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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 17:10



Guerre et mondialisation



Le système légal

 

L’Inquisition du Moyen-Âge colportait des accusations sur les bases suivantes :Le recours aux avocats n’était pas permis, car on considérait que défendre un hérétique était de l’hérésie.

 

« Si deux témoins, sous serment, accusaient quelqu’un d’hérésie, l’accusé était cité à comparaître. Les opinions, les préjugés, les rumeurs et les commérages étaient tous admis comme preuves. On ne mentionnait à l’accusé ni le nom de ses accusateurs, ni même les accusations précises.

 

Les inquisiteurs interrogeaient l’accusé en secret. Quiconque refusait d’avouer quoi que ce soit était immédiatement présumé coupable. Ces inquisiteurs étaient uniquement formés sur le plan religieux et tentaient de piéger l’accusé avec des questions d’ordre religieux. Par exemple, un inquisiteur demandait « Croyez-vous ce que croît la Sainte Église? », et le suspect craintif répondait « Je suis un chrétien pieux. »

 

L’Inquisiteur hurlait « Ah bon! Nous savons déjà que vous croyez aux hérésies! Vous dites que vos croyances sont celles de la véritable chrétienté et que l’Église est une imposture! » (Bill of Rights in Action)

 

 

 

 

« Ils torturaient ceux qui refusaient d’abjurer. Pendant la torture, les inquisiteurs religieux étaient présents en tant que témoins afin de noter les confessions ou le nom d’autres hérétiques. Aussi, le gouvernement exécutait la sentence finale, soit l’emprisonnement ou la peine de mort.

 

Ceux qui abjuraient immédiatement pouvaient recevoir une sentence plus légère: réciter des prières, jeûner, être fouettés en public ou faire un pèlerinage. Certains étaient obligés de porter une croix de feutre jaune cousue sur tous leurs vêtements. Cette croix les étiquetait comme étant d’anciens hérétiques et beaucoup de gens, par crainte, les évitaient.

 

Nombreux sont ceux qui ont été condamnés à la prison à vie parce qu’ils refusaient d’abjurer sur-le-champ. S’ils refusaient totalement d’abjurer, l’Inquisition les confiait aux autorités gouvernementales afin qu’ils soient brûlés vifs. Certains inquisiteurs étaient si consciencieux qu’ils pourchassaient les morts : si une personne décédée était accusée d’hérésie, on pouvait la déterrer et brûler ses ossements.

 

La plupart des personnes accusées d’hérésie ne pouvaient aller en appel. Pour quelques riches ou puissants, il était possible de supplier le pape de modifier la sentence, mais en général, la sentence était définitive. Les familles de ceux qu’on envoyait en prison ou sur le bûcher perdaient leurs biens. »

 

(Bill of Rights in Action, voir aussi Histoire de l’Inquisition au Moyen-Âge)

 

Le système légal actuel aux États-Unis comporte toutes les caractéristiques essentielles d’un ordre inquisitorial. La torture est permise « dans certaines circonstances », selon un « avis juridique » du Département de la Justice datant d’août 2002 :

 

« Si un employé gouvernemental devait torturer un suspect en détention, ‘’ il le ferait afin de prévenir de futures attaques du réseau terroriste al-Qaïda contre les États-Unis’’. Voilà ce qu’indiquait le mémo du bureau de conseil juridique du Département de la Justice en réponse à la demande d'orientation juridique émanant de la CIA. On pouvait également y lire que les arguments axés sur « la nécessité et la légitime défense pouvaient fournir des justifications éliminant tout risque de poursuites judiciaires » par la suite. (Voir le Washington Post, 7 juin 2004)

 

« Même si une méthode d’interrogatoire était susceptible de transgresser, de manière discutable, les limites inscrites dans la Section 2340, et que l’application du règlement n’était pas considérée comme une violation inconstitutionnelle de l’autorité du président en tant que Commandant en chef, nous croyons que dans les circonstances actuelles [la guerre au terrorisme], la possibilité d’utiliser certains moyens de défense justifiés pourrait potentiellement éliminer les risques de poursuites judiciaires. »

 

(Mémorandum intégral du Département de la Justice du 2 août 2002 en pdf)

 

 

La torture

 

« L’Inquisition espagnole était particulièrement terrifiante en raison de ses caractéristiques inhérentes. Les accusés ne savaient jamais qui les accusait. Une fois arrêtés, les biens des hérétiques accusés étaient saisis. »

 

« Ces biens étaient d’abord administrés par la Couronne, ensuite par le Grand Inquisiteur […]

 

Même si l’accusé était dorénavant un chrétien dévot, il était jugé aussi sévèrement que possible en raison de ses racines. Il n’avait également pas le droit de faire appel à un avocat ou à un défenseur, et on ne lui révélait pas les noms des témoins. »

 

(Jason L. Slade, L’Inquisition espagnole, 6 août 1996)

 

La torture était à l’ordre du jour, les accusés n’avaient pas droit à un avocat.

 




Les méthodes de torture appliquées par les présents inquisiteurs d'aujourd'hui de la CIA sont étrangement similaires aux techniques utilisées par les inquisiteurs du Moyen-Âge, incluant le supplice de l’eau ou aselli, communément appelé « supplice de la baignoire » (waterboarding) dans le jargon de la CIA :

 

« L’Église s’occupait des tribunaux puisqu’ils étaient institués pour des raisons spirituelles. Toutefois, comme les punitions étaient en général très physiques, l’État s’en chargeait. On employait de nombreux types de torture physique pour la confession des accusés. Les deux plus populaires ou impopulaires étaient le strappado ou poulie et l’aselli ou supplice de l’eau.» (Jason L. Slade, L’Inquisition espagnole, 6 août 1996)

 






Photo : Le supplice de la baignoire hier et aujourd’hui 

 

À cet égard, Alfred McCoy signale que la CIA :

 

« a souvent ajouté à son inaccessible répertoire des méthodes physiques évoquant les tortures ayant été la marque de fabrique de l’Inquisition – la poulie, le supplice de l’eau, le chevalet et les « masques de moquerie ». Par exemple, en 2002 au siège de la CIA près de Kaboul, les interrogateurs américains forçaient les prisonniers «  à se tenir debout les pieds enchaînés et les mains enchaînées au plafond », un effet similaire à la poulie. Au lieu d’utiliser le chevalet de fer pour écarteler le corps de la victime, les interrogateurs de la CIA leur demandaient de se placer dans des « positions inconfortables » semblables à celles provoquées par le chevalet, sans toutefois utiliser de mécanisme, et ce toujours dans le but de provoquer les effets psychologiques de l’automutilation.

 

(Alfred McCoy, The Hidden History of CIA Torture: America’s Road to Abu Ghraib, Global Research, décembre 2004)

 

Au 16e siècle, l’Inquisition était acceptée en Espagne. Il existait un consensus. On a fait croire à la population que c’était une bonne chose et que la torture « servait à purifier la société ».

 

« Un évêque sortait et hurlait le nom des condamnés. Ensuite on amenait les prisonniers portant des robes noires ornées de démons et de flammes et les fonctionnaires les attachaient au bûcher.

 

Un prêtre les défiait : ‘’Renoncez-vous à votre hérésie contre la Sainte Église?’’ Quiconque se repentait était étranglé à mort avant qu’on allume les feux. Cependant, la plupart d’entre eux demeuraient silencieux et provoquants. On allumait les feux et la place retentissait des cris des hérétiques et des acclamations de la foule. »

 

(Cité dans Bill of Rights in Action, op cit)

 

Quiconque osait remettre en cause la validité de cette « guerre au terrorisme » était étiqueté comme terroriste et soumis aux lois antiterroristes, qui, à l’époque en Espagne, signifiaient la peine de mort.

 

Dans l’ambiance inquisitoriale actuelle, la plupart de gens sont sceptiques face au récit officiel du 11 septembre, mais personne n’ose remettre en question la validité de la « guerre au terrorisme ».

 

« Ces gens sont malfaisants et nous devons les pourchasser, les débusquer. » Le discours est pratiquement le même que celui du Moyen-Âge.

 

L’objectif ultime est de mater les citoyens, de dépolitiser complètement la vie sociale aux États-Unis, d'empêcher les gens de réfléchir, de conceptualiser, d’analyser les faits et de défier la légitimité de l’ordre social inquisitorial régnant aux États-Unis.

 

Le mensonge éhonté devient la vérité. La réalité est inversée.

 

La guerre devient la paix, une « entreprise humanitaire » qui en vaut la peine.

 

La dissidence pacifique devient de l’hérésie.

 

Le but est de créer un climat de peur et d’insécurité afin de maintenir le Nouvel Ordre mondial.

 

Monthy Python le formulait ainsi :

 

« PERSONNE ne s’attend à l’Inquisition espagnole!

 

Notre meilleure arme c’est la surprise… la surprise et la peur… la peur et la surprise…

 

Nos deux armes sont la peur et la surprise… et une efficacité impitoyable…

 

Nos *trois* armes sont la peur, la surprise, et une efficacité impitoyable… et un dévouement quasi fanatique au pape…

 

Nos *quatre*… non… «*parmi* nos armes… Dans notre arsenal… se trouvent des éléments tels la peur, la surprise…

 

Je reviendrai. »

 

(Monthy Python, The Sapnish Inquisition)

 

 

Comment renverser la vapeur?

 

Saper l’Inquisition;

 

Révéler les mensonges derrière le 11 septembre;

 

Briser le consensus;

 

Révéler les crimes commis par ceux qui occupent de hautes fonctions;



Désarçonner les inquisiteurs :

 

« Des millions de gens ont été trompés à propos des causes et conséquences du 11 septembre.

 

À travers le pays, l’image d’un « ennemi extérieur » est propagée dans la conscience des américains. Al-Qaïda menace l’Amérique et le monde. On décrit l’abrogation de la démocratie sous la législation Patriot comme un moyen d’assurer la « sécurité intérieure » et le respect des libertés civiles.

 

Lorsque les gens aux États-Unis et à travers le monde découvriront qu’al Qaïda n’est pas un ennemi extérieur, mais une création de la politique étrangère américaine et de la CIA, la légitimité de l’agenda guerrier bipartisan s’écroulera comme un château de cartes… »

 

(Michel Chossudovsky, America’s War on Terrorism , 2005, en français Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre

 

 



Article original,  9/11 and the « American Inquisition» , publié le 11 septembre 2008.

Traduction Julie Lévesque pour Mondialisation.ca. Révisée par Fausto Giudice, membre de Tlaxcala.

 


 


Michel Chossudovsky

 est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 11 langues).    
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=10367

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  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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