un but privé, comme lorsque deux ou trois s’associent pour exercer ensemble le négoce. Les sociétés privées n’ont d’existence qu’au sein de la société civile dont elles sont comme autant de parties. Il ne s’ensuit pas cependant, à ne parler qu’en général et à ne considérer que leur nature, qu’il soit au pouvoir de l’Etat de leur dénier l’existence. Le droit à l’existence leur a été octroyé par la nature elle-même, et la société civile a été instituée pour protéger le droit naturel, non pour l’anéantir. C’est pourquoi une société civile qui interdirait les sociétés privées s’attaquerait elle-même, puisque toutes les sociétés, publiques et privées, tirent leur origine d’un même principe : la naturelle sociabilité de l’homme. Assurément, il y a des cas qui autorisent les lois à s’opposer à la formation de sociétés de ce genre. Si une société, en vertu même de ses statuts, poursuivait une fin en opposition flagrante avec la probité, avec la justice, avec la sécurité de l’Etat, les pouvoirs publics auraient le droit d’en empêcher la formation et, si elle était formée, de la dissoudre. »

Ainsi cette discontinuité morale introduite dans les institutions catholiques par Léon XIII, va renverser les valeurs de l’époque au sein même de l’Eglise, et remettre la reconnaissance du droit des ouvriers au cœur de tout développement positif d’une société. Ceux-ci sont en effet « livrés, isolés et sans défense, à des maîtres inhumains et à la cupidité d’une concurrence effrénée », « (...) l’autorité publique doit tout d’abord les sauvegarder en arrachant les malheureux ouvriers des mains de ces spéculateurs qui, ne faisant point de différence entre un homme et une machine, abusent sans mesure de leurs personnes pour satisfaire leur cupidité. »

J’en resterai ici pour les conceptions générales, mais d’autres points fondamentaux sont également abordés dans cette encyclique, comme l’âge légal du travail, la durée du repos, la fixation du salaire, l’appel à la création de syndicats ouvriers, de sociétés de secours mutuel entre ouvriers et patrons, qui « ont pour but de secourir les ouvriers, ainsi que leurs veuves et leurs orphelins, en cas de mort, d’accidents ou d’infirmités. » Refusant les dogmes de la société dans laquelle il vit, Léon XIII, prendra des positions courageuses et en opposition complète avec la pensée de son temps. Il créa une révolution à l’intérieur des institutions catholiques qui jusqu’à son époque se refusent à envisager un ordre supérieur dans l’organisation de la société, à savoir le mariage entre le meilleur de la tradition républicaine et le meilleur de la pensée chrétienne. Son œuvre est restée le roc sur lequel s’est bâtie toute la pensée des différents papes qui lui ont succédés dans l’ensemble du XXe siècle et jusqu’à aujourd’hui.

suite à  http://www.lymfrance.org/Retrouver-la-foi-en-l-economie.html



Sommaire
(La doctrine sociale de l' Eglise sur wikipedia.org)



Doctrine sociale de l'Eglise :

Le Site officiel :


http://doctrinesocialeeglise.org/

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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 01:32

 






Signes extérieurs d'intégrisme

Abbé G. de Tanoüarn

Pacte n°84 - 26 mars 2004

Les événements marquants pour la Tradition catholique se sont multipliés à Paris en ce mois de mars si changeants, jusqu'à la sortie, le 31 mars, du film de Gibson. Il ne faudrait pas que nous en oubliions un colloque, organisé conjointement par Civitas et par l'abbé Thouvenot, recteur de l'Institut Universitaire Saint Pie X, qui s'est tenu le 20 mars dernier au Forum de Grenelle dans le XVème arrondissement. Réussite sur toute la ligne. Le plus intéressant dans cette réunion,c'était encore le thème et la manière dont il fut traité par les nombreux intervenants qui se succédèrent sur l'estrade : Géopolitique de l'intégrisme.

Comment définir l'intégrisme ? Ce slogan trop souvent entendu finit par regrouper tous les opposants à la mondialisation heureuse, de quelque religion, de quelque politique qu'ils se réclament. Comment reconnaître l'intégrisme ? L'un des intervenants, que les lecteurs de Certitudes connaissent bien, Jacques Henry, a proposé la définition suivante : « Je définis l'intégrisme comme une idéologie (philosophie diffuse) fortement opposée à la vision chrétienne du monde, à caractère religieux, à caractère politique, et qui conduit à une certaine forme de surdité ou aveuglement par rapport à la réalité et au pire à la guerre sainte ». Le ton était donné ! L'abbé de Tanoüarn avait proposé le matin même de définir l'intégrisme comme une variante absolument moderne de l'idéalisme, un idéalisme pratique qui se formule donc comme un légalisme (le règne du Tu dois/tu ne dois pas) et qui se caractérise par son refus de reconnaître une forme de nature universelle, surplombant les diverses croyances et dont le respect s'impose à tous les hommes sans distinction. Il pointait du doigt trois intégrismes principaux, trois légalismes, tendant à la théocratie ou à l'idéocratie : l'intégrisme juif, l'intégrisme musulman et l'intégrisme républicain ou laïque.

L'abbé Héry avait la charge de définir l'intégrisme catholique : il le fit longuement, en remontant au XTXème siècle, pour découvrir une matrice commune à l'intégrisme et au progressisme dans un commun refus de la réalité dans sa complexité. Il citait Emile Poulat dans Certitudes : « Historiquement le catholicisme intégral et le catholicisme social sont, sous Pie X, deux produits de la dissociation du catholicisme intransigeant, régnant au XIXe siècle »... Quant à François Thual, dont les travaux en géopolitique font autorité, il concluait son exposé en mettant en cause, dans la naissance de l'intégrisme, un mauvais rapport au temps, une négation pratique (et gnostique) du temps. Et de pointer la mégalomanie des hommes qui pensent que c'est eux qui doivent sauver Dieu et non Dieu qui vient les sauver. Je pensais en l'écoutant à la formule d'André Frossard : « L'intégriste est celui qui veut faire la volonté de Dieu, que Dieu le veuille ou pas ».

Ce colloque extrêmement riche et dont je suis loin d'épuiser la matière, il n'est pas indifférent qu'il ait été organisé par la Fraternité Saint Pie X, à travers l'Institut du même nom. Cela nous rappelle que saint Pie X est le pape qui, le premier, a condamné l'intégrisme en la personne de Ramon Nocedal, un dissident du carlisme espagnol, dont la politique tendait à faire de l'Espagne une sorte de théocratie

http://site.pacte.free.fr/pacte/84/pacte84f.htm


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21 septembre 2008 7 21 /09 /septembre /2008 01:24



 
Siné, sur le blog de Laplote le caricaturiste
http://laplote.over-blog.fr/



L'intégrisme, c'est quoi exactement ? 





Un article publié dans le
numéro 2 de la revue Parvis, de juin 1999

Une catégorie universelle ?

Question : Dans le numéro de “Cultures et Foi” sur l’intégrisme, publié en 1986, tu posais toi-même la question : “L’intégrisme phénomène catholique ou catégorie universelle?”. Aujourd’hui, l’extension du concept hors du champ religieux est encore plus sensible. Qu’en penses-tu ?

Réponse : Historiquement, “intégrisme” est un mot de culture catholique et qui par ailleurs s’est développé en milieu catholique. Pendant longtemps, personne ne parlait d’intégrisme en dehors des milieux catholiques. Aujourd’hui, il se trouve qu’il y a une espèce d’épidémie sociale qui atteint tout le monde : le mot est employé à toutes les sauces  sans qu’on le définisse, sans que personne ne sache qui cela englobe. La mode, c’est d’en faire une catégorie universelle. On peut s’interroger pour savoir si ce passage est légitime. Personnellement, je suis très réservé. Je suis d’ailleurs déjà réservé sur l’emploi du mot intégrisme : les intégristes, c’est les autres. C’est comme les modernistes : c’est une étiquette infamante mais vue de l’autre côté. On peut se jeter mutuellement à la face des étiquettes : je ne crois pas que ce soit cela qui permette de clarifier beaucoup les problèmes.

Q : Ne pourrait-on pas définir l’intégrisme comme le refus de la modernité ?

R : A ce moment là, il faudrait dire que l’ACJF était intégriste. “Nous referons chrétiens nos frères». C’était un mouvement de reconquête chrétienne contre le monde moderne. C’est en 1921 que Maritain a publié son livre Antimoderne. Le catholicisme a été anti-moderne pendant tout le 19ème siècle, encore largement pendant le 20ème. Et maintenant, quand il se prétend moderne, c’est de manière souvent non critique. C’est Péguy qui a dit que les socialistes “encensent sous le nom de moderne ce qu’ils condamnent sous le nom de capitaliste”.

Un phénomène catholique

Q : Revenons à l’origine que tu as rappelée. Serais-tu d’accord avec la définition proposée par Etienne Fouilloux au cours du colloque de l’ACAT en 1996 : “Fer de lance du catholicisme intégral et intransigeant, réduit contre son gré à l’état de groupes de pression minoritaire, voire oppositionnel, du fait de l’évasion partielle de l’Eglise hors du modèle antérieur” ?

R : Ce que je vais dire peut paraître étonnant. Mais j’ai une approche beaucoup plus historique que Fouilloux qui est pourtant historien. Sa définition m’apparaît trop abstraite. C’est à partir des conflits intérieurs à l’Eglise que j’ai saisi l’émergence et le développement de ce qu’aujourd’hui on appelle intégrisme.

Q : Dans ce cadre, y-a-t-il selon toi continuité entre le mouvement du début du siècle et celui d’aujourd’hui ?

R : Il n’y a pas de continuité historique. On voit seulement l’un ou l’autre personnage secondaire qui peut servir de relais, mais de toute évidence le mouvement intégriste tel qu’il s’est développé autour de Mgr Lefebvre, c’est autre chose que la Sapinière.

Q : Comment interpréter la lettre envoyée à près de 30.000 prêtres ? Signe de faiblesse ?

R : Non. D’autant que les expéditeurs mettent les points sur les “i” dans cette lettre : “Nous sommes l’Eglise qui continue et vous êtes en train de virer à la secte. Nous avons raison, vous avez tort, rejoignez-nous”. Mon sentiment est que le mouvement ne s’étend pas mais ne s’affaiblit pas non plus. Il s’enracine et se consolide dans ses limites. C’est quand même un mouvement international : il y a actuellement une dizaine de districts dans le monde, et un district très important aux USA.

Q : Est-ce que la crise interne du Front National peut avoir une incidence ?

R : Tous les intégristes ne sont pas Front National. La majorité des membres du Front National ne sont pas catholiques. Beaucoup se déclarent athées. Je pense donc que cette crise n’aura pas un effet important, même si elle crée des tensions entre traditionalistes.

Un pluriel ambigü

Q : Sans tout confondre, n’est-il pas légitime de parler, à côté d’un intégrisme catholique, d’un intégrisme juif et d’un intégrisme musulman ?

R : Le problème au niveau du langage, c’est qu’on ne parle pas d’intégrisme protestant mais de fondamentalisme protestant. Là, on est capable de faire la différence. Mais quand on parle des Musulmans, c’est indifféremment des intégristes ou des fondamentalistes.

Quand il y a conflit entre Hindous et Musulmans, est-ce de l’intégrisme ou du fondamentalisme ? Quand on parle d’intégrisme laïque, est-ce l’un ou l’autre ? J’ai aussi entendu parler d’intégrisme ultra libéral en économie !

Q : Est-ce que la manière de se référer aux textes fondateurs ne serait pas un bon critère ?

R : A partir du moment on l’on définit l’intégrisme en référence à la Tradition, et le fondamentalisme en référence à l’Ecriture, on s’aperçoit que l’on peut trouver de l’intégrisme chez les Protestants (ils ont eux aussi leurs traditions) et du fondamentalisme chez les catholiques. Quand on dit : “Il y aura toujours des pauvres parmi vous” ou “rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu”, c’est du fondamentalisme !

Q : Impossible donc de définir une constante qui serait valable dans tous les cas ?

R : En revanche, il y a un terme qui est complètement oublié et que les Lumières du 18ème  siècle connaissaient bien, c’est celui de “fanatisme”. Avec ce qui se passe aujourd’hui, en Algérie, en Inde, au Pakistan ou en Afghanistan, n’a t-on pas affaire à des fanatiques tout simplement ? C’est une espèce de folie théologique : on s’enferme dans l’idée que l’on se fait de Dieu et au nom de Dieu, tout est permis.

Un nouveau paysage

Q : On parle beaucoup aujourd’hui des nouveaux mouvements : Opus Dei, Communion et Libération, Focolari, Néo-Catéchuménat. Comment les situerais-tu au regard de l’intégrisme ? Ne retrouve t-on pas, là, un même intransigeantisme ?

R : C’est un type de catholicisme qui déplaît aux progressistes : je ne peux pas considérer que tous ceux qui me déplaisent sont intégristes… Oui, il y a de l’intransigeance dans ces mouvements, mais l’Eglise n’a jamais renoncé à son intransigeance. Il faut revenir à la méthode que je préconise : ces mouvements répondent à des besoins et révèlent des tensions, voire des conflits au sein de l’Eglise.

Q : Vatican II représente tout de même un infléchissement sérieux ?

R : Oui, mais ce n’est pas la sortie de l’intransigeantisme.

L’intransigeantisme se définit par un certain nombre de refus de principe dont les foyers et les enjeux se déplacent : aujourd’hui, refus de l’ordination des femmes, exclusion des divorcés-remariés, l’œcuménisme même… On se rend compte que l’ouverture de Vatican II est une ouverture limitée : quand on ouvre une porte, il faut savoir si c’est pour que ceux qui sont dedans sortent, ou pour que ceux qui sont dehors entrent. Vatican II a ouvert  la porte pour que ceux qui sont dehors entrent.

Q : N’y-a-t-il pas plusieurs lectures possibles du Concile ? Jean-Paul II lui-même respecte-t-il toujours l’esprit du Concile ? Quid aujourd’hui de la collégialité ? La conception de la vérité qui s’exprime dans “Splendor Veritatis” est-elle conciliable avec la Déclaration sur la liberté religieuse du Concile ?

R : Il faut lire les textes. Concernant la collégialité, le récent document romain a trait à la théologie des Conférences épiscopales qui ne peuvent pas se substituer aux évêques. Certaines Conférences épiscopales arrivaient à fonctionner par bureaux interposés. Les évêques ont réagi : le document traduit cette réaction. Quant à la déclaration sur la liberté religieuse, j’aurais beaucoup de choses à en dire : dans cette déclaration, le mot Etat n’est même pas prononcé. Or la liberté religieuse y est définie par rapport aux Etats contemporains sécularisés. C’est un texte qui marque un progrès. Mais je ne peux pas réussir à l’admirer sans réserves. En tout cas, il n’y est pas question de liberté de conscience au sens où nous l’entendons.

Q : Reste tout de même Assise qui représente une ouverture incontestable. On est en pleine ambiguïté…

R : C’est l’ambiguïté de l’interprétation. Quand on dit “tout le Concile, rien que le Concile” que dit-on ?

Q : Permets-moi de revenir, pour terminer, sur les nouveaux mouvements. En 1986, tu les évoquais en parlant “d’extrême-centre” ?

R : Je parlais d’extrême-centre parce qu’on l’on parlait d’extrême-droite et d’extrême- gauche. J’ai repris l’image : des mouvements pugnaces et combatifs comme “Communion et Libération” sont des mouvements “très au centre”. Si la démocratie chrétienne est au centre, on a affaire là à un extrême centre.

Q : En France, on a eu aussi les “vierges pèlerines” en 1996. Et après, les JMJ…

R : Je suis frappé moi-même de voir que dans notre quartier, le 5ème arrondissement, les églises qui autrefois étaient vides, maintenant sont pleines, avec de très belles liturgies. Et un public assez jeune ! Reflet du courant charismatique ? Je ne pense pas.

Notre-Dame est sans doute un lieu touristique. Mais il se trouve que l’Archevêque de Paris a nommé pour accueillir les touristes japonais un chapelain qui est un ancien prêtre-ouvrier au Japon. Comment interpréter cela dans nos vieilles catégories ?

Est-ce le chapelain qui devient “intégriste” ou le cardinal qui devient “progressiste” ? Ou les Japonais qui se transforment en “néo-chrétiens” ?

On est devant une transformation en profondeur qui rend nos catégories dérisoires. Où placer la communauté Sant’Egidio, née en 1968 ?

Émile Poulat, interviewé par Jacques Chatagner

Retour au sommaire du numéro 2  de la revue Parvis, de juin 1999

http://reseaux.parvis.free.fr/1999_n2_integrisme_poulat.htm

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14 septembre 2008 7 14 /09 /septembre /2008 16:30

Image:Hattin.jpg
http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Hattin.jpg

Benoît XVI en Turquie

Le spectre des croisades

Le pape veut délivrer un message de paix mais sans renoncer à ses critiques sur la violence de l’islam.

Saura-t-il éviter le piège du « choc des religions » ?


 

Bien avant de quitter le Vatican, Benoît XVI savait que son voyage ne serait pas de tout repos. Il y a une semaine, le 22 novembre, une centaine de « loups gris » occupaient l’église Sainte-Sophie pour protester contre sa venue. Au même moment, la formation islamiste Saadet mais aussi des nationalistes anti-européens décidaient de manifester au moment de sa visite à l’appel de : « Non au pape. Allah seul est grand » ; « Non aux croisés » ; « Ce pape faux et ignorant n’est pas le bienvenu ». Nul doute que le pape avait aussi en mémoire, avant de s’envoler vers l’ancienne Constantinople, la tentative d’assassinat contre le pape Jean-Paul II en 1981. L’homme qui avait voulu l’abattre était un « loup gris » turc nommé Mehmet Ali Agça.

Malgré tout, le souverain pontife a maintenu son voyage. Ce déplacement, explique-t-on au Saint-Siège, était programmé de longue date. Comme une démarche anodine : le chef des catholiques, jadis baptisé « patriarche d’Occident », devait tout simplement se rendre à Cons-tantinople pour rencontrer son homologue orthodoxe Bartholomée Ier, patriarche de cette ville et appelé autrefois « patriarche d’Orient ». Titre évidemment disproportionné puisque les orthodoxes en Turquie représentent seulement 32 000 âmes. Benoît XVI tenait pourtant à cette reprise du dialogue (le schisme entre les deux Eglises remonte à 1054 !), amorcée par son prédécesseur Jean-Paul II. Et les diplomates du Saint-Siège se réjouissaient en imaginant la photo officielle des deux « patrons » des deux Eglises dissidentes depuis près d’un millénaire.


Mais un vrai frisson a commencé à parcourir les chancelleries occidentales après la « gaffe de Ratisbonne » du 12 septembre : Benoît XVI avait alors déploré l’utilisation de « l’épée » par Mahomet pour imposer sa religion. Malgré les mille regrets et mille démarches vaticanes qui ont tenté par la suite d’atténuer le coup fatal porté au dialogue avec l’islam, un ressentiment est resté. En Turquie spécialement, à 99% musulmane, où une partie de la population voit l’arrivée du souverain pontife comme une provocation, à quelques mois des élections, et où les islamistes modérés à la Erdogan sont mis au pied du mur par les extrémistes. D’ailleurs l’alliance entre les « nationalistes » anti-européens du Parti de la Grande Union et les fanatiques de Saadet, qui ont appelé à manifester ensemble contre le pape, n’est pas un rapprochement dangereux seulement pour le sort électoral de Recep Erdogan mais aussi pour l’avenir de la négociation sur l’entrée de la Turquie en Europe. Benoît XVI est donc dans un imbroglio politique qui n’a pas grand-chose à voir avec sa fonction religieuse. On pourrait presque dire que sous sa houlette et, sans qu’il l’ait voulu explicitement, son magistère tend de plus en plus à ressembler au magistère des imams, qui, eux, ont toujours mélangé le religieux et le politique.
…
La curie continue de soutenir qu’elle a confiance dans la capacité des autorités turques à maîtriser l’ordre public. « Il ne faut pas surévaluer ces épisodes d’intolérance », souligne le porte-parole du pape, padre Lombardi. Benoît XVI ne verra aucune autorité politique (le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et celui des Affaires religieuses ont boycotté son voyage). Les organisateurs ont tout fait pour lui éviter les contacts avec la foule. Jusqu’à la fin du périple, il devrait se contenter de passer en voiture blindée dans une Istanbul déserte.
 

Reste une inconnue. Quelles seront les réactions en Turquie et ailleurs face aux propos tenus par le pape ? Certes, il enrobera ses propos, mais le fond de son discours (en particulier sur la violence) restera le même. « Il plaidera en fait pour le dialogue, j'en suis sûr, dit pourtant le cardinal Achille Silvestrini, dans la lignée de Jean-Paul II. » Mais le « pape polonais » avait l’art de mettre à l’aise ses interlocuteurs, avec sa grande chaleur, sa communicabilité et sa gestualité. Même si les résultats ne furent pas à la hauteur de ses efforts. Le « pape allemand », lui, n’a ni chaleur ni communicabilité, et pratique l’art subtil de mettre les points sur les « i ». De dire donc ce qu’il croit. Or il croit sincèrement que les conditions du dialogue avec l’islam, même s’il faudra des siècles pour y parvenir, exigent le renoncement préalable à toute violence.

Peut-être ne se rend-il pas vraiment compte que les temps historiques, et non bibliques, que nous vivons risquent de l’impliquer dans une espèce de croisade. Qui est en plus une aubaine pour les fondamentalistes islamiques anti-européens.

 

 

Marcelle Padovani
Le Nouvel Observateur

http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2195/dossier/a325746-le_spectre_des_croisades.html

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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 04:32
L'arbre des religions







Cet arbre présente les liens entre les différentes églises chrétiennes et leurs évolutions au cours du temps.



Pour connaître la définition des différentes églises mentionnées sur l'arbre, accédez au Glossaire.


http://www.chretiensensemble.com/oecumenisme/arbredesreligions.php



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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 04:05


Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU)    
     né du courant anti-trinitaire au sein des Réformes protestantes du XVI°s., l'unitarisme compte aujourd'hui près d'un million de personnes réparties dans une cinquantaine de pays, dont plusieurs pays francophones (France, Belgique, Suisse, Québec,...

 

Fondée en 1996, l'AFCU eut Théodore Monod comme premier président d'honneur


 Elle est membre de la Fédération des réseaux du Parvis (mouvance chrétienne libérale) et reconnue "groupe émergent" par l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). Elle se propose de réunir par les échanges, l'amitié et le culte tous les chrétiens qui n'adhèrent pas au dogme de la Trinité.


voir aussi nos "Actualités unitariennes" au jour le jour http://actua.unitariennes.over-blog.com 
et notre site documentaire, "La Besace des unitariens"
http://labesacedesunitariens.over-blog.com

 
La proposition en a été faite par Jean-Claude Barbier, secrétaire général de l'Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU), dans un article à la Une de la Correspondance unitarienne, afin d'accompagner la fondation de l'Eglise unitarienne francophone. Vous la trouverez sur le site de cette Eglise (en versions française et anglaise), à la rubrique "les piliers de l'Eglise".  http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr  

Cette proposition est complémentaire au manifeste d'Avignon (ici sur ce site à la rubrique à ce nom) qui, lui, s'adresse aux communautés chrétiennes unitariennes.

La mouvance unitarienne contemporaine se retrouve au niveau mondial au sein de l'International Council of Unitarians and Universalists (ICUU). Elle est composite. A nos Eglises historiques restées à 100% chrétiennes, s'ajoutent en effet les Eglises et congrégations nord-américaines, canadiennes et européennes qui ont opté pour l'unitarisme-universalisme, ainsi que des universalistes indépendants. L'ensemble constitue une grande famille fidèle au libéralisme théologique et qui met en avant la convivialité et le partage des convictions, des rituels et des fêtes religieuses.
 



http://afcu.over-blog.org/pages/une_theologie_a_lusage_de_lunitarisme_contemporain-676558.html










Le célèbre sermon du pasteur baptiste Noir-américain Martin Luther King, Jr, a été adapté par le révérend Richard Boeke, ministre unitarien britannique afin d'être chanté dans les Eglises unitariennes sur la musique de "Diademata". Traduction en français par Jean-Claude Barbier 


cet article se trouve sur le blog des Unitariens


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Alors que la plupart des autres chrétiens sont organisés en paroisses ou Eglises locales dans le cadre d’une hiérarchie (de prélats ou de synodes), d’une organisation pyramidale (très centralisée pour les catholiques et les témoins de Jéhovah), les communautés unitariennes, quant à elles, vivent et s’ébattent en toute liberté ! Chacune s’organise à sa guise (toutefois en fonction d’une histoire et d’une culture) et établit les relations qu’elle veut avec les autres. Certaines peuvent ainsi mener une vie tout à fait paisible, loin de tout débat, se contentant d’elles mêmes.

Les unitariens français se sont " internationalisés " à la suite de l’adhésion en 1992, de Suisses (le groupe de Roger Sauter) et de Belges à l’Association unitarienne française (AUF, 1986-2005), celle-ci devenant statutairement "francophone ". Mais il faudra attendre 2005, cette fois-ci à l’initiative de l’Assemblée fraternelle des chrétiens unitariens (AFCU, fondée en 1996), pour que les unitariens établissent des partenariats avec les communautés italienne, burundaise et congolaise (Brazzaville), puis en 2006 avec le réseau international fondé au Québec, le Regroupement francophone unitarien universaliste (RFUU), enfin en 2008 avec les congolais de la RDC.

Les chrétiens unitariens vont se montrer très actifs, n’hésitant pas à prendre des initiatives :

Relance du réseau européen des protestants libéraux après mars 2007, à la suite de la mort subite de la révérende Péronne Boddaert qui en était l’âme ; réunion d’Utrecht en octobre 2007 avec des amis Remonstrants. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ELPN (Europe) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10136976.html 

Manifeste d’Avignon, signé en août 2006, par toutes les associations de chrétiens unitariens européens (associations en Grande Bretagne, France, Italie, Burundi, Congo Brazzaville et Congo RDC) donnant leur positionnement au sein de la diversité de l’unitarisme contemporain.
Voir le site de l’AFCU, à la rubrique : " le manifeste d’Avignon ",
http://afcu.over-blog.org/categorie-10148421.html

Représentation statutaire de la France par l’AFCU, agréée groupe en émergence en avril 2006 par l’International Council of Unitarians and Universalists (ICUU), à la rencontre internationale de cette instance à Oberwesel, en Allemagne, en novembre 2007. Voir le site de l’AFCU, à la rubrique " ICUU (international) ", http://afcu.over-blog.org/categorie-10209966.html

Jean-Claude Barbier à Ottawa, devant le Musée national de l'histoire sociale et humaine du Canada, en mai 2008 ; le badge est celui des participants au rassemblement annuel du CUC ; photo Léo Poncelet. 

Participation de Jean-Claude Barbier à la rencontre annuelle du Conseil unitarien du Canada (CUC), sur invitation officielle de cette instance, qui s’est tenue à Ottawa du 16 au 19 mai 2008 : contribution aux ateliers en français, proclamation solennelle de l’appel francophone d’Ottawa dans le cadre d’une réunion animée par l’ICUU
(voir le site de l’AFCU, à la rubrique " l’appel francophone d’Ottawa ",
http://afcu.over-blog.org/categorie-10446540.html), participation aux cultes en anglais et en français de l’Eglise unitarienne de Montréal le dimanche 25 mai.

Enfin, dans la dynamique de cet appel d’Ottawa qui recommande l’utilisation des langues internationales en plus de l’anglais, lancement, en juin 2008, d’une Eglise unitarienne francophone (EUfr) qui est une église " linguistique " entièrement sur la Toile concernant les unitariens de plusieurs pays (Québec, France et Europe occidentale francophone, Afrique noire francophone).

Pour l’instant celle-ci se présente comme un site portail, mais elle pourra se doter d’espaces communs : un espace " prière " est déjà mis en place ; et, dans l’avenir, pourraient également être organisés, un module " formation des jeunes ",  à partir de l’expérience de nos amis montréalais, et un espace " cultuel " comportant des cultes réguliers et une pratique à domicile pour les isolés. Avant la fin de cette année, un conseil d’Eglise sera établi avec des personnes désignées par les communautés concernées.

Pour plus ample information,
voir sur le site de cette Eglise, à la rubrique " questions-réponses ",
http://eglise.unitarienne.francophone.over-blog.fr

bilan paru dans les informations de la Correspondance unitarienne, n° 81, juillet 2008

http://afcu.over-blog.org/article-20777732.html


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  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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