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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 20:34







Huntington a cru pouvoir démontrer que l’opposition entre l’occident chrétien et l’islam était irréductible. Emmanuel Todd et Youssef Courbage nous livrent une étude, particulièrement élaborée celle-là, qui permet d’affirmer que les sociétés musulmanes ont entamé depuis plusieurs décennies un mouvement de déconfessionnalisation, lequel entraîne une résurgence provisoire des pratiques religieuses, avant l’apparition d’une autre identité. Mieux vaudrait donc laisser cette tendance historique naturelle se dérouler d’elle-même plutôt que d’en troubler le cours.


Dans « Le choc des civilisations », Samuel Huntington a cru pouvoir démontrer en 1996, que l’opposition entre l’occident chrétien et l’islam était irréductible, et qu’il fallait donc s’attendre à une nouvelle guerre froide entre ces deux camps, guerre qu’il faudrait peut-être anticiper un jour. Sous-jacente à cette thèse perçait l’idée de la nécessité d’une hégémonie permanente des États-Unis pour garantir la sécurité du monde occidental.

Pendant quelque temps, cette thèse a réussi à bouleverser les milieux intellectuels et politiques des pays occidentaux, en pleine crise de l’immigration musulmane en Europe. Il n’y a rien d’étonnant à cela, lorsqu’on sait que Zbigniew Brzezinski a dit de ce livre : « Un tour de force intellectuel : une œuvre fondatrice qui va révolutionner notre vision des affaires internationales. », et puisque ce dernier a lui-même écrit en-tête de la conclusion de son propre livre paru en 2004, « Le vrai choix » : « L’hégémonie mondiale américaine est désormais une réalité établie. Nul ne peut la nier,… ». Il concède cependant quelques lignes plus bas que cette hégémonie ne sera pas éternelle.

Pourtant l’analyse de Huntington était superficielle et partiale. Dans ce court article, il est impossible de le citer longuement. Je me contenterai de rappeler une seule phrase, située à la page 310 de son édition de poche : «  Tant que l’islam restera l’islam (ce qui est certain) et que l’Occident restera l’Occident (ce qui l’est moins), ce conflit fondamental entre deux grandes civilisations et deux modes de vie continuera à influencer leurs relations à venir, tout comme il les a définies depuis quatorze siècles.  ».

L’opposition entre les textes des parenthèses de ce passage montre l’absence d’un réel esprit scientifique chez Huntington. Il sous-entend clairement que seul l’occident est susceptible d’évolution, alors que l’Islam ne l’est pas. Il ne tente même pas de démontrer ces deux assertions, et de nombreuses affirmations non argumentées de ce genre jalonnent son essai. En définitive, tout concourt dans ce livre à faire penser que cette prétendue étude n’avait pour but que de convaincre le lecteur de préjugés présents dans l’esprit de son auteur, et que ce dernier se préoccupait seulement de les emballer de manière convaincante. L’œuvre ne montre en effet aucun souci d’une quelconque objectivité historique, qui aurait pu se fonder sur une analyse comparée des religions au cours de l’histoire et sur celle de l’évolution géopolitique du monde.

En 2008, la déconfiture économique et militaire des É-U est cependant patente. Ce pays devra sans doute laisser bientôt la place du dollar à l’euro en tant que principale monnaie d’échange dans le monde, et a échoué dans sa tentative militaire de régner sur le Moyen-Orient. Quelle confiance peut-on accorder à un auteur qui se prétend expert en géostratégie, et qui s’est si lourdement trompé sur la situation de son propre pays ?

***

Emmanuel Todd et Youssef Courbage s’inscrivent en faux contre les thèses de Huntington, dans « Le rendez-vous des civilisations (Seuil - 2007)  », en qualifiant « Le choc des civilisations  » d’« exégèse faussement savante des textes sacrés ».

Mais leur livre ne vise pas principalement à démentir Huntington. Ils préfèrent présenter une étude, particulièrement élaborée celle-là, des évolutions anthropologiques de l’ensemble des sociétés dites occidentales et musulmanes, reposant sur des statistiques parfaitement établies de trois critères principaux qui sont : l’évolution des taux d’alphabétisation masculin et féminin des groupes étudiés, celle des taux de fécondité et celle de la pratique des religions. Ils montrent enfin de façon tout à fait indubitable l’existence d’une corrélation entre la baisse de la pratique religieuse dans le monde avec celle de la fécondité, et celle de la baisse de la fécondité avec l’augmentation de l’alphabétisation des femmes après que celle-ci ait atteint le taux de 50% de la population étudiée.

Les variations de ces lois de corrélation sont soigneusement étudiées et expliquées. L’ensemble de l’étude permet d’affirmer que les sociétés musulmanes ont entamé depuis plusieurs décennies un mouvement de déconfessionnalisation, et que c’est précisément ce mouvement qui entraîne une résurgence des pratiques religieuses dans une certaine partie de la population, celle qui se trouve en mal d’identité, avant d’en retrouver une autre.

Todd et Courbage rappellent à ce propos que la même résurgence s’est manifestée dans le monde chrétien au moment de la réforme protestante, à l’époque des Lumières et à celle de la révolution scientifique. « L’intégrisme n’est qu’un aspect transitoire de l’ébranlement de la croyance religieuse, dont la fragilité nouvelle induit des comportements de réaffirmation.  »

À titre personnel, j’ajouterai à cette brillante étude le commentaire suivant : actuellement l’Occident, mais plus spécifiquement les É-U, administre aux pays musulmans une pression indue qui tente de troubler la vitesse naturelle du cours de l’histoire pour accélérer l’évolution de leurs populations. C’est une tentative illusoire et inefficace dont le résultat a pour seul résultat de prolonger dangereusement la période de transition historique de ces pays. Or les travaux de Todd et Courbage montrent que cette période est toujours caractérisée par des troubles et des violences provoqués par une grande tension entre la naissance d’une nouvelle mentalité et la résistance de l’ancienne. Sous l’agression, leur tendance naturelle est de surcompenser leur stress par un retour à la pratique religieuse. C’est ce que je montre moi-même dans un article récent en trois parties :
Extrémisme : terrorisme ou résistance.

Mieux vaudrait au contraire laisser cette tendance historique naturelle se dérouler d’elle-même, sans pressions extérieures. Elle est déjà engagée dans beaucoup de pays, nous assurent Todd et Courbage en nous mettant sous les yeux les preuves de la déritualisation de la chrétienté. Après tout, celle-ci s’est effectuée naturellement sans pression extérieure. Elle n’est même pas encore achevée aujourd’hui.

D’ailleurs, en ce qui concerne les États-Unis eux-mêmes, ce reflux de la croyance religieuse est à peine commencé. C’est sans doute pour cela qu’ils montrent une hargne beaucoup plus impatiente que les autres pays occidentaux, largement plus en avance dans cette évolution que ce prétendu empire en voie de disparition.


http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=42222
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17 août 2008 7 17 /08 /août /2008 04:08

 
   



 
   




http://www.oulala.net/Portail/article.php3?id_article=3121


Sur le blog d' Eva, http://r-sistons.over-blog.com

Des rapports du monde
de plus en plus régis par le
concept de "choc de civilisations"




Bonjour,

Le choc de civilisations est au coeur des relations internationales d'aujourd'hui. Il va peut-être nous valoir une guerre planétaire. Car au-delà des enjeux économiques, il y a une véritable confrontation idéologique entre deux blocs, et pas seulement entre l'Occident et les non-alignés (Russie, Chine, Iran, Venezuela etc), mais déjà entre deux types de civilisation, la judéo-chrétienne et la musulmane.

A l'origine de ce concept, Bernard Lewis, un universitaire britannique proche des néo-conservateurs, partisan de la guerre contre l'Irak et fervent supporter d'Israël. Pour lui, le monde musulman s'est figé dans une sorte d'obscurantisme, tandis que l'occident représente le progrès, la liberté, la démocratie, le modernisme. Les deux blocs n'ont pas les mêmes valeurs, ne peuvent se comprendre, et sont voués à se combattre.  

En 1993, l'Américain Samuel Huntington reprend la formule du « choc des civilisations » dans un célèbre article de Foreign Affairs, et le concept connaît un succès grandissant surtout après les événements du 11 septembre 2001.  Pour lui, le choc de culture remplace désormais le choc idéologique du communisme et du capitalisme. Et il lui semble évident que l'Islam se radicalise, entraînant une confrontation inévitable entre les valeurs occidentales et celles de l'Islam : Les sentiments identitaires ayant supplanté les idées politiques, les conflits devraient avoir nécessairement pour origine les civilisations, plus exactement les religions. En clair, la civilisation judéo-chrétienne contre la barbarie islamique !


Les civilisations selon Huntington.




Les civilisations selon Huntington
wikipedia.org

Voici ce qu'écrit Alain Gresch : "Barbarie » et « civilisation », « mécréants » et « croyants », M. George W. Bush et M. Oussama Ben Laden voudraient faire croire que le monde est divisé en deux, entre « eux » et « nous ». Sous couvert de guerre contre le terrorisme, l’Occident semble prêt à s’engager dans un conflit planétaire. Pourtant, si Al-Qaida représente un danger réel (« Al-Qaida, label ou organisation ? »), il n’est sûrement pas une « menace stratégique » politico-militaire de même type que le communisme. La vision d’un « choc des civilisations » sert à mobiliser les opinions contre l’Autre, à justifier le désordre établi" (
http://www.monde-diplomatique.fr/2004/09/GRESH/11431).  

Il est incontestable que l'islamophobie fait rage aujourd'hui, en particulier dans les médias, et désormais dans les mentalités. Tout est d'ailleurs fait pour attiser les tensions, pas seulement contre les Russes ou les Chinois, mais d'abord et avant tout contre les Musulmans, en assimilant à tort Islam et Islamisme, Islam et terrorisme, alors que la plupart des Musulmans sont parfaitement intégrés dans les pays occidentaux - n'est-ce pas, Zidane ?  Les amalgames  sont réducteurs et dangereux, ils font le lit des confrontations. Dans la réalité, l'Islam est multiple, et qu'y a-t-il de commun, par exemple,  entre le "modernisme" Turc ou Tunisien, et l'obscurantisme des mollahs afghans ? De toutes façons, si le facteur de la religion joue un rôle certain, il n'est pas déterminant. Et le camp occidental a ses propres fondamentalismes, chrétien (évangéliste) et juif (néo-sioniste).

En tous cas, l'islamophobie a remplacé la judéophobie, et on nous habitue peu à peu à l'idée d'une guerre contre l'Iran, pays musulman. Pour commencer. Une guerre qui se parera d'ailleurs du nom de "guerre contre le terrorisme", pour la rendre plus nécessaire, "attrayante".

L'interprétation d'Huntington est dangereuse, car elle légitime des politiques aventureuses, guerrières, pour la défense du monde occidental, de ses valeurs qu'on estime supérieures à celles des autres. Ces guerres seront racistes, eugéniques. Après avoir eu pour ennemis les communistes, les américains se sont trouvés un nouvel adversaire, musulman cette fois. 

La haine, instillée dans les esprits jour après jour, peut en effet conduire au choix du choc de civilisations, d'ailleurs paravent d'une politique coloniale, impérialiste, prédatrice. 

Soyons sûrs que la guerre en marche ne dira pas ses vrais noms : Economique, d'abord, pour s'emparer et contrôler les ressources des autres, prédatrice, donc. Ensuite, civilisationnelle : L'Occident veut terrasser ses adversaires musulmans, et dominer le monde. Enfin, eugénique, pour restreindre le nombre d'habitants. Sans doute le gouvernement Olmert cherchera-t-il à tirer son épingle du jeu, et Bush souhaitera-t-il faire le lit des Républicains, encore et toujours, car en temps de guerre, les Américains préfèreront  Mc Cain, en oubliant qu'il est encore pire que Bush, car obsédé par le désir d'en découdre avec les Russes. De la basse, très basse, cuisine politique, au détriment des peuples. Et au profit des multinationales de mort, et de la Haute Finance. 

Le choc de civilisations nous mène directement à un monde régi par des fous, indifférents au sort des populations dont ils ont la charge.

Je vous conseille de lire l'article que je viens de sortir sur Nonie Darwish "de l'anti-islamisme au choc de civilisations" (1), sur mon nouveau blog (
http://eva-communion-civilisations.over-blog.com ") qui compte déjà plus de cinquante articles, précieux pour comprendre le monde d'aujourd'hui. Et pour tendre la main à l'autre ...

Eva

(1) 
http://eva-communion-civilisations.over-blog.com/article-21964230.html

(article " De l'anti-islamisme au choc de civilisations ")

TAGS : Guerre, barbarie, civilisation, choc de civilisations, Samuel Huntington, Bernard Lewis, Occident, Russie, Chine, Iran, juif, Alain Gresch, Ben Laden, Al Quaïda, Irak, néoconservateurs, Etats-Unis, Irak, Nonie Darwish, Mac Cain, Bush, Olmert, Zidane, Islam, Juif, Islamisme, néo-sionistes, musulman, chrétien, évangéliste...


A lire également, tous mes articles sur la désinformation sur
http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/

Et sur mon blog
http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/
"les peuples sont toujours floués par les politiques", entre autres


Charlie Hebdo, fanatiquement contre
les intégristes... musulmans !
Et les autres ????

 






 

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3 août 2008 7 03 /08 /août /2008 08:03



Sur fr.wikipedia.org :

Les civilisations selon Huntington.
Les civilisations selon Huntington.





Livre de Samuel Huntington [modifier]

Pour le professeur Huntington, la chute du Mur de Berlin annonce le passage d'un monde caractérisé par des clivages idéologiques, entre communisme et capitalisme, ou impérialisme et anti-impérialisme, à un monde marqué par des clivages culturels. Pour appuyer cette thèse, Huntington montre que la chute des idéologies s'est accompagnée d'une résurgence des sentiments identitaires, que ce soit dans le monde musulman, avec le réveil de l'islam radical, qu'en Asie ou dans les pays d'Europe orientale, qui ont fait leur révolution au nom de leur nation et de leur culture, comme en Pologne.

Le deuxième temps de la thèse du grand seigneur d'Huntington consiste à avancer que ce réveil identitaire ne s'affirme plus par le biais des nations, comme au XIXe et au XXe siècle, ni des ethnies, mais à l'échelle civilisationnelle, du fait de la mondialisation des échanges. Or, pour Huntington, les civilisations ont toutes pour origine une grande religion, qui en a formé le socle moral et politique.

Les arguments [modifier]
  • Les premiers arguments visibles du livre sont des faits d'actualité
  • D'autres arguments rappellent les analyses historiques
  • Samuel Huntington critique par ailleurs l'idée d'une Civilisation Universelle
    • Pour lui, la Civilisation Universelle qu'il appelle la Civilisation de Davos, celle qui rassemble des hommes du monde entier partageant les mêmes valeurs (Démocratie, droits de l'homme, liberté économique et libéralisme), ne représente qu'une infime part de la population mondiale, ce qui est insuffisant pour donner une civilisation universelle homogène.
  • En proportion, de plus en plus de guerres ont désormais un caractère ethnique.

Les civilisations selon Huntington [modifier]
Les civilisations selon Huntington.
Les civilisations selon Huntington.

Dans son livre, Huntington décrit les civilisations suivantes :

Remarques : Huntington précise qu'on ne peut pas parler de civilisation bouddhiste ou juive. Le bouddhisme est une grande religion mais l'extinction du bouddhisme en Inde et sa capacité à se fondre dans des modèles préexistants ne permettent pas d'en faire le socle d'une grande civilisation. En ce qui concerne la religion juive, sa faiblesse démographique est antinomique avec la définition même de civilisation et l'identification subjective des juifs est complexe : de nombreux juifs de la diaspora se reconnaissent comme juifs mais pas comme israéliens et se réclament donc de fait comme membres de leur civilisation de rattachement.

Les conflits civilisationnels peuvent selon Huntington se manifester de plusieurs manières :

  1. entre deux civilisations sur leur frontière : cas de l'Islam au contact des autres civilisations (Bosnie-Herzégovine, Cachemire, Nigéria...) ;
  2. entre civilisations du fait de la domination de l'Occident : les autres civilisations cherchent à s'affirmer face à un Occident dominateur ;
  3. à l'intérieur d'une civilisation : lutte de pouvoir pour le contrôle d'une civilisation, comme la lutte entre islamistes et réformateurs dans le monde islamique ;
  4. lutte à l'intérieur d'un pays : cas d'un pays déchiré entre plusieurs civilisations (Huntington cite la Turquie, le Mexique, la Russie et l'Australie).

Critiques [modifier]

Cette théorie est contestée dans les milieux intellectuels et universitaires nord-américain.

Elle constitue un tenant de la base idéologique de la guerre contre le terrorisme[2]. Parmi les détracteurs de M. Huntington et de sa thèse géopolitique figurent Naipaul, auquel se joint Edward Saïd dans l'introduction à la nouvelle édition de son ouvrage L'Orientalisme ; ils s'inscrivent en faux par rapport à cette définition des rapports du Monde.


1) Critiques d’ordre géopolitique


La thèse d’Huntington offre un axe de lecture tentant mais réducteur et simplificateur du monde d’aujourd’hui. En effet, le découpage des aires civilisationnelles est arbitraire et l’auteur lui-même reconnaît quelquefois la faiblesse de certains choix, comme l’incertitude de l’existence d’une civilisation sub-saharienne. Quant à la civilisation musulmane, elle masque l’extrême complexité des différentes tendances de la religion et les éventuels conflits internes.

Par cette grille sont ignorés la présence de conflits au sein même de ce qu’il appelle les civilisations, tels les affrontements interethniques (Bosnie, Rwanda), avec les cultures « en guerre contre elles-mêmes » (Yvon Le Bot), mais aussi les conflits de territoire comme celui du Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, ou encore l’enjeu du pétrole au Moyen-Orient.

Ensuite, outre le manque de pertinence du critère géographique pour le tracé pour le moins approximatif de ces aires, le choix du facteur de la religion comme facteur déterminant occulte complètement d’autres variables géopolitiques (D Cohen pour la comparaison de pays voisins), économiques, … La thèse est en effet particulièrement contredite par le libéralisme économique contemporain et capitaliste par la voix de la mondialisation, qui montre que chaque aire considérée échange avec les autres et tend à s’uniformiser avec le reste du monde. L’ASEAN seule montre le recoupage de plusieurs aires d’une zone de libre-échange. Abdelwaheb Meddeb, auteur de La maladie de l'Islam, s’oppose à une telle conception en montrant comment le fondamentalisme n’est pas spécifique à une religion mais touche bien toutes, notamment à cause justement des rapports et des échanges avec les autres cultures.

2) Critiques d'ordre anthropologique

Pour Huntington, une civilisation est valable par sa définition essentialiste. En effet, chacune aurait son identité propre et serait comme un bloc revanchard, cohérent, anhistorique et intègre. Or en réalité les civilisations se caractérisent par leur capacité à s’ouvrir à l’extérieur et à échanger avec d’autres pour apporter et recevoir.

Cette interprétation du monde actuel peut être dangereuse, car pouvant légitimer des politiques qui ont tendance à lui conférer une réalité : c’est la dérive des prophéties auto-réalisatrices.

Il ne tient pas compte non plus du métissage possible entre les cultures et il considère même que certaines civilisations ne seraient pas en capacité de pouvoir se moderniser. Or cette conception est assez égocentrée sur une conception occidentale du progrès.

Remarques [modifier]

L'un des premiers ouvrages maîtres sur les questions des identités et des civilisations a été celui de l'historien français Fernand Braudel (Grammaire des civilisations, 1987). Samuel Huntington s'appuie fortement sur l'œuvre de Braudel, cité à de nombreuses reprises.

Notes [modifier]

  1. Samuel Huntington, Le Choc des Civilisations, Odile Jacob, Paris, 2007, p 15
  2. « Depuis le 11 septembre, l’un de ces monstres est invoqué d’un studio de télévision à l’autre par ceux qui dénoncent la menace que représentent ces barbares pour notre civilisation capitaliste mondiale. » Tariq Ali, « Au nom du "choc des civilisations" », Le Monde Diplomatique, octobre 2001.

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

Liens externes [modifier]

http://fr.wikipedia.org/wiki/Choc_des_civilisations

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Présentation

  • : Eva pour la communion des civilisations
  • : Eva est une femme de paix, de consensus, s'opposant au "choc de civilisations", prônant la tolérance, le dialogue et même la communion de civilisations. Elle veut être un pont fraternel entre les différentes religions monothéistes. Elle dénonce les fondamentalismes, les intégrismes, les communautarismes sectaires et fanatiques, repliés sur eux, intolérants, va-t-en-guerre, dominateurs, inquisiteurs, haineux, racistes, eugénistes, impérialistes.
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